Adrien Daurelle

	Adrien Daurelle* source photo : Coll. Daurelle crédit photo : D.R.
	Adrien Daurelle source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Lors de ses études, Adrien Daurelle* effectue un stage à Marseille, à l'étude de Me Gilbert Lévy-Bram, Juif né à Alger.
Les lois de Vichy aryanise son étude.

Gilbert Lévy-Bram était le fils de Raoul Lévy-Bram (Marseille, 1857-Marseille, 1941), un notaire aixois également vice-président du consistoire départemental, et le petit fils de Ida Sacerdot, épouse Lévy-Bram (Marseille, 1836- Aix, 1911), musicienne accomplie, passionnée d’art qui entretint une longue correspondance avec Victor Hugo et présida l’Union des femmes de France.

En 1943, la famille Lévy-Bram, Gilbert, Madame Lévy-Bram née Martin, son épouse non-Juive et leur fillette Michèle, âgée de 2 ans, se réfugient à Briançon.

Adrien Daurelle*, devenu notaire à Briançon, est très actif dans la résistance, établit une attestation certifiant que Gilbert Lévy-Bram devenu "Gilbert Martin" est employé dans son étude.
Gilbert, dénoncé, sera arrêté par la Gestapo.
Adrien Daurelle* interviendra énergiquement et obtiendra la libération de "son clerc" victime "d'une allégation mensongère" !

Gilbert Lévy-Bram contracta la typhoïde.
Adrien Daurelle* prit chez lui la petite Michèle pour la protéger d'une contagion qui lui aurait été fatale et affecta une secrétaire de son étude à la garde de la fillette.

Briançon a le triste privilège d’avoir été libéré deux fois : le 26 août et le 6 septembre 1944. Le 26 août, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et un détachement des forces américaines entrent dans Briançon. Les Allemands évacuent la ville. Mais le 28 août, après le départ du détachement américain, les forces allemandes contre-attaquent et reprennent la ville le lendemain.
A l’issue des combats, les Allemands fusillent 9 FFI et 1 civil et prennent 200 otages. Ces derniers furent sauvés grâce à l’intervention du docteur François Lepoire* et d’Adrien Daurelle* qui négocièrent avec succès avec l'hauptmann Schneider qui menaçait d'exécuter des otages.
Et dix ans plus tard, ils œuvrèrent conjointement à la construction du centre hospitalier de Briançon...

De 1945 à 1959, il fut maire de Briançon et reste dans les mémoires comme le père de l’hôpital, bâti en 1957. Auparavant, les
services hospitaliers occupaient l’actuel internat du lycée. La route menant au centre hospitalier porte d’ailleurs son nom. Adrien Daurelle* est aussi à l’origine de l’agrandissement du lycée et du développement de la zone climatique.

Gilbert Lévy-Bram deviendra président de la chambre des notaires des Bouches-du-Rhône et chevalier de la Légion d’honneur.

Ce n'est qu'en 1992 que Michèle Lévy-Bram connut ces faits, lorsqu'elle tria les papiers de son père après sa mort.
Elle s'employa alors à ce que Noëlle et Catherine Daurelle, les deux filles d'Adrien Daurelle* sachent que leur père était un Juste et un grand résistant.

Le 7 mars 1999, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Adrien Daurelle* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem