Noël Gozzi

	Noël Gozzi source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Noël Gozzi*, principal du collège Champollion, habite à Figeac avec son épouse, qui s'occupe de l'internat, et leur fille Renée-Mireille, née en 1930. Ils vont aider Herbert Zyserman et Simon Liwerant.

Fils d'un émigré polonais, son père, Aron Liwerant, quitte Varsovie en 1925 avec sa femme Surah vient en France. Ils habitent 13, rue Pali-Kao dans le 20e arrondissement avec leurs trois enfants Simon, Jacques et Berthe.
En mai 1941, à Paris Aron Liwerant arrêté parce que juif lors de la rafle dite "du billet vert" et interné au camp de Beaune-la-Rollande, d'où il parvient à s'évader. Arrêté de nouveau, il est interné au camp de Bellac en mars 1943. Simon a 15 ans.
Surah Liwerant, seule depuis 1941 avec ses enfants, parvient à échapper à la rafle du Vel'd'Hiv.
Avec l'aide d'un "passeur", Simon et sa sœur Berthe se retrouvent à Chalon-sur-Saône puis dans une ferme près de Lyon et en août 1942 chez Mme Barreau puis chez M. Bard à Remières en Haute-Loire. Il alterne l'école et le travail des champs.
En 1943, les Allemands arrivent en camion. Simon a juste le temps de se cacher dans une mangeoire pour leur échapper !
A Noël Simon est à Saint-Just-en-Chevalet puis le 3 janvier 1944, il arrive à Figeac. Il est alors présenté au principal du collège, Noël Gozzi*, qui lui demande le silence vis-à-vis de ses camarades. Il rentre en section mécanique comme interne. Noël Gozzi*, nommé quelques mois plus tôt, cachait 11 enfants juifs avec des risques importants et notamment des dénonciations. Mais pour lui, cette "chasse" immonde contre ces jeunes était intolérable.

Le 12 mai 1944, en représailles aux harcèlements des résistants quercynois, les Allemands de la 2e division SS Das Reich arrêtèrent 800 Figeacois.
A 7 h du matin, tous les Figeacois entendirent le tambour, leur donnant ordre de se rassembler à la gendarmerie pour un contrôle d'identité.
Des gendarmes se présentent au collège et demandent à Noël Gozzi* de venir se faire recenser à la gendarmerie.
Un peu plus tard, deux SS se présentent au collège et donne l'ordre à tous les élèves de plus de 16 ans de se présenter à la gendarmerie également. Ils hurlent des ordres en allemand.

Quatre cent quarante-huit habitants sont rassemblés dans la cour de la gendarmerie ou détenus à l'Hôtel Tillet, Place des Carmes (maintenant Place du 12 mai 1944). Regroupés avec d'autres prisonniers, ce sont plus de 800 personnes qui sont arrêtées et regroupées à la caserne des Dragons de Montauban. Certaines sont torturées, d'autres sont fusillées, 540 sont déportées (à Neuengamme et à Dachau), un grand nombre est aussi envoyé au travail forcé en Allemagne.
Certains seront assassinés. Jacques Mercier, de son vrai nom était Ziemlakowski, sera l'un d'eux.

Simon Liwerant se cache dans les combles du collège.
Herbert Zyserman, quant à lui, est arrêté par les SS et emmené à Montauban puis mis avec les autres otages dans un train de marchandises pour être déporté. A Vierzon, il parvient à s'échapper avec l'aide du chef de gare, M. Bellier.

C'est la fille de Noël Gozzi*, Renée-Mireille épouse Lassus, qui recevra la médaille des Justes à titre posthume pour son père le 23 juillet 2012.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem