Madeleine* et Lucien Clément*, catholiques, vivaient à Monts (Indre-et-Loire) avec leur fille Gisèle, née en 1930.

En 1941, Aron Bach, tailleur né en 1897 à Szydlowiec (Pologne) et son épouse Cécile, née en 1898 à Varsovie (Pologne), réfugiés de Nancy, arrivèrent dans la ville avec leurs trois filles nées à Nancy, Annie, née en 1926, Hélène, née en 1930, et Ida, née en 1932.
Quelques mois plus tard, Aron Bach et Annie, âgée de 16 ans, furent arrêtés et internés au camp de La Lande, non loin de Monts. En 1942, ils furent transférés à Drancy mais Annie réussit à prendre la fuite en cours de route.
Aron Back sera déporté sans retour de Angers vers Auschwitz le 20 juillet 1942 par le convoi n° 8.

En octobre de la même année, ce fut le tour de Cécile Bach d'être arrêtée avec Ida, âgée de 10 ans. Internées à Drancy avec Aron, elles furent déportées sans retour à Auschwitz le 6 novembre 1942 par le convoi n° 42.

Hélène Bach, douze ans, s'était cachée lors de l'arrestation de sa mère et de sa jeune soeur. La nuit tombée, elle revint dans l'appartement familial, chercha un peu d'argent et prit le train pour Tours, où vivait une amie de sa mère. Craignant d'avoir des ennuis avec les autorités, la femme refusa de l'héberger et lui conseilla de se rendre au Camp de La Lande à Monts, lui affirmant que personne ne voulait de mal aux enfants et qu'elle y serait en sécurité.
Hélène Bach repartit, dans la nuit, et reprit le train pour Monts. Elle arriva au milieu de la nuit au domicile de son amie Gisèle Clément, frappa aux volets pour se faire ouvrir et expliqua qu'elle ne demandait qu'un endroit où dormir jusqu'au matin, avant de se rendre au Camp de La Lande à Monts. Gisèle l'accueillit avec émotion et persuada ses parents de cacher Hélène.

Madeleine* et Lucien Clément* s'occupèrent de Hélène Bach avec dévouement tandis que les Allemands continuaient à chercher la fillette. L'école fut perquisitionnée, les enfants interrogés. Gisèle garda son sang-froid et mentit avec aplomb.
Inquiets, ses parents contactèrent des membres de la famille de Hélène Bach qui vivaient à Toulouse, et environ un mois plus tard, envoyèrent un passeur chercher l'enfant, qui arriva chez eux saine et sauve.

De toute la famille Bach, seules Annie, protégée au couvent Notre-Dame-de-Massip et Hélène survécurent.

Le 31 décembre 1998, L'Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Madeleine* et Lucien Clément* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem

Rescue Story

04/01/2018
Lien : Yad Vashem