Antoine Besson

	Antoine Besson source photo : Inconnu crédit photo : D.R.
	Médaille et Diplôme au nom d'Antoine Besson source photo : Inconnu crédit photo : D.R.

Antoine Besson* est fils et petit-fils de sabotiers de Montmélian.
Retraité de la Poste où il travaillait à Paris, Antoine Besson* revient s’installer avant la seconde guerre mondiale dans sa maison natale, une petite échoppe de Montmélian.

A la demande de sa fille, institutrice à Paris, il recueille le petit Élie Pressmann âgé de 9 ans en 1943. Il le gardera chez lui, au péril de sa vie, jusqu’à la fin de la guerre.

Les parents d'Élie, Monsieur et Madame Pressmann avaient fui les pogroms et étaient arrivés de Biélorussie en 1923.
Ils habitent Paris et ont quatre enfants, Gisèle, Dora, Marcelle et Élie.
Gisèle, Dora et Marcelle vont à l'école de fille rue de Sévigné, dirigée par Berthe Postel, la fille d'Antoine Besson*, tandis qu'Élie fréquente l'école de garçons.

A la déclaration de la guerre, en 1939, l'établissement, se replie à Saint-Gervais-la-Forêt, dans le Loiret.
L'exode du groupe scolaire est organisée par Berthe Postel, la fille d'Antoine Besson* aidée de sa sœur Lisette Besson, pharmacienne, et des enseignantes de l'école.
Madame Pressmann réussi sur le quai de la gare à convaincre Berthe Besson Postel d'emmener le petit Élie avec ses sœurs. Il a 6 ans et restera durant plusieurs mois le seul garçon d'une école de jeunes filles de 10 à 18 ans.

En décembre 1939, lors des vacances de Noël, Antoine Besson* vient rendre visite à ses filles.
Puis les petits parisiens rejoignent Paris et la famille Pressmann se retrouve à Paris. Ils échappent à la rafle du « Vélodrome d’hiver », le 16 juillet 1942, où onze mille juifs dont quatre mille enfants furent arrêtés et déportés sans retour et tentent de passer la ligne de démarcation afin de rejoindre la zone libre.
Ils se séparent, les enfants d’un côté, le père d’un autre et la mère d’un autre encore.
Madame Pressmann est arrêtée, elle sera déportée à Auschwitz le 7 août 1942 par le convoi n° 16 et gazée dès son arrivée.

Gisèle, Dora, Marcelle et Élie parviennent en zone libre et arrivent chez des amis réfugiés au Puy-en-Velay en Haute Loire.

Au bout de quelque temps, Gisèle Pressmann écrit à Antoine Besson* pour lui demander de les accueillir. Athée et socialiste, il accepte immédiatement. Élie Pressmann évoque un "savoyard de souche, à la peau dure, droit, épris de justice, dégageant une force sereine face à l’adversité".

C'est ainsi que Gisèle et Élie Pressmann, qui devient "Lili" arrivent à Montmélian au début de l'année 1943, présentés comme de "lointains filleuls venus d'Alsace".
Élie Pressmann va rester deux ans et demi sous la protection d'Antoine Besson*, jusqu’à la fin de la guerre.
Il fréquente l’école communale de Montmélian pendant un an et demi puis entre au lycée de Chambéry en tant qu'interne.
Antoine Besson* emmène partout avec lui, sur le cadre de sa bicyclette, le petit "Lili" et le petit citadin découvre la Savoie, le jardin potager, les vignes, les ruches, les lapins, la chasse et le braconnage. A la belle saison, il va au marché vendre les légumes avec la marchandise et une balance sur une brouette et était "fier de pouvoir rapporter à la maison les quelques francs de la vente effectuée".

En mai 1945, après la Libération, Dora Pressmann vient rejoindre Gisèle et Élie qui est encore interne au lycée de Chambéry.
Dora et Élie restent à Montmélian jusqu’au mois d’août tandis que Gisèle rentre à Paris rejoindre son père qui avait vécu dans la clandestinité et récupérer l'appartement spolié et organiser le retour familial.

Les Pressmann quittent Montmélian, mais les liens affectifs étaient à jamais noués avec Antoine Besson* et ses filles Berthe et Lisette.
Membre du conseil municipal nommé par le Préfet en octobre 1944, Antoine Besson* est élu maire de Montmélian. Réélu lors des élections des 29 avril et 13 mai 1945, il se voit reconduit comme premier magistrat et demeure maire de Montmélian jusqu’en 1947, date à laquelle il se retire.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem