Moïse Goldberszt

Moshe (Moïse), né le 07/07/1904 à Varsovie, habitait à Liège (Belgique) avec son épouse Rivka et leurs deux filles Jeanne et Charlotte.

Le 11 mai 1940, Moshe, Rivka, Jeanne et Charlotte Goldberszt, les deux soeurs de Rivka et sa famille (Steffa, son mari Charles Litman et leurs quatre enfants et Brogna Horenblas qui était arrivée de Varsovie), quittent la Belgique le 11 mai 1940, et traversent la France jusqu'à Mazamet. Ils y séjournent peu de temps et Brogna décide de rentrer à Liège pour s'occuper des affaires de chacun.

La famille Goldberszt et la famille Litman partent ensuite s'installer à Marseille où ils trouvent à se loger à l'hôtel "Providence", rue de la Providence. Ils y rencontrent de nombreux réfugiés dont Noémie Laub, originaire d'Anvers, qui habitent l'hôtel avec sa mère.

Jeanne et Charlotte fréquentent l'école Longchamp et la famille va même parfois à la plage en attendant des visas pour les États-Unis qui n'arriveront pas.

En 1941, la soeur de Rivka, Steffa, son mari Charles Litman et leurs quatre enfants avaient pu partir aux Etats-Unis grâce à des papiers envoyés par leur famille américaine. Ils avaient donc promis de faire le nécessaire dès leur arrivée. Les papiers arriveront trop tard.

A Marseille, les Goldberszt fréquentent Mme Carrega, polonaise non juive qui habitait rue de Châteauredon. Beaucoup de Polonais se réunissaient chez elle et en particulier un officier de l'armée polonaise. C'est lui qui va leur procurer de faux papiers.

En septembre 1942, la famille Goldberszt tente de passer en Suisse, munis de faux papiers. Dénoncés, ils sont arrêtés à Thonon-les-Bains et transférés au Camp Joffre à Rivesaltes puis au Camp de Gurs. Les deux fillettes âgées de 10 et 13 ans sont prises en charge par l'OSE et retournent à Marseille chez Mme Carrega. Elles sont ensuite envoyées à Albas (Lot) chez d'anciens clients de leurs parents dont le mari est juif et l'épouse est chrétienne.

Après s'être montrés agréable avec les fillettes, ils leur ont rendu la vie impossible et Jeanne et Charlotte se sont alors sauvées de chez eux et se sont réfugiées dans une petite maison que Paul Bergogne a mis à leur disposition. C'est certainement grâce à cette famille qu'elles ont survécu !

Jeanne, âgée de 13 ans, décide d'aller à Cahors rencontrer le Commissariat aux Affaires Juives et faire valoir le fait que ses parents sont de nationalité belge (les belges sont encore protégés jusqu'en septembre 1943 grâce à l'intervention de la Reine Elisabeth de Belgique). Elle obtient de M. Paolo la libération de sa mère de Gurs ! Celle-ci viendra les rejoindre à Albas.

Mr Paolo viendra d'ailleurs leur rendre visite avec femme et ses enfants et apporteront aux fillettes des livres scolaires et des friandises.

Moshe parvient à s'échapper de Gurs, se réfugie en Haute-Savoie puis est caché à Nice chez une coiffeuse. C'est à Nice, en allant poster une lettre pour sa femme et ses enfants qu'il sera arrêté et envoyé au Camp de Drancy d'où il sera déporté sans retour en octobre 1943.

Grâce à la protection de la population d'Albas, le facteur, M. Balay (le boucher), les châtelains de Rouffignac chez qui Rivka faisait de la couture et où Jeanne et Charlotte allaient faire les vendanges, Mme Bach (institutrice et bibliothécaire) et la famille de Paul et Emilie Bergogne (prévenu des dangers par les gendarmes de Luzech) que Rivka et ses deux filles parviendront sauves jusqu'à la libération.