Charles Fuller

Charlotte*, catholique, et Charles Fuller*, ingénieur protestant, habitaient Nantes avec leur petit garçon.

Le couple s'était lié d'amitié avec Vital Naar, né en 1899, et son épouse Mathilde, née en 1903, des juifs nés à Thessalonique (Grèce). Ils habitaient à Paris avec leurs trois fils : les jumeaux Roger et Claude et Jean-Pierre, né en 1938.

Peu après le début de l'Occupation, Mathilde Naar demanda à son amie Charlotte Fuller* de prendre soin de ses enfants s’il leur arrivait malheur, à elle et à son mari.

En novembre 1942, Mathilde et Vital Naar sont arrêtés parce que juifs, internés à Drancy puis déportés sans retour à Auschwitz par le convoi n° 44 du 09/11/1942.
Quand les Fuller apprennent l'arrestation de leurs amis, ils se précipitèrent à Paris pour emmener les enfants avant que les Allemands ne les arrêtent eux aussi. C'est ainsi qu'ils accueillent trois petits enfants Juifs dans leur foyer des Fuller, alors que le salaire de Charles Fuller n’était pas élevé et le ravitaillement difficile.
Les trois garçons fréquentèrent l'école sous de faux noms et avaient de fausses cartes d'alimentation.

Malgré les difficultés et les dangers, les trois enfants furent élevés dans une ambiance chaleureuse. Ils vécurent chez les Fuller jusqu'en 1948.
Jean-Pierre, quant à lui, les considérait comme ses parents - ils l'avaient en effet adopté – et demeura chez eux jusqu'à son mariage avec Odile née Faucher le 16 mai 1970 célébré en la cathédrale de Nantes.

Charlotte* et Charles Fuller* sauvèrent également la vie de Carmen Silber, de sa belle-mère et de ses trois enfants dont l'aîné n'avait que trois ans.
En septembre 1942, après l’arrestation et la déportation de M. Silber, Charlotte Fuller* aida le reste de la famille à franchir la ligne de démarcation pour passer en zone sud. Elle les accompagna, portant le bébé dans ses bras. La jeune femme accepta en outre de s'occuper des biens des Silber.

Après la guerre, Carmen Silber évoqua l'extraordinaire courage et le dévouement de Charlotte*, qui était catholique, et de son mari et Charles Fuller*, un protestant, qui l'avaient sauvée, elle et sa famille, sans demander la moindre rétribution.

Le 14 mars 1978, l'Institut de Yad Vashem Jérusalem a décerné à Charlotte* et Charles Fuller* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem