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Bouches-du-Rhône

Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département :
Bouches-du-Rhône

Préfets :
Marcel Ribière
(1940 - 1943) Marcel Julien Henri Ribière, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1892-1986)
Max Bonafous
(1941 - 1942) Préfet des Bouches-du-Rhône (1900-1975)
Adelin Rivalland
(1942 - 1943) Adelin Pascal Jean Joseph Rivalland (1893-1965)
Antoine Lemoine
(1943 - 1944) Antoine Jean Marcel Lemoine, Préfet des Bouches-du-Rhône
Jacques Bussière
(1944 - 1944) Jacques Félix Bussière, Préfet des Bouches-du-Rhône. Arrêté, interné au camp de Compiègne puis déporté en Allemagne, il mourra en déportation (1895-1945)
Émile Malican
(1944 - 1944) Émile Gabriel Louis Marie Malican, Préfet des Bouches-du-Rhône
(Mai 1943 - Mai 1944) Marie Joseph Jean Chaigneau, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse). Arrêté en mai 1944 par les Allemands, il est déporté au camp d'Eisenberg
Raymond Aubrac
(1944 - 1945) Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1914)
Paul Haag
(1945 - 1946) Paul Maurice Louis Haag, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1891-1976)

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Vichy en Provence

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Marseille en 1939-1945

Texte pour ecartement lateral
Code postal : 13000
cf. La Millière Gentilé : Marseillais, Marseillaises

Sous-préfecture : Marseille

- Bouches-du-Rhône
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Marseille en 1939-1945
1934-28-29 mars 1942/ Place G. De Gaulle (place de la Bourse)
Le 9 octobre 1934, Alexandre Ier de Yougoslavie et le président du conseil Louis Barthou sont assassinés dans leur voiture, lors d’une visite officielle du roi en France. L’attentat qui suscite une énorme émotion a lieu à Marseille, sur la Canebière, à proximité de la place de la Bourse. Une plaque est disposée sur les lieux de l’attentat et un monument commémoratif érigé à l’angle de la préfecture. Le fils d’Alexandre Ier, Pierre, est encore mineur, et le royaume de Yougoslavie est mis sous la régence du prince Paul Karadordevic. En 1941, ce dernier s’incline devant l’ultimatum d’Hitler et adhère au pacte tripartite Allemagne-Italie-Japon. Mais, le 27 mars 1941, un coup d’état et une révolte populaire portent au pouvoir le jeune Pierre II. A Marseille, dès le 28 mars, en soutien au nouveau roi, des gerbes sont déposées au pied de la plaque de la Canebière et du monument commémoratif de la préfecture. Le mouvement, peut-être spontané au départ, prend rapidement de l’ampleur. Les gerbes de fleurs s’amoncellent, comme le montrent cette photographie, et les dépôts se transforment en véritables manifestations. La police interdit de fleurir les deux lieux de mémoire et procède à quelques arrestations. Des entrefilets paraissent dans la presse et la BBC diffuse la nouvelle.
source photo : Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 8W 22
crédit photo : Ici-même 2013
Marseille en 1939-1945
Dynamitage du quartier du Vieux-Port, janvier-février 1943
source photo : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive) -
crédit photo : D.R.
Marseille en 1939-1945
Évacuation du Vieux-Port, janvier 1943
source photo : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive)
crédit photo : D.R.
Marseille en 1939-1945
Murs de Marseille, affiche du gouvernement de Pétain sur le recensement des Israélites.
source photo : colonel.petre.resistance.marseille
crédit photo : D.R.
Marseille en 1939-1945
Marseille à l'heure de la propagande officielle pour Pétain, carrefour de la Canebière et du cour Saint-Louis.
source photo : colonel.petre.resistance.marseille
crédit photo : D.R.
Marseille en 1939-1945
2 résistants arméniens du groupe FTP MOI lors du soulèvement de Marseille avant la libération. Marseille, France, août 1944.
source photo : United States Holocaust Memorial Museum
crédit photo : USHMM
Marseille en 1939-1945
Le port de Marseille en janvier 1941
source photo : Inconnu
crédit photo : D.R.
Marseille en 1939-1945
22 août 1944/ Quai du port, près du Fort Saint-Jean, pilier Nord du pont à transbordeur
Le pont à transbordeur est construit en 1904-1905 par l’ingénieur Ferdinand Arnodin et inauguré en décembre 1905. Il relie les deux rives de l’entrée du Vieux-Port grâce à une nacelle suspendue à son armature métallique. Le pylône Nord s’élève au bout du quai du Port, à proximité du Fort Saint-Jean dont il est séparé par un canal comblé dans les années 1930. En 1940, l’état du pont à transbordeur est très dégradé par manque d’entretien. Sa démolition est envisagée. Au début de l’année 1944, la circulation de la nacelle est interrompue. Le 22 août 1944, pour fermer totalement la passe du port où a déjà été coulé le paquebot Cap Corse, les troupes d’occupation dynamitent les deux pylônes du pont. Mais seul le pilier Nord s’écroule en entrainant dans les eaux la moitié de l’armature métallique supérieure. Le moignon subsistant est détruit, ainsi que le pylône Sud, en septembre 1945.
source photo : Collection Charles et Julien JANSANA
crédit photo : Ici-même 2013
Marseille en 1939-1945
1940-1942/ 30, rue de la République, siège d’organisations juives d’assistance
Le siège de la commission centrale des organisations juives d’assistance (CCOJA) est établi au 30, rue de la République. Ces organisations tentent de pallier, autant que possible, les effets de la politique antisémite de l’État français et des deux lois (« statuts des Juifs ») du 3 octobre 1940 et du 2 juin 1941 qui excluent les Juifs de la communauté nationale. La CCOAJ regroupe, en particulier, le comité d’assistance aux réfugiés (CAR), l’organisation reconstruction travail (ORT), la HICEM et le JOINT, deux importantes organisations d’émigration et de secours, les éclaireurs israélites de France (EIF), l’œuvre de secours aux enfants (OSE). Cette dernière gère, en partenariat avec l’Unitarian service Comittee, organisation protestante américaine, un dispensaire médical polyvalent, 25, rue d’Italie. En novembre 1941, la création de l’Union générale des israélites de France (UGIF), imposée par le gouvernement de Vichy et dans laquelle devaient se fondre toutes les associations juives non cultuelles, met fin à l’existence de la CCOJA.
source photo : Ici-même
crédit photo : Ici-même 2013

Voir l'histoire du département des Bouches-du-Rhône
Histoire

La commune des Marseillais

Marseille, souvent appelée la Cité phocéenne en référence à son passé antique, est la préfecture du département des Bouches-du-Rhône.

Située au sud-est de la France, en Provence, elle est bordée par la Méditerranée à l'ouest, enserrée par le massif de l'Estaque et le massif de l'Étoile au nord, le Garlaban à l'est, le massif de Saint-Cyr et le mont Puget au sud-est et le massif de Marseilleveyre au sud.

Lors du recensement de 1936, la commune comptait 914 232 habitants et 636 264 en 1946.

17/08/2012

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La Provence refuge et piège

Dès l’été 1940, Marseille est devenue l’une des principales villes refuges de la zone non occupée. Français ou étrangers, souvent originaires du Reich ou des territoires qu’il a annexés, la plupart des réfugiés, ordinaires ou notoires, y aboutissent dans l’espoir de trouver une porte de sortie. La plupart se savent ou se sentent menacés par les nazis. Beaucoup sont juifs. Beaucoup ont combattu le fascisme. Parmi eux, pris dans la nasse marseillaise, de nombreux militants et responsables politiques, des intellectuels et des artistes, un condensé des avant-gardes européennes.

17/08/2012
Auteur : Jean-Marie Guillon Lien : La Provence refuge et piège

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1er juin 1940

Le 1er juin 1940, un bombardement allemand cause la mort de 32 Marseillais et en blesse une soixantaine d'autres, le jour même où le bataillon de marins-pompiers, récemment créé, quittait la caserne provisoire de la rue de Lyon et prenait possession de la caserne du boulevard de Strasbourg.

17/08/2012

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Les diplomates à Marseille

Consulat d'Argentine, 47 bd Périer
Consul : Olivera Guillermo

Consulat de Bolivie
Consul : Emmanuel Chaix-Bryan

Consulat du Brésil, 2 rue Edmond Rostand
Consul : Martins de Souza Mourillo

Consulat du Chili, 64 cours Pierre Puget
Consul : Miguel Echenique
Chancelier : Felipe Mestre

Consulat de Chine, 26 rue Nau
Consul : Tcheng Tchouong-Kiun, accorde des visas pour Chang Hai.

Consulat de Colombie 305 rue Paradis
Consul : Efraim Delavall

Consul de Cuba
Consul : Marino Estrada
Vice-consul : Manuel Secades.

Consulat des États-Unis, 6 place Félix Baret
Consul général : John Hurley
Consul-adjoint : George Abbott
Vice-consuls : Hiram Bimgham, V.L. Collins et Miles Standish
Chancelier : Allan McFarlame

Consulat du Guatemala, 66 rue de Grignan
Consul : marquis de Campou de Grimaldi-Regusse

Consulat du Mexique, 1 rue de la République
Consul : Juan Bonet
Vice-consul : Santas Carlos Imbrohoris

Consulat de Tchécoslovaquie
Consul : Vladimir Vochoc (1894-1984), depuis 1938, ancien professeur à l'université de Prague et haut fonctionnaire au ministère tchèque des Affaires étrangères. Vochoc a rouvert le consultat en juillet 1940 ; ce fut le dernier sur le continent européen ; il a défendu les intérêts des ressortissants de son pays disparu, parvenant à éviter aux anciens soldats les camps d'internement, distribuant des passeports sans respecter les canaux et délais réglementaires (les faisant même imprimer à Bordeaux), obtenant des visas de la part de plusieurs consuls en poste à Marseille, aidant financièrement et matériellement  les Tchèques retenus dans les camps français. Arrêté à son tour après l'invasion de la zone sud, il parvient à s'échapper à se réfugier à Lisbonne puis en Angleterre où il rédige un compte rendu de son action en France.1

Consulat de Turquie
Consul Général : Bedii Arbel (1940-1943), Mehmet Fuat Carim (1943-1945)
Consul : Ismail Necdent Kent (1911-2002), consul général de Turquie à Marseille de 1941 à 1944. Il va sauver des dizaines de Juifs en leur donnant la citoyenneté turque, pour les sauver de la déportation. Il est ainsi surnommé le "Schindler turc"..

Consulat du Vénézuela, 1 Canebière
Consul : Hector Pietri

30/07/2014

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Pétain à Marseille, 3 décembre 1940

Lorsque, au matin du 3 décembre 1940, le maréchal Pétain met le pied sur le quai de la gare Saint-Charles, on peut (lire que tout Marseille est descendu dans les rues pour l'attendre, pour le voir, pour l'acclamer ; l'itinéraire du cortège serpente paresseusement à travers les rues de la ville, évitant le chemin le plus court : or, partout l'affluence est compacte, vibrante, passionnée.
« Vive Pétain !» crie sans cesse la foule, et le célèbre soldat, radieux, répond d'un large salut aux acclamations qui montent continuellement vers lui ; ses bras se chargent de jeunes enfants que lui tendent des mères souriantes ; sa moustache se penche sur ces mutilés qui roulent vers lui le fauteuil où reposent leurs membres brisés ; sa canne s'arrête à caresser un chien ; son pas s'égare jusqu'à ces proches baraques où sont déjà exposés des santons de Noël, chacun de ses gestes est salué d'une ovation sans fin...
Cette ferveur n'est pas le produit d'une agitation artificielle : toutes les classes de la société, des représentants de toutes les professions, de toutes les catégories sociales y participent. Et ce ne sont certes point les catéchismes de la propagande qui ont inspiré le geste des pêcheurs, offrant pour le banquet les plus beaux des loups que le golfe a livrés la nuit précédente ou celui de ce modeste artisan qui a modelé en terre cuite l'effigie du vieillard.
Il faut pourtant essayer de dénouer la gerbe de ces vivats, car le Maréchal, dès ce moment, est un personnage aux figures diverses : pour les légionnaires et les combattants qui acclament en lui les vertus militaires, il demeure, avant tout, le vainqueur de Verdun ; pour d'autres, il est celui qui a eu « le courage » de solliciter l'armistice ; pour d'autres encore, il est le mainteneur de la paix publique et le promoteur d'une restauration familiale ; pour beaucoup, il est l'architecte d'un ordre nouveau ; enfin, il est depuis quelques semaines le partenaire de l'inquiétant et mystérieux conciliabule de Montoire.

04/11/2009
Lien : Histoire en questions

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L’éducation juive à Marseille sous Vichy (1940-1943) : une renaissance circonstancielle

L’éducation juive à Marseille se limitait, avant la seconde guerre mondiale, à l’éducation religieuse donnée par les familles et par les Talmud Tora2, suivant les habitudes cultuelles et culturelles de l’israélitisme. L’enseignement religieux qui préparait les garçons à la bar-mitsva se faisait entre les deux guerres dans l’enceinte de la synagogue de la rue Breteuil et sous la surveillance d’Israël Salzer3, grand rabbin de Marseille depuis 1929, et de Georges David, président du consistoire depuis 1906. Deux ministres-officiants, Maurice Landeler et Henri Samuel, en avaient la charge. Quant aux filles qui préparaient la bat mitsva4, c’était le rabbin lui-même qui s’en occupait avec l’aide de son épouse Fanny. La cérémonie, contrairement à celle des garçons, était collective et réunissait au moment de la Pentecôte les filles habillées de blanc comme des premières communiantes chrétiennes. Un ouvroir accueillait les plus âgées le jeudi après-midi : elles y apprenaient à broder, à coudre, à dessiner et recevaient une instruction religieuse avant un goûter substantiel, sous le patronage de la Société des dames israélites de Marseille et de Fanny Salzer. Enfin, le grand rabbin animait un cercle d’études juives chez lui, tous les samedis après-midi.

Toutes ces activités, partiellement interrompues au moment de la déclaration de guerre par la mobilisation du grand rabbin et par l’absence de son épouse sur le point d’accoucher, resurgirent lorsque, consécutivement à la guerre, la population juive de Marseille augmenta. Mais parler dès lors d’éducation juive en zone sud, c’est d’abord se situer dans un contexte politique particulier, celui du gouvernement de Vichy qui, tout en jouant d’une ambiguïté certaine, ne toucha pas aux aspects cultuels : les lieux de culte sont laissés ouverts, les associations cultuelles sont reconnues et maintenues après la création du Commissariat général aux questions juives en mars 1941, de même que la liberté de culte, mais une liberté relative. Vichy laissa une certaine marge de manœuvre au Consistoire central, seul représentant du judaïsme sur le plan religieux, même après la mise en place de l’Union générale des israélites de France (UGIF) en novembre 19415, ce que son directeur pour la zone sud, Raymond-Raoul Lambert, ne cessa de proclamer, pour sa zone au moins.

Est-ce à dire que cette éducation se limite à une approche confessionnelle ? Cette vision était celle des Juifs eux-mêmes depuis la séparation de l’Église et de l’État et depuis la laïcisation de l’enseignement. En ce sens, on peut dire que Vichy se situe dans la continuité républicaine. Jacques Helbronner, président du Consistoire central, réaffirmait d’ailleurs en décembre 1941 : « Le seul lien qui unisse tous les Israélites, mêmes incroyants, c’est le lien religieux6. Cependant, sous l’influence des conditions difficiles qui leur étaient faites, la conception que se faisaient les Juifs de l’éducation juive devint de plus en plus culturelle. Conserver son judaïsme, c’était conserver une identité qui n’était pas uniquement religieuse ; d’autres composantes affleuraient. Nous nous contenterons dans cet article d’observer ce trait à travers les structures d’éducation mises en place à Marseille.

Car, pendant la seconde guerre mondiale, la ville de Marseille et, par voie de conséquence, sa communauté juive, étaient au cœur d’un bouleversement. L’exode et la fuite en zone sud, comme l’a déjà montré en son temps l’ouvrage de Jean-Michel Guiraud7, leur donnent une place privilégiée sur le plan culturel. Paris n’était plus Paris ; la capitale a passé le flambeau à la province, et notamment à Marseille, devenue une des vitrines du judaïsme français. Celle-ci se devait donc de répondre aux nouveaux besoins des repliés et réfugiés, et l’éducation juive, pensée en termes de continuité et de survie, préoccupa les dirigeants communautaires au moins jusqu’en 1943.
Une conséquence de la guerre : Marseille, nouveau pôle du judaïsme français

Marseille qui comptait environ dix mille Juifs à la veille du conflit en abritait désormais un peu plus de 14 0008. "La nouvelle Jérusalem de la Méditerranée", ainsi baptisée dans un article fielleux du quotidien Le Matin9, avait accueilli beaucoup de réfugiés et de repliés venus surtout de la région parisienne ou d’Alsace. Comme les Juifs alsaciens arrivés en 1940 jouaient un rôle essentiel dans la politique d’assistance à Marseille, devenue dans la vie juive la « capitale des Œuvres sociales10, l’Association cultuelle marseillaise dut en tenir compte et s’adapter à la nouvelle donne, car les nouveaux venus pratiquaient pour beaucoup le rite ashkénaze et étaient plus exigeants en matière de Halaha11.

Par ailleurs, l’organisation consistoriale alsacienne avait conservé le système concordataire, la loi de Séparation de 1905 ne s’étant pas appliquée en Alsace-Lorraine du fait de son appartenance à l’époque au Reich allemand ; le rattachement à la France en 1919 avait respecté cette originalité. C’est ainsi que les rabbins consistoriaux alsaciens repliés à Marseille, comme le grand rabbin René Hirschler12 ou Simon Langer, continuèrent à recevoir leur traitement de l’État vichyste.

Se retrouvèrent aussi à Marseille des orthodoxes alsaciens, comme l’association des Amis de la tradition juive ou ATJ, repliée de Colmar, et des membres de l’association orthodoxe de jeunes strasbourgeois Yechouroun13, disparue en tant qu’association depuis 1939. Ils furent rejoints un peu plus tard par l’Association des israélites pratiquants créée par un rabbin proche du hassidisme, Zalman Chneerson, qui quitte au début de 1941 sa maison d’enfants du château de Morelle, à Brout Vernet, pour se réfugier à Marseille avec ses protégés. Ces associations orthodoxes fonctionnaient selon des normes spécifiques. L’Association des israélites pratiquants (AIP) regroupait sous la houlette de Zalman Chneerson14, "barbe rousse, boitillant dans son caftan à la mode de Pologne", une centaine de personnes qui priaient dans l’oratoire de la rue Sylvabelle dans un « immeuble cossu dans un des plus beaux quartiers de Marseille […]. [Là] deux vastes chambres et un hall au rez-de-chaussée, une cuisine et deux pièces à l’entresol […]. Le rabbin réfugié avec sa famille dans l’entresol. La cuisine ne demeure pas inoccupée non plus : des ombres furtives apparaissent le soir et s’évanouissent le matin ; ce sont des évadés des camps d’internement de Vichy auxquels le rabbin donne asile. L’une des pièces du rez-de-chaussée sert de bureau et de salle de réception – défilé interminable de la misère juive –, l’autre, le bureau du rabbin, est en même temps une synagogue et une salle de cours ; on y célèbre les mariages et l’on y règle les divorces et même des litiges financiers."

Les rapports successifs et les réponses du rabbin Salzer15 aux questionnaires envoyés par le Consistoire central pour faire le point sur la judaïcité française nous laissent entrevoir, entre décembre 1940 et le printemps 1942, une structure communautaire locale adaptée à la nouvelle situation. Au moment de reprendre les cours d’instruction religieuse pour les filles, le président David adressa une lettre à ses coreligionnaires, pour leur annoncer la nouvelle et les prier d’en faire part aux repliés dont, évidemment, il ignorait les adresses. D’un autre côté, les rapports d’activité des associations et des organisations juives nationales venues se réfugier dans la ville montrent que celles-ci se comportaient de manière totalement autonome. Il faut faire un effort de lecture pour se rendre compte qu’en fait il existait une certaine solidarité entre les réfugiés et les autochtones qui s’entraidaient, et que les dirigeants locaux participaient personnellement à l’élaboration de la politique commune, même si le personnel employé dans les instances nationales restait un personnel de repliés.

Dès l’année 1940, des oratoires nouveaux et des Talmud Tora furent ouverts non seulement dans les centres d’accueil, comme celui de la rue des Convalescents ou de la rue Fauchier, mais encore dans divers quartiers de la ville. Le centre ou Œuvre du foyer israélite (Hachnassath Orchim), fondé en 1902, se trouvait rue des Convalescents. Il avait ouvert ses portes aux sans-abri qui dormaient dans les étages. L’oratoire de rite ashkénaze se trouvait au rez-de-chaussée et un second dans une pièce du premier étage. En dehors des heures des offices religieux, cette salle abritait une cantine où étaient servis midi et soir des repas chauds, soit entièrement gratuits soit soumis à un modeste paiement de principe, et en tout cas à la remise par tous les bénéficiaires de tickets de pain et de matière grasse.

Simon Langer, aumônier militaire de juin à septembre 1940, puis aumônier des camps, se percevait lui-même comme le rabbin des réfugiés, et animait pour les ashkénazes les offices du samedi et des jours de fêtes dans une salle louée à cet effet boulevard Longchamp, quartier bourgeois et résidentiel. C’est encore lui qui assumait la formation religieuse des filles et des garçons de ce milieu. Les Éclaireurs israélites de France (EIF) avaient reconstitué plusieurs cours polycopiés à l’occasion du passage de Samy Klein, inspecteur des mouvements de jeunesse, et les offices du shabbat du temple de la rue Breteuil retrouvèrent un certain lustre. Quant au cercle d’étude du rabbin Salzer, ses effectifs avaient gonflé selon les dires du rabbin lui-même, qui ne précise pas davantage.

En 1942, quatre-vingts garçons et filles recevaient une instruction religieuse dispensée par deux ministres-officiants assistés d’un répétiteur, dans un local de la synagogue de la rue Breteuil. Les réfugiés et repliés avaient leurs propres institutions.

12 Les villes voisines, Arles, La Ciotat, Cassis, riches elles-aussi de leurs réfugiés, purent ouvrir des lieux de prières et d’études grâce aux prêts de livres et de rouleaux de la Loi par le rabbin Salzer. Des officiants en surnombre à Marseille assumaient ces tâches nouvelles. Mathieu Muller, replié lui-même et dirigeant de l’Agoudat Israël16, avait collecté 5 000 livres en hébreu et objets rituels en Suisse pour les distribuer dans les camps de Gurs et des Milles17.

Il n’était pas encore question, à l’époque, d’ouvrir une école juive. Il faut rappeler que, contrairement à ce qui se passa en Algérie où les élèves juifs furent exclus des écoles publiques, le gouvernement de Vichy ne prit pas de mesure d’exclusion de cette sorte en métropole. Les assistantes sociales déjà sur place, comme Nicole Salon-Weil18, se chargèrent donc de faire inscrire les enfants des familles réfugiées des centres d’accueil et des hôtels dans les écoles publiques du quartier. Elles se heurtèrent d’abord au manque de place, du fait de l’afflux des réfugiés, pas tous juifs loin de là : les assistantes sociales de l’OSE (Œuvre de secours aux enfants) constataient ainsi, au début de l’arrivée en masse des réfugiés en 1940, que 80 % des enfants juifs étrangers ne fréquentaient plus les écoles ; ces dernières étant bondées, les directeurs refusaient de recevoir de nouveaux élèves. Mais elles finissaient par avoir gain de cause : leurs interventions firent baisser le pourcentage d’enfants non scolarisés à 10 %19.

Un peu plus tard, quand les Juifs étrangers furent internés dans des camps pour les hommes, dans des hôtels pour les femmes et les enfants, des écoles, ou plus exactement des cours, y seront institués avec l’aide de l’Éducation nationale qui consentit à un détachement d’heures. Des jardins d’enfants s’ouvrirent dans les hôtels Bompard et du Levant20. Même aux pires heures, l’éducation des enfants ne fut jamais négligée. L’OSE, en étroite collaboration avec le Comité d’aide aux réfugiés (CAR), prenait en charge les quatre-vingts enfants de l’hôtel du Levant, les trente-deux de l’hôtel Bompard, et les vingt-trois de l’hôtel Terminus, soit en tout quatre cent soixante enfants, y compris de nombreux cas particuliers. Tous étaient scolarisés et recevaient une instruction religieuse juive à côté de l’enseignement laïc, avec parfois une spécificité comme ces cours d’anglais dispensés à l’hôtel Bompard en juillet 194121.

L’éducation juive
Edmond Fleg pouvait s’écrier "Le judaïsme intérieur est notre seul refuge22", il savait qu’il serait entendu et suivi. L’attention des responsables communautaires fut maintes fois attirée sur la nécessité de maintenir à tout prix le niveau de la culture juive. Cette éducation juive était dispensée non seulement directement à travers des cours de religion et de pensée juives mais aussi par le biais d’associations privées qui délivraient des formations professionnelles.

Le 25 avril 1941 était créé à Marseille, à l’instigation de Samy Klein, le Comité directeur de la jeunesse juive avec un vaste programme d’éducation. En juin suivant, une association pour la jeunesse, la Jeunesse juive de France (JJF), se constituait dans la même ville pour regrouper la jeunesse juive non-adhérente aux Éclaireurs israélites et celle dont les associations avaient disparu du fait de la guerre. Les groupes Yechouroun et les jeunesses sionistes y participaient avec un statut à part : les anciens dirigeants gardaient leurs prérogatives et continuaient à gérer leurs mouvements de façon autonome. Yechouroun devenait la "section traditionaliste de la Jeunesse juive de France, d’une part, et la section de la Jeunesse des Amis de la Tradition juive ( ATJ) d’autre part23".

Cette formation se voulait apolitique, et s’apprêtait à répondre aux besoins exprimés au cours d’une tournée d’exploration de six jeunes gens dans les six régions délimitées par le Consistoire en zone libre. Trois objectifs sont mis en avant dans le projet de statut de l’association : créer des cercles d’études et des cours religieux, organiser l’orientation et le reclassement professionnel de ses membres, développer l’esprit de camaraderie et d’entraide, les sentiments d’honneur, de dignité et le respect des lois. Un local avait été mis à la disposition de cette nouvelle association par l’OSE au 25 de la rue d’Italie. Adrien Benveniste, ex-professeur du lycée Thiers, exclu de l’enseignement par le statut des Juifs de 1940, dirigeait le conseil directeur avec l’aide de Julien Samuel. Cette association n’obtint jamais la publication de ses statuts en raison de la création de l’UGIF. Ses dirigeants participèrent cependant au camp de formation des cadres organisé par les EIF à Lautrec en août 1941, et animèrent à Marseille un service d’orientation professionnelle tous les mardis et les vendredis. Pour cela, des contacts avaient été établis avec les cours publics ou privés, les chantiers de jeunes chômeurs de la ville, et avec les écoles juives de reclassement professionnel de l’Organisation-Reconstruction-Travail (ORT). Soixante-treize Français et trente-quatre étrangers furent placés de cette manière. Des cours par correspondance portant sur les matières juives débutèrent24. Plusieurs autres initiatives allèrent dans le même sens : inauguration d’une bibliothèque à Marseille en présence de représentants des communautés de Nice, Cannes, Montpellier, Nîmes en juillet 194225, mais aussi envoi de livres et de rouleaux de la Loi aux internés des camps et des groupements de travailleurs étrangers par les soins du rabbin Salzer.

Il fut même question, au début de l’année 1942, d’ouvrir un lycée juif dans la banlieue marseillaise26. En effet, la Commission centrale envisagea en septembre 1941 de rouvrir à Marseille l’école secondaire Maïmonide, créée en 1935 à Paris, puis à Boulogne-sur-Seine où elle préparait au baccalauréat une centaine d’élèves dont certains se destinaient à entrer au Séminaire rabbinique. Trois objectifs étaient visés : former des élèves-rabbins « à la française », ce dont le judaïsme français avait un besoin urgent ; accueillir des enfants refusés dans les lycées et collèges publics ; être un lycée juif. Le projet n’eut pas de suite, et c’est à Limoges en définitive que s’ouvrit le petit séminaire rabbinique en mai de l’année suivante27.

Le Consistoire central manifesta un souci affirmé de l’instruction religieuse des jeunes. Une commission religieuse de la jeunesse, dont le secrétaire n’était autre qu’Adrien Benveniste, mit au point un nouveau programme28, tandis que, de son côté le Keren Kayemet le-Israel (KKL, ou Fonds national juif) créa un comité d’éducation, le Vaad Hachinouh29. Des manuels et des cours furent envoyés aux étudiants privés de professeurs ; les premiers cours par correspondance circulèrent à partir de janvier 1942, envoyés tour à tour de Marseille, du centre EIF de Moissac ou de Limoges ; en avril, 350 abonnements avaient été souscrits30. Des ouvrages furent publiés ou republiés – la méthode de lecture en hébreu et la grammaire du rabbin Joseph Bloch, Hillel ou le judaïsme d’Aimé Pallière, un manuel de langue hébraïque reproduit par le Vaad31.

En dehors de la langue hébraïque et de sa grammaire, les thèmes d’études portaient essentiellement sur la pensée juive. Le programme de la Commission de l’instruction religieuse de la jeunesse à Marseille nous est parvenu grâce à une lettre d’Adrien Benveniste écrite avant son différend avec les autorités consistoriales, qui lui reprochaient son éloignement du judaïsme [sic] et finirent par le cantonner dans un rôle purement administratif32. Ce programme peut nous servir d’étalon. Voici quelques thèmes : "Notions sommaires sur les textes sacrés et bibliographie, Abraham, l’idée monothéiste dans le Pentateuque, la philosophie des Psaumes, David, Salomon, […] Philon et l’essai de synthèse judéo-hellénique, […] la méthode du Talmud […], Rachi…33".

La méthode d’enseignement frappe par son modernisme. L’enseignement de l’hébreu se faisait par l’oral : « sur les textes étudiés, l’on posera aux élèves des questions en hébreu et ils répondront de même. Par exemple, si l’on traite l’histoire d’Abraham, cette conversation élémentaire portera sur tout ce qui concerne le patriarche ». Les disciplines traitées dans les devoirs étaient les suivantes : hébreu, histoire, « catéchisme » (c’est le mot employé), Bible, palestinographie, Michna et Talmud, Courants de pensée.

Pensée juive et travail manuel
Très rapidement au sein des éducateurs de l’ORT se fit sentir le besoin d’intégrer dans l’éducation, aux côtés de la formation de l’esprit, la formation de l’œil, des mains, du goût par l’introduction des travaux manuels. "L’enseignement des travaux manuels n’est pas une formation professionnelle, mais fait partie de l’éducation générale ! […] Dans l’œuvre de l’éducation juive […] l’importance toute particulière d’un travail d’éducation qui vise à mettre au service de la pensée créatrice les mains d’enfants juifs, les mains de Jacob34".

Les mesures prises à l’encontre des étrangers mettaient ceux-ci dans l’impossibilité quasi absolue de se livrer à quelque activité que ce soit. Les exclusions raciales avaient également atteint de nombreux Juifs français en interdisant à beaucoup d’entre eux d’exercer leur profession habituelle légalement, d’où la nécessité d’envisager un reclassement, on dirait aujourd’hui une reconversion. L’émigration n’était facilitée – en principe – qu’aux Juifs étrangers. Les Français entre 17 et 45 ans ne pouvaient quitter le sol de la France.

Rapidement les organismes d’assistance juive de la région de Marseille ressentirent leurs limites devant l’immensité de la tâche, d’où de nouvelles créations et une certaine spécialisation qui fut le critère de regroupement au sein de l’UGIF. Divers types de formation furent proposés : manuelle et artisanale, agricole35, technique. L’ORT et les associations affiliées, comme le Comité français de reclassement professionnel (CRP), se chargèrent du reclassement artisanal (2e direction de l’UGIF, Travail). L’OSE (3e direction, Santé) se réserva la reconversion des médecins, et l’entretien des enfants dans les maisons où leur étaient souvent proposés différents apprentissages36 ; l’EFI (entraide, 1re direction, Famille), le reclassement agricole ; les EIF (4e direction, Jeunesse) se chargèrent des jeunes. Mais tous participaient à cet immense labeur en donnant des bourses et des aides. Le travail manuel et le retour à l’enseignement professionnel, qui, par ailleurs, restait un bon moyen de transmettre les valeurs traditionnelles, étaient en quelque sorte la réponse obligée pour aborder une situation de crise grave37.

Le CRP, déclaré le 3 juillet 1941 à la préfecture des Bouches-du-Rhône, avait pour objet de reclasser dans l’artisanat, l’industrie et l’agriculture des victimes de la guerre, et plus particulièrement les Français de confession israélite. Il proposait comme moyens la création de centres, des cours, des ateliers, la fourniture d’outils et de semences, et une aide aux élèves ayant achevé leurs études pour qu’ils puissent s’installer à leur compte ou trouver une situation. Le conseil d’administration, essentiellement composé de Marseillais, regroupait le bâtonnier Georges David, président, aidé de trois vice-présidents, le professeur de médecine David Olmer, Mme Consolo, fille du président du consistoire, et Félix Valabrègue, un industriel marseillais. Deux réfugiés vinrent compléter l’équipe : Samy Lattes, le secrétaire, et André Weil, le trésorier. Le professeur William Oualid, Pierre Dreyfus, et Édouard Saier représentaient l’ORT. Le CRP avait passé des accords avec le ministère de l’Agriculture et de l’Enseignement technique pour le placement d’élèves à l’École pratique d’industrie La Martinière à Lyon, à l’École professionnelle de Marseille, à l’École hôtelière de Nice et à l’École pratique de Brives.

Par ailleurs des ateliers avaient été créés par l’ORT et l’Association des israélites pratiquants (AIP) au sein de la deuxième direction de l’UGIF. L’impétueux rabbin Zalman Chneerson avait installé une école professionnelle au siège de son association, c’est-à-dire dans la cave de son appartement, rue Sylvabelle38 ; elle se transforma en « compagnie de travailleurs » lorsque Vichy décida d’y incorporer les Juifs étrangers. Il y avait intégré pendant un certain temps Joseph Bass, le futur dirigeant du Réseau Bass39, comme professeur de dessin industriel aux côtés du secrétaire Léon Poliakov. Un cours d’électricité et de radio y était donné à quarante-deux étudiants par le Dr Radzowitz, célèbre physicien viennois.

Au siège de l’ORT, dans un bel immeuble cossu place Alexandre Labadie, dix-sept filles suivaient les cours de coupe et de couture, trente élèves s’étaient inscrits à l’atelier de réparation de machines à coudre, trente autres à celui de réparation de bicyclettes.

Un accord inventant la formation par alternance, décidé entre l’ATJ et Yechouroun40, envisagea au printemps 1942 la fondation d’une école de cadres Beth-Yacov, réservée aux jeunes filles désireuses de se former à un métier tout en continuant à suivre des cours d’instruction religieuse. Il fut prévu que ces jeunes filles feraient le matin des stages soit au centre médical de l’OSE, soit dans d’autres œuvres (jardins d’enfants, ateliers divers, travail de bureau), les après-midi étant consacrées à l’étude. Des cours de connaissance générale du judaïsme, de littérature, de Bible, ces derniers sous la direction du rabbin Munk, leur seraient dispensés par Paul Klein et son épouse, dans une petite salle de la synagogue de la rue Breteuil, où se tenaient d’ordinaire les offices de rite ashkénaze.

29 L’étude avait été parée de toutes les vertus. Elle fut conçue pendant l’Occupation comme un moyen de résister et de rester humain. Au cours de leur tournée dans les régions, les délégués de la « collecte du grand rabbin » ne trouvaient rien de mieux, pour collecter des fonds et attirer leurs coreligionnaires dans les réunions, que d’organiser des conférences. La commission de la collecte allait jusqu’à proposer des plans d’intervention très bien structurés dans lesquels étaient abordés les problèmes du moment.

30 Mais les structures éducatives de Marseille furent balayées par la violence des persécutions de 1943 et 1944 : rafles massives, arrestation ou passage dans la clandestinité des principaux dirigeants communautaires41. Toute l’équipe de l’OSE de Marseille quitta la ville au printemps de 1943, soit pour Limoges, soit pour la Drôme et l’Ardèche, où les enfants furent mis en lieu sûr42. Pour les Juifs de Marseille, la survie physique passa au premier plan, et l’éducation juive se cantonna au cercle familial, dans des refuges hors de la ville et dans la clandestinité… sans oublier ceux qui ne connurent que les camps.

Renée Dray-Bensousan "L'éducation juive à Marseille sous Vichy (1940-1943) : une renaissance circonstancielle", Archives Juives 2/2002 (Vol. 35), p. 46-59.
URL : www.cairn.info/revue-archives-juives-2002-2-page-46.htm.
René DRAY-BENSOUSAN est professeur à l’IUFM de Marseille, agrégée d’histoire et chercheur à la Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme (UMR Telleme) et auteur de diverses contributions sur les Juifs des Bouches-du-Rhône pendant les années noires. Elle a soutenu, en décembre 2001, sa thèse de doctorat : La Communauté juive de Marseille pendant la deuxième guerre mondiale, 1939-1944.

13/09/2011
Auteur : Renée Dray-Bensousan Lien : Archives Juives

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À la suite du débarquement américain en Afrique du Nord

À la suite du débarquement américain en Afrique du Nord, Marseille se retrouve occupée par l'armée allemande le 12 novembre 1942, comme le reste de la Zone sud. La ville souffrira grandement de l'occupation, et en particulier, lors de la "rafle de Marseille", le quartier du Panier au nord du Vieux-Port qualifié de quartier criminel par les nazis. Dans la nuit du 22 au 23 janvier 1943, plusieurs milliers de personnes sont arrêtées. Accompagnés de la police nationale, dirigée par René Bousquet, les Allemands organisent alors une rafle de 4 000 Juifs ainsi que l’expulsion globale d’un quartier, avant destruction. Le SS Karl Oberg, en charge de la police allemande en France, fait le voyage depuis Paris, et transmet à Bousquet les consignes venant de Himmler lui-même.Deux jours plus tard, le 24 janvier, le général SS Oberg, assisté du préfet René Bousquet ordonne aux habitants du quartier du Vieux-Port,  dont les ruelles sont considérées comme dangereuses par les autorités allemandes, d'évacuer leur domicile dans les deux heures, avec 30 kg de bagages. 30 000 personnes sont expulsées. Mandaté par Laval, Bousquet demande le 14 janvier 1943 un répit d’une semaine afin de mieux organiser l’opération et de faire venir des renforts policiers. De plus, alors que les nazis se préparaient à se cantonner dans les limites du 1er arrondissement, Bousquet propose d’élargir l’opération à toute la ville. Selon l’historien Maurice Rajsfus, il demande ainsi la complète liberté d’agir pour la police française, qu’il obtient d’Oberg.Le 22 janvier, le Vieux-Port est complètement bouclé. La ville est fouillée maison par maison, mis à part les quartiers résidentiels, durant 36 heures. « Au total, à la suite des dizaines de milliers de contrôle, près de 2 000 Marseillais (…) se retrouveront dans les trains de la mort. » écrit ainsi M. Rajsfus. 1 500 immeubles sont détruits, laissant un champ de ruines jusqu'à la Libération.

La préfecture des Bouches-du-Rhône publie un communiqué le 24 janvier 1943 : « Pour des raisons d’ordre militaire et afin de garantir la sécurité de la population, les autorités militaires allemandes ont notifié à l’administration française l’ordre de procéder immédiatement à l’évacuation du quartier Nord du Vieux-Port. Pour des motifs de sécurité intérieure, l’administration française avait, de son côté, décidé d’effectuer une vaste opération de police afin de débarrasser Marseille de certains éléments dont l’activité faisait peser de grands risques sur la population. L’administration française s’est efforcée d’éviter que puissent être confondues ces deux opérations. De très importantes forces de police ont procédé dans la ville à de multiples perquisitions. Des quartiers entiers ont été cernés et des vérifications d’identité ont été faites. Plus de 6 000 individus ont été arrêtés et 40 000 identités ont été vérifiées. » 43

Le Petit Marseillais du 30 janvier 1943 ajoute : « Précisons que les opérations d’évacuation du quartier Nord du Vieux-Port ont été effectuées exclusivement par la police française et qu’elles n’ont donné lieu à aucun incident. »44

Marseille subit également plusieurs alertes aériennes. Le bombardement américain du 27 mai 1944 est particulièrement dévastateur et cause près de 2 000 victimes. Le 15 août 1944 a lieu le débarquement en Provence (nom de code : opération Anvil Dragoon). À cette occasion l'occupant fait sauter les installations portuaires : plus de 200 navires sont coulés et le célèbre pont transbordeur détruit. Les FFI de Marseille (et parmi eux Gaston Defferre) préparent la libération de la ville. Le lundi 21 août, ils lancent l'insurrection accompagnée d'un mot d'ordre de grève générale. Mais mal armés et peu nombreux, leur position est critique jusqu'à l'arrivée des tirailleurs algériens du général de Monsabert qui pénètrent dans Marseille le mercredi 23. Les combats avec l'armée allemande se poursuivront plusieurs jours, jusqu'à la capitulation du général Schaeffer le 28 août. Le 29, le général de Lattre assiste au défilé de l’armée d'Afrique sur la Canebière.

13/09/2011
Lien : Wikipedia

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Les camps et les lieux d'internement des Bouches-du-Rhône

104e GTE de Salin-de-Giraud 13200 Arles
129e CTE Saint-Chamas 13250 Saint-Chamas
129e-701e CTE Miramas 13140 Miramas
133e GTE Tarascon 13150 Tarascon
148e CTE Saint-Rémy-de-Provence 13210 Saint-Rémy-de-Provence
167e GTE La Ciotat 13600 La Ciotat
209e GTE Marseille 13000 Marseille
20e GTE Gémenos 13420 Gémenos
210e GTE Peyrolles-en-Provence 13860 Peyrolles-en-Provence
212e GTE de Caronte l’Avéra 13500 Martigues
6e CTE Gardanne 13120 Gardanne
6e GTE Meyreuil 13590 Meyreuil
706e GPTE Aubagne 13400 Aubagne
827e GTE Arles 13200 Arles
829e GTE Aubagne 13400 Aubagne
Camp d'Aubagne 13400 Aubagne
Camp de Fuveau 13710 Fuveau
Camp de Saliers 13200 Arles
Camp des Milles 13100 Aix-en-Provence
Camp des Siclettes 13140 Miramas
Carpiagne 13000 Marseille
Caserne Audéoud 13000 Marseille
Centre Lambesc 13410 Lambesc
Centre Le Brébant 13000 Marseille
Fort du Pharo 13000 Marseille
Hôtel Bompard 13000 Marseille
Hôtel du Levant 13000 Marseille
Hôtel Le Terminus du Port 13000 Marseille
Le Haut-Fort Saint-Nicolas 13000 Marseille
Poudrerie de Saint-Chamas 13250 Saint-Chamas
Prison de l'Évêché 13000 Marseille
Prison des Baumettes 13000 Marseille
Prison des Presentines 13000 Marseille

Les lieux de sauvetage des Bouches-du-Rhône

American Friends Committee 13890 Mouriès
Aumônerie générale 13000 Marseille
Centre médico-social de Marseille 13000 Marseille
Château de la Verdière 13000 Marseille
Collège des Frères maristes 13000 Marseille
Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Sion Marseille 13000 Marseille
Couvent des Dominicains Notre-Dame de Pitié 13000 Marseille
Couvent des pères franciscains 13000 Marseille
Couvent des soeurs franciscaines 13000 Marseille
Couvent Notre-Dame de la Garde 13000 Marseille
Dames réunies 13000 Marseille
Eglise de l'Orient 13000 Marseille
Eglise de Pentecôte 13000 Marseille
Eglise Notre-Dame de la Compassion 13000 Marseille
Evêché de Marseille 13000 Marseille
École Lacordaire 13000 Marseille
École régionale des cadres de la jeunesse 13000 Marseille
Ferme de Maussane 13520 Maussane-les-Alpilles
Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul 13000 Marseille
Filles de Marie 13000 Marseille
Foyer Marie-Durand 13000 Marseille
Hôpital Boulouris 13000 Marseille
Hôpital de la Conception 13000 Marseille
La procure des Dominicains 13000 Marseille
Les Caillols 13000 Marseille
Lycée Longchamp 13000 Marseille
Mas du Diable 13103 Saint-Étienne-du-Grès
Mission mineure des Frères capucins 13000 Marseille
Notre-Dame de la Compassion 13000 Marseille
Orphelinat de La Charité 13100 Aix-en-Provence
Pensionnat Notre-Dame de Sion Marseille 13000 Marseille
Petites Soeurs des pauvres 13000 Marseille
Pères de Don Bosco 13000 Marseille
Pères de Notre-Dame de Sion Marseille 13000 Marseille
Pères dominicains 13000 Marseille
Prêtres de la Mission 13000 Marseille
Réseau André 13000 Marseille
Séminaire de Fontlongue 13140 Miramas
Soeur de Notre-Dame de la Retraite 13000 Marseille
Soeurs de la Capelette 13000 Marseille
Soeurs de la Présentation de Tours 13000 Marseille
Soeurs des Pauvres 13000 Marseille
Soeurs Notre-Dame de Grâce 13000 Marseille
Vert Plan 13000 Marseille

Maires de Marseille

Henri Tasso  Maire de Marseille (1935-1939)
Frédéric Surleau  Maire de Marseille (1939-1939)
Henri Cado  Maire de Marseille (1939- 1940)
M. Frédéric Surleau  Maire de Marseille (1940-1940)
Pierre Barraud  Maire de Marseille (1940-1944)
Camille Ernst*  Directeur des services administratifs de Marseille (01/08/1943-17/11/1943) , arrêté par la Gestapo et déporté
Gaston Defferre  Maire de Marseille (1944-1946) Réélu maire de 1953 à 1986
     Secrétaires de mairie
           -
Louis Romagnan 29/11/1940-21/08/1944

Cultes à Marseille

Israël Salzer  Grand Rabbin de Marseille ( de 1929 à 1975 )
Georges David  Président du consistoire ( depuis 1906 )
René Hirschler  Aumônier général des camps d’internement en zone sud ( 1941 - 23/12/1943 ) Grand Rabbin de Strasbourg
Jean Delay  Évêque de Marseille ( 1937-1956 )
Marcel Léon Heuzé  Pasteur du Vieux Port ( 10/1939 )
Pierre Péteul dit Père Pierre Marie-Benoît *  Prêtre de l'ordre des Capucins  Nommé Juste parmi les Nations
Jean-Séverin Lemaire *  Pasteur évangélique 
Israël Salzer *  Grand rabbin de Marseille  ( 1929-1943 )
Gaston Vincent *  Pasteur 
Cyrille Argenti *  Prêtre de l'Eglise grecque orthodoxe 

Les 106 Justes parmi les Nations des Bouches-du-Rhône



2 Familles réfugiées à Marseille [Compléter]
1943 / 1943
Famille Arokas - Denise Arokas, 11 ans, arrêtée à Villeneuve-lès-Avignon le 17 juillet 1943 avec sa mère Ida Arokas est internée à la prison de Marseille. Malade, la petite fille est hospitalisée à l'Hôpital de la Conception d'où elle fut extraite grâce à la complicité de médecins et de membres du personnel. Elle trouvera alors refuge non loin d'Orange.
1943 / 1944
Famille Salzer - Le Grand Rabbin de Marseille, Israël Salzer, sa femme Fanny et leurs deux filles, Myriam, 6 ans et Danielle, 8 ans, furent protégés à Marseille par Raymond* et Joséphine Bertrand*.

37 Familles arrêtées (Marseille) [Compléter]

1944
Famille Aboudy - Élie, 17 ans, né en 1927 à Marseille, habitait 16, rue Saint-Michel. Arrêté parce que juif, Élie sera déporté sans retour vers Auschwitz.
Déportation : 13/04/1944
   convoi no 71
JO :
Mémorial de la déportation des Juifs de France, Beate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

20/10/1943
Famille Aboudy - Charles, né en 1891 à Bagdad, Sarié, née en 1904 à Alep, Jeanne, née le 23/08/1923 à Marseille, Suzanne, née le 20/11/1927 à Marseille et Marcelle, née le 27/01/1930 à Marseille sont arrêtés au Château de la Verdière le 20/10/1943 et déportés sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 68 du 10/02/1944.
Déportation : 10/02/1944
   convoi no 68
Source :
Mémorial de la déportation des juifs de France


1943
Famille Allouche - Mouchi, né en décembre 1900 à Aïn Beïda (Algérie), marié et père de quatre enfants, est domicilié 29 rue Bernard Dubois à Marseille. Il travaille comme manœuvre. Arrêté parce que juif lors de la rafle du Vieux Port par les Allemands fin janvier 1943 par les autorités françaises. Il est transféré de Compiègne à Drancy le 12/03/1943, Mouchi, 42 ans, est déporté sans retour vers Sobibor le 23/03/1943 par le convoi 52.
Déportation : 23/03/1943
   convoi no 52


06/01/1944
Famille Amon - Maggy née Fresco est originaire d'Istanbul et arrive à Paris avec son mari à la fin de l'année 1921. Leur fils Albert, le 1er janvier 1922. La famille habite à Courbevoie et ils sont naturalisé français en 1927. Le 6 décembre 1937, naît la petite Danielle. Dénoncée, Maggy Amon est arrêtée parce que juive par la Gestapo à Marseille le 6 janvier 1944, sur son lieu de travail et l'appartement est mis sous scellés. Maggy, 46 ans, est internée à la Prison des Baumettes, transférée au Camp des Milles, puis envoyée au Camp de Drancy d'où elle est déportée sans retour vers Auschwitz le 3 février 1944 par le convoi n° 67.
Déportation : 03/02/1944
   convoi no 67


1944
Famille Arditti - Benjamin Arditti, né le 15/04/1894 à Izmir (Turquie) habitait 37 chemin de la Colette à Toulon. Arrêté parce que juif, Benjamin, 49 ans, est interné à Marseille et sera déporté sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 67 du 03/02/1944.
Déportation : 03/02/1944
   convoi no 47
Source :
Mémorial de la déportation des Juifs de France

>> Voir les 37 familles arrêtées dans la commune <<


Chronologie [Ajouter]

02/11/1940 - Le gouvernement de Vichy révoque 3 préfets et les place en disponibilités. M. Jouany, préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Moulin, préfet d'Eure-et-Loir, et M. Morel, préfet dans les Hautes Alpes.
25/11/1940 - Publication à Marseille de Liberté, premier périodique clandestin de la zone sud.
27/03/1941 - Le 25 mars 1941, la Yougoslavie contrainte et forcée signe le pacte tripartite et rejoint l'Axe. Des étudiants et lycéens marseillais décident d'organiser une manifestation hostile à l'Axe et en soutien au roi Pierre II de Yougoslavie.
19/04/1941 - Création de quinze préfectures régionales par décret en zone non occupée à Lyon, Marseille, Montpellier, Clermont-Ferrand, Toulouse et Limoges ; en zone occupée, à Angers, Dijon, Orléans, Rennes, Rouen, Poitiers, Bordeaux ; en zone interdite, à Nancy, Laon, Châlons-sur-Marne et à Lille, préfecture rattachée à l’administration militaire de Bruxelles.
26/08/1942 - Rafle des Juifs étrangers par la police de Vichy dans les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes (54 personnes) et la principauté de Monaco.
23/01/1943 - Grande rafle des Juifs à Marseille le samedi 23 janvier 1943, dans le quartier de l'Opéra et le dimanche 24 dans les Vieux-Quartiers. Plus de 1 600 Juifs seront raflés et envoyés au camp de Royallieu à Compiègne, transférés à Drancy ils seront déportés à Sobibor par les convois n° 52 (994 déportés, aucun survivant en 1945) et n° 53 (1 008 déportés, 5 survivants en 1945).
01/02/1943 - L’armée allemande dynamite le quartier du Vieux Port. Les opérations de démolition s’achèvent le 19 février, 1 482 maisons sont rasées.
05/06/1943 - Dans la soirée du 5 juin 1943 trois membres du détachement Marat des FTP-MOI lancent une bombe dans un cinéma de la Canebière réservé aux soldats allemands qui fait plusieurs blessés. Des policiers arrêtent les trois résistants Korsec, Bonein et d'Alessandri. Transférés à Lyon, ils sont condamnés à mort. Korsec est fusillé le 18 septembre, Bonein et le bas-alpin d'Alessandri le 1er novembre 194345.
08/09/1943 - Rafle des Juifs par la Gestapo dans les Alpes-Maritimes.
22/12/1943 - Rafle des 22 et 23 décembre. Le premier jour de la fête de Hanoukka, la Gestapo fait irruption dans la synagogue et emmène les fidèles et les deux rabbins, le rabbin Samuel et le rabbin Landler. Les arrestations se poursuivent, et de nombreux Juifs seront arrêtés à leur domicile, dont le grand rabbin du Bas-Rhin René Hirschler et sa femme. Transférés à la prison des Baumettes, puis au camp de Drancy, ils sont rapidement déportés à Auschwitz et assassinés.
21/08/1944 - Libération de Marseille
24/08/1944 - Arrivée à Marseille du commissaire régional de la République, Raymond Aubrac.


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Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Marseille sur Wikipedia 
2 Débarquement en Provence et Libération du midi de la France (Le débarquement en Provence et la libération des villes de Toulon, Saint-Tropez, Aix en Provence et Marseille en août 1944. Film composé d'images : du débarquement anglo-américain et français en Provence les 14 et 15 août 1944… )
3 Les enfants et amis Abadi (Voir le site Les enfants et amis Abadi, remarquable !
Odette Rosenstock et Moussa Abadi avec le concours de Monseigneur Paul Rémond, Archevêque-Évêque de Nice, ont créé le réseau Marcel pour lutter contre le nazisme et les lois antijuives de Vichy. Ils ont caché et sauvé, dans le diocèse de Nice, 527 enfants juifs de 1942 à 1944.
« Les Enfants et Amis Abadi » est une association loi 1901 créée le 4 mai 2000 par Jeannette Wolgust. Elle a pour but de réunir les amis et les enfants cachés par Odette et Moussa Abadi, afin de préserver et perpétuer leur mémoire, et plus généralement de préserver et perpétuer la mémoire de la Shoah. )
4 Artistes et intellectuels réfugiés dans la région marseillaise en 1940-1942 (Robert Mencherini. « Artistes et intellectuels réfugiés dans la région marseillaise en 1940-1942 : un jeu d’ombres entre survie et engagement ». [actes du colloque] Déplacements, dérangements, bouleversement : Artistes et intellectuels déplacés en zone sud (1940-1944), Bibliothèque de l'Alcazar, Marseille, 3-4 juin 2005 organisé par l'Université de Provence, l'Université de Sheffield, la bibliothèque de l'Alcazar (Marseille). Textes réunis par Pascal Mercier et Claude Pérez. )
5 Camp de Saliers. 1942-1944. Une mémoire en héritage. (Histoires et mémoires du camp d'internement pour Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) ayant accueilli près de 700 voyageurs, sinti, manouches, gitans, yeniches, mais aussi forains, dont 26 ne sont pas revenus… Na bister! (N'oublions pas!) )

Notes

- 1 - Patrick Cabanel, Histoires des Justes de France, Armand Colin, 2012.
- 2 - Cours d’instruction religieuse de premier niveau.
- 3 - Sur Israël Salzer, voir la biographie établie par Renée Dray-Bensousan in Archives juives, n°28/1, 1er semestre 1995, pp. 106-109.
- 4 - Cérémonie de la majorité religieuse des filles, à 13 ans comme les garçons.
- 5 - Voir Anne Grynberg, Catherine Nicault, « Le Consistoire central en France sous l’Occupation. Une résistance spirituelle ? » in Transmission et passage dans le monde juif, sous la direction d’Esther Benbassa, Paris, Publisud, 1997, pp. 247-278.
- 6 - Archives du Consistoire central (désormais ACC, consultables à l’Alliance israélite universelle, désormais AIU), Fonds Moch, boîte 2, Intervention de Jacques Helbronner lors de la réunion de la Délégation permanente, le 7 décembre 1941.
- 7 - Jean-Michel Guiraud, La Vie intellectuelle et artistique à Marseille à l’époque de Vichy et sous l’occupation, 1940-1944, Marseille, reprint Éditions Jeanne Laffitte, 1998.
- 8 - Renée Dray-Bensousan, La Communauté juive de Marseille pendant la seconde guerre mondiale, thèse de doctorat, décembre 2001.
- 9 - Le Matin, 6 février 1941.
- 10 - Archives de l’OSE (consultables à AIU), rapport de Julien Samuel, intitulé "Le centre OSE de Marseille 1941-1943".
- 11 - Halaha : droit rabbinique qui loin de se cantonner "aux questions de nature strictement religieuses ou rituelles […] enveloppe tous les aspects de la vie et toutes les branches du droit", cf. Jean-Christophe Attias, Esther Benbassa, Dictionnaire de civilisation juive, Paris, Bordas, 1997, p. 112.
- 12 - René Hirschler, marseillais d’origine, grand rabbin de Strasbourg, nommé en 1941 aumônier général de tous les camps d’internement en zone sud, est arrêté par la Gestapo avec son épouse, née Lévy, à son domicile marseillais, le 23 décembre 1943, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la ville. Voir la monographie qui lui est consacrée par la communauté de Strasbourg dans le supplément de son bulletin Unir, du 23 mars 1962, et Monique Lévy, notice bibliographique de Samuel-Raoul Hirschler, le père du grand rabbin, in Archives juives n°33/1, 1er semestre 2000, pp. 126-128.
- 13 - OSE (AIU), boîte XXXII-2, rapport de Jacques Cohn au Conseil directeur de la jeunesse juive ( CDJJ). Ce mouvement d’abord local, a du cesser toute activité en septembre 1939. Mais ses membres se retrouvent ensuite dans diverses villes pour continuer à propager le judaïsme traditionnel.
- 14 - Léon Poliakov, L’Auberge des musiciens, Paris, Mazarine, 1981, p. 85 ; Delphine Deroo, Les Enfants de la Martellière, Paris, Grasset, 1999, pp. 42-65 ; Katy Hazan, Les Orphelins de la Shoah, Paris, Les Belles Lettres, 2000, pp. 204-207.
- 15 - ACC (AIU), boîte 19, rapports du rabbin Salzer datés de décembre 1940, de mars 1941, de janvier 1942, et réponses d’avril-mai 1942.
- 16 - Agoudat Israël : parti religieux ultra-orthodoxe. Mathieu Muller est également membre de l’ATJ avec le rabbin Langer.
- 17 - The American Jewish Year Book 5702, September 21 1941, to september 11 1942, vol 43, The Jewish Publication Society of America, Philadelphia, 1941-5702, p. 157.
- 18 - Voir sa notice biographique établie par Renée Dray-Bensousan in Archives juives, n°31/2, 2e semestre 1998, pp. 122-124.
- 19 - OSE (AIU), boîte 1, rapport d’activité de l’OSE en zone libre de 1940 à 1943. Le travail de Nicole Salon Weil, assistante sociale de l’OSE, fut considérable ; par ailleurs le phénomène du gonflement des effectifs scolaires avec l’exode atteint tous les cycles de l’enseignement. Ainsi le lycée Montgrand voit ses effectifs passer de 1 088 élèves à la rentrée d’octobre 1939 à 1 339 élèves en novembre 1940 et 1 409 élèves en novembre 1941. Voir Andrée Perfumo, L’Enseignement secondaire des jeunes filles sous la Troisième République. Le lycée Montgrand de Marseille de 1914 à 1945, mémoire de maîtrise, université d’Aix-en-Provence, 1979, p 36.
- 20 - Centre de documentation juive contemporaine (désormais CDJC), XXXI-127/132, Procès-verbal du comité OSE de Marseille, en date du 4 novembre 1941.
- 21 - OSE (AIU), boîte XXV, rapports d’activité de l’Union OSE pour les mois de juin, juillet, août 1941.
- 22 - ACC (AIU), boîte 2, Commission de la jeunesse, Edmond Fleg, le 27 juillet 1942 ; Philippe Landau, "Vivre la Thora en France métropolitaine sous l’Occupation", Revue d’histoire de la Shoah Le Monde Juif, Le Consistoire durant la Seconde Guerre mondiale, mai-août 2000, n°169, pp. 108-125.
- 23 - OSE (AIU), boîte XXXII, correspondance de Paul Klein, responsable à Marseille, lettre datée de février 1942.
- 24 - ACC (AIU), boîte 42, 1er rapport d’activité de l’association daté du 16 février 1942 et portant sur la période de juin à décembre 1941, rapport sur l’exploration des délégués du conseil-directeur de la jeunesse juive en juillet 1941.
- 25 - Ibid., boîte 17, rapports classés par régions et par villes.
- 26 - Ibid. , boîte 4.
- 27 - Philippe Landau, "Vivre la Thora…", op. cit., p. 118.
- 28 - ACC (AIU), boîte 4, le 5 août 1942, lettre d’Isaïe Schwartz à Israël Salzer.
- 29 - ACC (AIU) boîte 5, création d’un comité d’éducation (Vaad Hachinouh) par le KKL, le 24 février 1942 ; id., boîte 41, dossier organisations pro-palestiniennes, lettre envoyée par Joseph Fisher à Hirschler le 13 juillet 1942, de Lyon ; pour tous ces problèmes voir Lucien Lazare, "Le Consistoire central et les mouvements de jeunesse", et Claude Singer, "Des intellectuels au Consistoire", in Revue d’histoire de la Shoah, Le Monde Juif, Le Consistoire durant la Seconde Guerre mondiale, n°169, pp. 125-132 et 133-150.
- 30 - OSE (AIU), boîte XXXII-2, rapport sur les cours par correspondance (15 janvier-15 avril 1942).
- 31 - CDJC, CCCLXVI-36, Le Judaïsme français sous l’Occupation. Quatre années de persécution antijuive, par Jacob Kaplan, mémoire de 47 pages.
- 32 - Entretien avec Nadia Peyrelevade à Marseille le 4 avril 2002 ; archives privées de Nadia Peyrelevade, sœur d’Adrien Benveniste qui a eu l’amabilité de me communiquer la correspondance de son frère avec les rabbins Liber et Kaplan entre mai et juillet 1942, et un opuscule écrit par Claude Singer sur Adrien Benveniste, daté de janvier 1992. Il apparaît à la lumière de ces documents que la personnalité d’Adrien, laïc et plutôt détaché des pratiques religieuses, l’a desservi. Il ne connaît pas l’hébreu et a fait un mariage mixte.
- 33 - Archives du consistoire de Paris, carton 15, lettre d’Adrien Benveniste datée de Marseille le 8 juin 1942.
- 34 - Préface rédigée par le Dr A. Syngalowski pour un ouvrage de l’ORT-Suisse sur les travaux sur bois, en octobre 1944. Le Dr Syngalowski fut l’adjoint de L. Bramson à la direction de l’ORT à Marseille pendant toute la guerre.
- 35 - De nombreux chantiers ruraux ou fermes-écoles sont implantés dans la région provençale, à Salon par exemple, ou en banlieue, dans des petits jardins qui s’apparentent aux jardins ouvriers.
- 36 - Sabine Zeitoun, L’Œuvre de secours aux enfants (OSE) sous l’Occupation en France, Paris, L’Harmattan, p. 126.
- 37 - Le débat très ancien sur le renouveau de l’homme juif par le retour au travail manuel et à la terre trouve là une résonance nouvelle en ce sens qu’il n’y a d’autre alternative que celle-là pour essayer de répondre à une crise issue d’une politique antisémite volontariste. Il ne s’agit plus d’une idéologie mais d’une stratégie.
- 38 - Archives de l’AJDC, op. cit., budget AIP.
- 39 - Archives privées. Témoignage de Denise Siekerski, envoyé de Jérusalem à son amie Huguette Shmerb, ancienne cheftaine EI.
- 40 - Archives de Yechouroun in OSE (AIU), boîte XXXII-2, rapports sur les entretiens entre Me E. Schnurmann et M. Muller, représentants de l’ATJ d’une part, et Ms Jacques Cohn et Paul Klein, représentants du Yechouroun d’autre part, journées des 30 avril au 4 mai 1942.
- 41 - Rappelons en particulier l’arrestation et la déportation de René Hirschler et de sa femme (arrêtés à Marseille par la Gestapo le 23 décembre 1943), des ministres-officiants Maurice Landeler (arrêté par la Milice dans la synagogue-même le 9 avril 1943. Voir notre thèse, op. cit., p. 715) et Henri Samuel (arrêté en janvier 1944. Ibid.), tandis que le rabbin Israël Salzer trouvait refuge dans la clandestinité d’un maquis de Haute-Loire. Le rabbin Samuel (Samy) Klein, aumônier de la jeunesse et aumônier général des EIF, est fusillé par les Allemands le 7 juillet 1944. Cf. L’Activité des organisations juives en France sous l’Occupation, Paris, CDJC, réédition de 1983, p. 239 et suivantes ; voir encore le témoignage que lui consacre Lucien Lazare dans sa contribution « Le consistoire central et les mouvements de jeunesse » in Revue d’histoire de la Shoah, le monde juif, n°169, mai-août 2000, pp. 131-132, et la notice biographique rédigée par Monique Lévy dans ce numéro. Enfin, Raymond-Raoul Lambert, nommé directeur général de l’UGIF sud, est arrêté par la Gestapo le 23 août 1943 à Marseille avec sa femme Simone, née Bloch, et ses quatre enfants.
- 42 - OSE (AIU), boîte XV, récapitulatif de l’action de l’OSE pendant la guerre.
- 43 - Cité par Maurice Rajsfus, La Police de Vichy. Les forces de l’ordre françaises au service de la Gestapo, Le Cherche Midi éditeur, 1995, p.213.
- 44 - Ibid.
- 45 - in L'innocence et la ruse par G.Georges-Picot.

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***  charlotte goldberszt Déposée le 28/12/2022

    I am Simon Horenblas and must be related to you. Can you contact me in order to find out the family relations. I do understand and read French, however my writing is poor, therefore my message in english.
    Kind regards,
    Simon
    [répondre]

***  Tauba Minska et ses enfants Déposée le 08/09/2022

    Cette photo prise à Marseille, probablement autour de 1935, représente Tauba (Antoinette) Minska (au centre), vendeuse ambulante juive, morte en déportation à Sobibor en 1943, à son bras, Dora Gross, sa plus jeune fille, survivante, et à côté d'elle, Chaya (Hélène) Minska, sa fille aînée, elle aussi morte en déportation à Sobibor. Je cherche à identifier la jeune femme et le bébé à la droite de Tauba Minska. Il pourrait s'agir de l'épouse et de l'enfant du fils de Tauba Minska, nommé Israël (Henri) Teitelbaum, vendeur ambulant à Nîmes, lui aussi mort en déportation à Sobibor en 1943. Quelqu'un les reconnaitrait-ils? Ou ces noms éveilleraient-ils un écho parmi mes lecteurs ? [répondre]

***  commandant VICTOR Déposée le 19/03/2021

    mon grand-père Albert Victor VALLALTA, commandant de la résistance à marseille, arrêté en 1944, torturé par la gestapo, déporté dans les camps de neuengamme et bergen belsen, matricule 34913, a survécu jusqu'en 2000.
    je fais actuellement des recherches sur tout l'historique de cette période, et je peux aussi témoigner de tout ce que mon grand-père m'a transmis.
    [répondre]

***  Charles Jacob Salomon Déposée le 11/05/2016

    Mon grand-père est né le 24 octobre 1894 à Bordeaux. Il est mort en déportation à Auschwitz le 8 février 1944. Je voudrais savoir s'il y a des membres de la famille qui n'auraient pas été déportés et qui seraient encore en vie.

    J'ai trouvé des traces de sa déportation dans des listes de déportés et son nom figure aussi sur le mur de la Shoah à Jérusalem.

    Merci beaucoup.
    [répondre]

***  jean mouraille La mule Noire Déposée le 24/05/2014

    Mr Jean Mouraille propriétaire de l'hôtel de La Mule Noire n'a jamais fait parti de la milice comme il est dit dans l'annonce du 15 mai 1944.Mon beau père a été obligé d'héberger les allemands dans son hôtel le plus grand et le plus beau d'Aix en Provence sinon il partait en Allemagne STO. Il a été exécuté par la milice , les mains liées dans le dos, on a reconnu son squelette grace à sa denture. Comment cette famille a pu dire que le chef de la milice se nommait Jean Mouraille il y a des preuves de ce que cette famille a dit? J'ai été marié à son fils, Pierre Mouraille aujourd'hui décédé,ses petits enfants, mes filles et sa petite fille née d'un premier mariage sont en vies , sa première femme est elle aussi en vie. Nous sommes scandalisées de cet article, nous demandons des preuves à cette famille albert bénichou [répondre]
Répondue le 15/06/2014
    Je tombe sur votre annonce qui m'interpelle car je viens de lire un livre paru en 1990 "La Résistance Mozaïque" de J.-C. Pouzet dans lequel il est mentionné: "mai 1944: le fils des propriétaires de l'hôtel de la Mule Noire, le jeune Mouraille,supposé être un agent de la Gestapo à Toulouse, de passage à Aix, est abattu par Biel" (pseudonyme de Laurin). Le prénom du fils n'est pas indiqué. ce peut-il que Jean Mouraille soit le père ? En tout cas l'auteur ne fait pas allusion au père et je ne connais pas son comportement durant l'occupation. Dans un autre ouvrage plus récent ("Le piège des loups de D. Sigaud), on apprend simplement que l'hôtel a été réquisitionné pour la Gestapo le 30 novembre 1942.
    Patrice C.
     

***  Renseignements 15 mai 1944 Déposée le 21/04/2011

    le 15 mai 1944, 5 membres de ma famille ont été arretées à Venelles (13)dans le jardin de leur maison. Ma tante reine Ayache, son mari jules Ayache, son frère Mr Benichou ainsi que sa femme née Zagori et leur fils agé de 10 ans. Mon père agé de 89 ans aujourd'hui (albert Benichou) était présent lors de cette arrestation. Profitant d'un moment d'inattention des 4 miliciens armés, il s'enfuit en courant. ils ont tiré dans sa direction sans l'atteindre et il a pu s'échapper. Celui qui paraissait etre le chef de ces miliciens s'appelait jean Mouraille. Il était le patron de l'hotel : La Mule Noire à Aix en Provence. Seule ma tante Mme reine Ayache est revenue. Décédée il y a quelques années, n'ayant jamais voulu évoquer cette période, j'aimerais savoir ce qui leur arrivé précisement. J'ai également un autre cousin maurice Benichou arrété à Ales (30) en 1943 il avait 13 ans. [répondre]
Répondue le 24/05/2014
    Je suis la veuve du fils de Jean Mouraille et j'aimerais savoir comment vous savez que le" chef s'appelait Jean Mouraille" L'histoire de ma famille n'est pas ce que vous dites,et j'aimerais savoir comment vous pouvez affirmer ce nom qui est celui du grand père de mes deux filles et celui d'une autre fille née d'un premier mariage. Votre histoire est fausse,mon beau père a eu son hôtel réquisitionné par les allemands, cet établissement étant le plus grand d'Aix , sinon c'était le STO.Il a été trouvé tué les mains dans le dos dans les collines d'aix.abattu par la milice.j'aimerais connaitre vos sources.Votre père avait 19 ans il sait peut-être qui a dit ce nom Jean Mouraille propriétaire de la Mule Noire 


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