Angélina Huault

Ferdinand* et Angélina Huault* sont paysans. Ils habitent à Carantilly, près de Cerisy-la-Salle (Manche) avec leurs trois enfants, Henri, Madeleine et Maurice, âgé de 20 ans en 1942.

A la demande d’un cousin, Henri Hélaine, ils vont héberger et protéger Berthe Pipkis puis sa fille Marcelle, âgée de 7 ans.

Venus d'Ukraine d'où ils avaient fui les persécutions, Berthe et Jules Pipkis s'installent rue Torteron à Saint-Lô et ouvrent un magasin de confection : "La grande fabrique". Ils ont une fille, Marcelle.
Jules est naturalisé et mobilisé en septembre 1939. Fait prisonnier en mai 1940, il est envoyé dans un stalag près de Nuremberg.
Jules disparu, le magasin et l'appartement en cours de liquidation - le magasin est réquisitionné en août 1942 au profit du délégué du Service de la main-d'œuvre française en Allemagne - Berthe Pipkis et Marcelle doivent se cacher.

Elles arrivent chez Ferdinand* et Angélina Huault* à Carantilly.
Maurice se souvient qu’il est venu chercher à vélo la petite Marcelle à la gare de La Meauffe et l’a ramenée sur son porte-bagages. Les Huault* dirent aux curieux qu’elles sont des parentes de Paris et les appellent "Paulette" et "Marcelle Bertrand".

Une voisine risquant de les dénoncer, les Huaut* cherchent une autre cachette. Aidés par des résistants de Carantilly, ils les mettent alors en contact avec une famille originaire de Cametours, Suzanne Lerouxel* à Gratot (Manche).

Le mari de Suzanne Lerouxel* est prisonnier en Allemagne. Elle vit avec ses trois enfants, âgées de 3 à 8 ans.
Elle accueille Berthe et sa fille à partir de juin 1943 et les femmes deviennent très amies.

Marcelle se souvient de la gentillesse de Suzanne Lerouxel* et de la poupée qu'elle reçut à Noël et qu'elle garda précieusement pendant des années.

Elles resteront chez Suzanne Lerouxel* jusqu'en février 1944.
Devant un nouveau risque de dénonciation, la résistance locale les aide à gagner Paris d'où elles rejoindront des parents à Châteauroux.

Jules Pipkis reviendra de déportation et les familles se retrouveront à Saint-Lô.

L'amitié de Suzanne* et de Berthe se poursuivra bien après la Libération.

La famille Pipkis tiendra jusqu’à la fin des années 80, un commerce réputé de prêt-à-porter à Saint-Lô.

C’est à la demande de Marcelle Pipkis, devenue Marcelle Bromberg que Ferdinand* et Angélina Huault* reçurent, à titre posthume, le titre de Juste des Nations en 1998, à la Mairie de Saint-Lô en même temps que Suzanne Lerouxel*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem