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Juste parmi les Nations

René Cordon


Dossier Yad Vashem : 4021
Remise de la médaille de Juste : 16/11/1988
Sauvetage : Saint-Ouen 93400 - Seine-Saint-Denis
Profession: Directeur du bureau d'assistance sociale
Date de naissance: 09/11/1908
Date de décès: 19/10/1981
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Notice

En 1939, René Cordon* était directeur du bureau d'assistance sociale de Saint-Ouen, dans la banlieue parisienne.
Depuis de longues années, il était client de Georges Akerman, un tailleur juif né à Lodz, en Pologne, qui habitait rue Saint-Lazare à Paris.

A la veille de la guerre, le frère du tailleur s'enfuit précipitamment de Berlin et vint se réfugier à Paris avec sa femme et leur petit garçon, Manfred.
Georges Akerman fut mobilisé et son frère, tailleur lui aussi, prit sa place à l'atelier. Il sympathisa rapidement avec Simone* et René Cordon*.

Lorsque la France fut occupée et que commença la persécution des Juifs, le petit Manfred fut envoyé dans le village de Souil en Vendée par ses parents, qui quant à eux se cachèrent dans l'appartement de Georges Akerman à Paris. Volets tirés et fenêtres bien closes, électricité coupée – on veilla à ce que l'appartement paraisse inhabité.
Seul le concierge, généreusement rémunéré, et Simone* et René Cordon* connaissaient la vérité. On disait aux voisins que le propriétaire de l'appartement était en captivité dans un stalag en Allemagne.

Pendant deux ans, la famille Akerman ne quitta que rarement son logis. Les Cordon leur fournissaient le ravitaillement indispensable ainsi que les faux papiers et les cartes d'alimentation sans lesquelles ils n'auraient pas pu survivre.

Simone* et René Cordon* cachaient également dans leur grenier Annie Akerman, la soeur de Georges.

En avril 1944, le concierge demanda encore plus d'argent pour le prix de son silence. La famille, démunie, étant incapable de trouver les fonds nécessaires, il s'empressa de les dénoncer. Heureusement, ils avaient eu le temps de s'enfuir chez Simone* et René Cordon*.

Ceux-ci, après les avoir hébergés un certain temps, les aidèrent à rejoindre Georges Akerman, qui après sa démobilisation, s’était installé à Tarbes, non loin de la frontière espagnole. René Cordon* mit à profit ses fonctions au sein de la municipalité de Saint-Ouen pour aider de nombreux autres Juifs, notamment en mettant l'ambulance municipale à leur disposition pour certains déplacements urgents, mais de surcroît en leur fournissant des cartes d'alimentation.

Le 16 novembre 1988, Yad Vashem a décerné à Simone* et René Cordon* le titre de Juste des Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Rescue Story

René Cordon, head of the social assistance bureau in Saint-Ouen, a suburb of Paris, was a loyal and longstanding customer of Georges Akerman, a Jewish tailor who was born in Lodz and lived on St. Lazare Street in Paris. When the war broke out in 1939, Akerman’s brother and wife and their son Manfred fled from Berlin to Paris. In 1939, Georges Akerman was drafted into the French army and his brother, also a tailor, replaced him in the workshop. Akerman’s brother quickly made friends with René and Simone Cordon. When France was occupied and the persecution of Jews began, Manfred Akerman was sent by his parents to the village of Souil en Vendée; the rest of the family hid in Georges Akerman’s apartment in Paris. They closed the blinds and windows, bolted the doors, and disconnected the electricity to make the apartment look uninhabited. Only the doorman, who was bribed, and the Cordons knew of their presence. The neighbors were told that the owner of the apartment was a prisoner of war in Germany. For two years, the Akerman family rarely left the apartment. The Cordons provided them with basic foodstuffs, false papers, and ration cards, without which they could not have survived. The Cordons also hid the Akerman’s sister, Annie, in their attic. In April 1944, the doorman demanded more money to keep quiet; since the Akermans had no more money to give, he immediately reported them. Fortunately, they had time to go to the Cordons, who hid them in their house and eventually helped them join their brother, who, after his army discharge, had settled in Tarbes, a town near the Spanish border. René Cordon took advantage of his position on the town council of Saint-Ouen and helped many other Jews by making the municipal ambulance available for them for urgent moves and even more, by providing ration cards.
On November 16, 1988, Yad Vashem recognized René and Simone Cordon as Righteous Among the Nations.

06/01/2018
Lien : Yad Vashem

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Réseau de sauvetage
Simone Cordon

 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par René Cordon
Annie Akerman
Manfred Akerman
Georges Akerman

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Jacques Altmann (Né en 1923, Jacques Altmann est l'aîné de cinq garçons. Ses parents Dina et Suscher et ses quatre plus jeunes frères sont déportés sans retour à Auschwitz le 3 novembre 1942. Jacques Altmann les rejoint le 10 février 1944 après avoir séjourné dans les camps parisiens annexes de Drancy, Austerlitz et Lévitan. Il sera libéré en 1945. )

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