Sanatorium des Escaldes
durant la Seconde Guerre mondiale (WWII)

Le sanatorium des Escaldes, près du village de Dorres et à un kilomètre au plus à vol d'oiseau de l'enclave de Llivia, recevait des malades atteints de tuberculose pulmonaire ou, osseuse.
Le sanatorium qui eut jusqu’à 500 lits, ne recevait que des femmes.

Jean Ginoux (1904-1966) était natif du Gard où il fit son séminaire et fut ordonné prêtre le 28 juin 1930. Venu aux Escaldes pour raison de santé, il y resta définitivement et fut nommé curé de Dorres le 9 décembre 1930 alors qu'il était "non incardine", c'est à dire qu'il dépendait toujours du diocèse de Nimes. Il fut nommé aumônier des Esacaldes en 1940, ce qui lui permit d'y organiser une extraordinaire filière de passage en Espagne de juifs, évadés ou aviateurs abattus au dessus de la France. (Il sera nommé curé-doyen de Cerdagne le 28 février 1962 et décèdera à Dorres le 19 février 1966). 

Des réfugiés hommes y furent reçus grâce la complicité de certains membres du personnel, en particulier de M. Sauveur Buscail, homme de service, de Mrs Hubert et Peytavy et au corps médical, en particulier Madame le docteur Lacaque, le docteur Gamard Monsieur Mérie, pharmacien, et surtout Mademoiselle le docteur Ciosi, du service des osseux qui, après la Libération, devint Madame Henry Frenay, chef du mouvement "Combat".

La maison de santé des Escaldes fut, pendant l'occupation allemande, un lieu de passage discret et commode. L'abbé Gigneau, curé du lieu, la directrice du sanatorium, recevaient les courriers qui, par Llivia et Puigcerda, parvenaient à Barcelone, puis à Alger, le plus discrètement possible. Le prêtre connaissait tous les sentiers qui conduisent à Llivia et, dans sa soutane verdie et usée, il cachait souvent quelques plis dont la découverte aurait amené le porteur devant le poteau d'exécution. A l'occasion, bravant les multiples dangers de la zone interdite, il n'hésitait pas à courir le risque d'accompagner lui-même à la frontière les fugitifs qu'on lui confiait.¹