La Seconde Guerre mondiale s'est poursuivie durant huit ans pour Robert et Gérald Finaly, enfants juifs de douze et treize ans ! Placés en 1944 chez une nourrice pour échapper aux camps de la mort dont leurs parents ne reviendront pas, ils n'ont pas été restitués à leur tante à la Libération, mais cachés et même convertis au catholicisme en 1948, alors qu'ils n'étaient plus en danger.
En 1953, l'affaire Finaly explose dans une presse survoltée et déchaîne les passions. Depuis quatre ans un procès oppose la famille, installée en Israël, à la nourrice qui les a cachés. Elle refuse de les rendre et fait feu de tout bois. La cause est arrivée jusqu'à la Cour de cassation mais, au nom du dogme, des gens d'Église soutiennent la nourrice qui refuse de se soumettre à la justice. Elle réanime ses réseaux de résistance et le 4 février 1953, Robert et Gérald Finaly sont enlevés par des prêtres basques ! Ils ne sont plus sur le territoire national.
Pourquoi et sur ordre de qui ? La campagne de presse, les meetings et les manifestations montrent alors une France scindée en deux camps radicalement opposés : cléricaux contre anticléricaux, sionistes contre antisionistes, tenants du respect des lois républicaines contre partisans du droit canon.
Archéologue de formation, Fabien Lacaf a notamment collaboré à Métal Hurlant et à Charlie mensuel.
Il travaille également pour la publicité et pour le cinéma en tant que story-boarder. Ses travaux, pour la plupart d'inspiration historique, ont été publiés chez Dargaud, Glénat et Albin Michel. Parmi ses albums, on peut signaler Extrême frontière (1997), Macadam (1999) et Le Bal des Chimères (2006).
Catherine Poujol est docteur en histoire contemporaine, spécialiste des relations judéo-chrétiennes aux XIXe et XXe siècles.
Elle a déjà publié Aimé Pallière, un chrétien dans le judaïsme (1868-1949), Desclée de Brouwer, 2003, et en 2006 aux éditions Berg International, Les Enfants cachés, l'affaire Finaly dont cet album est l'adaptation.
Liens externes[Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet] 1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques. Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) ) 6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )
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