Edmond Thonet

Léon Auguste Thonet était né à Yvoir (Namur) en Belgique en 1864. Il avait épousé Rosine née Cambrai et avaient eu 9 enfants : Léon né en 1892 à Maubeuge (59), Léonie, née en 1894 à Maubeuge (59), Lucien né en 1896, Vladimir* né en Russie en 1897, André né en 1900 à Boulogne-sur-Mer (62), Lucie née en 1902 à Boulogne-sur-Mer (62), Paul né en 1904 à Boulogne-sur-Mer (62), Edmond* né en 1906 à Boulogne-sur-Mer (62) et Jeanne née en 1908 à Brimeux (62).

Vladimir* était dessinateur industriel et son frère Edmond Thonet* était tailleur à Asnières.

Mendel Katz était né en 1894 en Bucovine alors Province de l’Empire austro-hongrois. Il était arrivé en France en 1925.
Esther née Gallembert née en 1900 à Constantinople avait toute sa famille en France avant la première guerre mondiale. Elle avait fait des études jusqu’au Brevet dans une école française cela l’a amené une fois en France à travailler comme traductrice commerciale.
Mendel Katz épouse Esther à Paris et leur fille Nadia naît en 1928 à Paris. Elle sera naturalisée quelques mois plus tard.

Mendel Katz vit avant-guerre avec sa famille à Asnières, et fait alors la connaissance d’un tailleur, Edmond Thonet* avec lequel des liens d’amitié se nouent et qui demeureront jusqu’à leurs décès respectifs.
En 1938, Mendel Katz devenu commerçant et sa famille quittent Asnières pour s’installer à Ivry-sur-Seine.
Nadia poursuit ses études secondaires au lycée Hélène Boucher dans le 12e arrondissement de Paris, lycée où elle cesse de se rendre dès que le port de l’étoile jaune devient obligatoire.

Arrêté par la police française, le 15 mai 1941, Mendel Katz est emprisonné à Beaune-la-Rolande d’où il parvient à s’évader en juillet 41.
Il va sonner chez les frères Thonet* qui lui donnent immédiatement asile dans une cabane au fond du jardin pendant plusieurs semaines. Puis Vladimir* et Edmond Thonet* lui ont procuré de faux papiers et lui ont trouvé une maisonnette à Louvres où Nadia viendra le rejoindre.
Cet abri appartenait au patron de Vladimir Thonet* et les conditions de vie y étaient très précaires.
Esther quant à elle, reste sur Paris pour le travail. Elle fait des travaux de dactylographie pour un réseau de résistance et venait rejoindre son époux et sa fille le week-end.
Elle avait eu vent de l’imminente rafle du Vel d’Hiv et avait donc pris la décision de ne plus retourner dans leur appartement à Ivry qui peu après avait été vidé.
Ils vivaient alors tout les 3 en se nourrissant de farine, de pomme de terre cultivées sur le lopin de terre attenant à la petite maison, de betteraves à sucre, d’un petit élevage de poules et de lapins. « Il est clair que si les Thonet n’avaient pas dès 1941, caché mon père et ne lui avaient pas procuré le havre de paix où il a pu se réfugier, ni moi d’abord, ni ma mère ensuite n’aurions su où aller et serions tombés victimes de la rafle du Vel d’Hiv en 1942 » dit Nadia.

Le 26 août 1944 les Américains sont arrivés et avec eux la liberté retrouvée.

Nadia suivra les cours du Collège Franco-Britannique de 1950 à 1952 puis passera une année à Harvard et reviendra suivre la fin du cursus en 1953-1954 pour devenir traductrice. Elle épousera Jean Rigaud (1924-2005), poète, qui était passé de Khâgne à la Résistance.

Le 25 février 2020, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Vladimir* et son frère Edmond Thonet*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem