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Daniel Farhi



 
Paris 75016 - Paris
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Daniel-Farhi
Daniel Farhi, 2008
source photo : Medef
crédit photo : D.R.
Histoire

Georges* et Juliette Allenbach*, protestants, d'origine suisse, habitent à Besançon avec leurs quatre enfants, âgés de 17 à 25 ans, tous engagés dans la résistance : Jacques, Yvette Madeleine, née le 28 janvier 1918 à Zürich (Suisse), Jean-Pierre, né en 1922, et Georges André, né en 1923. Georges* est sous-directeur de la Compagnie des compteurs à Besançon.

Ils vont protéger Françoise Farhi et son frère Daniel.

La famille Farhi, des Juifs de Smyrne (Turquie), avait émigré à Paris entre les deux guerres mondiales. En novembre 1943, les Farhi comprirent que leur nationalité turque ne les sauverait pas de la déportation. Ils trouvèrent une famille française prête à abriter, contre paiement, 3 de leurs 4 enfants - les plus âgés - dans un village du département de l'Yonne.

Restés à Paris avec la plus jeune, Françoise, un bébé de sept mois, les Farhi ne se faisaient pas d'illusions sur ce que leur réservait l'avenir et, craignant d'être arrêtés, se cherchaient eux aussi un refuge. Madame Farhi s'en ouvrit à une voisine, déclarant notamment qu'elle aurait voulu confier le bébé à une personne sûre. La voisine l'écouta avec sympathie et se mit à la recherche d'une solution. Elle annonça bientôt à Madame Farhi que Georges* et Juliette Allenbach* étaient prêts à accueillir le bébé. Françoise Farhi fut reçue chaleureusement par la famille Allenbach, qui peu de temps après, recueillir aussi son frère Daniel, âgé de deux ans, car l'enfant souffrait des conditions difficiles qui lui étaient faites par la famille qui l'abritait.

Georges* et Juliette Allenbach* prodiguèrent leurs soins aux deux enfants juifs comme s'ils étaient les leurs; ils achetèrent une chèvre pour leur assurer du lait frais chaque jour, leur donnèrent vêtements et jouets. Surtout, ils leur prodiguèrent amour et tendresse, sans chercher aucune espèce de compensation. Georges* et Juliette Allenbach* auraient bien voulu prendre aussi les deux autres enfants Farhi mais alors il leur aurait fallu une bonne pour les aider à entretenir leur grande maison et ils craignaient d'être dénoncés.

Ils firent un effort soutenu pour élever les petits Farhi dans le judaïsme, leur apprenant à prier le soir pour leurs parents et le reste de leur famille.

Daniel Farhi témoigne : "Mammy, comment il l’appelle, m’a souvent raconté ce jour où m’ayant emmené faire des courses avec elle, un soldat allemand venu en sens inverse s’est planté devant nous, a sorti son portefeuille et, nostalgique, a brandi la photo de son fils. Ce soldat m’a caressé la joue et a murmuré : beau petit". Mammy tremblante répétait après : "Dire qu’il eût suffi qu’il devine la religion du "beau petit" pour que nous ne rentrions jamais à la maison. Mais les sauveurs de Daniel Farhi et de sa sœur n’ont pas seulement préservé leur vie : "Grâce à eux, une immense confiance en l’homme m’a été donnée. Tout comme ce besoin très vif en moi de la nécessité d’un dialogue judéo-chrétien". Les liens étroits nés entre les deux familles ne prirent pas fin avec la guerre. Les Allenbach et les Farhi restèrent en contact étroit et passèrent leurs vacances ensemble.

A partir des années soixante, Daniel Farhi se consacra aux études juives et fut ordonné Rabbin. Il fut pendant de nombreuses années le chef spirituel du Mouvement Juif Libéral de France à Paris.

Daniel Farhi deviendra rabbin en février 1966. Il est l'un des fondateurs du Mouvement juif libéral de France.

Depuis 1990, Daniel Farhi a instauré la célébration en France du Yom Hashoah, la journée commémorative inaugurée en Israël en 1951. Il a surtout organisé à Paris la lecture publique, ce jour-là, des noms des déportés juifs de France.

18/12/2012

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Titre

Au dernier survivant : Paroles sur la Shoah

Au dernier survivant : Paroles sur la Shoah

ACHETER EN LIGNE

Auteur   Daniel Farhi  
Édition   Albin Michel. Collection : Espaces libres  
Année   2008  
Genre   témoignage  
Description   Depuis 1974, le rabbin Daniel Farhi a identifié son nom à la mémoire des victimes de la Shoah. Il a notamment, depuis 1990, instauré la célébration en France du Yom Hashoah, la journée commémorative inaugurée en 1951. Il a surtout organisé à Paris la lecture publique, ce jour-là, des noms des déportés juifs de France. Ce recueil contient les sermons " et allocutions qu'il a prononcés lors de ces commémorations. Émouvants, pleins d'indignation et d'espérance, imprégnés aussi de philosophie juive et d'esprit universel, ces paroles demeurent des modèles d'humanisme pour notre temps.  

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )




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