| Tsiganes français en 1939/1945 (1946) - WWII
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Le camp de Jargeau - collection Cercil
source memoires-tsiganes1939-1946.fr |
La "question
Tsigane", une expression qui résonne,
est étudiée en France et
en Allemagne dès le début
du XXe siècle. Leur fichage
policier anthropométrique, remontant à 1912,
permettait de suivre leurs déplacements,
suite à la loi du 16 juillet 1912
sur les professions ambulantes et le nomadisme.
Simple était alors de rassembler
6 milliers de Tsiganes pour les interner, à partir
du 14 mai 1940, dans une trentaine de camps
Vichystes dont : Les
Alliers à Angoulême ; Montreuil-Bellay ; Lannemezan ;
Poitiers ; Jargeau
(Loiret) ; Gurs ; Monsireigne
en Vendée ; La
Saline royale à Arc-et-Senans (Doubs) ;
Rennes ; La
Forge Neuve à Moisdon-la-Rivière ; Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes
(Yonne) ; Choisel à Châteaubriand ; Beau-Désert à Mérignac.
Parmi ceux qui survécurent, les
derniers n'en sortirent qu'en juin 1946.
La vie nomade et la culture orale des Tsiganes était évidemment
incompatible avec les préceptes
de la IIIe République.
Plusieurs départements français, à partir de septembre 1939, interdisent la circulation des nomades. L'Indre-et-Loire les expulse. Le décret-loi du 6 avril 1940 étend l'interdiction à tout le territoire métropolitain et pour toute la durée de la guerre. Les préfets doivent assigner les Tsiganes à résidence à proximité d'une gendarmerie.
L'armée d'occupation
expulse, d'Alsace et de Lorraine, les nomades
dès juillet 1940 vers la zone non
occupée. Ils sont internés
à Rivesaltes, Argelès, Barcarès puis
dirigés vers le camp de Saliers dans
les Bouches-du-Rhône, spécialement
créé par Vichy pour les nomades.
Vichy livra des hommes aux autorités
allemandes dans le cadre du STO, des familles
furent raflées par les forces d'occupation
dans le Nord.
Les Tsiganes ne
furent que très rarement reconnus "internés" ou "déportés
politiques".
Aujourd'hui encore leur persécution
durant la période nazie est très
peu connue.
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