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Région :
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Préfets :
Marcel Ribière
(1940 - 1943) Marcel Julien Henri Ribière, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1892-1986)
Max Bonafous
(1941 - 1942) Préfet des Bouches-du-Rhône (1900-1975)
Adelin Rivalland
(1942 - 1943) Adelin Pascal Jean Joseph Rivalland (1893-1965)
Antoine Lemoine
(1943 - 1944) Antoine Jean Marcel Lemoine, Préfet des Bouches-du-Rhône
Jacques Bussière
(1944 - 1944) Jacques Félix Bussière, Préfet des Bouches-du-Rhône. Arrêté, interné au camp de Compiègne puis déporté en Allemagne, il mourra en déportation (1895-1945)
Émile Malican
(1944 - 1944) Émile Gabriel Louis Marie Malican, Préfet des Bouches-du-Rhône
(Mai 1943 - Mai 1944) Marie Joseph Jean Chaigneau, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse). Arrêté en mai 1944 par les Allemands, il est déporté au camp d'Eisenberg Raymond Aubrac
(1944 - 1945) Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1914)
Paul Haag
(1945 - 1946) Paul Maurice Louis Haag, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1891-1976)
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
5065
Remise de la médaille de Juste : 02/12/1991 Sauvetage : Aix-en-Provence 13100 - Bouches-du-Rhône | ||
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source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R. |
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André Donnier*, fils d'un assureur d'Aix-en-Provence, passe son doctorat de chirurgie à Montpellier, qu'il obtient en 1927, avec mention.1
Le docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* possédaient une petite clinique de 14 lits, au début du boulevard Notre-Dame à Aix-en-Provence.
En accord avec deux autres médecins admis au Camp des Milles, le Dr Raybaud et le Dr Dupommois, oculiste, le pasteur Manen et le rabbin Salzer, ils essayeront de délivrer des réfugiés juifs internés au Camp des Milles, principal camp du Sud Est, ouvert en septembre 1939 dans une tuilerie située entre Aix-en-Provence et Marseille. En plus de trois ans d’activité, 10.000 personnes y seront internées originaires de 27 pays.
Ces internés, considérés comme des "sujets ennemis", sont pour la plupart des anti-nazis qui ont fui le Reich allemand dès 1933, certains sont membres de l’intelligentsia reconnue (Golo Mann, fils de Thomas Mann). C’est le cas de Amalia et Jonas Fishbach.
En août 1942, André Donnier*, qui parlait et comprenait l'allemand fut admis à entrer dans le camp. Il y rencontra Jonas Fishbach, un réfugié juif d’Autriche, qui avait été pris avec sa femme Amalia alors qu’ils tentaient de quitter la France pour rejoindre leur fille ainée aux États-Unis. L’homme était à bout de forces après son séjour au camp : la nourriture est non seulement insuffisante, mais atrocement mauvaise, pas d’eau, pas de chauffage, chacun couche par terre sur des paillasses. Le médecin établir un faux certificat médical et réussit à le faire sortir sous prétexte qu’il devait être opéré d’urgence.
Jonas Fishbach fut hospitalisé mais inquiet pour sa femme, il insista bientôt pour la rejoindre car il savait que la déportation des Juifs du camp avait commencé. Ému par sa détresse, le docteur André Donnier* se précipita au camp le 7 ou le 8 août. Les embarquements avaient en effet commencé pour transporter à la gare un millier d’israélites, séparant les enfants de leurs mères dans un grand désordre. Il réussit à trouver Amalia et à la faire sortir du camp. En dépit des énormes risques, il l’amena chez lui.
Aix-en-Provence se trouve, à partir de novembre 1942, à la frontière de la zone d’occupation italienne, en zone dite libre.
Georgette Donnier* raconte : "Il était impossible de les loger dans la clinique même (…) surtout parce qu’il fallait absolument que leur présence ne soit pas connue. (…) Nous avions un petit jardin au fond duquel nous avions fait construire une maisonnette d’une pièce pour garder les meubles du jardin. C’est seulement là que nous pouvions les loger. Il fut tout de suite convenu avec eux qu’il leur était (…) interdit de sortir. Les délations malheureusement existaient (…) Il était convenu que chaque matin à 6 heures, ils pourraient venir dans la clinique pour les WC et vider leurs eaux de toilette pour lesquelles nous avions donné un seau hygiénique et un broc (…) Notre infirmière leur portait à dîner et déjeuner, la maigre pitance que nous même mangions. Amalia m’a dit qu’elle souhaiterait travailler, faire de la couture, notamment des chemisiers, blouses. J’ai fait le tour de mes amies afin de lui trouver des "clientes", mais hélas, et c’est à peine croyable, rien n’était plus difficile que de se procurer, tissu, fils, aiguilles, boutons. Néanmoins, lui ayant fait apporter une machine à coudre, elle a pu se mettre à l’ouvrage. J’ai inventé une petite histoire pour la question essayages, disant que la personne "femme d’officier" voulait garder l’anonymat. Je me chargeais des essayages et des livraisons, toujours merveilleusement exécutés. Votre grand-mère travaillait avec une grande sérénité, bavardant avec son époux et mon mari, qui leur faisait des visites « en cachette » (…) Amalia a fait mon admiration, lorsque je l’ai vue s’arrêter net, l’aiguille enfilée, piquée dans le tissu, à l’heure où commençait le Sabbat, et tomber en prières… Dieu les a sauvés et exaucés."
Chaque jour, Georgette* venait leur rendre visite, apportant de la nourriture, un réconfort et les nouvelles glanées à la radio anglaise. C’est alors qu’intervint un événement qu’aucune des deux familles ne devait oublier.
En mai 1943, à la suite d’une dénonciation, la Gestapo fit une descente à la clinique, elle opéra une perquisition, cherchant des résistants blessés et des Juifs. Durant près de quatre heures, ils passèrent de lit en lit, mais sans accorder un regard à l’entrepôt de la cour.
Georgette* raconte encore : "Monsieur et Madame Fischbach, qui depuis 9 mois n’avaient jamais manqué un seul jour de venir à la clinique, en traversant le minuscule jardin, exactement à 6 heures, restèrent tous deux endormis ce matin là, le petit local fermé à 10 mètres ne les [les Allemands] avait pas intéressé (…) ce qui m’obligea [le docteur a été arrêté] à prendre une décision rapide pour enlever Amalia et Jonas Fishbach. Où les placer ? Je ne pouvais ni ne voulais aller demander même à des très bons amis de les recevoir, sachant quels étaient les risques encourus. Par bonheur, l’avant-veille un pauvre homme, charbonnier de son état, était venu nous livrer 2 sacs de charbon. Il était très pauvre et squelettique, de plus il n’habitait pas très loin de la clinique. Je partis en courant lui faire une offre : prendre Amalia et Jonas Fishbach, lui promettre d’apporter un peu de ravitaillement, de m’occuper d’eux, lui donner une rétribution mais lui signifiant que la discrétion la plus absolue serait de rigueur, ne lui cachant même pas les dangers qu’ils feraient courir lui-même si quelqu’un avait connaissance de leur présence… il accepta… Je pris Amalia et Jonas Fishbach sous le bras, un foulard sur leur tête et marchant à petits pas, nous arrivions dans cette pauvre maison. C’était dans le vieil Aix, une petite impasse qui se nommait : rue du Puits Juif ! Il leur installa un lit de fortune et je les quittais rapidement, leur promettant de venir les voir très vite. Au bout d’une semaine, je leur ai fait apporter la machine à coudre et continué à servir d’intermédiaire avec ses clientes anonymes. J’allais les voir le plus souvent possible en essayant de leur communiquer les nouvelles de Londres, celles bien entendu qui paraissaient apaisantes, gardant pour moi les inquiétantes. Ils gardaient leur clame et ne paraissaient pas trop malheureux. (…) Un mois environ passe. Je vois arriver littéralement affolé et tremblant mon pauvre charbonnier. "Des voisins m’ont dit ce matin qu’ils avaient vu bouger le petit rideau de ma cuisine, et ils m’ont demandé, si par hasard je ne cachais pas quelqu’un". je ne peux plus les garder, il faut venir les chercher immédiatement. Jamais je n’aurai voulu les emmener chez des amis, étant donné que je connaissais ce qu’aurait pu être pour eux le prix des représailles et pour Amalia et Jonas Fishbach la déportation immédiate. Je contactais donc sur l’heure mes amis de la résistance. Un des leurs me signala qu’une dame les avait parfois dépannés soit en les accueillant un jour ou deux, ou même en leur prodiguant des soins. Je m’y suis rendu le soir même et à ma grande joie et stupéfaction cette personne me dit bien vouloir les accepter. La clause stricte était qu’il leur faudrait dormir dans la soupente (disons plafond) (…) A quatre heures de l’après midi, la Gestapo faisait irruption dans le petit logement du charbonnier. Dieu était donc encore là avec eux.
Une chose m’avait fort intrigué lorsque j’avais dit que Amalia et Jonas Fishbach n’avaient aucune carte de ravitaillement, cette dame me répondit "mais on verra, on s’arrangera… ". J’ai appris bien longtemps après que cette femme était en réalité une soeur laïque d’une communauté religieuse et qu’elle avait un grand jardin où elle cultivait elle-même les légumes et peut être quelques fruits (…) Amalia et Jonas Fishbach sont donc restés chez cette femme jusqu’au débarquement du 15 août 1944, débarquement en Provence. Dès l’arrivée des Américains, tant attendus, ils furent libres enfin de sortir, d’être redevenus des citoyens normaux."
Pendant que les époux Fischbach étaient cachés dans le cabanon de la clinique, Georgette* et André Donnier* vont être amenés à sauver un résistant.
Maurice Chevance, né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudoin, un résistant blessé, nommé en décembre 1941 directeur général du mouvement "Combat" pour la zone sud, vient se réfugier, se faire plâtrer sa jambe cassée, soigner et hospitaliser. Il est pourchassé, sa capture mise à prix par les autorités allemandes. Le docteur André Donnier* cache le blessé dans une petite chambre inutilisée, ancienne salle de bains. Une infirmière décidant malencontreusement de se laver les mains, tombe sur le blessé et se montre très curieuse. Maurice Chevance se sent alors en danger et demande au docteur de téléphoner sur le champ, à un numéro de téléphone codé, qui signifiait danger, afin que l’on vienne immédiatement le chercher pour l’emmener en lieu sûr. Il était environ 18 heures. A 20 heures, un camion était là devant la clinique. Maurice Chevance fut hissé parmi des sacs de pommes de terre. Ce camion, préposé à la réquisition des pommes de terre chez les fermiers avait un laissez passer allemand ! Les deux hommes français, le chauffeur et son aide, étaient mobilisés d’office par les autorités allemandes mais faisaient tous deux partie d’un groupe de résistants. Le lendemain, lorsque le docteur arrive à la clinique, deux des soldats de la Gestapo arrivent à la clinique à 4 heures du matin pour perquisitionner, c’est ce fameux matin où pour la première fois les époux Fischbach ne se sont pas levés pour se rendre à la cliLe docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* possédaient une petite clinique de 14 lits, au début du boulevard Notre-Dame à Aix-en-Provence.
En accord avec deux autres médecins admis au Camp des Milles, le Dr Raybaud et le Dr Dupommois, oculiste, le pasteur Manen et le rabbin Salzer, ils essayeront de délivrer des réfugiés juifs internés au Camp des Milles, principal camp du Sud Est, ouvert en septembre 1939 dans une tuilerie située entre Aix-en-Provence et Marseille. En plus de trois ans d’activité, 10.000 personnes y seront internées originaires de 27 pays.
Ces internés, considérés comme des "sujets ennemis", sont pour la plupart des anti-nazis qui ont fui le Reich allemand dès 1933, certains sont membres de l’intelligentsia reconnue (Golo Mann, fils de Thomas Mann). C’est le cas de Amalia et Jonas Fishbach.
En août 1942, André Donnier*, qui parlait et comprenait l'allemand fut admis à entrer dans le camp. Il y rencontra Jonas Fishbach, un réfugié juif d’Autriche, qui avait été pris avec sa femme Amalia alors qu’ils tentaient de quitter la France pour rejoindre leur fille ainée aux États-Unis. L’homme était à bout de forces après son séjour au camp : la nourriture est non seulement insuffisante, mais atrocement mauvaise, pas d’eau, pas de chauffage, chacun couche par terre sur des paillasses. Le médecin établir un faux certificat médical et réussit à le faire sortir sous prétexte qu’il devait être opéré d’urgence.
Jonas Fishbach fut hospitalisé mais inquiet pour sa femme, il insista bientôt pour la rejoindre car il savait que la déportation des Juifs du camp avait commencé. Ému par sa détresse, le docteur André Donnier* se précipita au camp le 7 ou le 8 août. Les embarquements avaient en effet commencé pour transporter à la gare un millier d’israélites, séparant les enfants de leurs mères dans un grand désordre. Il réussit à trouver Amalia et à la faire sortir du camp. En dépit des énormes risques, il l’amena chez lui.
Aix-en-Provence se trouve, à partir de novembre 1942, à la frontière de la zone d’occupation italienne, en zone dite libre.
Georgette Donnier* raconte : "Il était impossible de les loger dans la clinique même (…) surtout parce qu’il fallait absolument que leur présence ne soit pas connue. (…) Nous avions un petit jardin au fond duquel nous avions fait construire une maisonnette d’une pièce pour garder les meubles du jardin. C’est seulement là que nous pouvions les loger. Il fut tout de suite convenu avec eux qu’il leur était (…) interdit de sortir. Les délations malheureusement existaient (…) Il était convenu que chaque matin à 6 heures, ils pourraient venir dans la clinique pour les WC et vider leurs eaux de toilette pour lesquelles nous avions donné un seau hygiénique et un broc (…) Notre infirmière leur portait à dîner et déjeuner, la maigre pitance que nous même mangions. Amalia m’a dit qu’elle souhaiterait travailler, faire de la couture, notamment des chemisiers, blouses. J’ai fait le tour de mes amies afin de lui trouver des "clientes", mais hélas, et c’est à peine croyable, rien n’était plus difficile que de se procurer, tissu, fils, aiguilles, boutons. Néanmoins, lui ayant fait apporter une machine à coudre, elle a pu se mettre à l’ouvrage. J’ai inventé une petite histoire pour la question essayages, disant que la personne "femme d’officier" voulait garder l’anonymat. Je me chargeais des essayages et des livraisons, toujours merveilleusement exécutés. Votre grand-mère travaillait avec une grande sérénité, bavardant avec son époux et mon mari, qui leur faisait des visites « en cachette » (…) Amalia a fait mon admiration, lorsque je l’ai vue s’arrêter net, l’aiguille enfilée, piquée dans le tissu, à l’heure où commençait le Sabbat, et tomber en prières… Dieu les a sauvés et exaucés."
Chaque jour, Georgette* venait leur rendre visite, apportant de la nourriture, un réconfort et les nouvelles glanées à la radio anglaise. C’est alors qu’intervint un événement qu’aucune des deux familles ne devait oublier.
En mai 1943, à la suite d’une dénonciation, la Gestapo fit une descente à la clinique, elle opéra une perquisition, cherchant des résistants blessés et des Juifs. Durant près de quatre heures, ils passèrent de lit en lit, mais sans accorder un regard à l’entrepôt de la cour.
Georgette* raconte encore : "Monsieur et Madame Fischbach, qui depuis 9 mois n’avaient jamais manqué un seul jour de venir à la clinique, en traversant le minuscule jardin, exactement à 6 heures, restèrent tous deux endormis ce matin là, le petit local fermé à 10 mètres ne les [les Allemands] avait pas intéressé (…) ce qui m’obligea [le docteur a été arrêté] à prendre une décision rapide pour enlever Amalia et Jonas Fishbach. Où les placer ? Je ne pouvais ni ne voulais aller demander même à des très bons amis de les recevoir, sachant quels étaient les risques encourus. Par bonheur, l’avant-veille un pauvre homme, charbonnier de son état, était venu nous livrer 2 sacs de charbon. Il était très pauvre et squelettique, de plus il n’habitait pas très loin de la clinique. Je partis en courant lui faire une offre : prendre Amalia et Jonas Fishbach, lui promettre d’apporter un peu de ravitaillement, de m’occuper d’eux, lui donner une rétribution mais lui signifiant que la discrétion la plus absolue serait de rigueur, ne lui cachant même pas les dangers qu’ils feraient courir lui-même si quelqu’un avait connaissance de leur présence… il accepta… Je pris Amalia et Jonas Fishbach sous le bras, un foulard sur leur tête et marchant à petits pas, nous arrivions dans cette pauvre maison. C’était dans le vieil Aix, une petite impasse qui se nommait : rue du Puits Juif ! Il leur installa un lit de fortune et je les quittais rapidement, leur promettant de venir les voir très vite. Au bout d’une semaine, je leur ai fait apporter la machine à coudre et continué à servir d’intermédiaire avec ses clientes anonymes. J’allais les voir le plus souvent possible en essayant de leur communiquer les nouvelles de Londres, celles bien entendu qui paraissaient apaisantes, gardant pour moi les inquiétantes. Ils gardaient leur clame et ne paraissaient pas trop malheureux. (…) Un mois environ passe. Je vois arriver littéralement affolé et tremblant mon pauvre charbonnier. "Des voisins m’ont dit ce matin qu’ils avaient vu bouger le petit rideau de ma cuisine, et ils m’ont demandé, si par hasard je ne cachais pas quelqu’un". je ne peux plus les garder, il faut venir les chercher immédiatement. Jamais je n’aurai voulu les emmener chez des amis, étant donné que je connaissais ce qu’aurait pu être pour eux le prix des représailles et pour Amalia et Jonas Fishbach la déportation immédiate. Je contactais donc sur l’heure mes amis de la résistance. Un des leurs me signala qu’une dame les avait parfois dépannés soit en les accueillant un jour ou deux, ou même en leur prodiguant des soins. Je m’y suis rendu le soir même et à ma grande joie et stupéfaction cette personne me dit bien vouloir les accepter. La clause stricte était qu’il leur faudrait dormir dans la soupente (disons plafond) (…) A quatre heures de l’après midi, la Gestapo faisait irruption dans le petit logement du charbonnier. Dieu était donc encore là avec eux.
Une chose m’avait fort intrigué lorsque j’avais dit que Amalia et Jonas Fishbach n’avaient aucune carte de ravitaillement, cette dame me répondit "mais on verra, on s’arrangera… ". J’ai appris bien longtemps après que cette femme était en réalité une soeur laïque d’une communauté religieuse et qu’elle avait un grand jardin où elle cultivait elle-même les légumes et peut être quelques fruits (…) Amalia et Jonas Fishbach sont donc restés chez cette femme jusqu’au débarquement du 15 août 1944, débarquement en Provence. Dès l’arrivée des Américains, tant attendus, ils furent libres enfin de sortir, d’être redevenus des citoyens normaux."
Pendant que les époux Fischbach étaient cachés dans le cabanon de la clinique, Georgette* et André Donnier* vont être amenés à sauver un résistant.
Maurice Chevance, né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudoin, un résistant blessé, nommé en décembre 1941 directeur général du mouvement "Combat" pour la zone sud, vient se réfugier, se faire plâtrer sa jambe cassée, soigner et hospitaliser. Il est pourchassé, sa capture mise à prix par les autorités allemandes. Le docteur André Donnier* cache le blessé dans une petite chambre inutilisée, ancienne salle de bains. Une infirmière décidant malencontreusement de se laver les mains, tombe sur le blessé et se montre très curieuse. Maurice Chevance se sent alors en danger et demande au docteur de téléphoner sur le champ, à un numéro de téléphone codé, qui signifiait danger, afin que l’on vienne immédiatement le chercher pour l’emmener en lieu sûr. Il était environ 18 heures. A 20 heures, un camion était là devant la clinique. Maurice Chevance fut hissé parmi des sacs de pommes de terre. Ce camion, préposé à la réquisition des pommes de terre chez les fermiers avait un laissez passer allemand ! Les deux hommes français, le chauffeur et son aide, étaient mobilisés d’office par les autorités allemandes mais faisaient tous deux partie d’un groupe de résistants. Le lendemain, lorsque le docteur arrive à la clinique, deux des soldats de la Gestapo arrivent à la clinique à 4 heures du matin pour perquisitionner, c’est ce fameux matin où pour la première fois les époux Fischbach ne se sont pas levés pour se rendre à la clinique, se jettent sur lui et commencent à l’interroger (…) Les brutalités commencent et finissent par des menaces : "On vous fera mieux vous expliquer à Marseille dans les bureaux rue du Paradis. Nous allons vous y emmener". Probablement dénoncé par l'infirmière, Chevance, chef d'un réseau important de résistants, avait compris le danger, sa capture étant récompensée.
Georgette* réussit à faire libérer son mari, après s’être rendue à Vichy et s’être démenée...
Le docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* restèrent en contact avec les Fishbach même après leur départ pour les États-Unis où ils partirent à la fin 1945 rejoindre leur fils et leurs deux filles.nique, se jettent sur lui et commencent à l’interroger (…) Les brutalités commencent et finissent par des menaces : "On vous fera mieux vous expliquer à Marseille dans les bureaux rue du Paradis. Nous allons vous y emmener". Probablement dénoncé par l'infirmière, Chevance, chef d'un réseau important de résistants, avait compris le danger, sa capture étant récompensée.
Georgette* réussit à faire libérer son mari, après s’être rendue à Vichy et s’être démenée...
Le docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* restèrent en contact avec les Fishbach même après leur départ pour les États-Unis où ils partirent à la fin 1945 rejoindre leur fils et leurs deux filles.
Le docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* possédaient une petite clinique de 14 lits, au début du boulevard Notre-Dame à Aix-en-Provence.
En accord avec deux autres médecins admis au Camp des Milles, le Dr Raybaud et le Dr Dupommois, oculiste, le pasteur Manen et le rabbin Salzer, ils essayeront de délivrer des réfugiés juifs internés au Camp des Milles, principal camp du Sud Est, ouvert en septembre 1939 dans une tuilerie située entre Aix-en-Provence et Marseille. En plus de trois ans d’activité, 10.000 personnes y seront internées originaires de 27 pays.
Ces internés, considérés comme des "sujets ennemis", sont pour la plupart des anti-nazis qui ont fui le Reich allemand dès 1933, certains sont membres de l’intelligentsia reconnue (Golo Mann, fils de Thomas Mann). C’est le cas de Amalia et Jonas Fishbach.
En août 1942, André Donnier*, qui parlait et comprenait l'allemand fut admis à entrer dans le camp. Il y rencontra Jonas Fishbach, un réfugié juif d’Autriche, qui avait été pris avec sa femme Amalia alors qu’ils tentaient de quitter la France pour rejoindre leur fille ainée aux États-Unis. L’homme était à bout de forces après son séjour au camp : la nourriture est non seulement insuffisante, mais atrocement mauvaise, pas d’eau, pas de chauffage, chacun couche par terre sur des paillasses. Le médecin établir un faux certificat médical et réussit à le faire sortir sous prétexte qu’il devait être opéré d’urgence.
Jonas Fishbach fut hospitalisé mais inquiet pour sa femme, il insista bientôt pour la rejoindre car il savait que la déportation des Juifs du camp avait commencé. Ému par sa détresse, le docteur André Donnier* se précipita au camp le 7 ou le 8 août. Les embarquements avaient en effet commencé pour transporter à la gare un millier d’israélites, séparant les enfants de leurs mères dans un grand désordre. Il réussit à trouver Amalia et à la faire sortir du camp. En dépit des énormes risques, il l’amena chez lui.
Aix-en-Provence se trouve, à partir de novembre 1942, à la frontière de la zone d’occupation italienne, en zone dite libre.
Georgette Donnier* raconte : "Il était impossible de les loger dans la clinique même (…) surtout parce qu’il fallait absolument que leur présence ne soit pas connue. (…) Nous avions un petit jardin au fond duquel nous avions fait construire une maisonnette d’une pièce pour garder les meubles du jardin. C’est seulement là que nous pouvions les loger. Il fut tout de suite convenu avec eux qu’il leur était (…) interdit de sortir. Les délations malheureusement existaient (…) Il était convenu que chaque matin à 6 heures, ils pourraient venir dans la clinique pour les WC et vider leurs eaux de toilette pour lesquelles nous avions donné un seau hygiénique et un broc (…) Notre infirmière leur portait à dîner et déjeuner, la maigre pitance que nous même mangions. Amalia m’a dit qu’elle souhaiterait travailler, faire de la couture, notamment des chemisiers, blouses. J’ai fait le tour de mes amies afin de lui trouver des "clientes", mais hélas, et c’est à peine croyable, rien n’était plus difficile que de se procurer, tissu, fils, aiguilles, boutons. Néanmoins, lui ayant fait apporter une machine à coudre, elle a pu se mettre à l’ouvrage. J’ai inventé une petite histoire pour la question essayages, disant que la personne "femme d’officier" voulait garder l’anonymat. Je me chargeais des essayages et des livraisons, toujours merveilleusement exécutés. Votre grand-mère travaillait avec une grande sérénité, bavardant avec son époux et mon mari, qui leur faisait des visites « en cachette » (…) Amalia a fait mon admiration, lorsque je l’ai vue s’arrêter net, l’aiguille enfilée, piquée dans le tissu, à l’heure où commençait le Sabbat, et tomber en prières… Dieu les a sauvés et exaucés."
Chaque jour, Georgette* venait leur rendre visite, apportant de la nourriture, un réconfort et les nouvelles glanées à la radio anglaise. C’est alors qu’intervint un événement qu’aucune des deux familles ne devait oublier.
En mai 1943, à la suite d’une dénonciation, la Gestapo fit une descente à la clinique, elle opéra une perquisition, cherchant des résistants blessés et des Juifs. Durant près de quatre heures, ils passèrent de lit en lit, mais sans accorder un regard à l’entrepôt de la cour.
Georgette* raconte encore : "Monsieur et Madame Fischbach, qui depuis 9 mois n’avaient jamais manqué un seul jour de venir à la clinique, en traversant le minuscule jardin, exactement à 6 heures, restèrent tous deux endormis ce matin là, le petit local fermé à 10 mètres ne les [les Allemands] avait pas intéressé (…) ce qui m’obligea [le docteur a été arrêté] à prendre une décision rapide pour enlever Amalia et Jonas Fishbach. Où les placer ? Je ne pouvais ni ne voulais aller demander même à des très bons amis de les recevoir, sachant quels étaient les risques encourus. Par bonheur, l’avant-veille un pauvre homme, charbonnier de son état, était venu nous livrer 2 sacs de charbon. Il était très pauvre et squelettique, de plus il n’habitait pas très loin de la clinique. Je partis en courant lui faire une offre : prendre Amalia et Jonas Fishbach, lui promettre d’apporter un peu de ravitaillement, de m’occuper d’eux, lui donner une rétribution mais lui signifiant que la discrétion la plus absolue serait de rigueur, ne lui cachant même pas les dangers qu’ils feraient courir lui-même si quelqu’un avait connaissance de leur présence… il accepta… Je pris Amalia et Jonas Fishbach sous le bras, un foulard sur leur tête et marchant à petits pas, nous arrivions dans cette pauvre maison. C’était dans le vieil Aix, une petite impasse qui se nommait : rue du Puits Juif ! Il leur installa un lit de fortune et je les quittais rapidement, leur promettant de venir les voir très vite. Au bout d’une semaine, je leur ai fait apporter la machine à coudre et continué à servir d’intermédiaire avec ses clientes anonymes. J’allais les voir le plus souvent possible en essayant de leur communiquer les nouvelles de Londres, celles bien entendu qui paraissaient apaisantes, gardant pour moi les inquiétantes. Ils gardaient leur clame et ne paraissaient pas trop malheureux. (…) Un mois environ passe. Je vois arriver littéralement affolé et tremblant mon pauvre charbonnier. "Des voisins m’ont dit ce matin qu’ils avaient vu bouger le petit rideau de ma cuisine, et ils m’ont demandé, si par hasard je ne cachais pas quelqu’un". je ne peux plus les garder, il faut venir les chercher immédiatement. Jamais je n’aurai voulu les emmener chez des amis, étant donné que je connaissais ce qu’aurait pu être pour eux le prix des représailles et pour Amalia et Jonas Fishbach la déportation immédiate. Je contactais donc sur l’heure mes amis de la résistance. Un des leurs me signala qu’une dame les avait parfois dépannés soit en les accueillant un jour ou deux, ou même en leur prodiguant des soins. Je m’y suis rendu le soir même et à ma grande joie et stupéfaction cette personne me dit bien vouloir les accepter. La clause stricte était qu’il leur faudrait dormir dans la soupente (disons plafond) (…) A quatre heures de l’après midi, la Gestapo faisait irruption dans le petit logement du charbonnier. Dieu était donc encore là avec eux.
Une chose m’avait fort intrigué lorsque j’avais dit que Amalia et Jonas Fishbach n’avaient aucune carte de ravitaillement, cette dame me répondit "mais on verra, on s’arrangera… ". J’ai appris bien longtemps après que cette femme était en réalité une soeur laïque d’une communauté religieuse et qu’elle avait un grand jardin où elle cultivait elle-même les légumes et peut être quelques fruits (…) Amalia et Jonas Fishbach sont donc restés chez cette femme jusqu’au débarquement du 15 août 1944, débarquement en Provence. Dès l’arrivée des Américains, tant attendus, ils furent libres enfin de sortir, d’être redevenus des citoyens normaux."
Pendant que les époux Fischbach étaient cachés dans le cabanon de la clinique, Georgette* et André Donnier* vont être amenés à sauver un résistant.
Maurice Chevance, né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudoin, un résistant blessé, nommé en décembre 1941 directeur général du mouvement "Combat" pour la zone sud, vient se réfugier, se faire plâtrer sa jambe cassée, soigner et hospitaliser. Il est pourchassé, sa capture mise à prix par les autorités allemandes. Le docteur André Donnier* cache le blessé dans une petite chambre inutilisée, ancienne salle de bains. Une infirmière décidant malencontreusement de se laver les mains, tombe sur le blessé et se montre très curieuse. Maurice Chevance se sent alors en danger et demande au docteur de téléphoner sur le champ, à un numéro de téléphone codé, qui signifiait danger, afin que l’on vienne immédiatement le chercher pour l’emmener en lieu sûr. Il était environ 18 heures. A 20 heures, un camion était là devant la clinique. Maurice Chevance fut hissé parmi des sacs de pommes de terre. Ce camion, préposé à la réquisition des pommes de terre chez les fermiers avait un laissez passer allemand ! Les deux hommes français, le chauffeur et son aide, étaient mobilisés d’office par les autorités allemandes mais faisaient tous deux partie d’un groupe de résistants. Le lendemain, lorsque le docteur arrive à la clinique, deux des soldats de la Gestapo arrivent à la clinique à 4 heures du matin pour perquisitionner, c’est ce fameux matin où pour la première fois les époux Fischbach ne se sont pas levés pour se rendre à la clinique, se jettent sur lui et commencent à l’interroger (…) Les brutalités commencent et finissent par des menaces : "On vous fera mieux vous expliquer à Marseille dans les bureaux rue du Paradis. Nous allons vous y emmener". Probablement dénoncé par l'infirmière, Chevance, chef d'un réseau important de résistants, avait compris le danger, sa capture étant récompensée.
Georgette* réussit à faire libérer son mari, après s’être rendue à Vichy et s’être démenée...
Le docteur André Donnier*, chirurgien, et son épouse Georgette* restèrent en contact avec les Fishbach même après leur départ pour les États-Unis où ils partirent à la fin 1945 rejoindre leur fils et leurs deux filles.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Réseau de sauvetage Georgette Donnier |
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1 Débarquement en Provence et Libération du midi de la France (Le débarquement en Provence et la libération des villes de Toulon, Saint-Tropez, Aix en Provence et Marseille en août 1944. Film composé d'images : du débarquement anglo-américain et français en Provence les 14 et 15 août 1944… )
2 Les enfants et amis Abadi (Voir le site Les enfants et amis Abadi, remarquable !
Odette Rosenstock et Moussa Abadi avec le concours de Monseigneur Paul Rémond, Archevêque-Évêque de Nice, ont créé le réseau Marcel pour lutter contre le nazisme et les lois antijuives de Vichy. Ils ont caché et sauvé, dans le diocèse de Nice, 527 enfants juifs de 1942 à 1944.
« Les Enfants et Amis Abadi » est une association loi 1901 créée le 4 mai 2000 par Jeannette Wolgust. Elle a pour but de réunir les amis et les enfants cachés par Odette et Moussa Abadi, afin de préserver et perpétuer leur mémoire, et plus généralement de préserver et perpétuer la mémoire de la Shoah. )
3 Artistes et intellectuels réfugiés dans la région marseillaise en 1940-1942 (Robert Mencherini. « Artistes et intellectuels réfugiés dans la région marseillaise en 1940-1942 : un jeu
d’ombres entre survie et engagement ». [actes du colloque] Déplacements, dérangements,
bouleversement : Artistes et intellectuels déplacés en zone sud (1940-1944), Bibliothèque de l'Alcazar,
Marseille, 3-4 juin 2005 organisé par l'Université de Provence, l'Université de Sheffield, la bibliothèque de
l'Alcazar (Marseille). Textes réunis par Pascal Mercier et Claude Pérez. )
4 ( )
5 Camp de Saliers. 1942-1944. Une mémoire en héritage. (Histoires et mémoires du camp d'internement pour Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) ayant accueilli près de 700 voyageurs, sinti, manouches, gitans, yeniches, mais aussi forains, dont 26 ne sont pas revenus… Na bister! (N'oublions pas!) )
- 1 - Le Mémorial d'Aix, "Chronique locale", 31 juillet 1927, page 2.
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