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Texte pour ecartement lateral

Henri Joinovici

Texte pour ecartement lateral

Le Pré-Saint-Gervais 93310 Seine-Saint-Denis
Date de naissance: 1936 (Paris)
Aidé ou sauvé par : - Édouard Cartier - Louise Cartier - Jeanne Nabineau - René Nabineau
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Henri-Joinovici
Jeanne* et René Nabineau* et Henri
source photo : Coll. Henri Joinovici
crédit photo : D.R.
Henri-Joinovici
Henri et René Nabineau*
source photo : Coll. Henri Joinovici
crédit photo : D.R.
Histoire

Marc Joinovici, tailleur d'origine roumaine, et son épouse Brajna (Berthe), née Lipka, d'origine polonaise, habitent au 10 de la rue Charles-Nodier au Pré-Saint-Gervais, près de Paris, avec leurs trois enfants, Anna, née le 01/12/1930 à Paris 14e, Albert, né le 22/12/1931 et Henri, né en 1936 à Paris.
En 1939, la France est envahie par les Allemands.

A partir de 1941, les arrestations se multiplient dans la capitale occupée. Marc et Berthe Joinovici décident que Brajna et les enfants doivent quitter la capitale. Ils partiront au début juillet 1942 pour se réfugier à Château-du-Loir, où est réfugiée depuis 1940 Chana Lipka, la soeur de Brajna, avec son fils Towia (Thomas), démobilisé en septembre 1941.

Towia, avait été arrêté le 29 septembre 1941 à Château-du-Loir par la gendarmerie française. Interné à Drancy le 30 septembre 1941 puis transféré à la prison du Cherche-Midi le 20 février 1942, il avait été fusillé par les Allemands comme otage au Fort du Mont Valérien le 21 février 1942 à 11h05.

Moszek (Aron) Lipka, le frère de Brajna, viendra également se réfugier à Château-du-Loir avec son épouse Golda et leurs enfants, Léon, né en 1926, Rachel, née en 1928, et Roger, né en 1932.

Le propriétaire de la maison, M. Bagatskoff, ami de Chana Lipka, héberge désormais toute la famille.

Brajna, Anna, Albert et le petit Henri, âgé de 6 ans, sont installés au dernier étage de la maison troglodyte, 105 rue du Val-de-Loir à Château-du-Loir. Brajna Joinivici, comme le reste de la famille, s'est inscrite en tant que juive à la mairie de la commune afin de pouvoir recevoir ses tickets de rationnement et nourrir ses enfants.

Marc Joinovici, reste au Pré-Saint-Gervais afin de continuer à exercer sa profession de tailleur en chambre, mais il sera arrêté parce que juif le 16/07/1942 lors de la rafle du Vel d'Hiv et déporté sans retour à Auschwitz le 28/09/1942 par le convoi n° 38.

Le 2 septembre 1942, ils sont tous déchus de la nationalité française par décret.

Dans la nuit du 12 octobre 1942, une rafle est organisée par les autorités allemandes assistées par les gendarmes français. Leur but consiste à arrêter des familles juives de Château-du-Loir pour ensuite les expatrier vers le camp de Mulsanne.

Henri dormait à l’étage auprès de sa mère lorsque la rafle a eu lieu. Comme elle avait un mauvais pressentiment, Brajna habilla Henri, le poussa dehors dans la nuit, et lui dit d’aller se réfugier chez Édouard* et Louise Cartier*.

Henri se réfugie derrière le puits. C’est là que Édouard Cartier* le trouve en pleurs.

Il ne restera que peu de temps chez eux car cette famille accueillait déjà trois adolescents juifs ainsi que le couple Price et leur enfant.

Par la suite, Henri Joinovici sera hébergé par Jeanne* et René Nabineau*, le frère de Louise Cartier*, qui habitaient à Tours. Il y restera jusqu’à la fin de la guerre.

Les 144 Juifs raflés le 12 octobre 1942 sont emmenés le jour même au camp de Mulsanne.
Après le camp de Mulsanne, ils sont envoyés au camp de Drancy, et de là ils seront déportés sans retour au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Brajna, Anna et Albert Joinovici, les oncles, les tantes et les cousins d’Henri Joinovici seront déportés sans retour par le convoi n° 42 du 6 novembre 1942 et gazés le 11 novembre 1942 dès leur arrivée

Henri est recueilli après la guerre par sa tante

20/02/2014

Source :
Henri Joinovici

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Discours du 24 Juin 2007

Monsieur Henri JOINOVICI , discours du 24 Juin 2007 au Parc Henri Goude à Château-du-Loir

Chacun sait que pendant la période 1939- 1945, il y eut une guerre atroce au niveau mondial. Il y eut des camps d’internement pour les soldats prisonniers, des camps de concentration pour les résistants et des camps d’extermination pour les juifs, les tziganes, les homosexuels ; les communistes et les handicapés mentaux.
Depuis longtemps, une équipe menée par le Frère DESBOIS, Directeur du Service National des Evêques de France et consultant au Saint Siège pour les relations avec le Judaïsme, a mené des recherches en Ukraine où, des témoignages oraux et écrits de massacres ont permis la localisation de centaines de fosses communes jusqu’alors oubliées et le rassemblement d’éléments matériels du génocide entre 1941 et 1944 dans ce pays. Près de un million de juifs exterminés dans des conditions innommables.
En France, on sait qu’il y a eu la rafle du Vel d’Hiv, parce qu’on en a parlé, qu’il y avait la zone non occupée, dite « Zone libre », par ce qu’on en a parlé, qu’il y avait en Isère et dans la Drôme le massif des Vercors, 3500 maquisards résistèrent pendant deux mois aux troupes allemandes. Celles-ci se livrèrent ensuite à des représailles sanglantes ; on le sait parce qu’on en a parlé, parce qu’il eut des témoignages, parce que l’on a fait des films. On sait qu’il y eut Ouradour sur Glane parce que l’on en a parlé, parce qu’il y eut des écrits et témoignages. Il y eut Maillé en Indre et Loire à côté de Sainte Maure de Touraine. L’on commence à en parler, village martyr où le tiers de la population a été exterminée. A Château du Loir, il y avait un réseau de résistance actif, important et déterminé. Celui-ci a réalisé énormément d’actions. La figure la plus emblématique de ce réseau est celle du Docteur Henri Goude, dont le nom a été attribué au lieu où nous nous trouvons aujourd’hui. On le sait parce qu’on en a parlé et parce que l’on a écrit et on l’honore. Il est sûr que certaines personnes qui ont su et vu ce qui s’est passé le 12 octobre 1942 en ont parlé. Mais le silence à ce sujet s’est implanté, et pour les générations d’après guerre, les évènements qui se sont produits à Château du Loir sont une découverte. A Château du Loir, le 12 octobre à 5 h 30, le chef de la police allemande du Mans est allé demander le concours de la brigade de gendarmerie pour l’accompagner dans l’arrestation de juifs à Château du Loir et Vouvray sur Loir.
Le nombre de personnes arrêtées, des deux sexes et de toutes nationalités, est de 16, le transfert au camp de Mulsanne s’est effectué l’après-midi à bord d’une camionnette mise à disposition par le Maire de Château du Loir après entente avec le chef de la police allemande.
Tel est le rapport du gendarme Fouquet Marcel Commandant la brigade de Château du Loir, envoyé le 13 octobre 1942 sur l’arrestation des juifs par la police allemande aidée par la gendarmerie française. A Vouvray sur Loir, furent arrêtés les époux Cohen Juda et Luma. Ils furent libérés au camp de Mulsanne car ils étaient citoyens espagnols, pour être reconduits en Espagne en raison des accords avec le gouvernement espagnol.
A Château du Loir, furent arrêtés :
- Madame Bryks Ryfka, dont le mari avait été arrêté à Paris en 1941.
- Madame Naturmann Malocka, son fils Sally et sa fille Frida. Le père avait été arrêté à Paris en 1941. Le fils Sally fut arrêté sur son lieu de travail aux établissements « Tissus Maille ». Il a essayé de s’enfuir, mais il fut rattrapé à coups de crosses et emmené en mauvais état. Les ouvrières, choquées par ces méthodes, et anxieuses, firent des colis qu’elles remirent à la Croix Rouge, toutefois, les colis sont revenus.
- Le jeune Jacques Schwars, âgé de 13 ans. On ne connaît pas à ce jour, avec certitude, le lieu où résidaient ces cinq personnes à Château du Loir.
Pour ce qui est des miens, ma mère, ma sœur, mon frère, mon oncle Moszek Lipka, son épouse Gilda, son fils Léon, sa fille Rachel et son jeune fils Roger, ma tante, Chana Lipka, sœur de la mère et de mon oncle Moszek.
Une question que nous pouvons nous poser : le Maire et le Commandant de gendarmerie après cette journée »bien » remplie ont-ils bien dormis ?
Du camp de Mulsanne, le 18 octobre 1942, les 110 juifs arrêtés, dont 46 enfants, du 9 au 14 octobre, furent transférés à Drancy. Et, le 6 novembre, ils furent parqués dans des wagons à bestiaux dans des conditions que vous pouvez imaginer, pour arriver le 11 novembre à Auschwitz Birkenau. Il eu là, la sélection : les enfants, leurs mères et ceux qui n’étaient pas aptes à travailler étaient directement envoyés à la chambre à gaz.
Les autres devenaient des bêtes numérotées sur le bras.
Un autre fait qui laisse sans voix : l’UGIF, organisme qui fut habilité auprès des allemands envoya un ordre de libération du jeune Jacques Schwars, signé du responsable SS, au chef du camp de Drancy. Mais cet ordre de libération fut envoyé le 18 novembre 1942, c'est-à-dire trop tard, car le convoi était arrivé à Auschwitz le 11 novembre 1942. Cet ordre de libération était au fait que la mère de l’enfant n’était pas juive, l’enfant devait être libéré.
Quant à nous, nous habitions tous au 105 rue du Val de Loir, dans la maison dite « La maison du Russe ».
Cette maison était située à flan de coteau. Je logeais au troisième étage avec ma mère, les portes et les fenêtres donnaient sur les champs. Avant que les gendarmes n’arrivent au troisième étage, ma mère, pressentant le danger, me jeta dehors par la fenêtre et me dit d’aller me réfugier chez le couple Cartier, lequel abritait d’autres juifs : le couple Price et son enfant, ainsi que trois adolescents, Bernard, Sarah et Suzanne Bruger, dont les parents venaient d’être arrêtés.
Le couple Cartier m’a accueilli pendant une quinzaine de jours. Puis, Madame Cartier fit venir de Tours, son frère, René Nabineau et son épouse, Madeleine. Ceux-ci étaient sans enfants. Ils m’ont gardé chez eux durant toute la guerre. Ils m’ont donné beaucoup d’amour. Durant cette période de ténèbres, de folie criminelle nazie, aidée par le régime de Vichy qui a déshonoré la République Française, dans les profondeurs de détresse du pays, des lueurs d’espoir ont existé, telle la lueur des Cartier, la lueur des Nabineau, la lueur des Martineau de Nogent sur Loir qui cachèrent les Rajaport, ici présents, la lueur des Pinchaud de Vouvray sur Loir qui cachèrent les Robinson, qui ont regardé ces victimes pourchassés avec les yeux du cœur.
Telle la lettre de réprobation du Pasteur Boegner envoyée au Maréchal Pétain en mars 1941. Telle la lettre pastorale de l’Archevêque de Toulouse, Monseigneur Saliège, lue dans toutes les églises de son diocèse le 23 août 1942, où était stipulée l’appartenance des juifs au genre humain.
Bon nombre de catholiques, de protestants et de laïques sauvèrent des juifs dans la Sarthe.
Il a été décerné à ce jour environ quarante médailles de «JUSTE » dans le département, mais la liste n’est pas exhaustive. Castéloriens, Castéloriennes, voici la raison pour laquelle cette cérémonie a été organisée, avec le concours de Monsieur le Maire, Roland Séjourné et du Conseil Municipal, sans hésitation ni restriction. Voici pourquoi la salle de l’Espace Culturel Communal a été mise à ma disposition. Une exposition y sera organisée pendant une semaine. J’y serai pour discuter, expliquer et répondre à diverses questions.
Garder le silence sur leur fin de vie serait tuer ces malheureuses victimes une seconde fois.
Je ne peux pas terminer sans évoquer le génocide du Darfour, perpétué par des milices avec la bienveillance des autorités de Khartoum ; Je constate que les grandes puissances envoient des diplomates aphones. Poussons nos élus nationaux et européens à plus d’actions. Je finirai par cette citation : « Il n’est de richesse que d’hommes » (Jean Bodin 1529 – 1596)

18/01/2009

Source :
Château-du-Loir
Lien : Château-du-Loir retrouve sa mémoire

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Jacques Altmann (Né en 1923, Jacques Altmann est l'aîné de cinq garçons. Ses parents Dina et Suscher et ses quatre plus jeunes frères sont déportés sans retour à Auschwitz le 3 novembre 1942. Jacques Altmann les rejoint le 10 février 1944 après avoir séjourné dans les camps parisiens annexes de Drancy, Austerlitz et Lévitan. Il sera libéré en 1945. )

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