Dans le prolongement de la biographie de Marx Dormoy, c'est l'histoire de Montluçon pendant les années sombres de 1940-1944 au temps de l'État français. Le rôle du journal local « Le Centre » et son influence sur l'opinion, sont constamment évoqués. Des personnalités comme le docteur Jean Billaud, le « médecin des pauvres » et Pierre Kaan qui deviendra l'adjoint de Jean Moulin, apparaissent en pleine lumière. Tout un chapitre est consacré au travail obligatoire (STO). Une large place est réservée à la vie quotidienne avec son cortège de privations et de réglementations. Tous les aspects marquants de l'histoire locale sont développés : voyage du maréchal Pétain à Montluçon le 1er mai 1941, l'assassinat de Marx Dormoy à Montélimar, le bombardement de Dunlop, l'action de la Résistance, les combats de la Libération. Mais l'histoire locale est constamment liée à l'histoire générale, permettant ainsi de comprendre l'évolution de cette période tourmentée. Un ouvrage de référence, avec de nombreuses photographies et documents de l'époque.
Extrait La Milice et les organisations collaborationnistes A Montluçon la Milice vit le jour le 28 février 1943 lors de l'assemblée constitutive de l'Union départementale de cette organisation, au théâtre municipal, en présence du préfet Porte, du sous-préfet, du maire, du président du Conseil départemental, du commandant militaire, du chef local de la Légion, des commissaires de police et des représentants du clergé. Toutes les personnalités présentes étaient là sur invitation, la réunion n'étant pas publique. Le chef de gare Duguet qui, le mois précédent, avait affronté les manifestants lors du départ d'un convoi de travailleurs forcés pour l'Allemagne, se tenait au balcon, en compagnie d'autres notables de la ville. Sur la scène, tendue de drapeaux tricolores et ornée des portraits de Pétain, Laval et Darnand, sept responsables de la Milice avaient pris place, dont Blondeau représentant le secrétaire général Joseph Darnand, et le chef départemental de Renzis. C'est de Renzis qui prit le premier la parole pour rappeler que le Maréchal Pétain a voulu que le Service d'ordre légionnaire devienne indépendant de la Légion « pour plus d'action », et c'est ainsi qu'est née la Milice le 30 janvier. Le chef du gouvernement, Pierre Laval, est, dit-il, le chef de la Milice et son autorité s'exerce par l'intermédiaire du chef Joseph Darnand. Le but de la Milice était de grouper tous les français « pour le grand idéal de la Révolution nationale ». Pour pouvoir adhérer à la Milice, « il suffit d'être français d'origine, de ne pas être juif, de ne pas avoir appartenu à des sociétés secrètes et de prêter le serment requis ».
André Touret est docteur en Histoire. Prix Emile Guillaumin 1974, pour sa thèse sur les campagnes bourbonnaises sous la troisième République entre 1870 et 1914, il a collaboré à la "Nouvelle histoire du Bourbonnais", au "Dictionnaire des communes de l'Allier" sous la direction d'André Leguai. Il a étudié l'histoire des campagnes bourbonnaises sous la IIIème République et les municipalités d'après la Libération. Vice-président de la Société bourbonnaise des Études locales depuis 1973, il collabore régulièrement au bulletin "Notre Bourbonnais- Études bourbonnaises". Professeur d'Histoire et de Géographie à Moulin de 1965 à 1989, d'abord à l'École Normale d'Instituteurs de l'Allier, puis au lycée Banville, où il acheva sa carrière d'enseignant. Il s'est retiré à Montluçon, sa ville natale.
Prix Achille-Allier (1998), le prix spécial Bourbonnais (2002).
Ouvrage broché, photos, repères chronologiques, sources, index des noms de personnes.
Liens externes[Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet] 1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques. Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) ) 6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )
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