Raymond Hughes

	Raymond Hughes source photo : Coll. Frankl crédit photo : D.R.

Paulette* et Raymond Hugues* habitent Rosans où ils sont propriétaire d'une Scierie.

Lorsque les Allemands occupèrent la Belgique en 1940, la famille Frenkel s'enfuit d'Anvers pour se réfugier à Montélimar.
En 1942 le père de famille fut envoyé dans un camp de travail obligatoire, puis déporté à Dachau où il mourut.
Sa femme et ses deux enfants furent conduits par les forces de l'ordre au camp de Vénissieux en août 1942.
Marcel et Myriam font partie des 108 enfants évacués clandestinement de ce camp de transit entre le 26 et le 29 août.
Ils sont placés au Château de Sallmard à Peyrins, près de Romans dans la Drôme.
Un grand nombre d'enfants juifs trouvèrent refuge dans cet établissement, dirigé par Germaine Chesneau*.
Le jeune Marcel Frenkel et sa soeur Myriam y vécurent environ un an, jusqu'à ce que la Gestapo mette la main sur une liste des enfants cachés là. La nuit même, le personnel du foyer évacua tous les jeunes et les répartit entre plusieurs « planques ». Un groupe d'une cinquantaine d'enfants, dont Marcel Frenkel, fut conduit à Rosans, dans les Hautes-Alpes. Certains furent logés dans une grande bâtisse à l'orée du village et les autres placés dans des familles.

Marcel Frenkel, 7 ans, se retrouva chez Paulette* et Raymond Hugues*, un jeune couple sans enfants. Paulette* et Raymond Hugues* l'accueillirent avec chaleur et le traitèrent comme s'il était leur propre fils. Il resta chez eux jusqu'à la Libération, soit pendant près d'un an et demi. A aucun moment les Hugues* ne firent pression sur lui pour qu'il se convertisse ou même qu'il aille à la messe le dimanche.

Pendant toute cette période, Marcel Frenkel n’eut aucune nouvelle de sa mère et de sa soeur Myriam.

Raymond Hugues* faisait partie de la Résistance et était recherché par les Allemands : il devait se cacher chaque fois que leur approche était signalée. Malgré le danger qu'il courait déjà personnellement, il prit aussi le risque de donner asile à un petit garçon juif.
Lorsque les Allemands faisaient une descente à Rosans, Raymond Hugues* commençait par mettre l'enfant en sûreté dans la scierie qui lui appartenait avant de se cacher lui-même.

A la Libération, la maman et Myriam, la soeur de Marcel, qui avaient survécu, réussirent à obtenir son adresse par l'intermédiaire de la Croix-Rouge et vinrent le chercher. Pendant plus d'une année, Paulette* et Raymond Hugues*, des gens fortunés, continuèrent à envoyer des colis de ravitaillement aux Frenkel, qui se trouvaient démunis de tout après la guerre et la mort du chef de famille.

Plus tard, Marcel Frenkel partit vivre en Israël. Il garda toujours le contact avec ses sauveteurs et en 1981 vint leur rendre visite à Rosans. Paulette* et Raymond Hugues* l'accueillirent avec émotion et fierté.

Le 5 janvier 1994, Yad Vashem a décerné à Paulette* et Raymond Hugues* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem