Léa Dauga

Avant guerre, la famille Levy habitait à Metz.
Mobilisé, Octave Levy fait partie des troupes déployées sur la ligne Maginot.
Madame Levy fuit la Lorraine avec ses deux enfants et leur grand-mère pour une maison amie à Civray dans la Vienne. C'est là que les rejoindra Octave Levy après sa démobilisation.

La pression allemande devient telle que les Levy décident de passer en zone dite "libre". Ils franchissent donc à pied la dangereuse ligne de démarcation puis s'installent à Èze-sur-Mer. Ils repartiront pour d'autres caches. Puis un voisin boucher leur donne une adresse à Courties dans le Gers.

A partir de novembre 1942, lorsque la zone libre est elle aussi occupée, les Levy se trouvent à nouveau menacés et trouvent refuge à Avéron-Bergelle où ils resteront de 1943 à 1945.
Accueillis par le maire, Mr Pesquidoux et son conseil municipal, ils trouvent un logement chez Georges Nafréchou qui se révèle trop exigu. Une autre habitante de la commune, Léa Dauga*, propose alors généreusement une maison à Coustilles à la famille Levy.
Responsable de la paroisse, l'abbé Thomor va leur procurer des papiers d'identité portant le nom de Leveque.
Octave Levy s'engage dans la résistance, dans le bataillon de l'Armagnac cantonné à camp Avéron-Bergelle qui s'illustrera contre les nazis et ce, jusqu'en Charente.
Adolescente, Micheline Levy entre elle aussi en résistance et devient agent de liaison.
Les Allemands alertés que des Juifs se cachaient dans la campagne viennent rendre visite à Léa Dauga*. Son fils, Georges Dauga, raconte : "ils sont arrivés, ma mère remontait les vaches. Ils lui ont posé des questions. Elle leur a répondu qu'il n'y avait plus de maisons et m'a dit d'aller prévenir la famille". Les Levy se sont alors cachés dans le bois toute la journée.
C'est grâce au témoignage de Micheline Levy, au dossier qu'elle a monté auprès de l'Institut Yad Vashem, que le nom de Léa Dauga sera gravé sur le mur des Justes à Jérusalem.
Elle ajoute : "Très émue, hier, elle a ajouté : Il n'y a pas que Léa Dauga* qui mérite la médaille des Justes. Il y a son fils Georges Dauga qui a enseigné la vie à la campagne à une citadine et qui est allé nous prévenir. En plus, il y a tous les habitants de Courties et d'Avéron-Bergelle qui savaient qu'on était Juifs et qui ne nous ont pas dénoncés".

Après la guerre, les parents Levy ont gardé le contact avec leurs voisins gersois.
Micheline Levy terminera ses études de médecine à Strasbourg en 1956 puis partira aux États-Unis.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem