Clément Dumont

	Marie* et Clément Dumont* source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Clément Dumont*, né en 1880, et son épouse Marie née Benistant*, née en 1874, sont cultivateurs au Hameau de la Grange de Peyre à Bédoin, dans le Vaucluse.
A la ferme vit également Fernande Dumont, l’épouse de leur fils alors prisonnier de guerre et Roger, leur petit-fils âgé de six ans.
Marie Dumont avait été la nourrice de Lisette Pereyre quand elle était enfant.
Ils vont sauver André Pereyre, son épouse Lisette née Mayrargues, et leur fils Michel.

André Pereyre, né en 1904 à Bayonne, quatre ans après sa soeur Renée. Il est le fils de Fanny et Anselme Pereyre.
Descendant de marranes implantés dans cette ville depuis le XVIIIe siècle, il tient un commerce de gros de mercerie et bonneterie associé avec son père Anselme Pereyre.

Lisette Mayrargues est née en 1911 à Carpentras. Son père, Raoul Mayrargues, veuf en 1917, se remarie en 1921.
Elle est descendante des « Juifs du Pape » dont la famille est présente à Carpentras depuis le milieu du XVIIe siècle. Elle travaille dans la société familiale.

André et Lisette se marient en 1938 à Carpentras et vont s’installer à Bayonne.
Leur fils Michel naît en 1940.

Les troupes allemandes arrivent à Bayonne, zone occupée, le 27 juin 1940.

Jusqu’au 11 novembre 1943, Bayonne fait partie de la zone sud occupée par les Allemands. Le commerce familial est aryanisé en mars 1941.
En octobre 1941, Lisette et André Pereyre décident de quitter Bayonne pour s’installer à Carpentras où vit encore le père de Lisette, Raoul Mayrargues.
André trouve un emploi de comptable.

En 1942 et 1943, le restant de la famille Pereyre les rejoint à Carpentras : Fanny et Anselme Pereyre, ainsi que Renée, soeur d'André Pereyre, son mari Marcel Delvaille et leurs enfants Janine et Jean-Paul. Ils s'installent dans une villa à la périphérie de la ville.

Carpentras fait alors partie de la zone occupée par les Italiens depuis 1942. Après la capitulation italienne en septembre 1943, les Allemands occupent Carpentras.
Le 11 novembre 1943, des rafles ont lieu en ville. Janine Delvaille, son frère Jean-Paul, ses parents Renée et Marcel, ainsi que Fanny et Anselme Pereyre, sont conduits à la caserne d'Avignon puis à Drancy. Fanny et Anselme Pereyre et leur fille Renée Delvaille seront déportées sans retour à Auschwitz par le convoi n° 64 du 7 décembre 1943.

Lisette et André Pereyre ainsi que leur fils Michel échappent à la rafle. Ils prennent la fuite à vélo vers la ferme de Marie* et Clément Dumont* située à 15 kilomètres de Carpentras où ils sont accueillis chaleureusement. Ils sont installés dans un petit logement dans une dépendance de la ferme.
Pendant plusieurs mois, la famille Pereyre est cachée, logée et nourrie. Fernande Dumont participe à ce sauvetage. Le petit Roger reçoit l’ordre de ne pas parler à l’école des autres personnes qui vivent à la ferme de ses grands-parents.

Un mois après leur arrivée, ils reçoivent de nouveaux papiers d’identité au nom de "Peyral" établis par la mairie de Saint-Pierre-de-Vassols (84), village situé à moins de 5 km de Bédoin, ainsi qu'un faux livret de famille issu de Mondragon (84).
Les risques encourus par les Dumont* étaient grands car, à Carpentras et à Bédoin, nombreux étaient ceux qui connaissaient les liens qui unissaient les Dumont* et la famille de Lisette Mayrargues.

Au printemps 1944, Lisette et André Pereyre vont se réfugier dans le Limousin, à Cieux (87), à huit kilomètres de la petite ville d’Oradour-sur-Glane.

Fin septembre 1944, ils rentrent à Bayonne libérée et reprennent leur nom.

Après la Libération, les Pereyre sont restés en contact avec Marie* et Clément Dumont*.

Le 24 décembre 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Marie* et Clément Dumont*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem