Marie-Jeanne Bastouil

	Marie-Jeanne Bastouil source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Marie-Jeanne* et Eugène Bastouil*, éleveurs et cultivateurs à Saint-Martin-Lalande, avaient un fils unique, Hubert, né en 1932.
Leur ferme était proche d’un important dépôt de munitions où un grand nombre de soldats allemands faisaient des manœuvres en permanence et venaient se ravitailler à leur ferme.

En 1940, Marie-Jeanne* et Eugène Bastouil* firent la connaissance de Suzanne Lévy. Parisienne d’origine juive, elle s’était repliée en zone sud au moment de l’exode, d’abord à Mont-de-Marsan, ensuite à Castelnaudary avec ses parents, plus tard assignés à résidence dans un petit village où ils ne furent pas inquiétés, et son fils Pierre, né en 1928.
Suzanne Lévy loua une petite maison 25, rue Nationale à Saint-Martin-Lalande et scolarisa son fils. Son mari, ingénieur diplômé de Centrale, avait été mobilisé comme officier d’artillerie et fait prisonnier de guerre par les Allemands. Il vécut toute la période de la guerre en captivité en dépit de deux tentatives d’évasion échouées. Une des préoccupations principales de Suzanne Lévy était de lui faire parvenir des colis de nourriture dans des boîtes en aluminium qu’elle stérilisait elle-même et fermait hermétiquement. A cet effet, elle allait régulièrement en vélo se ravitailler chez Eugène* et Marie-Jeanne Bastouil*.

En mars 1943, la police française se présenta chez les Lévy pour les arrêter. Pierre était au collège. La tante de Pierre s'enfuit par une fenêtre avec son bébé de deux ans. Suzanne Lévy, prétextant prendre des affaires, réussit à s’enfuir par la porte de la cour intérieure. Elle enfourcha son vélo et se rendit directement chez Eugène* et Marie-Jeanne Bastouil* qui la cachèrent dans leur grange. Marie-Jeanne Bastouil* partit immédiatement chercher Pierre au collège.
Eugène* et Marie-Jeanne Bastouil* les hébergèrent durant un mois à titre gracieux, s’occupant de leur nourriture et de leur bien-être.
Suzanne Lévy put entre temps organiser leur hébergement au Château d'Ampouillac, siège de l’association amicale des anciens élèves de l’école centrale des Arts et Manufactures à Cintegabelle, où ils restèrent jusqu’à la Libération.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem