Norbert Baux

Norbert Baux* est né protestant et a grandi à Mazamet.
Il épouse Blanche* et le couple s'installe à Lavaur au 16 place du vieux marché.

Avant la guerre Norbert Baux* était propriétaire d'une mégisserie à Briatexte à 9 km au sud-ouest de Lavaur. La mégisserie est inondée et doit fermer.

Sous l'occupation, il ouvre un atelier de textile à Lavaur et grâce à l'aide d'une connaissance il obtient un poste de secrétaire à la mairie de Lavaur. C'est là qu'il rencontra Pinkus Steinfeld dit "M. Paul" un Juif de Belgique, qui s'était enfui de son pays avec sa femme Estéra et la petite Gisèle âgée de un an.
Norbert Baux* l'engage comme ouvrier dans son atelier pour la fabrication de chemises.

En mars 1941, Norbert Baux* fut arrêté et envoyé dans un camp de travail près de Castres.

Plus tard, la même année, Estéra mit au monde un deuxième enfant, Bernard.
Norbert Baux* multiplia les efforts pour faire remettre Pinkus Steinfeld en liberté, attestant que sa présence était indispensable au bon fonctionnement de la fabrique et se porta garant que l'homme resterait dans la région. Son intervention fut couronnée de succès et Pinkus Steinfeld fut libéré après avoir passé quatre mois à Castres. Mais, deux mois plus tard, il reçut l'ordre d'y retourner et décida de ne pas obéir.
Pinkus Steinfeld vécut caché derrière un placard dans l'appartement des Baux de mai 1942 à la Libération en août 1944.

Norbert Baux* se présenta au camp de travail à sa place et déclara que son employé s'était sauvé sans laisser d'adresse.

Après la guerre, Pinkus Steinfeld raconta comment Blanche*, catholique pratiquante, et Norbert Baux* et leur fille Andrée Baux*, alors âgée de quinze ans - l'avaient aidé par tous les moyens, le traitant avec chaleur et affection sans rien demander en retour.
Lorsque les Baux revenaient de l'église, Blanche Baux* aspergeait d'eau bénite les marches conduisant à la cachette en proclamant : "Les Allemands ne mettront pas les pieds ici."

Pendant toute cette période la femme et les enfants de Pinkus Steinfeld continuèrent à habiter à Lavaur. Chaque fois que la rumeur annonçait une nouvelle expédition allemande à la recherche de Juifs, ils se sauvaient dans des villages avoisinants, et y restaient pendant plusieurs jours.

Les deux familles se lièrent d'une amitié qui ne prit pas fin avec la guerre.

De retour en Belgique les Steinfeld accueillirent les Baux* chez eux chaque année.

Le 3 décembre 1981 l'Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Blanche* et Norbert Baux* et leur fille Andrée Baux* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem