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Henri Christin


Dossier Yad Vashem : 10217
Remise de la médaille de Juste : 2004
Sauvetage : Coubron 93470 - Seine-Saint-Denis
Profession: Maire de Coubron élu en 1939
Religion : Catholique
Date de naissance: 20/11/1884 (Lyon)
Date de décès: 07/05/1971
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Henri-Christin
Henri Christin à Coubron
source photo : Coll. Yad Vashem
crédit photo : D.R.
Henri-Christin
Henri Christin en 1941
source photo : Coll. Yad Vashem
crédit photo : D.R.
Notice

Fils d'un commerçant, Henri Christin* naît à Lyon en 1884. Il fait ses études chez les Frères des Ecoles Chrétiennes, puis arrive à Paris à l'âge de 17 ans.
Il y fait la connaissance de Marc Sangnier, fondateur du Sillon, mouvement catholique social qui a pour devise "L'amour plus fort que la haine" et dont l’idéal guidera son action sa vie durant. Il devient le secrétaire de Marc Sangnier.
Il devient ensuite le chef des "jeunes gardes", service d'ordre du Sillon, et désarme à deux reprises celui qui devaient assassiner Jean Jaurès en 1914.
En 1910, sous la pression et la condamnation par Pie X, au nom du Vatican, du Sillon. Marc Sangnier s'incline et l'organisation disparaît.

En 1914, Henri Christin* est sergent au 12e bataillon de Chasseurs Alpins.
Grièvement blessé en 1915, il perdit partiellement la vue. Il reçoit la Croix de Guerre avec étoiles et palmes, la Croix de la Légion d’Honneur et de la Médaille Militaire et plusieurs décorations étrangères.

Il participe en 1926 au Grand Congrès pour la Paix à Bierville et aux Rencontres pour la paix, aux côtés de Marc Sangier, alors député de Paris.
Outre ses engagements politiques, Henri Christin* se voit confier la conception, la construction, l'organisation, puis la direction d'une usine de produits d'hygiène et d'entretien qui emploiera 400 personnes à Asnières.

Arrivé à Coubron en 1934, il est élu maire de la commune en 1938 sur la liste d'Union Nationale.
Dès l'occupation, il s'engage dans a résistance, répond à l'appel du Général de Gaulle et organise des réseaux d'aide aux prisonniers évadés, des chaînes d’évasion et de rapatriement d’aviateurs anglais et américains (ce qui lui vaudra l’honneur d’être nommé membre de la Royal Air Force Escape Society), aide et assistance à des prisonniers évadés, des travailleurs du S.T.O. en leur procurant de faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation.
Aidé pour ce faire par ses employés de mairie, il essayait toutefois de les préserver de tout danger.

Il diffuse également la presse clandestine, Combat, Franc-Tireur et Témoignage Chrétien.

Israël Rozenbaum et son épouse Ita, réfugiés à Coubron dès l’application des lois antisémites, avaient laissé à Paris leur fils Germain alors âgé de 13 ans avec sa grand-mère. Ces derniers furent arrêtés et internés à Drancy en décembre 1943. Ita Rozenbaum supplia Henri Christin* d’intervenir et celui-ci se présenta aux autorités du camp de Drancy qui lui dirent de s’adresser directement à la Gestapo, ce qu’il fit en dépit des risques encourus.
L’officier accepta de placer l’enfant dans l’orphelinat juif de la rue Lamarck dont il put s’échapper pour rejoindre ses parents et le maire leur trouva un logement.

Serge Buium ainsi que toute sa famille ont bénéficié de fausses cartes d’identité fournies par Henri Christin* sur recommandation de l’Abbé Briant, ce qui leur a permis de survivre.

Adèle Joseph assure avoir reçu ainsi que sa famille la même aide de Henri Christin* et de la mairie de Coubron commune dans laquelle, selon ses propres paroles, « le port de l’étoile jaune n’était pas permis! »

Le couple Christin a hébergé un certain temps, selon ses proches, une fillette juive, fille de pharmaciens, dont il n’a pas été possible de retrouver la trace.

Le 6 juillet 1944, Henri Christin* célèbre le mariage de Collette et Georges Mamy, résistant et clandestin, risquant l'arrestation à tout moment.

Henri Christin* est titulaire de la Médaille de la Résistance.

Le 6 juin 2004 l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Henri Christin* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Rescue Story

Henri Christin was a student at the Brothers’ School in Lyon where he met Marc Sangnier, the founder of the Catholic social movement, called Sillon, whose ideals would guide his actions throughout his life. Gravely wounded during the 1914-1918 War, Henri Christin partially lost his eyesight and was awarded the Croix de Guerre with stars and palms, the Cross of the Legion of Honor and the Médaille Militaire, along with several foreign decorations. He moved to Coubron (Seine-Saint-Denis) in 1934 and in 1937 was elected mayor of the town. During the war, he helped with a series of escapes and the repatriation of English and American aviators, which won him the honor of being named a member of the Royal Air Force Escape Society. He also provided aid and assistance to escaped prisoners and Forced Labor Service (STO), obtaining false identity papers and food ration cards for them. He tried at all times to keep his municipal employees out of danger. Israël Rozenbaum and his wife Ita, who had fled to Coubron after the antisemitic laws had come into force, had left their 13-year-old son Germain with his grandmother in Paris. They were arrested and interned in Drancy in December 1943. The mother appealed to Henri Christin to intervene. He presented himself to the authorities at the camp in Drancy, and was told to speak directly to the Gestapo in Paris, which he did at great risk. The officer agreed to place the child in the Jewish orphanage on rue Lamarck. From there he escaped to join his parents in Coubron, where the mayor had found lodging for the family. Serge Buium and his entire family also managed to survive thanks to Henri Christin, who provided them with false identity cards on the recommendation of Abbot Briant. Adèle Joseph affirms that she and her family received the same assistance from the mayor’s office in Coubron. In her words, “he didn’t permit the wearing of the yellow star” in Coubron. According to the Christins’ relatives at one time they also lodged a young Jewish girl whose pharmacist parents could not be traced. Henri Christin was awarded the Médaille de la Résistance.
On June 4, 2004, Yad Vashem recognized Henri Christin as Righteous Among the Nations.

05/01/2018
Lien : Yad Vashem

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Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Henri Christin
Serge Buium
Adèle Joseph
Germain Rozenbaum
Ita Rozenbaum
Israël Rozenbaum

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Jacques Altmann (Né en 1923, Jacques Altmann est l'aîné de cinq garçons. Ses parents Dina et Suscher et ses quatre plus jeunes frères sont déportés sans retour à Auschwitz le 3 novembre 1942. Jacques Altmann les rejoint le 10 février 1944 après avoir séjourné dans les camps parisiens annexes de Drancy, Austerlitz et Lévitan. Il sera libéré en 1945. )

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