Plaque des Justes parmi les Nations sur la façade de la Synagogue de Neuilly source photo : Gérard M. Mazière crédit photo : D.R.

Originaires de Salonique, Jacques Isaac Gattegno et Éléonore Abastado se marient et s'établissent comme chapeliers à Paris. Ils ont deux filles, Rachel-Evelyne et Huguette.

En 1940, les lois raciales de Vichy imposent un administrateur à leur entreprise, qui cesse toute activité.

En août 1941, après les rafles des Juifs étrangers dans le 11e arrondissement de Paris, la famille Gattegno prend le risque de franchir la ligne de démarcation avec l'aide de passeurs.
Ils se retrouvent à Millau en Aveyron.
Les parents, étrangers, sont assignés à résidence à Salles-Curan, tandis que Rachel-Evelyne, 15 ans, et et Huguette, 11 ans, sont pensionnaires au collège de Millau.

Le 26 août 1942, la grande rafle des Juifs de la zone libre, négociée entre les chefs SS, Laval, président du Conseil et René Bousquet, ministre de la Police, emmènera sans retour des milliers de Juifs via Drancy vers Auschwitz.
A Millau, la police locale et la gendarmerie locale procèdent à l'arrestation de 27 Juifs Polonais.

Le 11 novembre 1942, la France entière est occupée et les rafles se multiplient.

Le 20 février 1943, des gendarmes français viennent arrêter Jacques Gattegno pour l'interner à Gurs.
Il y restera trois mois avant d'être envoyé dans un camp de travailleurs étrangers, le 213e GTE dans les Basses-Alpes, aux Mées.
Il y fait la connaissance de Jéhan-Yves Dienne*, avec qui il sympathise. Il est patron de la "Scierie des Pénitents" et engage Jacques Gattegno comme comptable. Ce travail en dehors du camp lui permet de s'échapper en cas de menace de déportation.

Sa femme et ses filles viennent le rejoindre en juin 1943, quelques jours avant que la police se présente au collège pour rafler les deux enfants.

En septembre 1943, en zone sud, l'occupation italienne est remplacée par les Allemands.
Les parents Gattegno cherchent à mettre leurs filles en sécurité.
Jéhan-Yves Dienne* leur propose de les conduire chez la mère de son épouse, Marie-Jeanne Roubinet-Dienne*, Élisabeth Roubinet* en Dordogne, qui abrite la fille de Jéhan*, Janine, qui a 13 ans.

Après un voyage qui va durer trois jours, les deux jeunes filles arrivent à Saint-Raphaël.

Élisabeth Roubinet* hébergea, outre sa petite-fille Janine, les deux jeunes juives et un autre réfugié, M. Bitton.

En avril 1944, lorsque deux SS se présentèrent pour la questionner au sujet des deux jeunes filles, elle sut donner le change.

Les habitants de Saint Raphaël, qui savaient tous que les habitants de la maison de Élisabeth Roubinet* étaient Juifs, se montraient solidaires et ne dirent jamais un mot.
Lors d’une rafle dans le village, la secrétaire de la Mairie assura aux Allemands que les deux jeunes filles hébergées par Élisabeth Roubinet* étaient espagnoles.

Rachel-Evelyne et Huguette seront en sécurité jusqu'à la Libération

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem

Témoignage de Caroline Morel

21/11/2010
Lien : Mémoires de Justes