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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
Jean Moulin
(01/06/1938 - 21/02/1939) Préfet de l'Aveyron
M. Destarac
(21/02/1939 - 25/09/1940) Préfet de l'Aveyron
Charles Marion
(17/09/1940 - 11/1943) Général Charles Léonce Pierre Marion, nommé par Vichy préfet de l'Aveyron de septembre 1940 à décembre 1943, puis de Haute-Savoie. Arrêté, condamné à mort puis emprisonné à la Libération, il est enlevé par les maquisards et exécuté le 16 novembre 1944 dans la carrière de la Puya, lieu-dit sur le territoire d'Annecy (Haute-Savoie).|REF|Charles Marion sur Wikipedia.|REF|
Pierre Olivier de Sardan
(1941 - 1942) Préfet de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales)
Alfred Hontebeyrie
(11/10/1942 - 16/07/1944) Alfred Roger Hontebeyrie, Préfet de l'Hérault et de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) (1895-1969)
M. Dupiech
(06/02/1944 - 07/1944) Préfet de l'Aveyron
Marcel Chapron
(07/1944 - 18/08/1944) Préfet de l'Aveyron
M. Moisset
(18/08/1944 - 24/08/1944) Préfet de l'Aveyron
Édouard Laguerre
(24/08/1944 - 01/02/1945) Préfet de l'Aveyron
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
5638
Remise de la médaille de Juste : 24/02/1993 Sauvetage : Villefranche-de-Rouergue Rulhe 12200 - Aveyron | ||
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Gisela à Ruhl avec soeur Jeanne-Françoise Zufferey* et une autre adolescente cachée sous une fausse identité, 1943-1944 source photo : USHMM. Coll. Naomi Elath crédit photo : D.R. | |
Sœur Jeanne-Françoise (à droite) source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R. |
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La congrégation de la Sainte-Famille possédait à Rulhe (Aveyron) un établissement pour personnes âgées, fondé en 1895 par M. Alfred Cibiel, député de l’Aveyron pour y accueillir les vieillards des environs de Villefranche-de-Rouergue.
Une dizaine de sœurs y travaillaient, dont deux Suissesses : Antoinette Masserey* et sa cousine Jeanne-Françoise Zufferey*.
Antoinette Masserey* était la supérieure de l'Hospice de Rulhe depuis 1941.
Sa cousine, Soeur Jeanne-Françoise Zufferey*, venue se reposer à la campagne en 1941, prendra la direction de l'institution.
En 1943 et 1944, la congrégation y a hébergé des Juifs envoyés par l’Œuvre de secours aux enfants (OSE).
Après les grandes rafles de l'été 1942, il était urgent de disperser les enfants abrités dans les homes de l'OSE.
L'OSE se mot à rechercher des lieux capables d'héberger des Juifs qui n'étaient plus en sécurité nulle part depuis novembre 1942.
L'OSE pris contact avec M. Bouscayrol, conseiller général de Rieupeyroux. Avec M. Gaubert de Villfranche, il prospecta dans les environs et repéra l’Hospice de Rulhe, ses grands bâtiments, à l’écart des routes et peu occupé.
Mère Antoinette Masserey* obtint l’autorisation de répondre à l’appel.
Un premier groupe de 13 adolescentes arriva en février ou mars 1943. Les enfants d’âge scolaire étaient placés dans d’autres institutions. Sœur Jeanne-Françoise Zufferey* fut chargée de s’occuper de ces jeunes au niveau du quotidien, mère Antoinette Masserey* gardant la totale responsabilité des relations avec l’OSE et autres administrations.
Les adolescentes, pour la plupart Allemandes et Polonaises, arrivaient des maisons d'enfants de l'OSE. Certaines avaient pu être sauvées des camps de Gurs et de Rivesaltes. Elles étaient présentées comme des réfugiées Alsaciennes. Elles avaient des consignes strictes de silence sur leur passé.
La responsable principale du groupe était Marthe Lévy et une jeune Suisse, Franceline Bloch, qui circulait sous de fausses identités (Franceline Moulin, Simone Ponsard ou Françoise Bérard), était en lien direct avec les jeunes.
Arrivées en 1943, Liselotte Bodenheimer, dite "Ilse", née le 05/09/1928 à Nieder (Allemagne), Annie Fischer, née le 21/05/1928 à Neuhofen (Allemagne), Lotte Michel, née le 07/11/1927 à Mannheim (Allemagne), et Gisela Edel, sous le nom de "Gisela Bedel", née le 12/03/1928 à Stettin (Allemagne), arrivaient de la maison d'enfant Le Couret, resteront 10 mois à Ruhle. Les adolescentes travaillaient à la cuisine et à la blanchisserie, nourrissaient les cochons ou s'occupaient du jardin potager, et même coupaient du bois.
Elles étaient logées dans une grande chambre où dormait soeur Jeanne-Françoise Zufferey*, séparée d'elles par un rideau.
Par respect pour leur foi, soeur Jeanne leur accordait le repose du samedi et s'abstenait elle aussi de travailler ce jour-là. Le dimanche, les jeunes ne travaillaient pas non plus, mais elles devaient aller à la messe. Soeur Jeanne-Françoise trouvait le temps de les emmener en promenade et leur apprit des cantiques pour leur permettre de chanter en chorale.
A Noël 1943, 17 jeunes filles juives arrivent à Rulhe.
Les soeurs accueillent également une famille juive de Paris, M. Smit et ses deux fils. Mlle Zufferey , la soeur de Jeanne-Françoise Zufferey* était la gouvernante des deux garçons, tandis que leur mère étant malade et hospitalisée.
Réfugiés à Nice, Mlle Zufferey demanda l'autorisation à sa soeur de les accueillir et organisa leur venue à Rulhe.
M. Smit, assez fortuné, gâtait les jeunes réfugiées du mieux qu’il pouvait.
Jeanne-Françoise Zufferey* se souvient : "Il aimait fumer, le tabac était contingenté. Les jeunes filles se débrouillèrent pour lui acheter deux paquets de « gris » et pour les présenter, confectionnèrent un chameau en feutre marron dont les beasaces étaient ces deux paquets de tabac. Une carte portait « Joyeux Noël » de la part de Mesdemoiselles 17 !".
L’OSE versait une pension pour les jeunes, les adultes payant eux-mêmes ce qu’ils pouvaient. L’OSE fournissait des vêtements d’occasion.
M. Bouscayrol procuraient aux soeurs des cartes d’alimentation J3, vierges, remplies avec les noms d’emprunt des jeunes qui gardaient en général les initiales de leur vrai nom.
Les jeunes occupaient leurs journées à aider les soeurs aux travaux ménagers ou à transformer et ajuster les vêtements pour les jeunes.
Les soeurs respectaient les croyances de ces réfugiés, même si, concernant la nourriture, en raison des restrictions, il fallait parfois braver quelques uns des interdits alimentaires, notamment pour la Pâque juive : le pain était un élément essentiel de l'alimentation à l'hospice et aucun produit de substitution n'était disponible. Un professeur leur enseignait la Torah, l'histoire juive et les danses folkloriques.
Soeur Jeanne-Françoise Zufferey* se souvient de deux jeunes Polonaises, Louise et Suzanne, qui étaient très strictes en ce domaine : "Quand c’était l’heure de la prière, malgré le bruit, dans la salle commune, elles lisaient leur Bible en ce balançant selon la coutume juive. (…) Jamais elles ne manquaient l’heure et s’efforçaient de vivre la sabbat de façon très stricte. (…)
En juin 1944, Françoise, une cheftaine du réseau clandestin "Armée juive" vint chercher Liselotte Bodenheimer, dite "Ilse", Annie Fischer, Lotte Michel et Gisela Edel afin de les faire passer clandestinement en Espagne et de là, en Israël. Elles venaient de passer dix mois à Rulhe. Amenées à Toulouse elles purent passer en Espagne, accompagnées d'un guide qui leur fait passerles Pyrénées. Elles resteront deux mois à Barcelone, puis sont accompagnée au Portugal où elles passent trois mois dans une maison près de Lisbonne.
En novembre 1944, elle partent pour la Palestine avec un groupe de jeunes sionistes. Gisela arrive à Kfar Ruppin.
Les soeurs étaient toujours prévenues en cas de danger et purent organiser de cacher les réfugiés. Dès qu’une descente de police menaçait, les jeunes cherchaient refuge dans une forêt voisine, tandis que les plus âgés restaient cachés parmi les pensionnaires et lorsque les Allemands se présentèrent, Mère Antoinette Masserey* réussit à les persuader qu'il ne s’y trouvait aucun Juif.
La plupart des habitants de Villefranche ignoraient que les jeunes filles étaient juives.
A la Libération de paris, tout le monde est reparti.
Franceline Bloch fera les démarches pour que Mère Antoinette Masserey* reçoive la médaille des Justes en 1981 à Paris.
Liselotte Bodenheimer, Annie Fischer, Lotte Michel et Gisela Edel feront les démarches en faveur de Soeur Jeanne-Françoise Zufferey* avec qui elles entretinrent une correspondance régulière. Soeur Jeanne-Françoise Zufferey* leur rendit visite en Israël.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Rescue Story
Sister Jeanne-Françoise Zufferey, a resident of the Villefranche Rouergue convent in the département of Aveyron, was one of a dozen religious sisters who worked in the Ruhle hospice for the elderly. During the occupation, the hospice hid twenty-four refugees among its elderly wards; seventeen Jewish women aged 15-16 and several Jewish adults. The four Jewish teenagers brought to Ruhle in late 1943 were Ilse Bodenheimer, Annie Fischer, Lotte Michel, and Gisela Edel. They were referred to the convent by the Jewish organization OSE, which had kept them in one of its children’s homes. The girls spent ten months in the hospice, until members of the “Jewish Army” underground claimed them in July 1944 and took them to Toulouse, from where they were taken to Spain. During their stay in the hospice, the girls performed various chores such as kitchen duty, laundry, feeding the pigs, tending the sisters’ bean garden, and even chopping firewood. This was a difficult life of austerity and privation. However, from their arrival at the hospice until their departure, Sister Jeanne-Françoise helped them overcome the daily hardships. The Jewish girls were housed in a large room, and Sister Jeanne-Françoise slept next to them behind a curtain. She had them exempted from labor on the Sabbath and, out of respect for their faith, she desisted from labor as well. Because the hospice was a Christian institution, the Jewish girls did not work on Sundays and had to attend church. Sister Zufferey found time to take them on walks and taught them songs so that they could participate in the church choir. However, she never pressured them to convert and made sure that they observed Jewish festivals. The only problem was Passover, for bread was the main staple of the diet in the hospice, and there was no substitute available. Whenever French gendarmes or German police searched the convent for fugitives, Sister Zufferey alerted the Jewish youngsters and sent them to hiding places in the surrounding forests. After the occupation, the four Jewish girls remembered Sister Zufferey and remained in touch with her for many years. She visited them in Israel and maintained a regular correspondence with them for a long time.
On February 24, 1993, Yad Vashem recognized Sister Jeanne-Françoise Zufferey as Righteous Among the Nations.
11/02/2015
Source : The Righteous Among The Nations, Zufferey FAMILY
Lien : Yad Vashem
Réseau de sauvetage Franceline Bloch (dite Moulin, Simone Ponsard, Françoise Bérard) Marthe Lévy (dite Marthe Lejeune) Antoinette Masserey (Mère Antoinette) |
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Jeanne-Françoise Zufferey Sabine Bajtner Ilse Bodenheimer Gisela Edel (dite "Gisela Bedel", auj. Naomi Elath) Annie Fischer Jean Gradwohl Lotte Michel |
Chronologie [Ajouter] Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires
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Vous êtes venus me chercher L'histoire de Rosa Goldmark, Récit
157 pages,
réalisation 2014 Liens externes
Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur :
SYLVIE GOLL SOLINAS
- terminal
1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Les maquis en Cévennes (Pour la Mémoire, dans cet historique de la Résistance en Cévennes, il y a la saga d’une bonne partie de la Résistance M.U.R. du Gard, concernant ses maquis de l’Aigoual, mais aussi leur mouvance, de Nîmes, Le Grau du Roi, Sommières et même Ganges, étroitement uni à Lasalle, Saint Hippolyte du Fort et Valleraugue. C’est la mémoire d’une résistance populaire, encadrée par des hommes courageux, volontaires, qui n’étaient pas préparés à ces lourdes responsabilités et qui surent les assumer, avec raison et sans défaillance.
La montée en puissance de cette résistance, surestimée par l’adversaire, lui donna un grand rayonnement dans notre département. C’est aussi, la mémoire d’un pays de montagne moyenne, mais très accidentée, sorte de refuge dans lequel s'’est perpétuée une tradition d’accueil et de liberté. Les Cévennes. )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )
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