Paul Mandelbaum

Julie* et Denis Fumat* étaient métayers de la ferme Lacoste, à Chasteaux (Corrèze), un hameau composé de 5 maisons. Ils y vivaient avec leurs trois jeunes enfants, le grand-père, le patriarche de la famille, et 2 frères, André, sur le point de se marier, et Adrien, célibataire. 
Leurs quatre voisins étaient pétainistes, tandis que les Fumat étaient communistes. 

Le 2 septembre 1942, Szloma (Paul) Mandelbaum, blessé et couvert d’ecchymoses frappe à leur porte et demande de l'aide pour parler au maire ou au curé. Juif étranger demeurant à Mazamet (Tarn), il venait juste de sauter du train qui le conduisait du camp de Saint-Sulpice vers la déportation et s’était blessé à l'épaule dans sa chute. 
Paul Mandelbaum, photographe, né en 1906 en Pologne, était arrivé en France en 1931. Il s'était marié avec Senia Rosenfeld et le couple s'était installé à Mazamet. Leur fils Jean était né le 6 novembre 1938 à Béziers.
A la déclaration de guerre, il s'était engagé en tant que volontaire.
En 1942, il avait été arrêté parce que juif et interné dans divers camps.
Par chance Paul était tombé sur la bonne famille. Les Fumat lui déconseillèrent de s’adresser au curé ou au maire, considérés comme pétainistes, en revanche, ils invitèrent le fugitif à leur table, pansèrent ses plaies et lui offrirent le gîte dans une grange. 
Le lendemain, ils lui apportèrent le petit déjeuner et ce rituel se répétera pendant 48 jours. 

André Fumat fit l’aller-retour Mazamet-Lacoste pour informer Senia Mandelbaum, la femme de Paul, restée seule avec Jean âgé de 6 ans, et sans nouvelles et ramener un ami porteur de vêtements et plus tard de faux papiers. 

Paul partit ensuite se cacher à Perigueux mais revint chez les Fumat lorsqu'il fût à nouveau en danger. 

Le 11 octobre 2001, l'institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Julie* et Denis Fumat* le titre de Juste parmi les Nations.