Violette Dubec

	Violette Dubec source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Guillaume Dubec*, plombier et son épouse Violette née Calvignac* habitaient à Arthès.
Avec l'aide de Camille Igalens*, forgeron, ils vont sauver Joseph Lieb Aschkenas, son épouse Hildegarde née Bergmann et leurs enfants Michel, né en décembre 1939 à Paris dans le 15e arrondissement et sa petite soeur Nicole.

Joseph Aschkenas, né à Mulhausen en Alsace-Lorraine et Hildegarde dite Hilda, née à Mannheim en Allemagne se sont mariés en décembre 1938.
Au déclenchement de la guerre, Joseph Aschkenas s’engage dans l’armée française. A un moment, son unité a été capturée et il a été fait prisonnier de guerre.
Quelque temps après l’armistice en juin 1940, lui et les autres prisonniers de guerre français sont libérés. Joseph Aschkenas rejoint tout de suite la Résistance.

A la fin de l'année 1940, Hilda est dénoncée par un voisin.
Alors qu'elle revient dans l’immeuble après avoir acheté du lait chez l’épicier, deux soldats allemands de la Wehrmacht viennent pour l'arrêter. « Et mon bébé ? » leur demanda-t-elle ? Les soldats regardèrent le mandat d’arrêt et l’un dit à l’autre qu’il n’y avait pas la mention d’un enfant... cela lui sauvera la vie. Les soldats repartirent. Hilda grimpe jusqu’à son appartement au 5e étage où une voisine gardait Michel. Elle prit son enfant, sortit par la porte de derrière et s’enfuit jusqu’à une gare où elle prend le premier train et arrive à Arthès dans le Tarn.
Joseph la rejoindra près d’une année plus tard.

Ils louent un appartement sur la place à Louis et Marie Rose Lagrèze, sans déclarer à Vichy que leurs locataires étaient juifs.
De l’autre côté de la place, Joseph avait un atelier de tailleur au premier étage de la maison de la famille Dubec*, avec une fenêtre qui donnait sur la place, lui permettant de voir ce qui se passait... et derrière un faux mur sous l’escalier, il y avait un petit espace où les Aschkenas vont souvent se cachés par les Dubec quand ils entendaient la milice ou des Allemands qui patrouillaient et menaient fréquemment des rafles.
Michel Dubec avait cinq ans de plus que Michel Aschkenas et participait en toute connaissance à sauver, a prévenir et à protéger la famille juive.

De l’autre côté de la place, il y avait la forge. C’est là qu'un jour Michel Dubec traversa la place en courant pour dire à Joseph que la police de Vichy était sur le point de les arrêter. Joseph, Hilda et Michel ont couru jusqu’à la forge, où Camille Igalens*, le forgeron, les cacha.
Michel jouait aussi avec son ami Henri (Riri) Lafon qui avait son âge, pêcher dans le Tarn, jouer aux billes sur la place de la ville. La famille Lafon savait qu’ils étaient juifs, mais les accueillit et ne les dénonça jamais.

Début 1944, on envoya Michel dans un orphelinat catholique à Arcachon sur la côte Atlantique où il resta sous la protection de bons Catholiques jusqu’après la Libération et son retour chez ses parents à Arthès en toute sécurité.

Devenu Michel Ashe, le sauvé est revenu des Etats-Unis à Arthès rencontrer les descendants des deux familles qui l’avaient sauvé.

Le 24 octobre 2017, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Guillaume Dubec* et à son épouse Violette* et à Camille Igalens.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem