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Sarthe

Région :
Pays de la Loire
Carte du département

Préfecture :
Le Mans

Préfets :
Marie Maurice Georges
(24/03/1938 - 17/09/1940) Préfet de la Sarthe
Yves Gasné
(1940 - 18/10/1941) Sous-préfet pour l'arrondissement de La Flèche. Né en 1908 à Lyon.
Jean Roussillon
(16/08/1940 - 31/07/1943) Préfet régional de la région d'Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1896-1970)
Maurice Cuttoli
(16/09/1940 - 18/02/1942) Sous-préfet de Mamers. Né en 1904 à Constantine (Algérie).
Victor Baptiste Jean Dissard
(17/09/1940 - 14/11/1941) Préfet de la Sarthe
Philippe Lanquine
(19/09/1941 - 21/09/1944) Sous-préfet de Mamers. Né en 1905 à Moissac.
Georges Féa
(18/10/1941 ) Sous-préfet pour l'arrondissement de Mamers. Né en 1912 à Paris.
Marcel Picot
(14/11/1941 - 08/02/1943) Préfet de la Sarthe
Lucien Porte
(08/02/1943 - 08/08/1944) Préfet de la Sarthe. Révoqué
Charles Donati
(01/08/1943 - 10/08/1944) Charles Guérin Joseph Louis Donati, Préfet régional de la région d'Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (né en 1891)
Jean-Louis Costa
(08/08/1944 - 11/12/1945) Préfet de la Libération de la Sarthe
Michel Debré
(10/08/1944 - 01/04/1945) Michel Debré dit Jacquier, Commissaire de la république de la région d’Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1912-1996)
René Dijoud
(22/09/1944 ) Sous-préfet de Mamers
Alain Savary
(01/04/1945 - 11/05/1945) Commissaire de la république de la région d’Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1918-1988)
Georges Briand
(04/02/1946 - 01/01/1948) Préfet de la Sarthe

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Département de la Sarthe en 1939-1945


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Departement de la Sarthe en 1939-1945
La préfecture de la Sarthe, Le Mans
source photo : www.fdpi.eu
crédit photo : Guillaumel
Histoire

La drôle de guerre

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
520 000 français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne.
L'Allemagne nazie envahit la France, la Belgique, le Luxembourg, pourtant neutre, et les Pays-Bas le 10 mai 1940.

Le gouvernement désemparé se replie de Paris à Bordeaux dès le 11 juin.
La France est envahie. C’est l’exode vers le sud.
Le président du Conseil, Paul Reynaud, est contraint de démissionner. Le maréchal Pétain forme alors un nouveau gouvernement.

06/11/2010

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L'Occupation et la collaboration

Le 14 juin 1940, les troupes allemandes défilent à Paris, sur les Champs-Élysées.
Le 20 ils sont à Brest, le 22 à La Rochelle, à Lyon...
Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l'Armistice.

Le maréchal Pétain obtiendra les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La République est abolie.

Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands. La ligne de démarcation traverse treize départements sur 1 200 km : Ain, Allier, Charente, Cher, Dordogne, Gironde, Indre-et-Loire, Jura, Landes, Loir-et-Cher, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Vienne.

La Demarkationsline disparaîtra le 11 novembre 1942, après l’occupation totale de la France.

06/11/2010

[Compléter l'article]

Les proscrits du régime

Les Tsiganes
Les Tsiganes sont internés dans les camps français.
158 Tsiganes arrêtés dans la "zone rattachée" à la fin de l'année 1943 ont été dirigés vers le camp d'Auschwitz. 85 % sont morts en déportation.1

Les Francs-maçons
Les Franc-maçons sont démis de leurs fonctions au sein de l'administration.

Les communistes
Les Communistes, considérés comme "indésirables" sont pourchassés, arrêtés et internés.

Les réfractaires au STO
A partir de 1943, les réfractaires du STO entrent dans la clandestinité. Certains rejoignent les résistants également pourchassés.

06/11/2010

[Compléter l'article]

Les Juifs de la Sarthe

Les Pays de Loire avec en 1921 quatre pour mille, en 1926 six pour mille, en 1931 six pour mille et 1936 cinq pour mille font partie des régions à la plus faible présence étrangère avec 10 fois moins que la moyenne nationale.

En 1939 sur 42 millions d’habitants en France il y a 330 000 juifs dont 110 000 de souche et 70 000 naturalisés et 150 000 étrangers soit à peine 1%.

Dans la Sarthe en 1939 avec un afflux brutal de juifs il y aurait 300 familles. Une partie a donc quitté la Sarthe avant l'arrivée des allemands.

Les juifs engagés volontaires

Le 3 septembre 1939 à la mobilisation générale les juifs immigrés et réfugiés s'engagent mais furent dirigés vers les unités de la légion étrangère et les régiments de marche des Volontaires étrangers RMVE (21,22 et 23) où ils seront 40 000 près de 50 % des effectifs. Certains répondirent à l’appel du général Sikorski et combattent dans les rangs de l’armée polonaise en France comme M. Rosenberg tailleur au Mans. D’autres furent envoyés au Liban en Syrie ou en Afrique du Nord. M Sokolowski engagé volontaire se retrouvera travailleur militaire au Maroc.

Au cours de la courte campagne de 1940 leur perte furent très importantes jusqu’à 50 % de leur effectifs car les RMVE se battirent en Belgique, Ardenne, Soissons et Somme. Albert Avidgor d’origine espagnole est engagé volontaire dans l’armée française au début de la guerre 39-40, titulaire de la croix de guerre et deux citations. L’ordre leur vint de l’état major de cesser les combats le 21 juin 1940. Le 22 juin Pétain signe l’armistice de Rethondes. Les régiments sont désarmés et le 23 emmenés en captivité en Allemagne.

Dans les camps de prisonniers les juifs subirent un régime spécial : inscription Jude voir étoile jaune, judenbaracken, taches plus dures, sanctions plus lourdes. M Tabah, Minces, David et Henri Jajubowiez venant de Mulhouse réfugiés en décembre 1939 à Tuffé

Certains sont démobilisés en août 1940 : un fils Zelcer, un fils Capuano, M Fernebach. L’hebdomadaire La dépêche du Maine n’hésitera pas à rendre coupable les juifs de la défaite.

L’arrivée des réfugiés

C’est d’abord l’exode des parisiens qui partent ensuite en zone libre ou retournent à Paris.

Pour ceux qui restent la préfecture les aide à s’installer. Un logement est mis à leur disposition mais dans lequel on n’aura qu’à venir les cueillir. Comme la famille Rzeslawski, d’origine polonaise, le père est tailleur et ils ont 5 enfants dont les deux derniers sont nés en France à Nancy au début de la guerre. Ou les époux Fizycki, d’origine polonaise, arrivés en France en 1928. Ils ont trois enfants dont les deux plus jeunes sont nées à Metz où ils résident d’abord le père travaillant comme ébéniste. Le 4 mai 1940 ils quittent Metz et se sont réfugiés à Saint-Jean-de-la-Motte.

Les familles juives originaires d’Alsace-Lorraine n’eurent pas le droit de revenir en zone annexée certaines personnes se retrouvèrent en Sarthe. Les juifs alsaciens ou de Moselle sont indiqués allemand ainsi M Heymann René 52 ans né à Strasbourg et son épouse 48 ans seront déportés convoi n° 48 après avoir été arrêtés au Mans.2

03/03/2013
Auteur : Dr Olivier Cahen

[Compléter l'article]

La Shoah : juillet 1940- juillet 1944

La France est découpée en zone annexée : à nouveau l'alsace lorraine, interdite côtière, occupée et dite libre. La Sarthe sera placée sous une double autorité : le régime de Pétain à qui une assemblée de députés et sénateurs (dont des Sarthois) a donné les pleins pouvoirs à Vichy le 10 juillet 1940 et l'autorité d'occupation.

L’administration de l’état français en Sarthe

La moitié du corps préfectoral peu sûrs est aussitôt écarté (décret du 17 juillet 1940) et, un an après, beaucoup sont limogés ou mis à la retraite. Trente-six préfets et sous-préfets moururent en déportation ou dans les combats de la Résistance.

En Sarthe on aura tout les cas :

Ainsi Maurice Georges remplacé le 17 septembre 1940 est mis et disponibilité. Il est remplacé par Victor Dissard. Puis le 14 novembre 1941 c’est Marcel Picot né à Rennes en 1897 qui a fait 14-18, capitaine de réserve. Venu du territoire de Belfort où il était Préfet, un pétainiste zélé qui applique les mesures anti juives sans haine mais avec application et qui fera la majeure partie des arrestations. Le 8 février 1943, il part pour l’Allier. Jean Porte qui était Préfet de l'Allier lui succède. Il est remplacé en août 1944.par Jean-Louis Costa par le Comité Français de Libération National. Le 3/10/1943 il avait été affecté à titre provisoire pour la Sarthe. Prévu pour la Seine-et-Oise, il restera en Sarthe jusqu'en janvier 1946 car Roger Bouvet, désigné pour Préfet de la libération en Sarthe par le gouvernement provisoire de la République, est en fait mort en Allemagne le 10/12/1944.

Derrière, il y a une administration qui applique dans une indifférence totale concernant le sort des personnes les mesures décidées comme le 18 octobre 1940 le premier statut des juifs suivi d'un deuxième le 2 juin 1941 à la seule initiative de l’Etat Français. C'est notamment un service spécialisé : 1 division 3 bureau concernant les questions juives qui est en étroite liaison avec la Sicherheitsdienst SD ou service de sécurité allemand. Ainsi le 8 octobre 1943 la préfecture de la Sarthe "conformément aux prescriptions de la conversation téléphonique du même jour avec la police de sureté allemande SD transmet sous pli aussitôt la liste des israélites en résidence dans mon département à la date de ce jour : nom, prénom, adresse.

Mais d'autres personnes vont faire leur travail : les fillettes juives Etenson, de Saint-Jean-de-la-Motte sont admises à l’hôpital du Mans pour y recevoir des soins. M. le Secrétaire Général des Hospices du Mans informe le 16 janvier 1943 les affaires juives à la préfecture qu’elles sont présentement guéries et naturellement ce service prévient aussitôt la police de sûreté allemande.

Sans parler des dénonciations : Henzel Chahan a été arrêté par les soins de la SD comme l’indique la dénonciation à la Préfecture par son propriétaire qui souhaite rentrer en possession de son logement pour le relouer à la place de la réquisition préfectorale.

Les Sous Préfectures et les Mairies travaillent sous les ordres de la Préfecture avec plus ou moins de zèle.

Car de la préfecture aux mairies certains n’acceptèrent pas comme Adolphe Busson, Henri Lefeuvre.

Police et gendarmerie française

Dès le 12 novembre 1940, la préfecture adresse au commissariat central pour enquête. Le service de la sûreté va faire des rapports sur chaque famille juive .La police et de la gendarmerie participeront voir feront seuls les arrestations même si certains rentraient le soir accablés par le "sale boulot qu’on leur faisait faire", Ils gardent les camps, participent aux transports.

Le 28 avril 1943, Y.B. Préfecture 1 div 3 bur QJ signale à la SD : "Je viens d’être informé dans mon département à Thorée-les-Pins d’une juive de nationalité polonaise Mme Pikarski née Szezekarcz Cylka, venue de Paris en cette commune pour cause de maladie. Cette personne résiderait dans la commune depuis la fin du mois de mars. Ci-joint la fiche de cette étrangère.

Mai 1943 : Le 4 mai prescription par lettre de la police de sureté allemande adressé à M. le Commandant de Gendarmerie du Mans. Le 17 mai la préfecture transmet leur rapport relatif à l’arrestation de la juive Pikarski en résidence à à Thorée-les-Pins.

Les autorités religieuses

Le Cardinal Grente fut nommé en 1918 par le pape Benoît XV évêque du Mans. Grand voyageur et auteur de nombreux ouvrages il fut élu à l'Académie française le 12 novembre 1936. Il reste nationaliste, contre la franc-maçonnerie et les juifs, appréciant que la gauche anticlérical soit remplacée par une droite traditionnaliste resserrant ses valeurs sur la famille le travail et la patrie. Mais au sein de l'église le chanoine de Mamers, celui de Requiel, le père Charles Leboisne et beaucoup d'autres seront des acteurs du sauvetage de juifs en Sarthe.

L'organisation allemande

L'autorité allemande en France fut d'abord le commandement militaire : militärbefehlshaber in frankreich ou MBF. Pour la Sarthe c’est la Feldkommendatur 755 dont les chefs seront des Géneralmajor. Ses services sont divisés en deux grandes parties : les questions militaires et les questions civiles.

Le 1er juin 1942, les affaires de police et de sûreté passent entre les mains de la SIPO (Sicherheitspolizei : police de sûreté) - SD d'Angers. Le chef régional le SS haupt sturm führer (capitaine) Hans Dietrich Ernst de la Gestapo (Geheime staat polizei ou police secrète d'état) sera particulièrement "actif" et sera nommé le "bourreau d’Angers". En effet, le 1er juillet à Paris Eichmann décide que des convois partiront de province. De ceux prévus alors celui d'Angers n° 8 du 20 juillet 1942 sera le seul avec 824 juifs qui partirent directement à Auschwitz (dont un bébé d’à peine 2 ans, Iwan Angle, né le 23 février 1940 à Saint-Nazaire). Au départ, le 6 mai les allemands ayant inclus des français dans la liste des personnes à arrêter, ils durent la modifier pour obtenir la collaboration des autorités françaises. On laissa même à Tours 27 enfants et leur mères et à Paris 28 personnes qui devaient poser problèmes.

275 relevait de la région d'Angers dont Le Mans (plus de cinquante) lors des rafles du 16 juillet 1942 (32 au Mans, 8 à Ecommoy, 10 à Tuffé, 4 à La Ferté-Bernard sans les femmes et les enfants arrêtés plus tard.

Au Mans la police secrète allemande (GPF) est au 92 rue des Fontaines (actuellement rue des victimes du nazisme). L'équipe était composée de 11 titulaires et 60 personnes. Il y avait 12 français et françaises du groupe PPF (Paix et Justice) qui travaillaient comme auxiliaires ou indicateurs et qui étaient rémunérés.

La vie en Sarthe

La Sarthe était une région très catholique, avec une grande partie de campagne et de petites villes sauf la ville du Mans. La crise économique avait touché cette dernière. Le renouveau national proposé par Philippe Pétain lui même fils de paysan, aimé des anciens combattants fut accueilli assez favorablement.

Entre le 4 octobre 1940 et le 16 septembre 1941 : 26 lois, 24 décrets et 6 arrêtés furent publiés dans le journal officiel concernant les juifs.

Depuis le 18 octobre 1940 et le premier statut des juifs en Sarthe comme en zone occupée les cartes d'identités portent la mention "juif" ou "juive" à l'encre rouge. La plupart des professions leurs sont interdites comme l'enseignement : un professeur juif du Mans doit quitter son lycée.

En plus du couvre feu à partir de 23 heures, des pénuries..., le 7 février 1942, des heures de sortie sont imposées aux juifs. Le 8 juillet 1942, les magasins ne leur sont autorisés que de 15 à 16 h. Les interdictions pour les juifs sont étendues : bals, théâtres, musées, bibliothèques, concerts, stades, piscines, jardins publics, restaurants. De même ils ne peuvent être abonnés au téléphone et même faire usage des cabines téléphoniques ! Ils ne peuvent conduire un véhicule. Ou même posséder un poste de radio. La 7ème ordonnance du 24 mars 1942 confisque 49 postes au Mans. De plus, interdiction de changer de résidence sans autorisation, de se déplacer, ils doivent rendre leur vélos !

Restent les activités sportives, élément du redressement national qui sont encouragées mais la Direction Départementale des sports veille bien à ce que les comités directeurs d'association ne contiennent pas de juifs conformément aux statuts de 1940 et 1941.

On interdit la remise de prix aux élèves juifs avant de leur interdire tout simplement l’école.

Un groupe des amis de l’institut d’études des questions juives (section de la Sarthe ; 11 rue de Balyver au Mans) est formé. Ce groupe antisémite apporte renseignements, demande de documentation et propose adhésions et abonnements à sa revue : Le cahier jaune. La propagande antijuive bat son plein : Le petit chaperon rouge est présenté comme une histoire vraie sous le titre Doulce France et Grojuif (dans le rôle du loup)

Et le cinéma, outil de propagande par excellence grâce notamment à des actualités orientées (France Actualités à partir de l'été 1942) et développant les idées nationalistes, antijuives, anticommunistes et anti franc-maçonnes.

Du 4 au 9 février 1942, le cinéma Alhambra (place des Jacobins) présente le film antisémite Le juif Suss.

La légion des Volontaires Français qui a des bureaux au Mans, à La Flèche et à Mamers organise pour sa propagande des séances gratuites dans plusieurs cinémas en 1943.

Mais près de 2000 Sarthois ont résisté et ont été déportés soit pour des actes individuels soit pour des actes collectifs, en réseaux. Et ce ne fut pas seulement pour organiser une lutte clandestine armée ou fournir de précieux renseignements mais aussi pour distribuer des tracts (dont certains contre l’antisémitisme), réaliser de faux papiers (parfois pour des juifs), fournir des cachettes (aux réfractaires au STO, mais aussi à des familles juives…).

Les spoliations

Toujours selon l’ordonnance du 27 septembre 1940, une pancarte doit être mise sur magasins juifs dans les deux langues : Jüdisches Geschäft - entreprise juive. L’ordonnance du 28 mai 1941 bloque les comptes bancaires des entreprises et individus juifs. En vertu de la loi du 22 juillet 1941 "pour éliminer toute influence juive dans l’économie nationale"  49 entreprises juives vont être placées sous la responsabilité de 17 administrateurs aryens. Certains, privés de leur commerce, quittent la Sarthe pour la zone libre comme Robert Cahen ou Isaac Fresco.

L'amende du milliard

Le 14 décembre 1941, en représailles d’attentats commis contre des membres de l'armée allemande, une amende d'un milliard de francs est imposée aux juifs des territoires occupés avec menace de déportations si de nouveaux attentats venaient à être commis. Elle paraitra dans la presse et des avis sont placardés sur les murs. L'ordonnance du 17 décembre 1941 charge l'UGIF, organisme créé trois mois plus tôt, de collecter les fonds. En Sarthe le président était Alexandre Gross, président de la communauté juive et la secrétaire Odette BLOCH.

Concernant les juifs arrêtés leur mobilier sera expédié en Allemagne pour les victimes de bombardement dans le cadre de l'action meuble (M-Aktion). Les maisons seront récupérées pour les services allemands ou pro-allemands. Les Allemands occupent le château de Méhoncourt où on laisse à Alexandre Gross une seule pièce.

Les recensements des juifs prélude à leur arrestation

Suite à l’ordonnance allemande du 27 septembre 1940 suivi du statut des juifs du 18 octobre 1940, il est établi avec comme date limite le 20 octobre 1940, un premier recensement des juifs en zone occupée. Ce fichier nommé du nom de son créateur Tulard notait le nom et prénom, la nationalité, l’adresse et la profession. Les juifs Sarthois se présentent dans les commissariats pour être inscrits sur ce registre. Rares sont ceux qui dérogent à ce devoir par habitude d'obéir à la loi et surtout non conscient du danger d'un tel document. On doit donc considérer qu'il est pratiquement complet.

Parfois on s’interroge : Préfecture de la Sarthe 1ère division 3ème bureau A la police de sûreté allemande.

Je vous transmets sous ce pli copie d’une lettre qui m’est adressée par le nommé Perelstein Gerson, de nationalité russe (réfugié), né le 7 mai 1889 à Paris domicilié au Mans 15 rue de la Soierie. Je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaître si l’intéressé est à considérer ou ne pas considérer comme juif

Cette liste comporte : 393 personnes. 260 demeurant au Mans

On y retrouve 24 juifs dits du Saint-Louis de nationalité allemande, autrichienne et tchécoslovaque. A Hambourg, un millier de réfugiés juifs s’étaient embarqués, le 13 mai 1939, sur un bateau allemand "le Saint-Louis". Le IIIe Reich essayait à l'époque d'accélérer le rythme de l'émigration juive forcée après les avoir délestés de leurs biens. Ils se rendaient à Cuba, en attendant d'entrer aux Etats Unis. La situation à Cuba fit qu'on leurs refusa l’asile (seuls 22 juifs purent débarquer). Une position qu’adoptèrent aussi les Etats-Unis qui ne voulait pas dépasser ses quotas d'immigration. Le St-Louis a fait le tour d’Amérique, cherchant un port où débarquer les passagers, y compris aux Antilles, et en Amérique du Sud. Le bateau n’a eu d’autres solutions que de repartir pour l’Europe où les différents pays lui refusèrent aussi l’entrée. Le 17 juin, les réfugiés exténués ne purent débarquer qu’à Anvers. Ils furent "répartis" entre divers pays 214 en Belgique, 287 en Grande Bretagne, 181 en Hollande et 224 en France. Une grande partie se retrouvèrent sous la botte nazie et disparurent en partie dans la tourmente. Ils auraient quitté la ville le 29 novembre 1940 pour se rendre en zone libre (Châteauroux).

Le 2 juin 1941, le second statut prescrit un nouveau recensement dans un délai d'un mois. Cette fois il se fait par une déclaration écrite à la préfecture ou sous préfecture par le chef de famille avec leur profession mais aussi l'état de leurs biens. 353 juifs sont ainsi répertoriés ce qui permet les arrestations de 1942 : 278 personnes. Il y a beaucoup de juifs étrangers : allemand, polonais, turque, grecque, roumains voire quelques sans nationalité. Parmi les adultes Il y a peu de juifs de nationalité française nés en Sarthe ou ailleurs par contre il existe des enfants nés en Sarthe, en région parisienne ou ailleurs en France là où résidaient au préalable leurs parents ( ce qui donne une idée de leur date d’arrivée et parcours en France )64 enfants de moins de 20 ans sont français (selon la loi de 1927 nés en France ) dont certains ont leurs parents indiqués comme étrangers quand ce n’est pas des frères et sœurs car

Les dénaturalisations

Mais la loi du 22 juillet 1940 demande la révision de toutes les naturalisations postérieures au août 1927 : 6 000 juifs vont ainsi être privés de la nationalité française.

Ainsi, il est demandé de bien vouloir ajouter à la liste déjà adressée au commissaire spécial pour enquête sur chaque intéressé :

  • Aizenstein Meer né en 1906 en Roumanie docteur en médecine à Segrie. Il avait fait ses études à Toulouse de 1928 à 1934. Naturalisé français en 1936 (décret du 26 mai 1936) il s'Installe dans un premier temps à Cadours (Haute-Garonne) en 1937, puis quitte cette localité pour se fixer à Ségrie (Sarthe). Marié à Paris en 1938 à Cypin Eugénie, un enfant est né à Ségrie. Affecté à la 4e section d’infirmiers militaires en septembre 1939, il a été démobilisé le 25/7/1940. Le 01/11/1940 par décret on lui retire la nationalité française (J.O. du 7/11/40).
  • En Mai 1941, c’est Joffe Zalmann qui est déchu de sa nationalité française.
  • En mars 1942, Jussim Mandel.

Surveillance

Des juifs des départements côtiers sont refoulés dans les agglomérations sarthoises venant des côtes du nord seront placés en résidence surveillée, puis très vite arrêtés et déportés depuis la Sarthe.

On assigne des résidences forcées dans l'ensemble du département notamment à Écommoy mais aussi à La Ferté-Bernard, à Tuffé… Ils sont sous le contrôle très strict des services préfectoraux ou de personnes de mouvement de la révolution nationale. Écommoy aurait vu passer 339 personnes juives dont 65 enfants seuls. Sur certains documents il est cité un camp d’internement à Écommoy.

Chaque mouvement est signalé conformément aux instructions de M le Feldkommandant

Les arrivées : Le 21 avril 1943, Préfecture à Police de sureté SD : "Je crois devoir vous signaler la présence à La Flèche de quatre israélites venus clandestinement de Paris. Leur arrivée à La Flèche vient seulement de m’être signalée. Ci-joint copie du rapport de M. le Commissaire de police de La Flèche ainsi que les fiches des quatre intéressés."

Les changements d’adresses sont immédiatement signalés à la Feldkommandatur 755, mais certains préféreront se sauver sans laisser d’adresse, ce qui est signalé. Mais sur la liste des juifs ayant quitté le département pour une destination inconnue la plupart ont été arrêtés.

Les arrestations de 1941 des juifs étrangers

La loi du 4 octobre 1940 précise dans son article 1er que les étrangers pourront être internés dans des camps spéciaux par décision du Préfet du département de leur résidence. Fin 1941, le préfet décide d'interner au camp de Pithiviers :

  • Merante Nissim
  • Haka Mardokay (qui sera relâché)
  • Rozenberg Baruch
  • Szlachtuz Modka, 49 ans, boucher, 6 rue des Falotiers
  • Iancu Smil, roumain

L’étoile jaune : 8e ordonnance du 29 mai 1942

Avis aux israélites inséré dans le journal La Sarthe du 2 juin 1942 : Conformément aux instructions en vigueur les israélites en résidence au Mans et dans l’arrondissement du Mans devront se présenter à la préfecture de la Sarthe (première division) rez-de-chaussée pour recevoir un insigne spécial. Les insignes seront remis du 2 au 7 juin (dernier délai) .les intéressés devront se munir de leur carte d’identité et celle de textile. Les israélites des arrondissements de la Flèche et Mamers se présenteront à leurs sous-préfectures respectives. Un autre avis sera publié le 26 juin 1942 pour en préciser les conditions et indiquer les risques pour les contrevenants et les non juifs qui par sympathie porteraient ce signe et seraient envoyés dans "des camps de juifs". Il déplore cette attitude qui ne se rend pas compte du "péril juif", et s'étonne que des âmes sensibles s'apitoient sur le sort des juifs. Les deux signés du préfet Marcel Picot.

Les rafles de juillet et octobre 1942

Le 16 juillet 1942, ce sont les premières rafles au Mans préparées à Angers. Ces arrestations, par des gendarmes français, menottes aux poignets de commerçants juifs de la rue Nationale et de la Faie (50 juifs arrêtés au cours de cette rafle vont marquer profondément les manceaux de l'époque) :

  • Suganas Salomon et ses deux fils Jacques-Maurice et Michel,
  • Menassé Jacques
  • Bloch Roger, représentant de commerce.

Et dans le département :

  • la famille Banda (5 personnes) à Ecommoy
  • Jacqueline Pawlowska à Vibraye
  • M et Mme Tuchband à Bessé-sur-Braye

Les rafles du 9 et 14 octobre 1942 au Mans vont compléter les familles après les maris on vient chercher les épouses et les enfants :

  • Cilie épouse de Salomon Suganas et ses deux filles Hélène et Jeanne
  • Sara Markowska mariée à Minces Henz prisonnier de guerre en Allemagne avec sa fille Ida, 4 ans, née au Mans

Un petit Izieu en Sarthe

Mme H. à Cérans-Foulletourte et son fils Michel avait une pension de famille avec 15 enfants juifs. Ils portent l’étoile jaune obligatoire depuis le 7 juin 1942. Le 14 octobre 1942, alors que Mme H. et son fils sont absents, les allemands (aidés de gendarmes français) avec un car et un camion allemands viennent chercher les enfants. Ils sont bien renseignés car ils n’ont pas oublié un des enfants âgé de 12 ans, Isaac Appel, placé chez des voisins. Ils furent conduits au camp de Mulsanne où ils sont restés trois jours puis à Drancy le 18 octobre. Le 28 octobre 1942 ils sont conduits à un des centres de l’UGIF à Paris. Malheureusement, plus tard les nazies sont venus en arrêter pour compléter leurs convois de déportation, quelques uns ont survécu soustrait du centre.

A la date du 10 novembre 1942 la préfecture indique 36 familles arrêtées.144 juifs sont arrêtés. (Convoi 45 du 11 novembre 1942). Fin 1942, deux tiers des juifs soit 278 ont ainsi été déportés vers Auschwitz.

Les arrestations de 1943-1944

En 1943, 15 hommes et 25 femmes, en 1944, 18 hommes et 22 femmes, sur 46 communes seront encore arrêtés dans l'ensemble des communes sarthoises.

  • Le reste de la famille Bloch au Mans sera arrêtée par la Gestapo en été 1943 dont Odette, la secrétaire de l’UGIF avec sa fille Nicole, 3 ans née au Mans, son beau père Albert (convoi n° 58 décédés le 5 août 1943).
  • Roza Skornik, 18 ans, née le 05/12/1924 à Lubartov (Pologne), cachée à Coudrecieux, est arrêté lors d'une rafle dans un train en Sarthe. Elle est déportée sans retour de Drancy le 23/06/1943.
  • Marguerite Aron, professeur de lettres à Paris convertie au catholicisme en 1914, retirée à Solesmes. Elle traita à La Flèche, en 1939, du "problème juif devant la conscience catholique". Elle fut arrêtée par les Allemands à Solesmes, à la sortie de la messe du matin à l’abbaye, le 26 janvier 1944, à l’âge de soixante-et-onze ans. Elle protesta. "Nous prenons jusqu’à quatre-vingts ans", lui dirent les hommes de la Gestapo. Déportée à Auschwitz par le convoi n° 68 qui part de Drancy le 10 février 1944, elle est assassinée trois jours plus tard.

Les camps

Pris en charge par l'administration préfectorale : gestion, secrétariat et gardiennage. Selon l’arrêté du 18 septembre 1941: les Préfets "liquident, ordonnent dans la limite des crédits délégués les dépenses relatives aux camps".

30 juifs au Camp de Beauregard, près du bois du Mélinais sur la route de Turbilly, se retrouvent en décembre 1942 à Drancy, hormis quelques uns qui se sont échappés, 2 mois plus tard ils sont déportés

Le camp de la Verrerie à Coudrecieux est crée en novembre 1940. Les conditions de vie sont tellement lamentables que Le Préfet Picot demande aux allemands la mise à dispositions du frontstalag désaffecté de Mulsanne.

Le camp de Mulsanne, composé de 35 baraques bâties en 1939 pour des renforts Anglais, avait en effet pour les soldats français prisonniers (Frontstalag 203). Mais au début 1942 ils avaient été envoyés en Allemagne. L’administration préfectorale prend alors en charge le camp qui devient un camp régional de concentration. Le 8 juillet 1942 il compte dans ses 35 baraques 877 internés gardés par 21 policiers et 3 brigadiers. Une sentinelle installée dans un mirador, une autre sur la route d'Arnage et une troisième à l'entrée. La nourriture y est naturellement très insuffisante et la violence des gardiens y est de règle.

En juillet 1942 il reçoit les 68 juifs raflés dans la région qui partent de la gare d’Arnage pour Drancy puis Auschwitz.

De même on y conduit les 140 juifs raflés à la mi octobre 1942 en Sarthe : convoi du 6 novembre 1942 de Drancy vers Auschwitz. Il a été posé le 24 avril 2005 un second panneau (le premier raconte l’histoire du camp) avec la liste des 43 enfants juifs arrêtés entre 3 mois et 17 ans.

Le Camp Auvours était un camp d'entraînement militaire qui servit également de camp.

Les prisons

La prison du Vert-Galant du Mans dont une partie avait été réquisitionnée: le quartier allemand servi exceptionnellement pour les juifs arrêtés. Ainsi, fin 1942, 50 israélites se retrouvent à la prison du Vert-Galant dont des enfants placés en Sarthe.

Les martyrs

En Sarthe, 362 juifs au moins ont été déportés dont de jeunes enfants comme Edia Jusim, 4 ans ou Claude Zylberszlak, 3 ans

Au cimetière de l’ouest au milieu des concessions israélites un monument a été élevé à la mémoire des juifs Sarthois victimes tuées ou gazées de 1939 à 1945. 71 noms y figurent mais il est indiqué et 80 martyrs inconnus Soit 151 personnes. Il en manque donc autant.

Il est difficile d'établir la liste exacte des juifs présents en Sarthe car certains vont continuer à s'installer en 1941, 1942 et plus. Si les premiers se déclarent, ce n'est plus le cas des juifs réfugiés en Sarthe après les rafles de Paris

Quand aux listes de Drancy, des convois ou des camps les noms sont notés parfois d'une manière phonétique avec seulement les lieux de naissance, difficile à rétablir et à retrouver. Certains ont été arrêtés ailleurs qu'en Sarthe

  • Raymond Perelstein, 17 ans, né au Mans, arrêté à Paris avec son père Marcus et déporté par le convoi n° 6 de Pithiviers dès juillet 1942. Déclaré décédé à Mauthausen le 27 avril 1945.
  • Robert Cahen, des Galeries modernes, était caché en région Grenobloise avec son épouse et son fils. Faisant parti d’un réseau de résistance, Il fut arrêté en avril 1944 et déporté le 15 mai 1944 par le convoi 73 vers les pays Baltes.

Et à l'inverse certains ont été arrêtés en Sarthe venant d'ailleurs .Si on a une idée du nombre des victimes (environ 400) il est très difficile de connaitre le nombre exact des juifs sauvés en Sarthe (environ 800).

Comment échapper

Certains ont très vite compris. Mais une partie sera arrêtée en franchissant la ligne de démarcation.

Le consulat d’Espagne aide les époux Avidgor qui seront rapatriés en Espagne ainsi que les époux Cohen (Juda et Lina) en résidence à Vouvray-sur-Loir. Celui de Turquie va s’intéresser à son ressortissant Adila qui avait été arrêté le 8 octobre 1942 par les allemands et sera relâché le 15 du même mois.

Un espoir : affecté à Infor Todt (travaux sur le mur de l’atlantique) pour les demi juifs ou les couples mixtes.

André Lazare, 19 ans, domicilié au Mans, sera envoyé le 25 mars 1943 à Saint-Nazaire

Les sauvetages

En 1953, l'assemblée législative de l'État d'Israël (la Knesset), en même temps qu'elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d'honorer "les Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs". Pour la Sarthe 60 personnes ont reçu la Médaille des justes (mais souvent des couples) naturellement c’est inférieur à la réalité mais c’est symbolique.

Les adultes mis à l'abri

  • Yvonne Come* et son fils Régis* (justes des Nations) de Lavaré, dont le mari Georges était prisonnier de guerre, prend en pension deux jeunes enfants juifs en mai 1942 confiés par leur père d'origine polonaise vivant à Paris depuis 1933 dont l'épouse vient de mourir de maladie. Abraham 8 ans (nommé Henri) et Haïm Charles (nommé Charles) Cimerman 6 ans furent scolarisés et allaient à la messe le dimanche. Leur père fut arrêté et déporté mais fut un rescapé. En fait durant l'occupation Yvonne Come prend en charge 43 juifs adultes et enfants tous vivants à la libération. Charles et Henri sont revenus vivre à Lavaré
  • Alexandrine Epineau* (justes des Nations) de Saint-Martin-des-Monts donna asile à 7 juifs qui avaient fui Paris après la grande rafle de juillet 1942. Jeanne Chérot*, institutrice secrétaire de mairie du village fournit de faux papiers à chacun.
  • Edouard et Louise Cartier* (justes des Nations) de Château-du-Loir (La Goupillère) avaient 5 enfants. Ils accueillirent Irma Price et son fils. 3 enfants Brujer dont les parents venaient d’être déportés et d’autres juifs (17 au total), ils en envoyèrent chez René* et Jeanne Nabineau*, sœur d’Edouard Cartier* de Vouvray-sur-Loire.

Les enfants mis à l'abri

Le sauvetage des enfants juifs est beaucoup mieux connu pour la zone libre que pour la zone occupée. La Sarthe s'avère être un des départements de cette zone ayant accueilli le plus grand nombre d'enfants.Proche de Paris (200 km en chemin de fer depuis 1850) de nombreux petits parisiens y étaient confiés depuis fort longtemps en nourrice ou pension dans des familles. La Sarthe aurait été le département qui en élevait le plus. Il y avait aussi les enfants de l'Assistance Publique de la Seine qui apprennent très tôt les travaux de la ferme. Par ailleurs il existait en Sarthe de nombreuses colonies de vacances.

On utilisa donc les connaissances communes de placement avant guerre et les carnets d’adresse des assistantes sociales parisiennes pour placer des enfants

  • Marthe* et Jeanne Laborde*, Mlle Mention, Mme Micheline Bellair*, assistantes sociales placèrent des enfants en Sarthe. Après les rafles elles prospectent même auprès des familles rurales celles qui acceptent de cacher des enfants. Elles sont parfois appuyées, dans leur tâche, par les maires, instituteurs et curés.
  • Mais parfois ce sont des personnes isolées comme la comtesse Marthe de Gavelle de Roany* qui parmi de nombreux département plaça des enfants en Sarthe et vint souvent surveiller leur situation dans leur nouvelle famille d'accueil. Elle fut arrêtée le 29 juillet 1944 avec son mari pour leur multiples actions et furent relâchés grâce au paiement d'une lourde rançon. Mme Mounier, assistante sociale fut également dénoncée et arrêtée par la Gestapo.
  • Marie-Elvire Flament*, assistante sociale (60 ans), plaça une soixantaine d'enfants en Nièvre ou en Sarthe. Naturellement, il était payé une pension aux familles d’accueil entre 450 et 900 francs avec de l'argent pour des médicaments ou pour compléter un trop maigre trousseau, pensions difficiles à payer pour les familles.
  • Mais Alice* et Ernest Guitton* (justes des Nations) de Lombron qui hébergèrent au printemps 1942 Jean Abelansky âgé de 10 ans en plus de leurs 3 enfants et de 4 autres enfants juifs, continuèrent à s’en occuper comme leurs enfants lorsque fin 1943 la modeste pension ne fut plus versée.
  • Dans d'autres cas il ne fut même jamais question d'une pension. Le Dr William* et Germaine Dewing* (justes des Nations) de La Ferté-Bernard se virent confier deux petites juives qu’ils placèrent à leur frais l’une en pensionnat catholique l’autre bébé en nourrice et sur lesquelles ils veillèrent. Les parents furent déportés mais la mère survécut et put récupérer ses deux enfants.
  • A la campagne nourrir des bouches en plus posait moins de problème qu'en ville. Mais quand même, Adolphine* et Raymond Beule* de Bonnetable s’occupèrent de 4 enfants juifs en plus des 3 qu’ils avaient.

Les enfants étaient souvent présentés comme des cousins de la région parisienne voulant mieux vivre à la campagne. Ils suivaient le catéchisme et allaient avec la famille d’accueil à la messe le dimanche. Ils fréquentaient l'école communale et les institutrices et instituteurs sont informés de la réelle situation de ces enfants. Certains préfère l'ignorer, d'autres en relation avec des réseaux de résistance préviennent les enfants de rester chez eux si des contrôles allemands semblent imminents.

Les secrétaires de mairie souvent l'institutrice ou l'instituteur fournissent de vrais faux papiers et cartes d'alimentation.

  • Combien étaient-ils ? À Montfort-le-Rotrou 19 enfants dont les 5 enfants Godfard au sein de 3 familles différentes.
  • A Lavarré et environ par placement direct ou par les filières certains estiment qu'une centaine d'enfants étaient en famille d'accueil sans aucune dénonciation.

Les filières pour les enfants

Les organisations juives avaient été toutes dissoutes à l'exception des associations cultuelles par la loi du 29 novembre 1941. L’UGIF (Union Général des Israélites de France) est créé à la place pour représenter les juifs auprès des autorités mais surtout pour les taches d'assistance. Ainsi elle gérait sur Paris des maisons pour les enfants qui avaient réussi à se soustraire aux rafles mais restés sans parents. Si dans un premier temps on les considère comme non déportables les allemands viennent par la suite y puiser des compléments pour atteindre exactement les 1000 ou 1500 individus prévus pour un convoi de déportation. Suite aux rafles de juillet l’UGIF dénombre 1500 pupilles pour 400 places dans ses 7 centres et la vie y est peu familiale. Aussi elle placera un grand nombre de ces enfants en province avec l'aide d'associations clandestines mais en lien avec ses directions.

Aidée financièrement par la WIZO (Women International Zionist Organisation) L’Américan Jewish Joint Distribution Commitee appelé JOINT et l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants fondée en Russie en 1912) dirigée en zone nord par le Dr Minkowski Ces associations vont mettre en place des filières avec l'aide de nombreux non juifs pour placer avec d'autres organisation des enfants en famille d'accueil

Ainsi Eacute;pine*,( justes des nations), 30 ans, couturière à Paris place dès les premières mesures anti juives deux enfants juifs d'amis chez une nourrice en Sarthe à Montfort-le-Rotrou. Contactée par le WIZO elle va alors chercher des enfants de la rue Lamarck de l'UGIF pour les placer en Seine et Oise, Orne et Sarthe. (182 en tout). L'oncle des premiers enfants Marcel LEVY directeur des Galeries Lafayette va lui offrir une bicyclette pour faciliter ses déplacements. En Sarthe elle met en pension104 enfants dans 60 foyers. Les frères et sœurs sont installés dans le même village à défaut d'être dans la même famille. Pour elle "Le droit était de mon côté, contre les envahisseurs". "J’ai été arrêtée deux fois, mais je n’ai jamais vu le danger. Je garde ce cette période un souvenir merveilleux. Chaque fois que j’arrivais à bicyclette chez les uns et chez les autres pour leur porter ce dont ils avaient besoin, une ribambelle d’enfants me faisait fête". Trente communes sont concernées dont Pont-de-Gennes (21), Montfort-le-Rotrou (19), Lombron (11), Mayet (7), Requeil (5), Soulitré (5) , Mansigné (4) , ...

Les E.I. = Eclaireurs Israélites devenu la Sixième Clandestine amenaient dans des camps de secours d’urgence des enfants en Sarthe. Cela aurait concerné 250 enfants. Le président du Secours National dans la Sarthe (organisation nationale sous la haute autorité du Maréchal Pétain) Inculpé à la libération reçut la médaille de la Résistance par Freddy Menahem des E.I. pour avoir aider à trouver ces refuges.

Le père Théomir Devaux* (né en 1885 à Castillon et décédé en 1967 à titre posthume de juste de France en 1996), ordonné prêtre en 1911, il appartient à la congrégation des pères de Notre-Dame de Sion à Paris dont il est le supérieur. Les célèbres (par leur conversion) prêtres Simon Théodore (1802-1884) et Charles Alphonse (1814-1884) Ratisbonne furent à l’origine de la Congrégation des Religieux et des religieuses de Notre-Dame de Sion. Le but de Th. Ratisbonne est d'aider ses anciens coreligionnaires à se convertir au christianisme, en particulier leurs enfants qui pourront être accueillis dans les pensionnats de Notre-Dame de Sion. En 1928, le père Théomir Devaux* fonde la revue Question d'Israël, qui œuvre en faveur d'un rapprochement entre les religions interdite en 1940 et il sera sous la surveillance particulière de la Gestapo. Malgré cela en coopération avec la WIZO, il aide des familles et des enfants juifs à se cacher et organise une filière qui agit en Sarthe notamment aidé de nombreuses personnes religieuses de Sion ou non. Il participera au sauvetage de 443 enfants en les cachant dont 176 en Sarthe. Comme pour les autres œuvres qui se consacrent au sauvetage des enfants il faut trouver des familles où les placer, leur apprendre leur nouvelle identité et les y préparer en deux ou trois jours et enfin les convoyer vers leur lieu d’accueil. Germaine Ribière* (juste parmi les nations 1967) et Marcelle Deschamps établissent les faux papiers

Une des particularités de cette filière est que le placement se fait parfois dans des institutions religieuses et qu'il ne s'agit pas toujours d'enfants sans parents. Mademoiselle HUE ou Denise Paulin Aguadich* (juste des nations en 1989) vont convaincre des parents de se séparer de leurs enfants afin de les mettre à l'abri.

L’organisation doit faire face à des situations d’urgence ainsi après une rafle dans le quartier de La Chapelle, il fallut cacher d’urgence 45 enfants, le groupe fut organisé en colonie de vacances et conduit dans la Sarthe

Des résistants sarthois :

Ainsi Albert* et Germaine Guilmin* (justes des Nations) de la ferme des Peloisières à 6 km de Bonnétable aident dès 1940 des réfugiés, des prisonniers évadés, des réfractaires au STO ou des juifs. Ils servirent ainsi de relais pour une centaine de juifs adultes et enfants amenés par le WIZO ou le réseau N.D. de Sion. Ils gardèrent même avec eux jusqu’à la libération 2 enfants juifs. Ils seront aidés par Mademoiselle Gabrielle Morin*, directrice du pensionnat du Sacré-Cœur à Bonnetable et de Georges Bugleau, curé de Mamers depuis 1933. Ce groupe de quatre est à l'origine d'une centaine de placement de juifs adultes ou enfants car ils vont recruter des familles d'accueil aux alentours et veiller au versement des pensions.

En 2001, Auguste* et Marie-Rose Landeau* à la Fredonnière dans les bois à 6 km de Saint-Ouen-en-Belin seront honorés par le comité Yad Vashem. Chez eux transiteront 82 autres enfants juifs pour être ensuite cachés dans d'autres familles vers Saint Ouen ou Yvré le Polin. Auguste* allait chaque fois les accueillir à la gare avec les fils Anisten Raymond 10 ans et Bernard 13 ans qu’il avait chez lui pour les rassurer en yiddish

Vers la fin de l’année 1942 le curé de Requeil annonça à ses paroissiens que des enfants juifs parisiens recueillis par le père Théomir Devaux* attendaient dans une grange que l’on trouve des familles d’accueil.

A Courgenard (8 km de la Ferté Bernard) au lieu dit "la Bassetière" chez Baptiste et Irma Dumur pour 6 mois est envoyé en convalescence Lulu le futur Serge Ginsburg, victime d'une péritonite tuberculeuse

Les enfants signalés

Chaque mouvement devant être signalé conformément aux instructions de M le Feldkommandant en date du 8 avril 1941 certains n’y échappent pas : Les enfants Tcherniakouski Adèle 13 ans et Rose 5 ans françaises venant de Paris à Brains sur Gée ou Tylber Cécile 7 ans venant de Paris à Cerans-Foulletourte sont signalés à leur arrivée le 17 février 1943 par les affaires juives de la Préfecture à la police de sureté allemande .Le 14 mars ils doivent retourner à Paris « en conformité aux instructions données en réponse » et transmises à M le délégué départemental de l’U.G.I.F.

Mais le 18 mars 1943 un arrête interministériel rappelle l’interdiction formulée à l’égard des aryens d’héberger des enfants juifs. On peut donc affirmer un certain danger du moins après le durcissement de la chasse au juifs,

Georges* et Yvonne Mary*  de Lavaré accueillirent la famille Liberman (les parents et leurs 3 enfants) mais certains habitants de Lavaré réclamèrent leur départ en disant que leur présence mettait en danger tout le village. Le père et le fils ainé partirent en zone sud mais Mme Liberman et ses deux plus jeunes enfants restèrent jusqu’à la libération.

Angèle* et Gabriel Bacle*  de St Aubin de Coudrais s’occupèrent de la petite Thérèse Faszkewicz. Des personnes les dénoncèrent au maire, il fut même convoqué à la Kommandatur du Mans (faisant les 50 km à vélo) mais il réussit à nier avec force qu’elle était juive.

Mais pour certains enfants renvoyés : Mildman Charles et son frère Henri nés en 1934 et 1930 à Paris demeurant à Paris envoyés par Mme B domiciliée près de chez eux à Pontvallain chez Mme R. qui sont signalés aux autorités et renvoyés à Paris ils seront déportés par le convoi n°62

Les enfants mal placés

Les placements se firent avec plus ou moins de bonheur selon les familles d'accueil. Dans la plupart des cas ils furent cachés, choyés,…par des parents nourriciers. Mais comme on peut lire dans les cahiers de note de Lucienne Clément qui allait revoir les enfants placés pour payer les pensions , donner et prendre des nouvelles c’était parfois des « pas très bon placement » . Le plus souvent cependant une mise au point suffisait.

Nelly Sharapan, est née en 1936 Son père est prisonnier de guerre, sa mère travaille à l’UGIF mais sera arrêtée et déportée. Elle est chez une dame mère d’un petit garçon. Mais cette femme disparut, partie avec un allemand abandonnant Nelly mais aussi son propre fils. Nelly est placée dans une ferme pour servir de main d’œuvre. Dans cette famille il y avait deux fillettes plus âgées issues d’un premier mariage et un second mari alcoolique et violent. Traitée de sale juive on lui assigna le grand nombre de taches, les plus dures et les plus humiliantes.

A cette violence peut s’ajouter d’autres comportements ainsi Maria Blum dont le père était prisonnier de guerre, la mère et le frère déportés. Elle avait été placée dans une famille qui lui assurait le gite et le couvert contre des travaux mais le chef de famille tenta à plusieurs reprises d’abuser de cette fillette de treize ans. Elle fut prise en charge par Jules* et Marie Boussard* (juste des nations) résistants à Mansigné qui avaient déjà accueilli en février 1943 4 enfants Fachtenbaum, de 2 à 10 ans dont ils avaient déjà eu les deux plus grands en pension avant guerre.

Jusqu’à l’extrême

Une femme s’était fait confier un enfant juif en pension. Après "encaissement de l’argent pour la pension" la nourrice demanda à la kommandantur de venir en prendre livraison pour s’en débarrasser. Les Allemands refusèrent de se déplacer pour un enfant et proposèrent de l’envoyer en taxi, ce qui fut fait. Quelques jours après la "nourrice" appela la préfecture pour demander le remboursement du taxi !3

03/03/2013
Auteur : Dr Olivier Cahen

[Compléter l'article]

L’après-guerre : juillet 1944-juillet 1962

Les "absents"

Cet été 1944 les juifs de France à la libération sont inquiets pour leurs "absents" comme le ministère les nommait.

C'est seulement en avril et mai 1945 qu'à lieu la libération des camps nazies et le retour des quelques rescapés qui arrivent à l'hôtel Lutétia à Paris. Le Maine Libre diffuse des listes. En Sarthe sur les 400 juifs, aucun ne semble rentré.

Quelques retours

Les moyens de communication à la libération sont difficiles et les retours se font sur plusieurs mois. Peu se sont réinstallés au Mans comme Mme Bercu, d'origine roumaine avec 3 enfants qui avaient réussi à s'échapper en zone libre cachés sous un faux nom et qui reviendront au Mans dès décembre 1944 ou M Isaac Fresco.

Quelques personnes reprennent le commerce de leur famille disparus. Les biens juifs sont partiellement et difficilement restitués les logements sont occupés. Ces quelques juifs sont dans la misère et un comité juif d'action sociale et de reconstruction va verser quelques secours et distribuer quelques colis.

Joseph Weismann, vice-président de la communauté juive du Mans, homme de paix qui dénonce tous les racismes, chevalier de la Légion d'honneur échappé après l’arrestation de sa famille le 16 juillet 1942 Vel d’Hiv à Paris a été caché en Sarthe, seul au lendemain de la guerre. Il essaye de revivre en restant au Mans. Il devient commerçant. Au lendemain de la guerre du Kippour, il s'installe pourtant en Israël. En 1976, il revient en France, au Mans

Les enfants

L’ordonnance de 1945 place les enfants de déportés dans la catégorie des pupilles de la nation

Le fait que la Sarthe soit un département rural, isolé et étendu a été positif pour le sauvetage des enfants, mais cela devient un handicap pour leur récupération. L’OSE reconnaît en 1945 avoir encore des enfants placés en milieu familial ou dans des institutions non juives. Des parents éloignés viennent récupérer les orphelins à Lombron 11 enfants juifs placés dans 3 familles sont récupérés par un membre d'une famille à la mi octobre 1944. Reste le cas d'enfants "déjudaïsés pour leur sécurité" mais pour lesquels on veut aussi sauver leur âme. Pendant la guerre on a baptisé nombreux juifs parfois même à la demande des parents mais ce qui n'était que des certificats de complaisance, souvent faux gage de protection (puisqu'ils devaient en fait dater d'avant l'armistice). L’Eglise s’oppose au retour au judaïsme des enfants baptisés. Des enfants ont même fait leur communion.

L'Ordre de Sion du père Devaux aura vu passer 450 enfants juifs. Les listes comprenant l’identité des enfants ainsi que le nom des parents qui lui avaient confié l’enfant et le nom de celui qui payait les pensions étaient cachés dans la Chapelle, sous les marches de l’autel. Mais en janvier 1946 l'œuvre reconnaît qu'une trentaine n'a pas été rendue aux familles, elle se montre la plus réticente à rendre les enfants. La mère supérieure de Grenoble (Antonine) et celle de Marseille seront au cœur de l’affaire Finaly avec même des baptêmes après guerre ce qui n’avait plus aucune valeur.

Enfin il y aurait même eu un trafic d'enfant à adopter. Sans aller jusque là des familles d'accueil se sont attachées aux enfants confiés et ne veulent plus les rendre. Dans certains cas de jeunes adolescents eux mêmes souhaitent rester où ils sont pour divers raisons dont une reconnaissance pour les familles ou institutions. Les conseils de famille laissent les enfants dans leurs familles adoptives.

En Sarthe un aumônier juif de l’armée américaine se démène pour loger au Château de Méhoncourt une trentaine d’enfants juifs abandonnés. L’OSE prend alors le relais et y rassemble 72 enfants dispersés dans le département par les différents réseaux. Ils y resteront plus d'un an chacun. Elle est transformée en colonie sanitaire et ferme en 1954.

Par ailleurs le secrétaire du BUND américain charge en novembre 1944 Israël Gertler de regrouper les familles dispersées et de veiller aux enfants orphelins. C’est au Mans où sa famille vivait avant guerre qu’il ouvre sa première maison rue des Rouillons « les Buissons » grâce à la municipalité qui fournit également le nécessaire et la nourriture. Elle fonctionne dès juin 1945 avec 37 enfants de 6 à 12 ans. Elle déménagera par la suite pour Maisons-Laffitte. On leur apprend aussi bien le yiddish que la couture, l’hygiène et le théâtre. Les plus grands après un apprentissage sont émancipés. Par ailleurs on donne aux enfants la conscience qu'ils sont juifs mais on leur laisse la liberté de choix. Serge Gainsbourg y fut un temps moniteur. En Mars 1948 à l’occasion de la fête de Pourim (sorte de Mardi-Gras) un spectacle est présenté par les enfants des deux maisons au château de Méhoncourt devant de nombreuses personnalités.

Les responsables

Le "bourreau d’Angers", Hans Dietrich Ernst a été démasqué en 1975 par les KLARSFELD. Près de Hambourg il avait repris son métier d’avocat malgré 4 condamnations à mort par contumace. Victime d’un accident avant son procès il eut seulement le temps d’être radié

Les Préfets de Pétain : Dissard sera suspendu de ses fonctions lfin 1944 comme Marcel Picot. Ce dernier mis en retraite d'office sera réintégré en 1959. Jean Porte sera arrêtée à la libération, incarcéré à Angers jugé puis révoqué. Beaucoup de fonctionnaires (policiers et gendarmes, agents préfectoraux…) restent en poste pour ne pas désorganiser le pays. L’épuration est sobre.4

03/03/2013
Auteur : Dr Olivier Cahen

[Compléter l'article]

Toutes les communes de la Sarthe

Les camps et les lieux d'internement de la Sarthe

Camp d'Auvours 72470 Champagné
Camp de la Verrerie de Coudrecieux 72440 Coudrecieux
Camp de Mulsanne 72230 Mulsanne
Fresnay-sur-Sarthe 72130 Fresnay-sur-Sarthe
Frontstalag 203 Le Mans 72000 Le Mans
Prison du Vert-Galant 72000 Le Mans

Les lieux de sauvetage de la Sarthe

Château de Méhoncourt 72000 Le Mans
Pension d'enfants 72330 Cérans-Foulletourte
Pensionnat du Sacré Coeur 72110 Bonnétable

Les 83 Justes parmi les Nations de la Sarthe


40 Familles hébergées, cachées ou sauvées de la Sarthe[Compléter]

Bessé-sur-Braye

1942 - 1944 Famille Sosnowicz - Après les grandes rafles de juillet 1942 à Paris, le couple Méry cacha sous son toit, rue Jean-Jaurès, Herman Sosnowicz, un Juif polonais, puis lui trouva une ferme abandonnée. Herman Sosnowicz put ainsi faire venir sa femme et ses deux enfants, restés à Paris. Jean Méry* réussit à trouver pour les Sosnowicz un logement plus confortable, dans une maison appartenant à une autre famille du village qui avait accepté de cacher des Juifs.

1942 - 1942 Famille Sotemberg - Léon Sotenberg vint rejoindre ses amis, les Sosnowicz à Bessé-sur-Braye. Il fut accueillit dans la ferme abandonnée sans eau courante, ni électricité mise à leur disposition par Jean Méry*.
Au début de l'année 1943, Mordka, le frère de Léon Sotenberg né le 6 mars 1906 à Zakroczyn (Pologne) fut arrêté et sera déporté sans retour le 5 juin 1942 de Compiègne vers Auschwitz par le convoi n° 2. Son épouse, Mathilde née Geller et son fils Guillaume demandèrent de l'aide à Léon. Mathilde et Guillaume arrivèrent ainsi à leur tour à Bessé-sur-Braye et s'installèrent quelques temps dans la ferme abandonnée. Certes, les conditions de vie étaient difficiles, mais ils y étaient en sécurité. Ils pouvaient aussi cultiver des légumes et cueillir des pommes, des poires ou des cerises dans le verger. Jeanne* et Jean Méry* ne leur demandaient aucune rémunération pour leur logement ni pour les fruits de la ferme. La famille Sotenberg qui fut très vite transférée chez Rolande* et Louis Pottier* qui habitaient une ferme à Cogners, à quelques kilomètres de Bessé-sur-Braye et furent hébergés dans une bâtisse sans eau courante ni électricité, située au lieu-dit Blueterie.
Auguste Pottier, maire de Cogners et père de Louis Pottier*, approuva le geste de son fils et leur procura des coupons et des cartes d'alimentation et des moyens d'existence. Une fois par semaine, Louis Pottier* venait avec une charrette tirée par un âne leur apporter de l'eau dans un tonneau et de la nourriture. Les Sotenberg demeurèrent à Cogners jusqu'à la Libération.

Bonnétable

Famille Benveniste - Aline et Nicole Benveniste

1942 - 08/1944 Famille Bernbaum - Adèle Bernbaum (12 ans en 1942) fut protégée par Raymond* et Adolphine Beule*, des Justes de Bonnétable de 1942 à août 1944.

09/1943 - 08/1944 Famille Edelman - Saja Edelman, née Abramowiez en 1896 en Pologne et son fils Charles, dix-huit ans, arrivent de Paris et trouvent refuge dans la ferme de Germaine* et Albert Guilmin*. Accueillis avec chaleur et sympathie, ils y vécurent de septembre 1943 à août 1944. Pour remercier leurs sauveurs, Saja Edelman faisait des travaux de couture et Charles aidait aux travaux de la ferme. Après la Libération, les fermiers remirent une petite somme d'argent à Charles et à sa mère pour leur permettre de rentrer à Paris et de faire face à leurs premières dépenses de retour à la vie normale.

19/01/1944 - 10/11/1944 Famille Kuperant - Leur fils, Émile 2 ans et demi est accueilli et caché par la famille Mulot* - Léon et Joséphine, cultivateur, ferme de la Grémillère* ; leur fille Ida 19 ans est accueillie et cachée par la famille Lacroix* ferme Genet* Sous le nom de Capron

1942 - 08/1944 Famille Topeza - Lota, Samuel et Marcel Topeza furent protégés par Raymond* et Adolphine Beule* à Bonnétable de 1942 à août 1944.

Famille Vigder - Clairette Vigder

Cérans-Foulletourte (Mihal Vaknin)

Famille Kitnis Kipnis - 0

05/1942 - 14/10/1942 Famille Reder - Jacob et Henriette Reder trouve un lieu d'accueil pour leurs enfants à partir de mai 1942. Marcel, 13 ans, et Rachel, 4 ans, (dite "Renée) née le le 13 août 1938, sont accueillis par Marguerite Houssin, directrice de l'établissement. Le 14 octobre 1942, les Allemands munis de la liste des enfants juifs, viennent à la pension d'enfants arrêter les enfants. Marguerite Houssin parvient à cacher Jacques Kitnis, qu'elle ramènera à Paris au domicile de ses parents. Arrêtée à son retour en Sarthe, elle sera conduite à la prison d'Angers, puis libérée quelques jours plus tard. Les enfants sont emmenés au camp de Mulsanne, où ils vont rester trois trois jours avant d'être transférés le 18 octobre 1942, au Camp de Drancy. Les protégés de Marguerite Houssin sont tous dirigés par les autorités du camp de Drancy vers les maisons de l'UGIF. Certains sont placés rue Lamarck, d'autres rue Guy-Patin. Le 28 octobre 1942, Marcel et Rachel Reder sont conduits au 9 rue Guy Patin, Paris (Xe). Les jeunes enfants juifs y sont gardés par l’UGIF, sous le contrôle des Allemands.

>> Voir les 40 familles réfugiées dans le département <<

64 Familles arrêtées dans le département [Compléter]


09/10/1942 Famille Pawlowski - la famille pawlowski,le pére kaufmann, la mère raca,le fils henri et la fille jacqueline. arrestation de kaufmann le 22/11/1943 déporté (convoi 64) le 07/12/1943 arrestation de raca le 09/10/1942 déportée le 06/11/1942 (convoi 42)exécutée le 11/11/1942 henri(18 ans)fusillé le 13/11/1943 jacqueline (9 ans)arrétée le 13/10/1942 chez aristide gasnier maire de vibraye et déportée le 06/11/1942, exécutée le 11/11/1942
Déportation : 06/11/1942 convoi no 42
Date d'exécution : 11/11/1942


1943 Famille Skornik ou Skurnik - Roza Rywka Ruchla, 18 ans, née le 05/12/1924 à Lubartov (Pologne), fille de Victor et Jenta née Wajselbaum, habitait avec ses parents et son frère Bernard 28, boulevard Magenta à Paris dans le 10e arrondissement. Cachée à Coudrecieux, elle est arrêté parce que juive lors d'une rafle dans un train en Sarthe, et sera déportée sans retour de Drancy le 23/06/1943. Elle est déclarée décédée le 05/12/1943.5
Déportation : 23/06/1943 convoi no 55


Famille Sonneblick - La mère des enfants Sonnenblick (déjà cités) n'a pas été déportée. Et son nom était Rébecca,née Katz en 1902 à Strasbourg.
Déportation : 31/047/1944 convoi no 77


07/1944 Famille Sonnenblick - Les cinq enfants, Myriam, 11 ans, née le 04/06/1933 à Paris, Marthe, 10 ans, née le 19/11/1934 à Paris, Jacques, 7 ans, né en 1937 à Paris, Liliane, 6 ans, née en 1938 à Paris, et Simone, 4 ans, née en 1940 à Paris, sont arrêtés parce que juifs dans le département de la Sarthe puis internés au camp de Mulsanne avant d'être déportés sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 77 au départ de Drancy le 31 juillet 1944. Leurs parents, qui habitait avenue Jean-Jaurès dans le 19e arrondissement de Paris avaient été arrêtés parce que juifs et déportés sans retour en 1942. Leur mère, Jose, née à Ramischau le 29/01/1895 avait été déportée sans retour par le convoi n° 21 de Drancy vers Auschwitz le 19/08/1942. Leur père, Aron, né le 26 mars 1901 à Ramizow (Pologne) avait été déporté sans retour à Auschwitz par le convoi n° 23 au départ de Drancy, le 24 août 1942.
Déportation : 31/07/1944 convoi no 77

Bessé-sur-Braye
1942 Famille Tuchband - Moïse Tuchband, 40 ans, né le 23/06/1902 à Varsovie (Pologne), son épouse Chana (dite Anna) née Zajdeman le 25/07/1899 à Varsovie (Pologne), 43 ans, et leurs enfants Zelman Boruch (dit Jean), 16 ans, né le 04/02/1926 à Varsovie (Pologne) et Vincent, 10 ans, né le 09/10/1932 à Paris, étaient arrivés de Paris en décembre 1941. Ils furent arrêtés parce que juifs à Bessé-sur-Braye. La famille, à l'exception de David, fils aîné déficient mental qui était placé à l'hôpital psychiatrique de Vaucluse, fut déportée sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 42 du 06/11/1942.
Déportation : 06/11/1942 convoi no 42
Source : Les déportés juifs de la Sarthe
JO : Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

>> Voir les 64 familles arrêtées dans le département <<

Chronologie [Ajouter]

16/07/1942 - Rafle de juifs en Sarthe : 8 arrestations à Ecommoy, 32 au Mans, 10 à Tuffé et 4 à la Ferté-Bernard.
09/10/1942 - Rafle de Juifs en Sarthe, les 9 et 14 octobre 1942 : 144 juifs sont arrêtés.
10/11/1942 - D’après le récapitulatif de la préfecture, 36 familles ont été arrêtées parce que juives en Sarthe.
12/1942 - A la fin de l’année 1942 : 278 juifs dont 184 hommes et 94 femmes ont été arrêtés en Sarthe.
12/1943 - Pendant l’année 1943, 40 personnes sont arrêtées parce que juive en Sarthe (15 hommes et 25 femmes).
12/1944 - Pendant l’année 1944, 58 personnes sont arrêtées dans la Sarthe parce que juives (18 hommes et 40 femmes).


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Autres articles parus dans le site de l'AJPN

1 Lucienne Clément de L'Épine (Juste parmi les Nations qui plaçait des enfants Juifs dans des familles de la Sarthe. )

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Site internet sur le Camp de la Forge de Moisdon-la-Rivière (Histoire du Camp de la Forge de Moisdon-la-Rivière. )
2 Le camp de Beauregard à Clefs (Site personnel en cours de réalisation )
3 Site Communal (Site officiel de la Mairie de Draché )
4 A Bléré, la ligne de démarcation est toujours dans les mémoires (Cet article résume bien la position de Bléré et le role heroique de ses habitants Journal La Nouvelle République. 25 Aout 2007 )
5 la Famille Angel (Destin croisés des familles Angel et Delépine, originaires du nord et toutes deux réfugiées à Tharon plage )
6 "Lettre à Esther" (La vidéo retrace l'histoire de la famille Angel depuis son arrivée en France début XX°, son intégration en France, l'arrestation et la déportation à Auschwitz (convois 8 et 34) de cette famille réfugiée à Pornic et Tharon. "Enfances volées": vidéo retraçant la déportation de Rachel Angel et de Victor Pérahia, avec le témoignage de celui-ci )
7 juifs sarthois arrêtés déportés

Notes

- 1 - Source Fusillés et déportés du Nord-Pas-de-Calais. La Voix du Nord Editions. 2005
- 2 - Auteur : Dr Olivier Cahen, fils de Robert Cahen, enfant caché, petit fils d'un déporté.
- 3 - Texte du Dr Olivier Cahen, reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur, fils de Robert Cahen, enfant caché, petit fils d'un déporté.
- 4 - Texte du Dr Olivier Cahen, reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur, fils de Robert Cahen, enfant caché, petit fils d'un déporté.
- 5 - Témoignage de son frère, Bernard (Dov) Skornik, le 14/04/1999, Daf-Ed 35100.

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***  Recherche descendants et famille Déposée le 04/01/2018

    Je recherche des descendants de la famille d'Herman Sosnowicz qui fut caché par Jean et Jeanne Méry à Bessé-sur-Braye avec leur enfant...Ils n'ont pas, à notre connaissance, été arrêtés à Bessé-sur-Braye ni dans la Sarthe (d'après les listings étudiés) ! Ainsi que des descendants de la Famille Sotemberg (d'abord cachée à Bessé-sur-Braye chez Jean et Jeanne Méry (alors rue Jean Jaurès) puis chez la famille Pottier (agriculteur) à Cogners. A tout hasard si des membres de la famille Touchband (hélas arrêtée) sauf le cadet placé en institution ?...pouvaient se manifester ? Merci [répondre]
Répondue le 04/01/2018
    Bonjour

    Avez vous consulter le dossier de la famille MERY qui a été reconnu comme juste ?
    Peut être trouverez vous des noms de descendants ?

     
Répondue le 04/01/2018
    essayez aussi les pages blanches sur internet en tapant le nom des familles que vous recherchez.... Ca peut marcher.

     
Répondue le 04/01/2018
    Excusez moi d'insister mais les pages blanches sur internet peuvent vraiment vous aider.

    cordialement
     
Répondue le 04/01/2018
    Merci : j'ai déposé cette annonce dans la page de Jean Méry (mon grand-père) reconnu comme Juste ! 

***  CHATEAU DU LOIR Déposée le 21/12/2017

    bONJOUR

    je suis à la recherche de la famille d'un jeune SCHWARS Jacques qui a été déporté depuis Château du loir en octobre 1942.

    Il était né en 1929.
    Il avait un frère Léon né en 1927 qui était domicilié en Israel en 1968.
    Avec mes remerciements.

    l'orthographe du nom est le bon... J'ai en ma possession son acte de naissance.
    Merci
    [répondre]
Répondue le 21/12/2017
    Bonjour,
    Peut-être pourriez-vous rechercher des membres de famille d'après l'extrait de naissance. Vous devriez pouvoir connaître les parents et à partir de cette information remonter plus haut, c'est à dire demander les extraits de naissance de ces derniers avec indication des mentions marginales et ensuite chercher quand les parents se sont mariés. Réfléchir aux dates possibles de naissance. Il faut consulter les services d'état civil du lieu de naissance. C'est un travail de fourmi mais qui peut être payant.
     
Répondue le 21/12/2017
    Tout à été fait. J'ai acte de mariage des parents...(nés à l'étranger) J'ai vraiment tout exploité comme piste. Les parents de ce jeune ont été déportés eux aussi...La seule piste qui me reste est son frère installé en iSRAEL en 1968.
    J'essaie de consulter les annuaires téléphoniques en Israelpour voir si il y a des descendants... mais malheureusement sans succés (je n'y arrive pas). Si quelqu'un peut m'aider j'accepetrai avec plaisir.
     
Répondue le 01/01/2018
    Bonjour

    Je me permets de revenir sur ma demande de renseignements sur le jeune SCHWARS léon. Il a été pris en charge par l'OSE et hébergé par cet organisme au château de MEHENCOURT dans la Sarthe.

    C'est le seul élément sérieux que j'ai retrouvé.

     

***  recherche réfractaire STO ami Famille Bignon/loué/Mareil Déposée le 01/01/2014

    Mon grand père André BIGNON (née en 1924) a été réfractaire au STO de mai 1943 à la fin de la guerre; il n'a pas été dénoncé par les voisins de la route de Mareil, les gendarmes de Loué venus embarquer mon arrière grand-mère n'ont rien dit en découvrant sa planque bourrées de drapeaux des alliés qu'il avait confectionné (il était peintre), la famille ( mon arrière grand-mère était seule avec ses deux petites fille , son frère handicapé et son père âgé et malade, particulièrement vulnérable donc) n'a pas été inquiétée - a priori - au delà d'aller-retours à la gendarmerie ; plus tard, mon grand-père a aussi été planqué par un fermier dans le coin (ou? qui ?).Il a également été aidé par la fermière allemande chez qui il était en STO. Pas mal de chance donc...
    je cherche des personnes l'ayant connu ou ayant connu Mareil et Loué ce moment-là.
    Merci.
    [répondre]

***  recherche famille hébergée à Vibraye Déposée le 04/12/2012

    Je recherche une famille hébergée chez mes grands parents CHEVALIER à VIBRAYE durant l'exode.
    Originaire de région parisienne, la maman se prénommait ADELE, sa fille MARIE PAULE (doit avoir maintenant entre 70 et 80 ans) le nom pourrait être DEMETZENFELD ou approchant. Cette famille est revenue voir ma grand mère jusque vers 1960.
    [répondre]
Répondue le 04/12/2012
    Bonsoir, ne trouvez-vous pas dangereux de mettre en ligne des noms de personnes de confession juive?
    N'est-ce pas facile de les répérer sur Internet?
    Très cordialement à vous.
     
Répondue le 29/01/2013
    Désolé, mais je ne sais même pas si elles étaient juives, et personnellement, je n'ai rien trouvé sur Internet, mais je ne suis pas un expert, et c'est pourquoi j'ai lancé une bouteille à la mer par le biais de votre organisation.
    Merci à tous qui pourront m'aider.
     

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