Rouman Joffo, dit Robert, né le 15/05/1890 à Biechewkovici (Russie) est arrivé en France à l'age de 7 ans.
Il épouse Anna née Markoff, arrivée de la Russie tsariste à Paris.
La famille habite habite 86, rue de Clignancourt avec leurs sept enfants : Madeleine (Mady), Esther (Etty), Rosette, Albert, Henri, Maurice, né en 1929, et Joseph, né en 1931 à Paris dans le 18e arrondissement.
En dessous de leur appartement il y a le salon "Joffo-Coiffure".
Maurice et Joseph fréquentent l'école Ferdinant Flocon.
Lorsque le port de l'étoile devient obligatoire le 7 juin 1942. La famille organise alors sa fuite en zone sud.
Maurice et Joseph partent seuls pour rejoindre Albert et Henri à Menton où ils vont rester 4 mois. Leur traversée de la ligne de démarcation à Hagetmau (Landes), aidé par un habitant du village. Maurice fait passer dans la nuit la ligne à un groupe. Ils passent le pont sur le Louts, longent le bois au-dessus du golf, et trouvent refuge à la ferme Lariet, en pleine campagne, entre les postes de contrôle français et allemand. Ils emprunteront ensuite la route de Monségur vers la liberté.
Après une longue route semée de dangers et un passage par Marseille, ils retrouvent Albert et Henri à Menton.
Réfugiés à Pau, Anna et Rouman Joffo sont arrêtés en 1942 et internés au Stade de Pau (rattaché au camp de Gurs). Ils seront libérés grâce à l'intervention de leur fils Henri.
Durant l'été 1942, Maurice, Joseph, Albert et Henri rejoignent leurs parents arrivés à Nice. Ils rentrent à l'école en septembre 1942 à Nice où ils passent toute une année scolaire (ils suivent l'avance des alliés qui débarquent en Afrique du Nord en novembre 1942 puis en Sicile en juillet 1943).
Dès leur arrivée à Nice, Maurice et Joseph sympathisent avec des soldats italiens. et réalisent avec eux quelques trafics. Les Italiens mènent alors une "politique" différente des Allemands et des Français: pas d'arrestation de Juifs en zone occupée. Mais le répit ne dure qu'un temps pour la famille Joffo.
Le 8 septembre 1943, le maréchal Pietro Badoglio signe la capitulation italienne tandis que l'Italie du sud poursuit la guerre du côté des Alliés. La zone d'occupation italienne est envahie par les Allemands (déjà présents en zone libre depuis novembre 1942).
La famille Joffo doit à nouveau se disperser. Maurice et Joseph sont envoyés se cacher dans un camp pour la jeunesse pétainiste (Moisson Nouvelle) à Golfe-Juan. Mais de passage à Nice, ils sont arrêtés et conduits à la Gestapo. Ils se prétendent catholiques, mais ne peuvent en fournir la preuve. Prévenu de la situation par le curé de l’Église Saint-Pierre d’Arène (rue de la Buffa à Nice), Monseigneur Paul Rémond*1 rédige deux certificats de baptême et deux certificats de communion solennelle pour Joseph Joffo et Maurice Joffo ainsi qu’une lettre manuscrite dans laquelle il exige la libération des deux enfants, se déclarant prêt si nécessaire à se rendre au siège de la Gestapo en personne.
Libres, ils retournent à Moisson Nouvelle mais doivent vite fuir à nouveau.
Anna et Rouman Joffo sont restés cachés à Nice où Rouman Joffo, arrêté parce que juif est amené à l'Hôtel Excelsior avant d'être déporté sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 62 du 20/11/1943.
Au début du mois d'octobre, Maurice et Joseph passent chez Rosette qui se trouve à Ainay-le-Vieil (dans le Cher), puis chez Albert, Henri et leur mère Anna à Aix-les-Bains en Savoie. De là, Maurice et Joseph vont se cacher à Rumilly. Maurice y travaille à l'hôtel de Commerce et Joseph est engagé comme coursier et hébergé jusqu'à la libération par un libraire pétainiste qui ignore que Joseph est juif.
Rumilly est libéré le 19 août 1944.
Après la libération de Paris, le 25 août 1944, Joseph et Maurice rentrent à Paris et retrouvent leur mère et leurs frères. Leur père, Rouman Joffo, a disparu en déportation, tous ses fils deviendront coiffeurs.