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Sarthe

Région :
Pays de la Loire
Département :
Sarthe

Préfets :
Marie Maurice Georges
(24/03/1938 - 17/09/1940) Préfet de la Sarthe
Yves Gasné
(1940 - 18/10/1941) Sous-préfet pour l'arrondissement de La Flèche. Né en 1908 à Lyon.
Jean Roussillon
(16/08/1940 - 31/07/1943) Préfet régional de la région d'Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1896-1970)
Maurice Cuttoli
(16/09/1940 - 18/02/1942) Sous-préfet de Mamers. Né en 1904 à Constantine (Algérie).
Victor Baptiste Jean Dissard
(17/09/1940 - 14/11/1941) Préfet de la Sarthe
Philippe Lanquine
(19/09/1941 - 21/09/1944) Sous-préfet de Mamers. Né en 1905 à Moissac.
Georges Féa
(18/10/1941 ) Sous-préfet pour l'arrondissement de Mamers. Né en 1912 à Paris.
Marcel Picot
(14/11/1941 - 08/02/1943) Préfet de la Sarthe
Lucien Porte
(08/02/1943 - 08/08/1944) Préfet de la Sarthe. Révoqué
Charles Donati
(01/08/1943 - 10/08/1944) Charles Guérin Joseph Louis Donati, Préfet régional de la région d'Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (né en 1891)
Jean-Louis Costa
(08/08/1944 - 11/12/1945) Préfet de la Libération de la Sarthe
Michel Debré
(10/08/1944 - 01/04/1945) Michel Debré dit Jacquier, Commissaire de la république de la région d’Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1912-1996)
René Dijoud
(22/09/1944 ) Sous-préfet de Mamers
Alain Savary
(01/04/1945 - 11/05/1945) Commissaire de la république de la région d’Angers (Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et la partie occupée de l'Indre-et-Loire) (1918-1988)
Georges Briand
(04/02/1946 - 01/01/1948) Préfet de la Sarthe

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Camp d'internement

Camp de la Verrerie de Coudrecieux
durant la Seconde Guerre mondiale (WWII)

Texte pour ecartement lateral Commune : 72440 Coudrecieux
- Sarthe

Population internée: Tsiganes, juifs

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Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
liste des internés (une partie)
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
transfert de la Verrerie à Mulsanne
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
lettre d'un tzigane interné page 1
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
arrêté préfectoral 1940
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
Emile Duville
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
transfert (liste) de la Verrerie à Mulsanne
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
liste des internés
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
fille d'un interné à la Verrerie
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Camp-de-la-Verrerie-de-Coudrecieux
Roulottes au camp de la Verrerie (au début)
source photo : Inconnu
crédit photo : X
Histoire

Le camp de la Verrerie à Coudrecieux est crée en novembre 1940. Les conditions de vie sont tellement lamentables que le Préfet Picot demande aux allemands la mise à dispositions du frontstalag désaffecté de Mulsanne.

03/03/2013

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Camp de la Verrerie (Jocelyne Quénon)

|NOM|Jocelyne Quénon|NOM|Quel oubli !...Car cela n’en est-il pas un?...Et depuis tout ce temps : « Ce manque d’informations quant à l’existence d’un camp d’internement pour Nomades, Tziganes (tous dans le même panier) en Sarthe !...Non pas à Mulsanne celui-ci…Pour Mulsanne : on sait, on a des informations ici et là, on peut en parler… Ce camp oublié et tu se trouvait à Coudrecieux (Sarthe) près de Bouloire ! Son nom : « Le Camp de la Verrerie » ! ……………… Pourquoi La Verrerie ?....Tout « simplement tristement » car il fut ouvert en 1940 près du toujours debout : Château de la Pierre (Coudrecieux), sur les terres duquel existait une verrerie (nombreuses en Sarthe autrefois). (Voir historique ci-dessous) Ce fut lors d’une promenade dans ma région natale et au hasard des chemins verdoyants et forestiers que je découvris ce grand et prestigieux château et un pavillon de garde sur l’ancienne verrerie (rasée depuis : voir ci-dessous). Un panneau touristique, à l’entrée du petit hameau formé par les anciennes maisons ouvrières de cette usine importante en son temps, détaille l’historique du château, de sa verrerie, avec juste une petite phrase tout à la fin informant l’existence d’un camp d’internement pour tziganes – je devrais dire « contre » - (nomades etc…) dans l’ancienne usine et dans sa cour. Petit détail qui non seulement me surpris mais qui me choqua par sa petitesse justement d’autant que peu de gens (et ce, vérifié après) connaissent l’existence de ce sinistre camp, d’autant que pourtant payse et ayant évolué dans un milieu d’anciens déportés (camps de concentrations en Allemagne) : je n’ai jamais entendu parlé de ce camp. Je ne suis hélas pas la seule dans ce secteur et pour cause… ! Ce qui revient à poser la question essentielle (tout comme on a pu se la poser au sujet des villageois murés dans un silence étrange, tout près de ces camps de concentrations et pire en Allemagne, Pologne etc… : « Pourquoi ce silence villageois à Coudrecieux, et ce sujet bien tu et préservé de la part du château de la Pierre, alors possesseur de l’ancienne Verrerie (usine prospère et faisant vivre bien des gens à la fin des années 30) et par la commune ?! Toujours pourquoi a contrario des camps du Sud de la France (par exemple et entre autres camps), tels que ceux de Saliers et Rivesaltes, sans omettre ceux de la région Centre et Pays de Loire etc, etc…, ces derniers (….de camps d’internement des Tziganes et nomades en France), en renommant celui de Mulsanne (Sarthe) et pas si loin de là celui de Montreuil-Bellay (Maine et Loire) : « le camp d’internement de la Verrerie à Coudrecieux » est-il tombé dans l’oubli à force de silences ?? ………………. Depuis cette découverte je ne cessai de d’interroger, de chercher jusqu’à un autre hasard : ma rencontre avec des membres de la grande famille Duville (gens du voyage très connu en Sarthe, Loir-et-Cher, Touraine aussi), famille qui, du plus loin que je me souvienne, petite, vivait des chevaux percherons que l’on voyait paître paisiblement dans nos prairies. Cette grande famille revient toujours dans le perche sarthois et vendômois, certains sont désormais sédentaires ou semi-sédentaires mais toujours soudés !. .Je dois dire que bien des villageois ont vu défiler leurs vieilles roulottes voici bien des années. Jamais aucun problème avec eux. Je dirais même que nous avions fini par estimer ces gens-là ! Je dis « fini » en tenant compte du mépris, du rejet, de l’incompréhension des « gadges ou paysans » ainsi qu’ils nous nomment sans méchanceté aucune à leur égard ! ………………… Certains membres de ladite famille Duville me parlèrent alors de ce camp et de certains de leurs ancêtres internés également ailleurs (Saliers, Rivesaltes etc…Allemagne et Auschitwz). Ayant appris que le « patriarche » que j’avais connu autrefois – Emile Duville – (décédé ) comme bien des villageois ici avait été interné dans le camp de La Verrerie à Coudrecieux : je me remis en quête d’informations. ……………….. Je pus tout récemment rencontrer son fils : Emile Duville à Montoire-sur-le-Loir. Quelle touchante rencontre ! Quel récit ! Il raconta donc avec émotion et larmes les conditions de vie des nomades avant les internements et après – car plus rien ne fut pareil après dit-il-. Emile Duville (fils), très ému, ainsi que sa femme Madeleine née Dourlet me raconta : « Notre vie fut atroce. Personne ne peut savoir à quel point. On a été chassés de partout. Personne ne voulait de nous et nous avons erré, erré…Nous ne pouvions pas manger normalement. On avait peur de nous : les voleurs de poules. Oui nous avons dû chaparder et manger n’importe quoi. Nous ne pouvions plus vivre de nos savoirs ancestraux : la vannerie, la dentelle, de nos chevaux. Même les forains crevaient partout ! On nous a parqués afin de nous empêcher de bouger. Le pire nous attendait. Nos familles ont été dispersées et disséminées partout en France, loin de nos points de chute, de nos petits coins coutumiers où nous nous retrouvions tous, où les mariages se firent, loin des endroits où nous pouvions vivre à peu près et sans rien demander d’autre. On était tous fiché par décision du gouvernement de Vichy : des fiches anthropométriques ! Pire que pour des animaux. On nous mettait tous dans le même panier (nomades, forains, vanniers, tziganes, roumains etc.). On voyait le regard des villageois partout. Certains étaient bien braves avec nous mais très peu. Nous avions déjà été pourchassés de partout avant de venir en France et en Europe, un peu dans tous les pays…Mais ce n’était pas terminé ! D’ailleurs qui sait vraiment que les tziganes viennent des Indes ?...peu de monde sauf les érudits ou ceux qui nous acceptent et veulent nous connaître davantage (comme vous : me dit-il gentiment). Non ce n’était pas terminé. Fuir, nous cacher, rester grouper, aller là et encore là !...Il faut bien comprendre que si nous vivons en clan plutôt fermé : ce défaut que nous avons et je le reconnais vient de tout ça. Nous avons dû nous serrer les coudes et plus que ça. Nous avons dû nous aider, être solidaires et toujours nous grouper. Nous n’avions rien contre les « gadges comme on dit » mais leurs regards et actions contre nous parlaient et nous les approchions de moins en moins sauf grande nécessité et nous étions tous en grande nécessité. Puis quand les camps ont ouvert et que nos pères, nos mères, des enfants furent envoyés dans tous les camps même très loin de nos campements alors, ceux qui ne furent pas arrêtés (et il fallait se cacher mais on était dénoncé puis où aller ? Comment faire ? On n’avait plus de vie mais beaucoup d’ennemis. Vous n’avez pas idée ! Même les cabanes des « cabaniers » de l’époque ne pouvaient nous cacher. Pourtant il y en avait beaucoup et à Coudrecieux aussi ! Ya plus rien ! Mon père fut très vite arrêté et emmené à La Verrerie. Nous étions pratiquement sur place. Mais on a dû fuir comme on a pu. Je veux parler de ceux qui ont pu échapper aux internements et dans quelles conditions aussi !... Mon père s’est évadé avant la fermeture des camps. Il n’était déjà pas en bonne forme et il continua à crever de faim. Il se mettait dans les fossés, dans les petits bois, parfois dans une grange mais pas souvent. Il avait peur. Comment a-t-il pu trouver la force de ramper pas d’autre mot jusqu’en Touraine. Il espérait y trouver encore un peu de notre famille. Mais plus personne ! Il avait dans l’idée de gagner Avoine où nous avions des cousins mais il était épuisé et découragé. Il réussit à se traîner jusqu’au château de Gizeux pas loin de Tours et sur le chemin du Maine et Loire ! Et Montreuil-Bellay pas loin… .Ce fut le marquis lui-même qui le découvrit sans force et crevant de faim, en haillon dans une de ses granges. Il le soigna, lui donna à manger et le cacha jusqu’à la fin de la guerre. Mon père y faisait des petits boulots et rendait service. On était en guerre. Ils furent solidaires tous les deux. Jamais mon père ne put oublier ça et il retourna bien souvent à Gizeux pour aider et par reconnaissance. Après la guerre ce fut encore très dur. Les autres internés survivants ont pu retrouver leurs familles. Nous pas forcément…On avait tout perdu : nos roulottes, le peu de bien qu’on avait pu avoir. Et le peu qu’on possédait avait été pillé partout. On n’avait plus rien à attendre, plus rien…Et faut quand même comprendre qu’en plus des allemands, la France avait bien des torts et responsabilités dans tout ça pendant Vichy et bien après. Heureusement qu’on a des « gadges » qui nous ont été à décrire tout ça. C’est aussi à cause de ce qu’on a vécu avant la guerre, pendant et après que j’ai voulu apprendre à lire et à écrire et à me cultiver. Pour pouvoir raconter et pour que mes enfants en plus de savoir lire les pancartes puissent s’en sortir – si ils désiraient vivre en dehors de nos groupements et campements -…Je leur ai donné ce choix-là et je ne regrette pas, eux non plus. Quand tu me dis ma fille (en me regardant) qu’on a tendance à vivre entre nous et à ne pas être tous ouverts aux gadges : c’est parce que de tous temps on a dû fuir, de tous temps on nous a persécutés. Et de 1936….à 1946 on n’était que des fiches et n’avions plus rien. C’est le Général de Gaulle qui a supprimé les fiches et qui nous a permis de retrouver de la liberté ! Mais après les camps : il a fallu des années pour nous retrouver et nous regrouper mais on a bien tous crevés. Qui s’inquiétait de nous ?...On n’était que des bohémiens, des romanichels et pire ! On nous crachait dessus….On s’est mis à nous méfier des gadges et à rester encore plus groupés et solidaire qu’avant. Moi je déplore les clans hélas mais voilà pourquoi il y en a autant. Et ce n’est pas facile de raisonner un « voyageur » ! J’en connais et c’est vrai qui font même un rejet des gadges…systématiquement ! Ah ya des bourricauts partout même chez nous. Faut pas oublier ce que l’on a vécu. Faut pas oublier les camps et pour celui de La Verrerie à Coudrecieux : « oui : pourquoi on ne le connait pas plus que ça ? Pourquoi on n’en a pas plus parlé ?...Les autres ont des stèles et on y va en commémoration mais pas pour La Verrerie à Coudrecieux »…. ………………. Sa femme : Madeleine Duville née Dourlet me parla d’une de ses ancêtres : Louise Dourlet dite « Lapin », qui fut, elle internée à Saliers. Je pus retrouver sa fiche grâce à son témoignage. (voir dans les photos). « Louise « Lapin » DOURLET née le 28 mai 1927 à Villerable (Loir-et-Cher) ou à Vendôme, de Jean « Passette » DOURLET (1902-1976) et de Simone, Eugénie, Octavie « Marcela » DUVILLE (1903- ), vannière, française, catholique, « de race: nomade ». Carnet anthropométrique d’identité nomades n° 102678. Carnet collectif nomades n° 2648. Vient de Touraine. Assignée à résidence à Issoudun (Indre) le 23 avril 1941. Départ de Châteauroux (Indre). Internée au Camp d’Hébergement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) le 18 juillet 1942 à 19 heures, matricule 15119, et n° de registre 15192, avec toute sa famille. Evadée le 08 octobre 1942, n° de sortie 5108. Retour d’évasion le 06 novembre 1942, matricule 16615. Transférée au Camp de Nomades de Saliers le 25 novembre 1942, n° de sortie 6551. Internée au Camp de Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) le 27 novembre 1942, matricule 155, cabane 6, catégorie J3. Détachée à l’agriculture le 24 avril au 16 mai 1944. Evacuée sur l’hôpital d’Arles le 24 juillet 1944. Rentre volontairement de l’hôpital le 25 juillet 1944. Evacuée à nouveau sur l’hôpital d’Arles le 27 juillet 1944. Rentre de l’hôpital d’Arles le 30 juillet 1944. Evadée le 18 août 1944 suite au mitraillage du camp par la chasse américaine. » VOIR DANS PHOTOS JOINTES Elle fondera une famille avec Julien Chérubin GAISNE (Parents : Julien Valette GAISNE (1898-1959) & Louise Mousseuse DUVILLE 1901) dont naîtront Monique, Rose, Simone, Michel, Nathalie, Christiane « Choutli » Gaisne. Elle est décédée le 30 avril 2007 à Amboise (Indre-et-Loire) âgée de 80 ans. Partie de son témoignage : « Je m’appelle Louise Dourlet et j’étais à Issoudun dans l’Indre quand on a été arrêtés pour être conduits au camp. Nous avons tout laissé sur place: les chevaux, la roulotte, la vaisselle, etc… Nous avons été d’abord à Rivesaltes. Dans ce camp on n’avait pas de nourriture. C’était dur parce qu’on était jeunes et qu’on avait besoin de manger. Quand on est allés à Saliers, on s’est retrouvés dans la baraque n° 6 avec des gens de notre famille. Mon père partait tous les matins pour aller travailler à Saliers et Albaron comme maçon. Mais il n’a jamais été payé. On est partis à la fin, au moment des bombardements. On est rentrés à pied chez nous. Quand on est revenus, il ne nous restait plus rien, on avait tout perdu. » [Témoignage recueilli par Mathieu Pernot à Montoire-sur-le-Loir en 1999.] Je me permets cette parenthèse (hors Coudrecieux) car la famille Duville et famille par alliance, cousines, cousins ont tous eu des ancêtres internés en France et ailleurs !....Qui plus est ce témoignage est à l’égal de tant d’autres ! (Un de ces cousins du même prénom : un autre Emile Duville, lui fut interné au camp de Saliers. A préciser afin d’éviter des confusions). Toujours de fil en aiguille je pus récolter quelques vieilles photographies et je remercie Messieurs André Conilleau et Damien Ricaux de Coudrecieux pour leur participation ainsi que la famille Duville ! Ces photos et documents sont précieux et contribuent au témoignage quant à ce camp – enfin - Vous trouverez donc ci-dessous : - les historiques du château de La Pierre et de La Verrerie alors attenante. - le deSCRLPTif des conditions de vie à La Verrerie (Coudrecieux) - documents d’époque (listing officiel des internés dans le camp, article journal), carte des camps en France, plans etc. - photos photo du patriarche Emile Duville interné dans ce camp à La Verrerie, photos de La Verrerie à l’époque, photos prises des ruines (la Verrerie ayant été démolie en..) Ce faisant, et en soutien ainsi que souhaits des « gens du voyage » ayant des ancêtres internés dans ce camp, ainsi que ceux d’autres « voyageurs : nomades, anciens forains, tziganes etc…de voir enfin briser le silence de ce camp en informant davantage sinon en informant tout court de sa sinistre existence : j’ai rédigé cet article. Tout comme, je me joins à eux dans cet espoir : « voir une véritable stèle pour mémoire » pour rassemblements commémoratifs également, à l’exemple d’autres camps ! Merci à vous ! Jocelyne Quénon Historique du lieu : CHATEAU DE LA PIERRE (Coudrecieux - Sarthe-) Les premières bases du château actuel furent édifiées en 1589 par François de La Vove. En 1634, Louis de La Vove vend La Pierre à son cousin, M. de Loisel, à sa mort en 1635, s’ensuit une longue période de succession. Philippe Le Gras, comte du Luart, hérite de La Pierre en 1840 où il fit des travaux de remise en état, le château avait été saccagé pendant la Révolution. Après avoir épousé Léopoldine de Broyes, il s’y installe en 1842. Philippe du Luart fera ajouter quatre tours par l’architecte Delarue. En 1862, il entreprend la construction des écuries. Il a deux filles, l’une meurt en bas âge et l’autre, Elisabeth, épouse en 1863 Cyprien de Pontoi, marquis de Pontcarré et comte de Pontoi. En 1904, la comtesse de Pontoi entreprend la construction de la véranda sur la façade ouest du château et la bibliothèque sur la façade est afin de relier les tours entre elles. Entre 1925 et 1935, suppression du jardin à l’anglaise et aménagement des jardins à la française actuels d’après un dessin de Duchêne le célébre paysagiste. En 1939, mariage de Thérèse, fille unique de Louis de Pontoi et de Charlotte Hegman avec le comte René de Montalembert. En 2004, suite au décès du Comte et de la Comtesse de Montalembert, installation au château de la Pierre de leur fils cadet Frédéric, en 2005. LA VERRERIE DE LA PIERRE (Coudrecieux - Sarthe-) Bien avant le début du 18ème siècle, une verrerie a existé dans la paroisse des Loges, plus tard réunie à celle de Coudrecieux. Un incendie l’aurait fait se déplacer sur le site actuel du château de La Pierre à Coudrecieux. La preuve indirecte de son ancienneté est fournie par l’Etat civil. On y relève la présence de familles de gentilshommes verriers : Bongars, Brossard et Le Vaillant, trois des quatre familles nobles de Normandie ayant eu le droit de travailler sans déroger. François Le Gras, premier marquis du Luart obtint des lettres patentes en 1733 l’autorisant à établir une verrerie. En 1735, à la mort du marquis du Luart, la verrerie est louée à Monsieur de Cherbon, chevalier de Chérigny, qui s’associe avec Mathurin Busson précédemment maître des verreries de Vaujours (Château-Lavallière) et de Cherigny (Chenu). Les activités ayant périclité, une association entre Mathurin Busson, Louis Demeré, et Aloys Le Riche, un négociant parisien, prend la relève et développe la verrerie jusqu’en 1772, date à laquelle la verrerie est confiée au fils de la marquise du Luart qui ne conserve pas les associés. Le bail souscrit n’arrivant à échéance qu’en 1779, Mathurin Busson continuera son activité jusqu’à cette date où il part s’installer au Chesne-Bidault. Les grandes spécialités de l’usine furent les vases et ballons de laboratoire, les bouteilles pour la pharmacie et la parfumerie avec l’emploi du bleu de cobalt. En 1778, la verrerie est louée au sieur Le More, de Gréez. La fin de cette période est mal connue, Le More est poursuivi pour non paiement ; pendant la Révolution, la verrerie est louée à Barbet-Dubourg qui fut mis en faillite en 1791. En 1836, les verreries de La Pierre et de Montmirail étaient exploitées par Messieurs Latouche & Vimont dont l’un des fils prend la relève à partir de 1855. De 1884 à 1886, la verrerie est transformée en société Duponchel et Cie. Avec le 20ème siècle, le propriétaire, le comte du Luart, confie la verrerie à son régisseur, M. Marthe. La verrerie a cessé son activité le 15 septembre 1936. Pendant la seconde guerre mondiale, les bâtiments désaffectés servirent de camp de réfugiés tziganes. Camp de La Verrerie Ce camp fut l’un des premiers en France destiné à l’internement des tziganes. Il ouvrit en novembre 1940. La plus grande partie des internés furent transférés au camp de Mulsanne (près du Mans). Le mur du parc du château de La Pierre, haut de deux mètres, limite le camp sur une longueur, la clôture étant complétée par des fils de fer barbelés peu efficaces ; ce qui explique le nombre important des évasions" Le camp de la Pierre le camp de la Pierre Le camp de nomades est créé le 18 novembre 1940. Il est établi dans une ancienne verrerie, à 1.500 m à l'est de Coudrecieux (40 km du Mans, route de Saint-Calais), à proximité du Château de la Pierre mais très isolé. Quelques nomades logent dans leur roulotte et beaucoup sont contraints dans des bâtiments en dur. Un rapport du docteur inspecteur adjoint de la Santé, daté du 5 janvier 1942 a décrit ces logements. : - 218 hommes et femmes, 96 enfants. 19 sont à l'hôpital du Mans, 3 à l'hôpital de Saint-Calais (des malades seraient morts en voiture pendant un transport à l'hôpital), 4 sont en prison et 29 se sont évadés . -Les locaux : "Dans le 1er bâtiment, 9 chambres de dimensions variables avec un sol en terre battue, chauffées soit avec une cheminée ou un petit poêle. Une chambre a environ 12 mètres sur 5. Onze châlits sont alignés pour douze personnes On se chauffe avec petits poêles à bois ou parfois avec feu allumé sur le sol de terre battue avec le danger de la fumée. Il arrive que des familles soient entassées par douze personnes avec de nombreux enfants Une chambre doit servir d'école. - Il existe trois autres bâtiments mais des internés vivent dans leurs roulottes (26 roulottes au total). Ces roulottes sont misérables, insalubres, surchargées et souvent sans portes réelles. Les nomades sont en haillons et souvent pieds nus. - Uniquement 3 WC crasseux à la turque sont installés au milieu d'une cour Nombre d’internés de 1940 à 1942 : - 118 internés le 18 novembre 1940 ; 203 fin novembre ; 250 le 19 juin 1941 ; 291 le 24 décembre. Ils sont 325 le 24 janvier 1942, dont 223 hommes et femmes, et 102 enfants de 1 à 13 ans. Les nationalités : - 1 italien, 2 hongrois, 4 belges et des français. Le 26 août 1941, le préfet de la Sarthe signe le règlement intérieur. (renseignements trouvés dans d'autres archives relatives à ce camp ) : -"Article 3 : Les gardiens n'ont pas la qualité pour punir de leur propre autorité les nomades internés. Les sanctions propre autorité les nomades internés. Les sanctions justifiées par des actes contre le règlement ne peuvent être prononcées que par le Chef de camp ou, dans les cas présentant une certaine gravité, par le Préfet. Un poste de 4 gendarmes est installé à proximité du camp au début de juin 1941. Le 22 août, est décidé camp au début de juin 1941. Le 22 août, est décidée la construction d'un local disciplinaire. Les archives sur le camp de Coudrecieux révèlent quelques punitions exemplaires. Un interné s'évade pour, dit- exemplaires. Un interné s'évade pour, dit-il, aller voir ses enfants : 8 jours de cachot. Un autre s'évade : 8 jours de cachot, au pain sec et à l'eau ; même régime à deux complices reconnus. Une femme frappe un garde qui l'empêchait de sortir faire des courses : 8 jours de cachot. Un homme insulte et menace les gardiens : 8 jours de prison. Article 7 : c) Les enfants âgé de moins de 14 ans assistent Pour toute absence injustifiée ou non autorisée et en récidive, il sera fait par la gendarmerie application de la loi du 28 mars 1882. Article 14 : En principe, les chiens appartenant aux internés peuvent séjourner au camp. Toutefois, il importe de veiller à ce que les animaux malades ou sans valeur soient supprimés, après consultation du vétérinaire. En aucun cas, les chiens ne doivent être maltraités lors de cas, les chiens ne doivent être maltraités lors de l'abattage. Article 15 : Tous les nomades sont astreints aux corvées du camp. Tout refus d'effectuer une corvée motivera la suppression du pain tant que la corvée n'aura pas été exécutée. Il est interdit d'une façon absolue d'employer des nomades à des travaux agricoles. Seule est recommandée l'utilisation des internés à diverses tâches effectuées à l'intérieur du camp, telle que la coupe de bois. Dans le cas où certains seraient susceptibles d'être occupés à l'extérieur, à des travaux de routes ou e occupés à l'extérieur, à des travaux de routes ou de chemins, ce ne pourrait être qu'en groupes assez importants, en des endroits faciles à surveiller, et sous la garde de la gendarmerie française, laquelle est munie d'armes. Article 17 : Aucune permission n'est accordée aux leur séjour au camp , Article 20 : Les internés sont autorisés à acheter des vivres s'ajoutant à l'ordinaire du centre. A cet effet, les femmes peuvent, les mardis et vendredis, se rendre à Coudrecieux, accompagnées par des gardiens. Toute action commerciale (vente de fil, boutons, dentelles, etc. commerciale (vente de fil, boutons, dentelles, etc.) leur est formellement interdite, tant sur le parc st formellement interdite, tant sur le parcours séparant le camp du village, que sur le territoire même de ce dernier. Celles qui réintégreraient le camp en état d'ivresse seraient privées des dites sorties p état d'ivresse seraient privées des dites sorties pendant un mois." ……………. Passage du rapport d’A. Piochet par Christian Bernadac [...] La malpropreté du camp s'aggrave. Les cantonnements sont sales et désordonnés, la literie manque ; pas de paille fraîche pour le couchage. Les objets d'ameublement et de ménage et les sièges sont absents. Les internés sont en haillons ; il manque des vêtements strictement nécessaires. Les bâtiments du camp sont dans un état déplorable ; les toits sont défectueux, les portes et les fenêtres ne ferment pas ; il n'y a plus de clés, ni souvent de serrures. Les volets, les parquets ont été transformés ou brûlés. Les tuyaux de plomb, les fils électriques ont été arrachés et vendus par les nomades. Les feuilles métalliques existant ici ou là ont été utilisés pour réparer les roulottes. Des dépôts d'immondices s'étalent un peu partout. La nuit, a nuit, pas d'éclairage." pas d'éclairage." ………… Les internés sont 370 le 17 mars 1942, peu avant leur transfert dans le camp de Mulsanne. Ils quittent Coudrecieux le 15 avril. Les roulottes restent dans un local de la Verrerie sous la surveillance d'un gardien rétribué 200 frs par mois. Elles y seront encore le 31 juillet 1944. Jocelyne Quénon Remerciements à Monsieur Damien Ricaux et André Conilleau (documents et photos) ainsi qu’à la famille Duville (photos) et Emile Duville (témoignage et amitié). Cet article aura certainement une suite selon d’autres documents et photos en ma possession. (Informations officielles trouvées dans les archives départementales) |NOM|DUVILLE|NOM|

01/03/2018
Auteur : Jocelyne Quénon
Source :
archives et documents reçus personnellement
Lien :

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article archivé

|NOM||NOM|Suite à mon article : je dépose quelques photos car il fut impossible de toutes les joindre. (photos relatives au camp de La Verrerie à Coudrecieux) ........................... A LA DEMANDE DE L'HISTORIEN ILSEN ABOUT : MON ARTICLE EST ARCHIVE A PARIS (GROUPE IRIS)

26/08/2023
Auteur : Jocelyne Quénon Lien :

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Article archivé

A LA DEMANDE DE L'HISTORIEN ILSEN ABOUT : MON ARTICLE EST ARCHIVE A PARIS (GROUPE IRIS)

26/08/2023
Auteur : Jocelyne Quénon

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Familles internées - Camp de la Verrerie de Coudrecieux [Ajouter une famille]

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Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Site internet sur le Camp de la Forge de Moisdon-la-Rivière (Histoire du Camp de la Forge de Moisdon-la-Rivière. )
2 Le camp de Beauregard à Clefs (Site personnel en cours de réalisation )
3 Site Communal (Site officiel de la Mairie de Draché )
4 A Bléré, la ligne de démarcation est toujours dans les mémoires (Cet article résume bien la position de Bléré et le role heroique de ses habitants Journal La Nouvelle République. 25 Aout 2007 )
5 la Famille Angel (Destin croisés des familles Angel et Delépine, originaires du nord et toutes deux réfugiées à Tharon plage )
6 "Lettre à Esther" (La vidéo retrace l'histoire de la famille Angel depuis son arrivée en France début XX°, son intégration en France, l'arrestation et la déportation à Auschwitz (convois 8 et 34) de cette famille réfugiée à Pornic et Tharon. "Enfances volées": vidéo retraçant la déportation de Rachel Angel et de Victor Pérahia, avec le témoignage de celui-ci )
7 juifs sarthois arrêtés déportés

Chronologie [Ajouter]

12/04/1939 - Décret du 12 avril 1939 sur la création des CTE (Compagnies de Travailleurs Étrangers).
27/09/1940 - Loi du 27 septembre 1940 sur la création des GTE (Groupements des Travailleurs Étrangers).
22/02/1941 - Décret du 22 février 1941 sur les sanctions à appliquer dans les GTE (Groupements des Travailleurs Étrangers).
16/07/1942 - Rafle de juifs en Sarthe : 8 arrestations à Ecommoy, 32 au Mans, 10 à Tuffé et 4 à la Ferté-Bernard.
09/10/1942 - Rafle de Juifs en Sarthe, les 9 et 14 octobre 1942 : 144 juifs sont arrêtés.
10/11/1942 - D’après le récapitulatif de la préfecture, 36 familles ont été arrêtées parce que juives en Sarthe.
12/1942 - A la fin de l’année 1942 : 278 juifs dont 184 hommes et 94 femmes ont été arrêtés en Sarthe.
12/1943 - Pendant l’année 1943, 40 personnes sont arrêtées parce que juive en Sarthe (15 hommes et 25 femmes).
12/1944 - Pendant l’année 1944, 58 personnes sont arrêtées dans la Sarthe parce que juives (18 hommes et 40 femmes).
02/11/1945 - Ordonnance du 2 novembre 1945 sur la dissolution des GTE (Groupements de Travailleurs Étrangers).


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