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Henri Ostrowiecki



 
Paris 75020 - Paris
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Henri-Ostrowiecki
Charles Ostrowiecki, son épouse Chaja, leur fils Henri et sa tante Czarna, 1939
source photo : Arch. Henri Ostrowiecki
crédit photo : D.R.
Henri-Ostrowiecki
Henri et sa mère Chaja Ostrowiecki, printemps ou été 1939
source photo : Arch. Henri Ostrowiecki
crédit photo : D.R.
Henri-Ostrowiecki
Henri et son père Charles Ostrowiecki, 1939
source photo : Arch. Henri Ostrowiecki
crédit photo : D.R.
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Henri
source photo : Arch. Henri Ostrowiecki
crédit photo : D.R.
Henri-Ostrowiecki
Chaja et Henri, 1938
source photo : Arch. Henri Ostrowiecki
crédit photo : D.R.

Histoire

Chil (Charles) Ostrowiecki et son épouse Chaja née Gutman viennent d’un village de Pologne situé entre Lódź et Varsovie et qui s’appelle Mogielnica. Il s'agissait d'une petite bourgade de mille ou deux mille habitants, séparée par une grande rue.

Charles et Chaja fuient l’antisémitisme et arrivent en France en 1936. Ils se marient en juin 1937. Leur fils Henri naît en septembre de la même année. 

Au début de la guerre ils habitent un appartement de deux pièces, au 14 rue Delaître dans le 20e arrondissement de Paris.

Charles était tailleur à domicile dans le tout petit appartement. 

D’autres membres de la famille ont émigré vers la France et l’Argentine.

Maurice, le frère aîné de Charles, sa femme Charlotte et leurs deux enfants, étaient arrivés en France vers les années 1925, naturalisés, ils purent ainsi passer plus facilement en zone « libre ».

Charles Ostrowiecki, juif polonais, est arrêté lors de l’opération dite « du billet vert », le 14 mai 1941, et interné au camp de Beaune-la-Rolande. Il s’évade le 4 août, pour venir voir sa famille. Il est repris et interné à Compiègne à partir du 23 août, il est déporté à Auschwitz, le 27 mars 1942, par le premier convoi, seul convoi constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et uniquement d'hommes. Sur les 1 112 déportés, seuls 19 reviendront.

La veille de la rafle du Vél’ d’Hiv’, un inspecteur de police, membre d’un réseau de résistants, prévient la famille, mais Chaja refuse de quitter son domicile avec son enfant malade. Henri et sa mère sont arrêtés au petit matin du 16 juillet 1942. Henri se souvient. Il est alité avec une forte fièvre, il a la rougeole. Son lit fait face à la porte d’entrée. 

Il est réveillé brusquement par le bruit des pas dans l’escalier. Sa mère en chemise de nuit le serre dans ses bras. Il croit voir de la frayeur dans son regard. Puis des coups sont frappés dans la porte, frappés « avec violence, avec haine ». « Ouvrez Police ».
Trois hommes font irruption dans l’appartement, deux hommes en uniforme de la police parisienne et le troisième en civil, il est particulièrement brutal.
Puis son souvenir se brouille...impressions floues.

Les souvenirs redeviennent plus nets, plus précis, « comme au sortir d’une somnolence », dans la rue Delaître, petite rue sombre sans fin qui mène au square Sorbier, lieu du rassemblement. Il sent le souffle du policier qui le porte dans ses bras, enveloppé dans une couverture. D’un revers de main, il fait tomber son képi. Arrivé au square Sorbier, les événements se précipitent. On saisit sa mère, elle se fond dans la foule, leurs regards se fixent encore un instant. Elle monte dans un fourgon de la police parisienne. Elle se retourne et disparaît.

Séparation brutale qui l’arrache à sa mère. Il garde l’impression fugace qu’il ne l’a reverra plus. En le laissant dans les bras du policier, elle se sépare de lui sans un cri, attitude qui le sauve. Il revoit le regard de sa mère toujours « braqué » sur lui. Puis son souvenir se brouille de nouveau. Trou noir, images confuses, floues. Il se réveille à l’hôpital. Plus tard le soir dans son lit, il refait sans cesse le chemin avec elle, petite femme « au visage fin et régulier, encadrée par deux énormes policiers ». Cette cassure va sceller sa nouvelle identité. Il est devenu un autre, un enfant « juif ».

Le 14 septembre, sa mère est déportée à Auschwitz par le 32e convoi. A quatre ans et demi, Henri est fiché par la police, avec le statut « d’enfant bloqué ». Il est « interné » à l’Hôpital Rothschild.

Resté seul, Henri Ostrowiecki a été recueilli par ses oncle et tante et élevé avec ses cousins.

Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah

24/06/2023

asso 12327

 


Titre

La demie-douce

La demie-douce

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Auteur   Henri Ostrowiecki  
Édition   Editions des Rosiers  
Année   2011  
Genre   témoignage  
Description   C'est l'histoire d'un petit garçon qui faillit ne jamais avoir 5 ans ce 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel' d'Hiv'.
Ce livre raconte l'histoire d'un petit garçon qui a perdu ses parents dans la Shoah. Recueilli par ses oncle et tante, il grandit dans un milieu de juifs polonais progressistes, négociants en métaux et chiffons. Alors que ses cousin et cousine font leurs études supérieures, il rate le concours d'entrée en sixième et se retrouve en centre d'apprentissage puis à l'usine. Ouvrier ajusteur jusqu'à vingt ans, il va vivre l'univers de l'atelier de l'immédiat après-guerre, l'humiliation du travail répétitif et la solidarité ouvrière. Il nous fait pénétrer dans le monde de la mécanique, du geste manuel. Une partie de sa jeunesse est captée par l'usine alors qu'il n´aspire qu'à retrouver le chemin des études. Il faut lire le texte de cet homme qui revient s´habiter après des siècles de silence.

Un récit précis et passionnant qui nous plonge dans l'ambiance ouvrière des années cinquante.
 

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )




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