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Juste parmi les Nations

Marie Noël


Dossier Yad Vashem : 7842
Remise de la médaille de Juste : 23/07/1998
Sauvetage : Noisy-le-Grand 93160 - Seine-Saint-Denis
Nom d'épouse: Noël

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Marie-Noel
Lucien et Marie Noël
source photo : Inconnu
crédit photo : D.R.
Notice

Lucien* et Marie Noël* habitent à Noisy-le-Grand.
Lucien* est employé de la compagnie de gaz à Paris.

La famille Vigder vit à Paris et habite 13 rue de la Forge Royale, dans le 11e arrondissement.
Le père, David Vigder, né le 15 décembre 1897 à Botsani (Roumanie) est artisan.

David Vigder est arrêté à leur domicile en janvier 1943 parce que juif. Il sera déporté sans retour par le convoi n° 64 de Drancy vers Auschwitz le 7 décembre 1943.
Son épouse, Ita Vigder, reste seule avec leurs deux enfants, Clairette, 7 ans et son petit frère Isidore, presque 2 ans.

Après l'arrestation de David Vigder, des policiers se présentent au domicile de Ita Vigder en lui annonçant qu'ils viendraient la chercher dès qu'Isidore aurait atteint l'âge de 2 ans.

Une organisation clandestine juive cacha Ita Vigder à Paris tandis que les enfants étaient placés dans une famille à Noisy-le-Grand. Par deux fois ils durent changer de foyer, un visiteur de l'organisation ayant constaté qu'ils étaient traités durement et insuffisamment nourris.

Clairette qui ne peut pas sortir passe des heures à dessiner sur tous supports, y compris sur des boîtes de camembert.
Ita Vigder confie des affaires personnelles et les dessins de Clairette à un voisin pour les mettre en sécurité. Elle est alors prise en charge par une organisation juive qui va la cacher à Paris, tandis que les deux enfants sont placés à Noisy-le-Sec, mais traités durement et insuffisamment nourris.

Durant l'été 1943, Clairette et Isidore sont confiés à Lucien* et Marie Noël* où ils furent choyés.
Lucien Noël* était en contact avec Ita Vigder puisqu'il était à Paris tous les jours pour son travail. Les enfants ont ainsi pu correspondre avec Ita Vigder qui leur envoyait des lettres, des vêtements et des bonbons.
Le 26 septembre 1943, Clairette écrit à sa mère : "Zizi (diminutif d'Isidore) n'est plus abruti; il est comme ché nous, il saute, il chante, il danse et il comense à parlé.... maintentant tu va avoire une autre bonne petite nouvelle que tu va estre contante zizi et moi nous avon un bonne pois 13.050 tout nu et moi 22k300." La petite fille avait aussi dessiné la maison des Noël avec, au centre, Marie Noël*, Zizi dans sa poussette, des poules, des lapins et Clairette.

Les enfants ayant contracté une maladie infectieuse en novembre 1943, Marie Noël* les conduisit chaque semaine à la consultation de l'hôpital Saint-Louis à Paris.
Par la suite, leur traitement fut pris en charge par l'UGIF et en novembre 1943, Clairette et Isidore sont placés au Centre de l'UGIF Lamarck, une maison d’enfants à Paris sous les auspices de l’Union Générale Israélite de France.
Craignant que les enfants soient déportés, Ita demanda conseil à ses voisins roumains, les parents de Georgette Schwarz* qui était la secrétaire du Père Théomir Devaux*, qui était à la tête d’un réseau de sauvetage catholique à Paris.

Georgette Schwarz* emmena les enfants dans le monastère du Père Théomir Devaux* en attendant de trouver une cachette plus sûre. Ils furent chaleureusement accueillis et le lendemain matin une personne les convoya jusqu’à Bonnétable dans le département de la Sarthe chez une veuve et sa fille.
Clairette suit les cours dans la journée au pensionnait pour filles à Bonnétable dirigé par Gabrielle Morin* et retournait dans la famille chrétienne où elle était cachée sous la fausse identité.

Des années après, Clairette découvrit que les filles juives avaient trouvé refuge en ville grâce aux efforts du Père Théomir Devaux* et ses représentants locaux étaient les fermiers Germaine* et Albert Guilmin*. La ferme des Guilmin, située à quelques kilomètres de Bonnétable, servait de point de passage pour des Juifs jusqu’à leur transfert vers d’autres abris.

Après la guerre Ita Vigder retrouve ses enfants.
Lorsqu'elle revient dans son immeuble, elle apprend que le voisin s'était débarrassé de tout, à part les dessins de Clairette... dont celle-ci a fait don à Yad Vashem en 2009.

Le 23 juillet 1998, Yad Vashem a décerné à Lucien* et Marie Noël* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Isidore and Clairette Vigder

Lucien Noël, a clerk for the Gaz de France company in Paris, lived with his wife, Marie, in Noisy le Grand (Seine Saint Denis). In the summer of 1943, the Noëls took in seven-year-old Clairette Vigder and her two-year-old brother Isidore, whose father had been arrested in January 1943, in his home in Paris, and deported. In March 1943, two French policemen visited their mother, who had been left with two young children, and told her that they would return in another two months or so, by which time her infant son would have reached his second birthday. Presumably, the police were sympathetic and hinting to Mme Vigder that she should flee in time. With the help of a Jewish resistance organization, Mme Vigder went into hiding in Paris and placed her two children with a foster family in Noisy le Grand. On two occasions, Isidore and Clairette were moved to different foster families after a worker with the resistance organization found that they were being treated harshly and deprived of food. Fate treated the children differently when they reached the Noëls, who cared for them devotedly and lovingly. Lucien Noël came to work in Paris every day and gave news of her children to their mother. She, in turn, sent them clothing, candy and letters. On September 26, 1943, Clairette wrote to her mother: “Zizi [Isidore’s nickname] is no longer out of touch as he used to be, and he is the way he was at home. He jumps, dances, sings, and is even starting to talk…. And now I have good news: Zizi and I are at a healthy weight—[Zizi] 13.050 naked, and me, 22.300.” The girl also attached a drawing of the Noëls’ house, in which Marie Noël, Zizi in a stroller, chickens, rabbits, and Clairette, herself, were positioned in the center. The children became ill in November 1943, and every week Marie brought them to a clinic at Saint-Louis Hospital in Paris. Then, for the duration of their treatment, they were entrusted to a Jewish organization that took responsibility for their convalescence (q.v. Thèomir Devaux and Guilman).
On July 23, 1998, Yad Vashem recognized Lucien and Marie Noël as Righteous Among the Nations.

16/02/2012
Lien : Yad Vashem

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Réseau de sauvetage
Lucien Noël

 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Marie Noël
Clairette Vigder
Isidore Vigder
Ita Vigder

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Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Jacques Altmann (Né en 1923, Jacques Altmann est l'aîné de cinq garçons. Ses parents Dina et Suscher et ses quatre plus jeunes frères sont déportés sans retour à Auschwitz le 3 novembre 1942. Jacques Altmann les rejoint le 10 février 1944 après avoir séjourné dans les camps parisiens annexes de Drancy, Austerlitz et Lévitan. Il sera libéré en 1945. )

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