Joséphine Bertrand

Raymond* et Joséphine Bertrand* habitait rue Florac à Marseille. Raymond* était cadre dans une société pétrolière, tandis que Joséphine* était au foyer.
Ils avaient pour voisins la famille d'Israël Salzer, grand rabbin de Marseille de puis 1929.

Marseille qui comptait environ dix mille Juifs à la veille du conflit, en abritait un peu plus de 14 000 en 1940, réfugiés de la région parisienne ou d’Alsace.

En 1943, avertis par le secrétaire général du Grand Temple du passage de la Gestapo à la synagogue de la rue Breteuil, Israël Salzer s’attendait à l'arrivée de la police à son domicile, rue Florac.
Le grand rabbin Israël Salzer avait déposé sa bibliothèque et des objets de valeur de la synagogue chez ses voisins Raymond* et Joséphine Bertrand* qui proposèrent d'héberger pour la nuit leurs deux filles, Myriam, 6 ans et Danielle, 8 ans.
La Gestapo ne viendra pas cette nuit là.

Raymond* et Joséphine Bertrand* trouvent alors un refuge dans les Alpes pour les deux fillettes. La femme du Rabbin, Fanny Salzer née Amiel se souvient : "Ils avaient des amis qui tenaient une pension de famille à Combloux dans les Alpes. Dès que cela a été possible, nous avons envoyé les enfants".


René Hirschler, grand rabbin de Strasbourg, marseillais d’origine, réfugié à Marseille avec sa femme, Simone née Lévy, et leurs trois enfants Myriam, Josseline et Alain, âgés de 4 à 9 ans, est, depuis 1941, aumônier général de tous les camps d’internement en zone sud. Il accepte l’offre de mettre ses enfants à l’abri.

Les enfants Salzer, Myriam et Danielle, partent alors à Combloux avec les trois enfants Hirschler.

René Hirschler et son épouse, Simone seront arrêtés par la Gestapo à leur domicile le 23 décembre 1943, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la ville. Ils seront déportés sans retour vers Auschwitz le 3 février 1944 par le convoi 67.
Il devint alors urgent de déplacer les enfants. Raymond Bertrand* partit sans délai pour la Haute-Savoie et remit les enfants Hirschler à des membres de leur famille, ramenant les fillette chez lui.
Joséphine Bertrand* s'en occupa jusqu'à ce que Raymond* ait trouvé une nouvelle cache à Dunières, une petite ville près du Chambon-sur-Lignon.

En 1944, Israël et Fanny Salzer décident alors de partir chercher les enfants et font établir des faux papiers au nom de "Cellier" et partent s'établir avec les cinq enfants à Dunières où ils resteront cachés jusqu’à la Libération.

A leur retour à Marseille, les Bertrand* rendirent au grand rabbin Israël Salzer tous les objets qu’ils avaient gardés précieusement.

Les familles restèrent très proches.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem