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Samuel Pintel



 
Paris 75010 - Paris
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Samuel-Pintel
Samuel Pintel, 1942
source photo : Arch. Samuel Pinter
crédit photo : D.R.
Histoire
Samuel Pintel, six ans : le 16 novembre 1943, à l'hôtel des Marquisats à Annecy, une rafle survient. Sa mère, qui sera raflée, le précipite contre une amie non-juive présente. Par la suite, c'est l'OSE de Chambéry qui prend Samuel en charge. Miron Zlatin va le chercher à Chambéry pour l'amener à Izieu. Il en repart quelques mois avant la rafle.

01/10/2010
Lien : Les enfants d'Izieu

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Témoignage de Samuel Pintel

Parcours de Samuel Pintel

Mon père Jacob Pintel est né à Varsovie, Pologne, en 1912, 4ème enfant d’une famille juive composée de 3 filles et de 4 garçons. Il habitait la localité de Piaski, située près de la ville de Lublin. Sans aucun espoir d’avenir dans son pays, il émigre en France en 1933 pour rejoindre une tante résidant à Paris. Il fait la connaissance de Tauba Goldman, jeune fille polonaise émigrée également, qu’il épouse en 1936. De leur union naît Samuel en février 1937.
Il exerce la profession de tailleur dans son petit logement situé dans le quartier de la République à Paris.
A la déclaration de guerre en 1939, il s’engage dans l’armée française pour défendre son pays d’accueil et lutter contre les outrances du National Socialisme.
Il est incorporé dans le 22ème Régiment de Marche des Volontaires Etrangers, (RMVE).
Il reçoit une instruction au camp de Barcarès et participe aux campagnes d’Alsace, des Ardennes et de la Somme. Après une bataille acharnée près des localités de Fresnes-Mazancourt, Misery, il est fait prisonnier sur le dernier point d’appui de Marchèlepot le 6 juin 1940. Son régiment sera cité à l’ordre de l’armée le 2 juillet 1941.
Il est détenu en captivité en Allemagne au stalag VIIB situé près de Memmingen durant toute la période de la guerre.

Confrontée à la politique d’exclusion et de persécution conduite par le gouvernement de Vichy, Thérèse Pintel me confie au centre de l’UGIF Lamarck et tente de passer en zone sud au début de l’année 1943 pour rejoindre un oncle qui est parvenu à échapper aux grandes rafles de juillet 1942, réfugié dans la localité d’Aigurande, Indre, et assigné à résidence surveillée avec son fils Simon.
Interpellée par la gendarmerie française, en tant que Juive étrangère ayant passée la ligne de démarcation en fraude, elle est dirigée par la Préfecture de Châteauroux vers le camp de Douadic en février 1943, sous le régime d’assignation à résidence forcée. Elle se sent en relative sécurité et me fait venir auprès d’elle au mois de mai.
Les conditions de vie sont précaires dans ce camp de baraques. Une autorisation est accordée aux femmes accompagnées de leurs jeunes enfants pour rejoindre un autre centre d’assignation à résidence situé à Annecy, Haute-Savoie, en zone d’occupation italienne, où se trouvent déjà des femmes et enfants juifs fichés par l’administration. Nous sommes à la fin du mois de juillet. Les Italiens présents dans les départements situés à l’est du Rhône ne persécutent pas les Juifs.

Après le retrait des troupes italiennes en septembre 1943, les Allemands occupent ces zones et arrêtent les Juifs. Le centre d’Annecy est raflé le 16 novembre par la Feldgendarmerie, (police allemande), qui a obtenu par la préfecture la communication des listes de Juifs assignés à résidence.
Les personnes arrêtées sont transférées au camp de Drancy via Annemasse et déportées pour la plupart à Auschwitz.
Ma mère, par sa condition de femme de prisonnier de guerre, est épargnée et est internée au camp annexe parisien Lévitan, contrainte de trier et d’emballer tous les meubles et biens contenus dans les appartements juifs inoccupés, (déjà arrêtés et déportés), pour expédition en Allemagne dans le cadre de » l’Opération Meuble » Rosenberg.
Elle sera déportée à son tour au camp de Bergen-Belsen en juillet 1944.

Au cours de la rafle, je suis sauvé in extremis par la seule femme non juive du groupe, qui n’est pas arrêtée et qui me fait passer pour son fils.
Elle me conduit au bureau de l’UGIF à Chambéry où je suis pris en charge par Miron Zlatin, le directeur de la Maison d'Enfants d'Izieu. Je resterai près de deux mois à la colonie.
A la fin de janvier 1944, je quitte la maison d’Izieu et retourne à Chambéry où je retrouve Jeanne Bosselut* venue me chercher depuis Paris, quelques jours seulement avant la rafle de tout le personnel du bureau de l’UGIF par le SS Aloïs Brunner.

* Jeanne* et Alexis Bosselut*, nos voisins de palier du logement que nous occupions, était de très modeste condition. Ils n’étaient pas juifs. Je suis resté dans cette famille adoptive jusqu’au retour de mes parents en mai 1945.
J’ai toujours conservé d’étroites relations avec cette famille et tout particulièrement aujourd’hui encore avec
Janine Bosselut, leur unique fille que je considère comme ma "grande sœur".
Jeanne* et Alexis Bosselut* ont reçu la médaille des Justes parmi les Nations à titre posthume.

Je voudrais insister sur la chance qui m’a préservé à plusieurs reprises :
. Mon père prisonnier en Allemagne nous a indirectement épargné l’arrestation et la déportation le 16 juillet 1942, jour de la rafle dite du "Vel d’Hiv" à ma mère et à moi.
. J’ai quitté le centre d’enfants à Lamarck début 1943 avant les rafles.
. A Annecy, le dévouement de ma protectrice m’a épargné l’arrestation et à coup sûr la déportation avec ma mère.
. Depuis le camp de Drancy, ma mère m’a fait rechercher et fait prévenir Jeanne* et Alexis Bosselut*.
Cette famille aurait pu temporiser pour me récupérer à la colonie d’Izieu. Après le 6 avril 1944 il aurait été trop tard.
. Enfin, j’ai été "récupéré" par Jeanne* et Alexis Bosselut*, dans le bureau de l’UGIF de Chambéry, quelques jours seulement avant l’arrestation du personnel le 8 février 1944. Après cette date, la démarche aurait été impossible.

J’ai une dette de mémoire imprescriptible envers les 44 enfants de la colonie d’Izieu exterminés. Je les connaissais tous. J’ai été un des derniers enfants à quitter la colonie d’Izieu sauf.
De longues années après j’ai retrouvé madame Sabine Zlatin, la directrice de la maison des enfants d’Izieu qui n’avait pas été arrêté le jour de la rafle. Je me suis engagé à ses côtés pour préserver la mémoire des enfants en créant le mémorial.
La Maison d’Izieu est devenue un des trois lieux de la mémoire nationale.
Je suis aujourd’hui le secrétaire général de l’association.

Je n’ai pas partagé le sort des enfants déportés à Bergen-Belsen, mais je me suis engagé à leurs côtés pour préserver la mémoire de tous les déportés de France qui avaient rejoint le camp de Bergen-Belsen. Je suis le secrétaire général de l’amicale.

26/06/2012

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Titre

L'enfant d'Izieu

 L'enfant d'Izieu

ACHETER EN LIGNE

Auteur   Samuel Pintel  
Édition   Harper Collins  
Année   2024  
Genre   témoignage  
Description   Le destin bouleversant d'un enfant rescapé de la maison d’Izieu
« Ne viens pas avec moi, je ne suis plus ta mère, va avec cette femme?!?» C’est ainsi que Tauba, jeune juive en fuite dans la France de 1943, sauve son enfant de la déportation dans le camp de Bergen-Belsen.
Pétrifié, Samuel, alors âgé de six ans, suit l’inconnue et arrive, quelques jours plus tard, dans un centre d’entraide à Chambéry. Désespéré, complètement perdu, il est ensuite pris en charge par un homme qui le fait monter aux côtés d’un autre enfant dans une carriole accrochée derrière un vélo.
Kilomètre après kilomètre, cet étrange équipage fend en silence le matin glacial, grimpe un col escarpé et, au cours de l’après-midi, parvient à la maison d’Izieu où Samuel, comme 44 autres enfants juifs persécutés, trouve refuge auprès de Sabine et Miron Zlatin.
L’hiver est rude en ce mois de novembre 1943, et les jeunes pensionnaires traversent des jours difficiles. Pourtant, ils vont à l’école, fêtent Noël, écrivent des lettres à leurs parents pour ceux qui leso nt encore, dessinent et essayent tant bien que mal de vivre leur vie d’enfant.
Mais le répit sera de courte durée : le 6 avril 1944, des hommes de la Gestapo mandatés par Klaus Barbie débarquent et raflent les petits. Tous seront déportés et gazés. Tous, sauf Samuel, que des voisins parisiens qui le connaissaient sont venus chercher à peine quelques semaines plus tôt.
Miraculeusement rescapé, Samuel Pintel se fait une promesse : il n’oubliera jamais ces enfants assassinés. Il parlera d’eux. Son récit bouleversant raconte le quotidien d’un enfant juif pendant la guerre et perpétue le souvenir de cette maison d’Izieu, à jamais lieu de mémoire et symbole de la barbarie nazie.
 

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )




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