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Robert Salmon



 
Paris 75000 - Paris
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Robert-Salmon
Robert Salmon
source photo : Coll. Robert Salmon
crédit photo : D.R.
Robert-Salmon
Robert Salmon
source photo : © Archives du Bureau Résistance, Service historique de la Défense
crédit photo : D.R.
Histoire
Robert Salmon appartient à un milieu aisé de centre-droit, très marqué par l’affaire Dreyfus. La famille, juive non pratiquante, s’installe à Paris en 1920. Six ans plus tard, la crise du franc la ruine partiellement, mais elle est soucieuse de sauvegarder les apparences bourgeoises. Le jeune homme suit des études au lycée Buffon. Lauréat du concours général, il entre en khâgne au lycée Louis-le-Grand.

Robert Salmon est mobilisé en septembre 1939, à vingt-et-un ans, comme aspirant observateur d’artillerie dans la Sarre. Fait prisonnier en juin 1940, il s’évade et reprend alors ses études. Reçu à l’Ecole normale supérieure en 1941, il sort de l’Ecole libre de Sciences Politiques en 1942, avec le rang de major (section économie).

Depuis l’automne 1940, Salmon s’est engagé dans la Résistance en fondant avec Philippe Viannay, «Défense de la France». Ce mouvement de la zone occupée, dont il trouve le nom, publie un journal dans lequel le jeune homme écrit jusqu’à la Libération sous la signature de Robert Tenaille. Conçu essentiellement « comme un journal d’opinion et même un journal de convictions » Défense de la France entend « faire rentrer moralement la France dans la guerre, […] donc faire de la propagande au bon sens du terme » (entretiens avec Olivier Wieviorka). De sensibilité démocrate, Salmon souhaite que le mouvement s’oppose certes aux nazis, mais aussi au gouvernement de Vichy, alors que d’autres fondateurs étaient moins hostiles au maréchal Pétain au départ. Il écrit la plupart des articles politiques du journal avec Jean-Daniel Jurgensen. Avec ce dernier, il rédige les Cahiers de Défense de la France, et notamment au cours de l’hiver 1943-1944 un projet de Constitution qui envisage un renforcement de l’exécutif, accepte l’élection d’un président de la République aux pouvoirs étendus élu pour quatre ans par un collège de notables et suggère la création d’une cour suprême chargée de vérifier la constitutionnalité des lois. Il prône aussi le droit de vote pour les femmes.

Robert Salmon au comité directeur de Défense de la France, fondé à la fin 1942, s’efforce de renforcer sa tendance gaulliste. Il siège, dans l’été 1943, à la Commission des Désignations, chargée de procéder à la nomination des fonctionnaires d’autorité, et surtout à la commission de la presse clandestine, formée en septembre 1943. Il organise la représentation du MLN dans les Comités départementaux de Libération de la zone nord et représente encore Défense de la France au Comité Parisien de la Libération créé en septembre 1943. Cette même année, lors de la création du Mouvement de Libération Nationale, Salmon est désigné à son Comité directeur. Jusqu’à la Libération de Paris, il y siège comme responsable pour la région parisienne. Il représente par ailleurs le MLN à la Commission des Comités de Libération, créée par le CNR, et à la Commission de la justice du CNR.

En août 1944, Salmon, avec Blank et Jean-Daniel Jurgensen, prend possession de l’immeuble du 100, rue Réaumur. Directeur politique de Défense de la France durant l’insurrection parisienne, il conserve cette fonction lorsque celui-ci prend le titre de France-Soir en novembre 1944. Mais, en juillet 1946, Robert Salmon et Jean-Daniel Jurgensen, sont contraints de quitter le journal.

La victoire venue, Robert Salmon, membre du comité directeur et du bureau politique du Mouvement de Libération national, cumule les fonctions dans les instances du nouveau régime. Désigné pour siéger comme délégué à l’Assemblée consultative provisoire le 8 novembre 1944, il appartient à la commission de l’équipement national, de la production et des communications, à la commission des Finances et enfin à la commission permanente de coordination. Toujours membre du CPL, il est élu conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine en mai 1945, fonctions qu’il conserve jusqu’en octobre 1947. Il appartient encore à la commission de Justice du Conseil national de la Résistance. Il y a été désigné comme membre de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) dont il est un des fondateurs.

Surtout, à partir de ce moment, Robert Salmon occupe une place essentielle dans le monde de la presse. Administrateur de La Tribune économique et de la Société France-éditions et publications, éditrice de France-Soir, il est membre du Comité de rédaction de France et Monde, dirigée par J.D. Jurgensen et en 1946 fonde la revue Réalités. Il préside aussi le Comité des papiers de presse qui joue un rôle essentiel dans une période caractérisée par la pénurie de matière première.

Dans l’UDSR, Robert Salmon, contrairement à René Pleven et François Mitterrand, se montre partisan du rapprochement avec la SFIO en continuité avec ses positions adoptées durant l’Occupation. Hostile au communisme stalinien déjà dans la clandestinité (il écrivait que "la conception stalinienne de l’État ressemble étrangement à la conception hitlérienne"), il se prononçait dans Défense de la France pour "un socialisme qui sache être audacieux sans être utopique, ferme sans être agressif". Il prônait alors un "rassemblement des gauches", une sorte de "Parti travailliste" pour élaborer et faire appliquer la nouvelle doctrine économique, comportant notamment nationalisations et planification. Aussi, pour les élections à la première Assemblée nationale constituante, en octobre 1945, R. Salmon se présente sur la liste commune SFIO-UDSR dans le 3e secteur de Paris. Elle obtient 111 153 suffrages sur 550 611 inscrits et 488 644 votants et obtient trois élus, R. Salmon, André Le Troquer, premier de la liste, et Henri Barré, troisième. Salmon siège à la Commission de la Constitution et intervient sur cette question et sur la déclaration des droits, défendant les positions de la SFIO pour l’Assemblée unique et pour laisser à l’Assemblée le soin d’élire seule le président de la République et de désigner le président du Conseil. Avec Jean-Daniel Jurgensen, il adhère au groupe socialiste au début 1946. Mais, en juin 1946, les militants socialistes du secteur le placent en troisième position sur la liste SFIO (derrière André Le Troquer) et il n’est pas réélu. Il ne se représente plus à des élections législatives par la suite. Un an plus tard, il perd ses derniers mandats locaux. A nouveau candidat aux municipales de 1947, mal placé sur une liste socialiste du troisième secteur de Paris (IIIème, IVème, Xème arrondissements), il ne retrouve pas son siège de conseiller municipal.

Robert Salmon se consacre désormais totalement à la presse. Déjà gérant de la société, il devient en 1949 président-directeur général de la société France Éditions et Publications. Celle-ci édite France-Soir, Le Journal du Dimanche, Elle et France-Dimanche. Toujours administrateur de La Tribune économique, il préside à partir de 1962 la Société d’études et de publications économiques qui édite Réalités, Connaissance des arts et Entreprise. Responsable d’un des plus grands groupe de presse français, il participe aux instances qui organisent la profession. Il est secrétaire général de la Fédération nationale de la presse française, de 1951 à 1977, président du Comité français de l’Institut International de la Presse, de 1952 à 1973, et administrateur de la Régie Française de Publicité, de 1968 à 1979. Par l’Association "Le Siècle", dont il est membre du conseil, l’ancien député de Paris participe aux réseaux d’influence et d’information au carrefour de la politique, de la presse et des milieux économiques et sociaux. Il est enfin désigné dans les organismes officiels de régulation ou de représentation sociale : membre du Haut conseil de l’audiovisuel et de 1973 à 1982, il appartient également au Conseil économique et social de 1959 à 1969.

Robert Salmon est commandeur de la Légion d’honneur, décoré de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance et de la médaille des évadés.

En 2004, Robert Salmon a publié deux volumes de mémoires aux éditions LBM, sous le titre commun Chemin faisant. Le premier volume s’intitule "Vers la Résistance, du lycée à Défense de la France", le second, "L’épopée France-Soir".

26/02/2012
Lien : Assemblée nationale

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Titre

Chemins faisant : Vers la Résistance

Chemins faisant : Vers la Résistance

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Auteur   Robert Salmon  
Édition   Little Big Man  
Année   2004  
Genre   témoignage  
Description   Lecteur Sois Attentif... c'est par ces mots que Stéphane Hessel, son camarade de la rue d'Ulm et grande figure de la Résistance commence sa préface. Effectivement, les Mémoires de Robert Salmon, normalien, major de Science-Po, l'un des derniers grands chefs d'un mouvement de Résistance, méritent toute notre attention. Nous ne sommes pas entrés dans la Résistance, nous ne l'avons pas rencontrée, nous l'avons créée[ .. ] à notre petite échelle, dans notre coin. Dans ce constat, il n'y a pas de fausse modestie; il y a la vérité du quotidien, souvent banal, parfois grisant, toujours incertain, et des rencontres déterminantes : Philippe Viannay, Marcel Lebon, JeanDaniel Jurgensen, Anne-Marie Jeanprost (future Mme Salmon), Hélène Mordkovitch, Geneviève de Gaulle, Charlotte Nadel, Jacqueline Pardon... ; des réunions avec les chefs des autres mouvements: Henri Frenay, Claude Bourdet, Léo Hamon,Jean-Pierre Lévy, Georges Bidault, Christian Pinault... ; des discussions avec les envoyés du général de Gaulle : Pierre Brosselette, André Passy, Daniel Cordier... et les rapports avec les chefs communistes comme Pierre Villon, André Tollet, Maurice Kriegel-Valrimont, Henri Rol-Tanguy...
En juillet 1941, à vingt-deux ans, Robert Salmon fonde Défense de la France avec Philippe Viannay. Outre son journal - le plus diffusé des titres de la Résistance, avec près de 450 000 exemplaires en janvier 1944 - le mouvement Défense de la France alimente toute la Résistance en faux-papiers, renseigne les Alliés, fédère des groupes-francs, et enfin, participe à la Libération. En novembre 1944, le journal clandestin devient France-Soir, qui sera le grand quotidien populaire des Trente Glorieuses. Le premier tome de Chemins faisant, est une évocation des années 1920 et 1930 vues par un adolescent, décennies d'abord glorieuses puis inquiétantes ; le témoignage d'un jeune officier d'une bataille qui a fait - en six semaines - plus de 100 000 morts et le récit, jour par jour, d'un intellectuel engagé dans la Résistance jusqu'à l'apothéose de la Libération de Paris.
 

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
2 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )




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