Albert Pfleger

	A la synagogue de Vichy le 8 janvier 1982. De gauche à droite : Jean-Baptiste Bonebeltz*, Albert Pfleger*, Alexandre Hegedus*, Ladislas Pingiczer* et François Angyal*. Le 9ème frère sur cette photo est le frère Ladislas Harnish qui a quitté la communauté le 19 mars 1944, juste avant l'arrivée des nazis. source photo : Maristes crédit photo : D.R.

Le frère Albert Pfleger* est né à Stotzheim (67) en 1900. A cette époque cette province française était allemande.

A l’âge de 13 ans il partit au juvénat en Suisse. Albert Pfleger* reste à Fribourg et à Saint-Gingolph jusqu’en 1919 où il poursuit sa formation.

Après son premier engagement il demande à partir en mission. Il est d’abord nommé en Turquie, à Scutari (Uskudar). A partir de 1921 on le retrouve en Macédoine à Monastir (Bitolj).

C’est en 1928 qu’il arrive en Hongrie à Budapest. Il fait partie des fondateurs de l’école qui s’appellera l’Ecole Champagnat, une école de garçons avec sept autres frères maristes, certains français et certains hongrois.

Les Allemands sont entrés à Budapest le 19 mars 1944.
En raison des bombardements alliés, les écoles ont été fermées et la plupart des enfants hongrois ont été évacués vers les zones provinciales. Les enfants juifs, en revanche, ont été laissés dans les ghettos.

En octobre 1944, après la prise de contrôle du pays par le parti pro-nazi Arrow Cross, dirigé par Szalasi, le sort des Juifs à l'intérieur et à l'extérieur des ghettos s'est aggravé et le terrorisme est devenu monnaie courante. Les frères maristes, dirigés par le frère Albert Pfleger*, se sont engagés dans leur travail de sauvetage dans ce climat.

Les Juifs qui connaissaient les frères ont commencé à chercher refuge au couvent. Certains sont venus de leur propre initiative, d'autres, dont les proches avaient disparu ou avaient été enlevés ou fusillés, ont été escortés au couvent par le frère Albert Pfleger* qui, habituellement, seul ou accompagné d'un autre frère, arpentait les rues du ghetto juif.

Les maristes ont hébergé environ soixante-dix enfants juifs ainsi que de nombreux adultes dans le couvent et son école et les ont finalement transférés à la Croix-Rouge suédoise, à Budapest.

En 1944, Albert Pfleger* est arrêté et torturé par la Gestapo, emprisonné et de justesse sauvé par l’effondrement du Reich. Il est libéré par les Russes.

Albert Pfleger* rentre en France en 1948. Pendant plusieurs années il assure la fonction de « Délégué au vocations ».

En 1961 il est nommé à « Notre Dame des Victoires » à Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier. Il restera 23 ans dans cet établissement d’abord comme enseignant puis comme secrétaire comptable.

En 1984 il se retire à Varennes-sur-Allier dans la maison de retraite des Frères où il passera les dernières années de sa très longue vie.

Le 26 février 1981, Yad Vashem a décerné à François Angyal*, Jean-Baptiste Bonebeltz*, Bernard Clerc*, Ferdinand Fischer*, Alexandre Hegedus*, Albert Pfleger*, Ladislas Pingiczer* et Louis Pruscer* le titre de Juste des Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem