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Jean-Claude Moscovici



 
Vernoil-le-Fourrier 49390 - Maine-et-Loire
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Jean-Claude-Moscovici
Éphraïm Moscovici et son fils Jean-Claude
source photo : Coll. Moscovici
crédit photo : D.R.
Jean-Claude-Moscovici
Jean-Claude et Liliane et Odette Blanchet* durant l’été 1944
source photo : Coll. Odette Blanchet-Bergoffen
crédit photo : D.R.

Histoire

Odette Blanchet* est née à Vernoil où elle vivait quand la guerre a éclaté.
Elle est la fille unique d'Eugène et Marie-Louise Blanchet. Comme beaucoup, elle n'a pas fait d'études et travaille à la ferme dès l'âge de 14 ans. 
Dans les années trente, elle fait la connaissance de la famille Moscovici. Le père, Ephraïm, est un jeune médecin qui s'occupe du grand-père d'Odette*. Les deux familles restent proches après le décès du grand-père d'Odette Blanchet*.
Odette Blanchet* dite "Michèle" s'engage à 17 ans comme agent de liaison Libération-Nord dans le secteur de Tours sous les ordres de Jean Meunier*.

Éphraïm Moscovici et sa femme Louise habitaient la petite commune de Vernoil-le-Fourrier (49) avec leurs deux enfants, Jean-Claude, né en 1936, et Liliane, née en 1940.
D’origine roumaine, Éphraïm Moscovici était arrivé en France avec ses parents et ses deux frères, Léon et Lazar en 1927. 
Ils menaient une vie paisible et heureuse. Éphraïm Moscovici, médecin du village depuis 1934, il était aimé de tous.

Anna et Joseph Schwartz, les. parents de Louise vivaient à Paris avant la guerre et étaient venus les rejoindre dès la débâcle. Anna était couturière et Joseph commissionnaire.

Avec l'occupation allemande en 1940, la vie quotidienne devient de plus en plus incertaine. Le statut des Juifs interdit à Éphraïm Moscovici d'exercer sa profession.

En été 1942, Léon Moscovici et Lazar Moscovici, roumains, ainsi que Michel Schwartz, le frère de Louise, quittent Paris et viennent se réfugier chez Éphraïm Moscovici à Vernoil-le-Fourrier

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942, ÉphraïmLéon et Lazar, les trois fils de David Moscovici et Rachel née Zoldester sont arrêtés par des gendarmes français. Ils seront déportés vers Auschwitz par le convoi n° 8 parti d'Angers le 20 juillet 1942.
Ce matin du 16 juillet 1942, 824 Juifs sont arrêtés dans la région et envoyés à Angers, puis déportés à Auschwitz
À noter, le 16 juillet 1942 a lieu la rafle du vélodrome d'hiver à Paris, la plus importante rafle de Juifs en France. Près de 13 000 personnes sont arrêtées avant d'être déportées vers les camps d'extermination nazis.

Le 1er septembre 1942, les gendarmes français reviennent arrêter Louise Moscovici. Elle parvient à s'enfuir avec l’aide de sa voisine et amie Odette Blanchet*. 
Jean-Claude, 6 ans, et Liliane, 2 ans, sont alors confiés à des voisins. Ils y resteront 2 mois.

Le 2 septembre 1942, Odette Blanchet* vient la cherche, elles partent à bicyclette vers une gare voisine et de là, par le train, gagnent Tours en Indre-et-Loire, à une centaine de kilomètres à l'est de Vernoil-le-Fourrier. Le plan est de laisser Louise Moscovici chez une connaissance, mais cette personne vient d'être arrêtée. 
Odette Blanchet* conduit alors Louise Moscovici chez sa tante, qui habite aux environs de Tours. 
Elle contacte Jean Meunier*, un des chefs de la Résistance, qui a, à Angers, une imprimerie "recyclée" dans l'impression de fausses pièces d'identité. Il fournit à Louise des papiers qui lui permettent de passer en zone sud.
Louise rejoint alors des membres de sa famille en zone dite "libre".

Anna et Joseph Schwartz sont arrêtés parce que juifs, envoyé à Drancy et seront déportés sans retour de Drancy à Auschwitz le 14/09/1942 par le convoi n° 48.

Le 9 octobre 1942, les enfants sont à leur tour arrêtés par les autorités d'occupation.
Emmenés d'abord dans une prison d'Angers, Jean-Claude et Liliane sont internés au Camp de Drancy où Liliane tomba malade. Michel Schwartz, leur oncle interné lui aussi, parvint à obtenir de les faire sortir. 
Michel Schwartz sera déporté de Drancy à Auschwitz le 13 février 1943 par le convoi n° 48.
Les enfants sont transférés dans un home tenu par l'Union générale des israélites de France. L'établissement est connu des autorités, donc peu sûr. Odette Blanchet* vient les chercher à Paris pour les conduire en lieu sûr à Tours.
Odette Blanchet* reste avec eux dans leur cachette, en dépit des risques énormes qu'elle court, jusqu'en janvier 1943. 

Elle part alors chercher Louise et la ramène à Tours auprès de ses enfants. Pendant les derniers mois de l'Occupation, 
Odette Blanchet* vit avec les trois Moscovici chez son oncle et sa tante au village de MorannesJean Meunier* leur fournit des faux papiers et des cartes d'alimentation, ils deviennent Louise, Liliane et Jean-Claude "Moreau".
Par mesure de précaution, pendant deux ans, ils sortent peu et les enfants ne vont pas à l'école. 

La famille rentre à Vernoil-le-Fourrier en mars 1945. 
Louise Moscovici retrouve sa maison et attend le retour d'Éphraïm.
Elle reçoit une lettre de Lazar, le frère d'Éphraïm : "Je suis par miracle, un des rares survivants du camp d'Ebensee, et libéré maintenant, je compte bientôt rentrer". Quelques semaines plus tard, il est de retour, très affaibli. 
Louise MoscoviciJean-Claude et Liliane comprennent très vite qu'ils ne reverront pas leur père, leur oncle Léon et leurs grands-parents, Anna et Joseph Schwartz assassinés à Auschwitz.

Après la guerre, Odette* rencontre Léo Bergoffen né en Allemagne, déporté d'Angers et libéré d'Auschwitz par les soviétiques le 11 mai 1945.
Affaibli, il pèse à peine 40 kilos, et doit être hospitalisé d'urgence en Allemagne. Après quelques jours de repos à l'hôpital, il se rend avec quelques anciens déportés, à Prague, et fait la rencontre de l'officier responsable de la mission militaire, avec qui il rentrera à Paris.
Il revient à Angers où il apprend que ses parents, Jacob et son épouse, ont été arrêtés le 20 juillet 1942, puis déportés à Auschwitz par le tristement célèbre convoi n° 8, parti d'Angers.
Léo Bergoffen est alors aidé par son ancien patron avec qui il va à Mouliherne (49).
Là-bas, lors d'une conférence du Dr Lazar Moscovici, lui aussi déporté à Auschwitz par le convoi n° 8, il rencontre Odette Blanchet*, qu'il épousera le 26 février 1946. 

Odette Blanchet-Bergoffen*, reconnue comme résistante. Elle a le grade de sergent, mention visible sur le document que lui a adressé Charles de Gaulle le 1er septembre 1945. Elle a obtenu le titre de Chevalier de la Légion d'honneur. Léo Bergoffen est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 2016. Ils auront un fils, Jacques. 

"Et si c'était à refaire, je repartirais sans la moindre hésitation !", témoigne-t-elle.

Le 10 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Odette Blanchet* et Jean Meunier* le titre de Juste parmi les Nations.

08/04/2024

asso 1848

 


Titre

Voyage à Pitchipoï

Voyage à Pitchipoï

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Auteur   Jean-Claude Moscovici  
Édition   Auteur  
Année   2010  
Genre   témoignage  
Description   Jean-Claude Moscovici (né en 1936) est un pédiatre qui a écrit un seul livre, Voyage à Pitchipoï, témoignage de son enfance durant la Seconde Guerre Mondiale. Il y raconte les événements conduisant à sa déportation à Drancy avec sa petite sœur, qui avait deux ans à l'époque.

Quatrième de couverture :
"Voyage à Pitchipoï raconte la tragédie d'une famille juive, en France, pendant la guerre.
En 1942, l'auteur de ce livre avait six ans. Sa famille fut arrêtée, par des gendarmes allemends et français, et déportée. Le narrateur et sa petite soeur furent d'abord confiés à des voisins jusqu'à ce que le maire du village fasse appliquer la décision du capitaine SS, Commandeur de la région et responsable des mesures de répression antisémite : "L'accueil d'enfants juifs dans des familles françaises est indésirable et ne sera autorisé en aucun cas." Les deux enfants furent alors enfermés dans une prison, puis transférés au camp de Drancy, où la petite fille tomba malade par malnutrition.
Sortis miraculeusement du camp, il retrouvèrent queques mois plus tard leur mère qui avait réussi à s'échapper lors de son arrestation et n'avait pas été reprise, malgré les portes qui s'étaient souvent fermées lorsqu'elle avait demandé de l'aide. Après des mois de vie clandestine, à la Libération, ils revinrent dans leur maison vide et abandonnée. Ils ne devaient jamais revoir leur père.
"

Extraits :
"Nous n'avions plus de téléphone. Alors ma mère couru à la poste. C'était assez loin et il y avait une côte à monter. Elle arriva essoufflée et voulut téléphoner à un médecin, mais la postière, qui pourtant connaissait bien mes parents, et était venue bien des fois à la maison, refusa qu'elle le fasse. Ma mère, en pleurs, lui expliqua ce qui se passait, mais la postière lui rappela l'interdiction aux Juifs d'utiliser le téléphone, et lui refusa l'accès à la cabine. La vie d'un petit enfant juif semblait bien peu lui importer.
[...] A la fin du mois d'août, ce fut l'anniversaire de ma sœur qui allait avoir deux ans.
Un après-midi, ma grand-mère sortit pour lui acheter une poupée. Dans la rue, elle croisa le nouveau maire du village. Détail marquant : il avait fait construire pour sa femme, de santé fragile, un chalet dans la forêt où nous allions parfois nous promener. Elle venait se reposer dans le silence bruissant des bois et le parfum des pins. Mais le pavillon; peu fréquenté, finit par être saccagé et avec le temps, disloqué par les racines des arbres, envahi par les ronces et la bruyère, et comme digéré par la nature. Cet homme, époux généreux et sans doûte bon père, toisa ma grand-mère, et lui rappela sèchement que les Juifs n'étaient pas autorisés à sortir si tôt dans la journée. Alors elle revint sur ses pas, et rentra à la maison.
"

"On parlait souvent d'un endroit où nous irions peut-être après Drancy, qui s'appelait Pitchipoï. Peut-être y retrouverions-nous nos parents ?
C'était un lieu mystérieux où certains étaient déjà partis, mais dont personne ne semblait avoir de nouvelles.
C'était à la fois la promesse de la liberté et l'angoisse de l'inconnu. Pitchipoï revenait souvent dans la conversation. On était toujours un peu en partance pour Pitchipoï.
De temps en temps, dans la grande cour, on assistait au suicide de personnes qui se jetaient du quatrième étage sur l'avancée en béton surplombant le rez-de-chaussée. On venait tout de suite les prendre sur une civière. On s'habituait à assister à de tels spectacles.
"
 

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Le camp de Beauregard à Clefs (Site personnel en cours de réalisation )




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