Pierre de Chabot, vers 1920 source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.
	Le parc Soubise, après la guerre source photo : BCFYV crédit photo : D.R.

Pierre Marie de Chabot* est né le 5 août 1887 à Mouchamps (Vendée). Fils de Guillaume, duc de Chabot et de Jeanne de Tramécourt qui appartenaient l'un et l'autre à la plus authentique aristocratie vendéenne, Pierre de Chabot* fit ses études secondaires à Vannes puis passa sa licence de droit.
Il revint alors au Parc Soubise pour se consacrer à l'exploitation des propriétés familiales.
La guerre survint. Mobilisé au 11° corps d'armée en 1915, il fit, selon sa propre expression "la guerre sans dommages", et rentra en Vendée aussitôt démobilisé.
Élu conseiller municipal de Mouchamps, puis conseiller général en 1924, il remplit ce mandat jusqu'en 1944.

En janvier 1920, il épouse Zoé Aymardine Marie Ghislaine de Nicolay. Ils auront trois enfants.

En 1924, il est élu conseiller général du canton des Herbiers. Il assumera cette charge jusqu'en 1940.
Très estimé, très écouté dans sa région, il fut élu député de la Vendée le 20 mars 1938.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota les pouvoirs constituants au maréchal Pétain comme la majorité de ses collègues. En 1941, il entra à l'assemblée départementale et y demeura jusqu'en 1944.

Salomon Lebovici, dit Solo, est le médecin dermatologue des de Chabot*.
D'origine Roumaine, Solo est né à Berlin le 9 juin 1884. Il est décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre après la guerre de 1914-1918.
Avec son épouse Caroline née Rosenfeld, ils habitent à Paris, dans le 17e arrondissement, 23, avenue Mac-Mahon. Ils ont trois enfants, Serge, né en 1915, Micheline, née en 1919 et Béatrice, née en 1923.

Le 26 août 1942, Solo est arrêté par la police allemande à son domicile. Il a la présence d’esprit de sauver son épouse en la faisant passer pour une maîtresse d’occasion non juive. Il est interné à Montargis puis sera déporté sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 36 du 23 septembre 1942.
Serge Lebovici, médecin, exerce à Paris sous un faux nom. Ses sœurs, Micheline et Béatrice sont réfugiées chez une amie dans la Sarthe.

Dès l’arrestation du père de famille, Serge prévient ses sœurs et leur conseille de se rendre au Château du Parc Soubise, propriété du Comte* et de la Comtesse de Chabot* à Mouchamps (Vendée).

Les filles sont accueillies et réconfortées par le couple de Chabot*, qui ont 3 enfants. Ceux-ci disent, à l’extérieur, que les jeunes filles sont des amies du Cours Dupanloup qui, justement, a été transféré de Paris en Vendée.

Béatrice et Micheline restent à Mouchamps jusqu’au 20 septembre et partent ensuite rejoindre leur mère à Loué dans la Sarthe. Elles ont maquillé leurs papiers en Le Bovié.
Les de Chabot* continuent de les aider en leur envoyant argent et colis.

Béatrice prépare et passe une licence de lettres, puis elle préparera l’agrégation.

En 1945, Pierre de Chabot* reste en retrait et fait élire sa femme, Zoé de Chabot*, au conseil municipal de Mouchamps et au conseil général de la Vendée.

Il prendra sa retraite au Parc Soubise. Grand chasseur, le dictionnaire des anciens parlementaires lui attribue un tableau de chasse de 58 900 bêtes tuées (dont 11 000 nuisibles).

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem

Témoignage de Marie-Astrid de Chabannes

22/11/2010
Lien : Mémoires de Justes