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Pierre Bertaux



 
Toulouse 31000 - Haute-Garonne
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Pierre-Bertaux
Pierre Bertaux
source photo : Chancellerie de l'Ordre de la Libération
crédit photo : D.R.
Histoire

Le réseau Bertaux

Pierre Bertaux est le fils de Félix Bertaux auteur de manuels d'allemand, spécialiste de littérature allemande à la NRF qui avait étudié à Berlin avant la Première Guerre mondiale.

Étudiant, il prépare une thèse sur Hölderlin qu’il soutient en octobre 1936 (il est le plus jeune docteur ès-lettres de France). Il commence une brève carrière en 1934 à la Radiodiffusion française puis participe à la campagne électorale des législatives de 1936 aux cotés de Pierre Viénot qui le prend en juillet 1936, à son cabinet du sous-secrétariat d’Etat aux Affaires étrangères.

En 1937 et 1938, il est chef de cabinet de Jean Zay, ministre de l’Education nationale et des Beaux-arts, et, parallèlement, il enseigne à la faculté des lettres de Rennes, puis après avoir quitté le ministère à l’été 1938, à celle de Toulouse.

Mobilisé comme lieutenant interprète, puis pour faire de la radio en langue allemande au ministère de l'information, il fonde dès décembre 1940, un réseau résistant à Clermont-Ferrand, et prend le contact avec la France libre à Londres en juin 1941. Après plusieurs missions de renseignement en zone occupée, il fonde le groupe "Bertaux" dans la région toulousaine, où il est professeur d’allemand à la faculté des Lettres de Toulouse. Ce sera le premier groupe résistant à bénéficier en 1941 des parachutages de la France libre.

La librairie de Silvio Trentin, rue du Languedoc à Toulouse est un lieu de rencontres et de réflexions pour de nombreux intellectuels, locaux ou réfugiés, qui cherchent à réagir. A un moment où la Résistance n’ est encore qu’une idée, un petit groupe d’une quinzaine de personnes se forme autour de Pierre Bertaux, l’éditeur Louis Vaquer et l’ancien conservateur du musée d’Art moderne Jean Cassou.

Au printemps 1941, le groupe Bertaux est déjà bien structuré. Les tâches sont réparties ainsi Pierre Bertaux s’occupe de la coordination et des liaisons, la propagande relève de Jean Cassou, l’organisation militaire de Vaquer. Toutes les formes d’actions possibles sont envisagées dés la création du réseau avec des objectifs clairement définis et ambitieux : rassembler et fournir des renseignements, organiser des passages, s’engager dans l’action directe.

A cette fin, Marcel Vanhove, un syndicaliste chrétien chef d’entrepôt à la Compagnie industrielle des pétroles met à la disposition du groupe 10000 litres d’essence prélevée sur ses stocks

Fernand Lefebvre, ancien pilote d’essai trouve des terrains de parachutages.

A partir de juillet 1941, la liaison avec Londres est mise en place. Le premier parachutage a lieu à Fonsorbes le 13 au 14 octobre durant la nuit. Deux agents de la France libre sont largués, des containers d’armes et d’explosifs sont réceptionnés.

Au début de Décembre 1941, un dépôt d’armes est découvert dans la commune de Fonsorbes. Ce dépôt est très important : 2 parachutes, explosifs, grenades, détonateurs, 12 bombes, mèches, cordons, matraques, objets incendiaires, L’enquête est menée par le service de la Surveillance du Territoire aboutit à l'arrestation de 12 personnes dont Pierre Bertaux, qui est emprisonné au secret. Il est mené à pied, enchaîné, dans les rues de Toulouse, pour se rendre aux interrogatoires. L’enquête établi qu’ils font partie d’une organisation qui communiquait avec l’Angleterre au moyen d’un poste émetteur-récepteur clandestin de T.S.F. et de laquelle ils ont reçu, armes, munitions et explosifs dans le but de préparer un mouvement séditieux et de commettre des attentats. Le Tribunal Militaire qui juge les 12 inculpés les 30 et 31 Juillet 1942 à Toulouse condamne Pierre Bertaux à 3 ans de prison et 15.000 francs d’amende Le 26 octobre 1942 Pierre Bertaux est révoqué de ses fonctions de professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse pour actes de nature à nuire à la Défense Nationale.

Pierre Bertaux et Jean Cassou sortent de prison en 1943. Jean Cassou reprend immédiatement ses activités clandestines, alors que Bertaux se met en retrait à la campagne.

Dans la nuit du 19 août 1944 Pierre Bertaux devient commissaire régional de la République. Le dimanche 20 août, Toulouse se libère. A 20 h 30, dans une allocution à Radio Toulouse Pierre Bertaux explique le protocole de transition administrative prévu par le Gouvernement Provisoire de la République française GPRF, appelle la population à l’ordre, affirme, dans le contexte d’isolement, (la route de Paris restera coupée jusqu’au 22 septembre), sa détermination républicaine.

Discours de Pierre Bertaux, 20 août 1944
"Aujourd’hui 20 août 1944, les Forces Françaises de l’Intérieur ont permis l’installation à Toulouse d’autorités françaises. Aujourd’hui 20 août 1944, en qualité de commissaire de la République, au nom du Gouvernement provisoire de la République et en accord avec le Comité de Libération de Toulouse, j’ai pris possession de la Préfecture. Le Préfet de Vichy a été arrêté. Peu à peu des autorités françaises, émanation de la nation française, seront installées. Au nom de tous ceux qui sont morts pour la cause de la France et de la liberté, au nom de ceux qui ont souffert et lutté, au nome de tous ceux qui souffrent et luttent encore, je vous demande ceci : Que votre joie soit profonde, mais qu’elle soit grave. Trop de sang a coulé, trop de larmes ont été versées ; trop de sang coule encore ; trop de larmes sont encore versées, pour que nous risquions de donner un spectacle de désordre, d’indiscipline ou de laisser aller. Pas de pillage. Pas d’actes individuels. Les traîtres seront châtiés, en vertu des lois de la République. Chaque jour, les autorités de la République, celles qui émanent de vous, peuple de France, feront avec vous un pas dans l’accomplissement de leur tâche. Pour le moment nous n’avons pas de chemin de fer, les routes sont coupées. Nous avons du pain pour huit jours. Il faut continuer la guerre. Nous aurons à manger, nous continuerons la guerre. Les autorités républicaines ont besoin que chaque citoyen, désormais libre, soit à son poste de combat. Tous ensemble, nous achèverons l’œuvre de la libération de Toulouse et l’instauration de notre République."1

29/01/2011

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Titre

Mémoires interrompus

Mémoires interrompus

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Auteur   Pierre Bertaux  
Édition   Pu Sorbonne Nouvelle  
Année   2000  
Genre   témoignage  
Description   De la rue d'Ulm à la Sorbonne, la voie paraît toute tracée. Mais Pierre Bertaux en fit un parcours plein d'imprévus et de rebondissements - à l'image de toute sa vie, dont ces Mémoires interrompus relatent les quarante premières années. Ce fut un trajet peu conventionnel qui le conduisit de la maison familiale, fréquentée par les plus grands écrivains français et allemands de l'entre-deux-guerres, en passant par l'Ecole normale supérieure, le Berlin des années folles, les cabinets ministériels du Front populaire, la radiodiffusion naissante, l'université, la " drôle de guerre ", la résistance et la prison, jusqu'à la Préfecture de Toulouse où, Commissaire de la République, il accueillit en 1944 le général de Gaulle. Avant de revenir à l'enseignement et à la Sorbonne, Pierre Bertaux vivra encore bien d'autres existences qui n'apparaissent pas ici : directeur de cabinet de Jules Moch, superpréfet de Lyon, directeur de la Sûreté nationale, sénateur du Soudan, entrepreneur... Un personnage hors du commun, et pourtant bien de son temps, nous livre ici ses souvenirs et nous fait bénéficier des leçons qu'il a tirées de la fréquentation des puissants comme des humbles, des salons comme des prisons, des palais de la République comme des paysages sauvages de ses Pyrénées tant aimées. Malgré la singularité de cette existence, le récit acquiert par là sa valeur universelle et constitue en même temps un extraordinaire document sur une des périodes les plus fascinantes de notre siècle. ISBN-10: 2910212149 ISBN-13: 978-2910212148  

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Des Gitans à la prison militaire de Mauzac : témoignage de Pierre Bertaux (Condamné par le tribunal militaire de la 17e Région à 3 ans de prison pour actes de nature à nuire à la Défense nationale, Pierre Bertaux, futur directeur général de la Sûreté nationale, est écroué successivement dans les prisons militaires de Toulouse, de Lodève puis de Mauzac, en Dordogne. À Mauzac, il découvre un univers étrange, « une humanité en miniature ». Parmi les personnages pittoresques qui la compose sont des Gitans… Le témoignage qui suit provient de sa biographie, « Mémoires interrompus ». )
2 Pierre Bertaux (Les biographies des Compagnons de la Libération. )

Notes

- 1 - AFMD, Le réseau Bertaux.




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