Roger Cazala

	Plaque à la mémoire de Roger Cazala dans la Cour intérieure du Musée Bertrand à Châteauroux. (Source: Le Livre Mémorial des Déportés, FMD, Paris, Editions Tirésias.) source photo : Jean-Jacques Guilloteau crédit photo : Les plaques commémoratives

Roger Cazala* est né en 1906 à Beaumont-sur-Sarthe (72).
Son père, Antonin Cazala avait créé en 1905 une officine à Châteauroux et le Laboratoire du Vigogénol.

Roger Cazala* fait ses études à Châteauroux, puis à Paris où il est interne des Hôpitaux de Paris et élève de l'Institut Pasteur.

A la fin de ses études, il crée un laboratoire d'analyses à Châteauroux, associé à la pharmacie de son père. Lorsque Antonin Cazala décède 1942, Roger Cazala* prend la direction de l'officine.

Dès l'automne 1940, Roger Cazala* accueille Albert Béguin, écrivain suisse, libraire, traducteur et éditeur des Cahiers du Rhône en 1941, qui dénonce la montée du nazisme et le rôle des universitaires, les camps de travail et la persécution contre les juifs.
Roger Cazala* est indigné de voir le professeur de philosophie son fils, Pierre Morhange, chassé du lycée parce que juif.

Ami de Georges Dreyfus, ingénieur-chimiste, engagé dans le "Secours aux enfants juifs" dont les bureaux se trouvent rue des Américains à Châteauroux, Roger Cazala* propose son aide. Un service de fausses cartes d'identité est installé à Subtray (Mézières-en-Brenne) et un stock de feuilles vierges est caché dans son laboratoire.
Les Amitiés chrétienne, fondées par Mgr Pierre-Marie Gerlier* à Lyon, établissent le contact avec les familles en péril.

Jusqu'en 1942 Châteauroux est en zone libre, Vierzon étant sur la ligne de démarcation que, chaque jour plus nombreux, les juifs franchissent pour fuir les Allemands. La famille Cazala les accueille, les aide à trouver du travail, leur procure de fausses cartes d'identité.
Roger Cazala* loge le pianiste Vlado Perlemuter, qui parviendra à passer en Suisse, et le Dr Fraijman. Il aide Georges Maus, puissant président de la Fédération Nationale de la Chemiserie et membres de la Fédération des commerçants-détaillants de France, et Pierre Samuel à se cacher.

En raison de ses actions de résistance, Georges Dreyfus arrêté par la police française en été 1943. Malade, il est enfermé au "cabanon" de l’hôpital de Châteauroux, puis transféré à la prison de Limoges. En octobre 1943, Georges Dreyfus est relaxé et en novembre 1943, il provoque la constitution du Font national de l’Indre dont le but est de coordonner la lutte des différents mouvements de résistance et des maquis.
La première réunion a lieu chez Roger Cazala*, nommé président du Front National de l’Indre en mars 1944. Georges Dreyfus en sera le secrétaire.
C’est encore chez Roger Cazala* que se tiendra, en mars 1944, la réunion constitutive du Comité Départemental de Libération de l’Indre.

Soupçonné, Roger Cazala* est arrêté par la Gestapo le 30 mai 1944. Il est déporté le 2 juillet 1944 depuis le camp d'internement de Compiègne-Royallieu au KL de Dachau, où il retrouve son ami Edmond Michelet.
Il est envoyé au Kommando de Herzbruck, où il est blessé. Il est alors transféré au camp de Flossenburg et y meurt le 13 octobre 1944.

Père de six enfants, à sa mort son fils aîné, Jean-François, né en 1929, n'a que quatorze ans.
L'épouse de Roger Cazala* décide de passer son baccalauréat et entreprend des études de pharmacie à Limoges, puis à Paris. Elle passe à Strasbourg sa thèse de doctorat en pharmacie dans la chaire d'histoire de la pharmacie : Les mortiers d'apothicaires. Elle passe ensuite les certificats nécessaires à la direction des laboratoires d'analyse sérologie, bactériologie et immunologie ce qui lui permet de garder l'officine et le laboratoire.
Son fils, Jean-François Cazala est en P.C.B. à Limoges lorsque sa mère est en troisième année de pharmacie. Jean-François Cazala, deviendra médecin biologiste à Châteauroux et prendra en 1960 la direction du laboratoire et en 1965 son frère, diplômé de Paris, celle de l'officine.
Le troisième fils deviendra polytechnicien (dans le corps des Mines). L'une des filles deviendra pédiatre à Lyon tandis que l'autre vit à Paris. Le plus jeune des enfants deviendra radiologue à Châteauroux.

Mme Roger Cazala meurt en 1974.

Une rue de Châteauroux porte le nom de Roger Cazala, auquel ont été conférées à titre posthume la Légion d'honneur et la Médaille de la Résistance. Mme Roger Cazala fut également chevalier de la légion d'honneur.

Jean-François XCazala décède en 1999.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem