Henriette Launay Bochereau

Henriette Marie Louise Launay*, 19 ans, travaillait dans une tannerie et vivait avec sa mère, Henriette Launay*, à Saint-André-de-la-Marche (Maine-et-Loire).

Au moment de l’exode, Gabriel Gautier, le maire de Saint-André-de-la-Marche avait sollicité les habitants afin de loger les nombreux réfugiés qui avaient fui devant l’avance des armées allemandes. Henriette Launay* et sa mère* avaient alors accepté d’héberger une jeune femme et son bébé.
En septembre 1939, Mireille Prymak, juive immigrée de Pologne en 1933, et sa petite fille, Édith, âgée d’à peine deux mois, quittent Paris pour le Maine-et-Loire. Arrivées à Saint-André-de-la-Marche, elles sont, à leur descente du car, spontanément accueillies par Henriette Launay*. Elle les emmène chez sa mère, Madame Launay*, où Mireille Prymak et sa fille Édith demeureront 6 semaines.
Mireille repart alors reprendre son travail à Paris mais laissa Édith aux bons soins des deux Henriette qui firent œuvre de nourrices pendant un an. Après cette période, Mireille vint chercher sa fille pour la ramener à Paris.
Mais en juillet 1942, après l’arrestation du père d’Édith, Mireille Prymak décide de renvoyer Édith à Saint-André-de-la-Marche. M. Prymak sera déporté sans retour à Auschwitz.
Le voyage étant trop dangereux pour Mireille Prymak, la jeune Henriette* vient alors à Paris chercher Édith pour la ramener à Saint-André-de-la-Marche. Édith y restera jusqu’à la fin de la guerre. Elle fut choyée par les deux femmes qui la considéraient comme l’enfant de la famille, prenant de grands risques puisque les voisins savaient qu’elle était juive et que les Allemands stationnaient dans le village. Comme Mireille était seule à Paris, sans famille et sans ressources, la mère et la fille* lui faisaient parvenir des colis de nourriture, plus facile à acquérir à la campagne.
Mireille Prymak, confectionneuse, les remerciait en leur faisant un peu de couture.
La famille Launay a aussi aidé une tante d’Édith à se cacher à Saint-André-de-la-Marche.

Édith a gardé le souvenir d’une enfance heureuse sans séquelles traumatisantes grâce à l’amour et l’affection d’Henriette Launay* et sa fille* qui la sauvèrent, elle et sa mère qui n’aurait put survivre et travailler avec une enfant à sa charge.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem