Marie-Eugénie Pacteau

	Marie-Eugénie Pacteau* et Claude Popiolek source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.
	Marie-Eugénie Pacteau* source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Marie-Eugénie Pacteau*, une veuve sans enfant tenait une ferme dans le village de Saint-Georges-Puy-de-la-Garde (aujourd’hui Saint-Georges-des-Gardes) dans le Maine-et-Loire. Elle y vivait avec son beau-frère et sa nièce.

Wolf Wolek Popoliek (1874-1936) et son épouse Ruchla Ruchel née Siarka (1875-1938), polonais, avaient eu 9 enfants nés en Pologne :
- Maurice Mojsze Icek (1898-1948)
- Rajzla Rachel (1900-1942)
- Sender Alexandre (1901-1949)
- Hersz Henri (1903-1942)
- Beer Beyek (1904-1939)
- Abram Albert (1906-1970)
- Nussen Joseph Nathan (1907-1959)
- Jakob Yankev (1909-1942)
- Nachman (1911-1944)

De nombreux membres de la famille arrivent en France et la famille s'aggrandit :
- Maurice Popiolek et Regyna Régine née Rosenholtz (1904-1975) se marient à Paris en 1924. Ils auront 4 enfants dont David dit Didi (1924-1998) et Léon (1931-1989).
- Rajzla Rachel Popiolek et Lazare Stermann se marient à Paris en 1920. Ils auront 5 enfants dont Camille (1921-1965), Henry Rémy (1923-2000), Nathan (1927-1945) et David (1931-2017)
- Sender Alexandre et Szprynça Solange née Rozenholc (1907-2002) se marient à Ivry-sur-Seine en 1929. Ils auront 1 enfant : Suzanne née en 1932.
- Hersz Henri et Jeanne née Sciarke (1912-2003) se marient le 11 décembre 1930 à Paris dans le 3e arrondissement. Henri Popiolek est tailleur. Ils auront 1 enfant : Claude né en 1936.
- Beer Beyek, resté en Pologne se marie en 1935.
- Abram Albert et Soura Riwka Sonja née Gerszanowicz (1914-1942) se marient à Freyming-Merlebach (57) en 1938. IIs auront 1 enfant : Victor né en 1939 à Merlebach (57).
- Nussen Joseph Nathan et Raymonde Lucienne Jabouille (1922-2018) se marient. Ils auront 3 enfants. Ils divorcent et Nussen épouse Cécilia née Blumes en 1916 à Paris 10e en 1939. Ils n'auront pas d'enfants.
- Jakob Yankev et Sarah Georgette née Finkelstein (1915-1992) se marient à Paris 1er en 1939.
- Nachman et Marguerite Charlotte Léonie née Cosnefroy dite Margot se marient à Paris 12e en 1940.

Durant l'occupation, de nombreux membres de la famille seront arrêtés parce que juifs :
- Jakob Yankev est arrêté parce que juif le 14/05/1941 et interné à Beaune-la-Rolande (45). Il sera déporté sans retour de Beaune-la-Rolande vers Auschwitz (Pologne) le 28/06/1942 par le convoi n° 5.
- Cécilia Popiolek est arrêtée le 16/07/1942 et sera déportée sans retour de Drancy vers Auswhwitz le 22/07/1942 par le convoi n° 9.
- Rajzla Rachel et Lazare Stermann sont arrêtés le 16/07/1942 à Paris 15e et internés à Pithiviers. Ils seront déportés sans retour à Auschwitz (Pologne) par le convoi n° 13 du 31 juillet 1942.
- Sonja Popielek est arrêtée et déportée sans retour à Auschwitz en 1942 avec son fils Victor.
- Henri Popiolek est arrêté à Dijon en août 1942 en tentant de franchir clandestinement la ligne de démarcation avec son frère Nachman.
C'est Margot, la femme de Nachman, qui avait payé le passeur mais celui-ci les a trahi. Henri, se sentant démasqué, a tout fait pour que Nachman puisse passer sans être inquiété et s'est laissé prendre. Henri sera interné à la prison de Dijon puis envoyé à Drancy le 6 novembre 1942 avant d'être déporté sans retour le 11/11/1942 de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 45.
- Nachman sera arrêté en 1944 et déporté sans retour de Drancy à Tallinn (Estonie) le 15/05/1944 par le convoi n° 73.
- Camille, Henri et Nathan Stermann sont arrêtés le 17/06/1944 à Paris 15e. Ils seront Internés à Drancy puis déportés à Auschwitz Birkenau par convoi n° 76 du 30 juin 1944. Seuls Camille, Henri Rémy reviendront.

Par le décret du 5 mai 1943, publié au Journal officiel du 29 mai 1943, ils sont tous déchus de la nationalité française acquise en 1933.

Début 1943, Jeanne Popiolek accompagna son fils Claude à Saint-Georges-Puy-de-la-Garde, où sa cousine Suzanne, âgée de dix ans, était déjà cachée et le confia à Marie-Eugénie Pacteau*.
Marie-Eugénie Pacteau* entoura Claude d’affection et s’occupa de lui, pourvoyant à ses besoins au quotidien, malgré le grave danger de dénonciation qu’elle courait.

Claude aimait particulièrement rendre visite à leur voisin, un fermier qui autorisait le petit garçon à emmener ses vaches à la pâture. Claude pouvait sortir de la maison. Il fréquentait l’école locale et jouait avec sa cousine Suzanne, la fille de Solange et Alexandre Popiolek et d'autres enfants du voisinage.

Claude Popiolek garde de Marie-Eugénie Pacteau* le souvenir d'une grand-mère très douce.

Le 29 mai 2011, au Complexe Sportif de Saint-Georges-des-Gardes (Maine-et-Loire), Marie-Eugénie Pacteau* a été honorée de la médaille des Justes à titre posthume.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem