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André Panczer



 
Paris 75010 - Paris
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André-Panczer
Hinwill, en Suisse, 1944. André est au 3ème rang, le 2ème à coté de sa maîtresse, Melle Hürlimann
source photo : Coll. A. Panczer
crédit photo : D.R.
André-Panczer
Preyssac, près de Cahors, en 1943, André est au dernier rang, le 1er à droite
source photo : Coll. A. Panczer
crédit photo : D.R.
André-Panczer
André, Roland et Willy Glatli à Hinwil en Suisse 1944
source photo : Coll. A. Panczer
crédit photo : D.R.
André-Panczer
André en 1943
source photo : Coll. A. Panczer
crédit photo : D.R.
Histoire

Désiré Panczer et Thérèse Panczer arrivent de Hongrie dans le Paris des années 1930.

Ils habitent 19, faubourg Saint-Denis et ont un fils qui naît à Paris en 1935, André.

La grand-mère d'André est connue de tout le quartier comme "la championne toute catégorie pour la confection du strudel".

André est un petit garçon aimé, dans une famille simple, chaleureuse, attentive, dans un coin de Paris peuplé d’artisans, de travailleurs, de gens simples et courageux, presque tout venus de l’Est. Des gens, avant tout heureux de vivre selon leur rythme, leurs valeurs, leurs loyautés, sans critique ni discrimination.

Désiré Panczer et Thérèse Panczer travaillent, sont des Juifs non-pratiquants et vont à la fête de l’huma. La grand-mère mange cacher. Les enfants vont à l’école gratuite, laïque et obligatoire, et, après avoir fait leurs devoirs, descendent jouer dans le faubourg.

Le dimanche, en été, la famille va par le métro, chargés de cabas de victuailles, de couvertures et de sièges pliants, au bois de Vincennes où ils retrouvent les oncles, les tantes, les cousins et les cousines, des amis de la famille et parfois des collègues de l’usine où travaille Désiré Panczer. Il y a là Wolf Zajtlan et sa femme Chaja, leurs enfants Marie, Henri et Charlot. Venaient également le frère de Désiré Panczer, Eugène, sa femme Yolande et leurs enfants : Yvonne, Jacquot et Max. Parfois la sœur de Désiré Panczer, Sidonie, qu’on appelait Soby, son mari Willy Schorr, mes cousines Claire et Madeleine, et leurs frères Jacques et Joseph participaient à nos vacances dominicales.

Tous ces adultes juifs étaient persuadés que leurs enfants connaîtraient en France une réussite et un bien-être auxquels ils n’avaient pas eu droit dans le pays qu’ils avaient quitté.

Puis tout s’est effondré. En 1939, Désiré Panczer est licencié et s'engage dans une unité combattante française pour défendre la France qui l’avait accueilli… mais il ne sera jamais mobilisé.

La famille quitte Paris durant l’exode devant l’arrivée des soldats Allemands. Les rues grouillantes de gens marchant dans la même direction. "La nuit était illuminée par les incendies de bâtiments [...] le bruit sourd d’explosions dans le lointain [...]." Il n'ose pas pleurer ni se plaindre de la peur qui lui nouait le ventre.

Puis les lois antisémites se suivent. Ils doivent amener leur poste TSF au commissariat, les Juifs n'ayant plus le droit d'écouter la radio. C’est dans ce même commissariat qu’un peu plus tard les tickets de rationnement et l’étoile jaune leur seront distribués !

En 1942, la police fait irruption au domicile familial pour arrêter Désiré Panczer qui a pu prendre la fuite grâce à un indicateur.

Il a fallu se séparer ; il a fallu fuir. Il a fallu changer de milieu, de lieu de vie. Il a fallu se faire faire des faux papiers.  Désiré Panczer et Thérèse Panczer deviennent Jacques Tanays et Marie Louise Tanays, née Molinié.

Toute la famille se retrouve en zone libre, après avoir franchi séparément la ligne de démarcation. Désiré Panczer se rend à Prayssac, petite bourgade viticole de la basse vallée du Lot, ville natale d’un héros napoléonien, le général Bessières. Il sera hébergé par Mme Sagne, blanchisseuse et travaillera chez Léon Caunézil, qui possédait une scierie. Thérèse Panczer et son fils le rejoignent à Prayssac, et éviteront ainsi la rafle parisienne du Vel d’hiv ou 13 000 hommes, femmes, vieillards et enfants furent arrêtés.

Dénoncé par une lettre anonyme, Désiré Panczer est arrêté et dirigé vers le Camp de Catus-Cavalier puis mis dans un convoi vers l’Allemagne, duquel il s’échappera…

André, 8 ans, est alors emmené clandestinement en Suisse et accueuillit par un couple de Protestants suisses, Oncle Henri et Tante Irma qui s’occupèrent de lui comme s’il avait été leur fils.

André Panczer rentre à Paris en 1945. Il retrouve sa mère et son père. Son père décèdera peu de temps après, des suites de son internement en camp de travail.

André ne retrouvera pas sa grand-mère morte 4 mois plus tôt. Désiré Panczer allait suivre quelques mois plus tard. Wolf, sa femme, son fils Henri ainsi que Sidonie, son mari et leurs quatre enfants : Claire, Madeleine, Joseph et Isaac (dit Jacques), ne reviendraient pas du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau.1

26/09/2012

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Titre

Je suis né dans l'faubourg Saint-Denis

Je suis né dans l'faubourg Saint-Denis

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Auteur   André Panczer  
Édition   Editions de l'Officine  
Année   2008  
Genre   témoignage  
Description   Au coeur du 10ème arrondissement de Paris, dans le Faubourg Saint-Denis, quartier populaire et besogneux, André Panczer coule une jeunesse heureuse avec ses parents ayant une modeste situation. La guerre, comme pour beaucoup de Français, engendre l'exode, mais pour le petit juif ce sera le signal d'une fuite face aux persécutions. Le passage de la Loire ce jour-là aura été pour moi la fin d'une période d'insouciance, le début d'une nouvelle étape qui allait se terminer cinq années plus tard à la gare de Lyon.
Réfugié en Creuse, puis dans Le Lot, il faut encore fuir lors de l'invasion de la zone libre jusqu'à Nice en zone d'occupation italienne. Ce témoignage authentique révèle un fait trop méconnu : les autorités italiennes se sont opposées, parfois par la force, dans leur zone d'administration, à la traque des réfugiés juifs par les milices et organismes français agissant pour le compte d autorités allemandes ! L'ultime refuge sera Megève où plus de 6 000 juifs séjourneront sous "protection italienne" !
Pour André, l'épilogue de la fuite sera une famille d'accueil en Suisse qui le traitera comme un fils. C'est pour cette raison qu'il a aujourd'hui la chance pouvoir nous livrer son témoignage.
 

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

Notes

- 1 - André Panczer, Je suis né dans l’faubourg Saint-Denis…, Éditions de l’officine, 2008, p. 64.




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