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Vaucluse

Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département :
Vaucluse

Préfets :
Marcel Ribière
(1940 - 1943) Marcel Julien Henri Ribière, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1892-1986)
Raymond Aubrac
(1944 - 1945) Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1914)
Paul Haag
(1945 - 1946) Paul Maurice Louis Haag, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1891-1976)

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Émilie Devès


Dossier Yad Vashem : 12908
Remise de la médaille de Juste : 13/01/2015
Sauvetage : Bollène Rigabo 84500 - Vaucluse
Profession: Institutrice
Nom de naissance: Roux
Nom d'épouse: Devès
Date de naissance: 04/10/1902
Date de décès: 29/05/1972
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emilie-Deves
Mariage de Fernand Devès et Émilie Roux, 1922
source photo : Yad Vashem
crédit photo : D.R.
Notice

Fernand Devès*, transporteur routier, et son épouse Émilie née Roux*, institutrice, ont deux enfants, Etienette et André.
Ils vont sauver les filles de Max et Mania Margolis, Estera, dite "Édith", née le 11 septembre 1917, et sa sœur Roza, dite "Rose", née en 1921, toutes deux en Russie, ainsi que Esther et Lutek Sapir, dit "Lucien", originaires de Varsovie.

Édith était arrivée de Russie à Lodz à l’âge de 4 ans où elle va dans une école juive et poursuit ses études à Cracovie.
Le 9 février 1939, Édith arrive de Cracovie à Paris et poursuit ses études à l’Alliance française et à la Sorbonne et fait des études économiques.
À Paris, elle adore flâner, fréquente les musées et les bouquinistes le long de la Seine, va au cinéma et améliore son français.
Le 31 juillet 1939, ses parents et sa sœur Rose arrivent à Paris puis se rendent à Bordeaux où Rose est opérée des oreilles par un professeur, également sénateur de la Gironde.

M. Margolis, industriel, et son épouse rentrent en Pologne, tandis que les deux filles restent à Bordeaux pour deux semaines, le temps que Rose soit guérie.
Elles tentent de rejoindre leurs parents et arrivent à Paris, mais le 27 août, un ami qui arrive de Pologne les empêche de prendre un train pour la Pologne.
Elles ne reverront jamais leurs parents.

Le 1er septembre l’armée allemande envahi la Pologne et es deux jeunes filles retournent à Bordeaux, sans argent.
Elles sont admises quelques jours à l’hôpital grâce au professeur, puis trouvent une chambre chez l’habitant à Bordeaux, mais la propriétaire, qui ignore qu’elles sont juives, leur signifie qu’elle ne veut pas de juifs chez elle.
Édith trouve plusieurs petits travaux afin de subvenir à leurs besoins. Elle travaille dans une petite usine, donne des cours de français à un juif de Riga, aide une femme, dont le mari a été mobilisé, à tenir la petite entreprise familiale et tient lieu de demoiselle de compagnie à une riche polonaise.

Le 9 novembre 1939, elles reçoivent enfin des nouvelles de leurs parents, grâce à un télégramme arrivant de Genève où est réfugiée une partie de leur famille.

À Bordeaux, elles rencontrent d’autres juifs polonais réfugiés et Rose, qui va à l’école, commence à apprendre le français.

Mais Bordeaux est bombardé en juin 1940 et elles sont prévenues que les Allemands arrivent et qu’il faut partir au plus vite.
Elles partent à Biarritz, où elles tentent de trouver un visa pour n’importe où et un bateau pour l’Amérique ou l’Afrique du nord, mais sans succès.

Un soldat Polonais qui connaissent Fernand* et Émilie Devès* envoi les deux jeunes filles à Bollène, occupé par les Italiens.
En effet, en février 1940, après l’écrasement de la Pologne par les armées hitlériennes, des unités de l’armée polonaise, dépendant du général Maczek, étaient venues s’installer à Bollène et dans le nord Vaucluse. Le soldat s’était lié d’amitié avec les Devès*.
Le Vaucluse accueille environ 1 500 juifs, dont 450 étrangers. À Bollène sont déjà réfugiés de nombreux "étrangers".

Édith et Rose sont accueillies et logées à "Rigabo", dans le quartier Saint-Blaise, chez Fernand* et Émilie Devès* où est déjà hébergée une famille juive polonaise : Joseph Sapir, né le 4 mars 1899 à Varsovie (Pologne), son épouse Szayne Sapir, leur fille, Estelle, et leur fils, Jehuda, né le 2 juin 1925 à Varsovie (Pologne).

Édith et Rose trouvent un travail, qui leur permet de subsister.

En 1941, elles s’enregistrent en tant que juives à la mairie.
Elles vont à Marseille en 1941 pour tenter de trouver un visa, mais leurs parents habitant en Pologne, pays ennemi des États-Unis, le visa leur est refusé.

Par une amie qui habite Vienne et qui correspond avec leur famille à Genève, elles parviennent à avoir des nouvelles de leurs parents, enfermés dans le ghetto de Lodz, avant de partir pour Varsovie.

Elles reviennent plusieurs fois à Marseille pour tenter de trouver un visa et sont à Marseille durant la grande rafle. Elles parviennent à échapper et rejoignent Bollène.
Le 26 août 1942, les gendarmes français, sous la direction du capitaine Ferrier, commandant la section de gendarmerie d’Orange, viennent les arrêter. Édith, qui vient juste d’être opérée de l’appendicite à l’hôpital d’Orange, a un certificat médical des docteurs Descalopoulos et Madon, certifiant qu’elle n’est pas transportable.
Szayne Sapir, est prise d’une très forte crise. Le docteur Marianne Basch, appelée en urgence, constate qu’elle est elle aussi intransportable. En réalité, elle alerte les membres de la famille encore endormis en yiddish.
Les gendarmes arrêtent malgré tout, Yehouda, le jeune fils de la famille Sapir ainsi que 8 autres juifs polonais résidant à Bollène.

Édith et Rose retournent à l’hôpital d’Orange.

Le 11 novembre 1942, rompant les accords de l’Armistice, les nazis occupent la zone sud.

Espérant encore fuir la France, Édith et Rose partent pour Perpignan où elles sont cachées et nourries avec cinq autres juifs qui tentent de rejoindre les États-Unis, via l’Espagne et le Portugal.
Ils trouvent un passeur qui doit venir les chercher à 5 h du matin. Dénoncés par le passeur, ce sont deux gendarmes qui viennent les chercher à 3 h du matin.
Enfermées et interrogées à la prison de Perpignan durant 3 jours, Édith et Rose sont envoyées au camp de Rivesaltes en octobre 1942.
Elles écrivent au professeur, sénateur de la Gironde, qui a opéré Rose à Bordeaux, et à Fernand* et Émilie Devès*, à Bollène, et attendent la réponse.
Envoyée au camp de Gurs, Édith tombe malade et est admise, seule, à l’infirmerie durant quelques jours.
Édith retrouve Rose et le directeur du camp de Gurs l’emploie au bureau du camp pour taper les listes des arrivants et des partants.

En 1943, les hommes sont envoyés en camps de travail et en avril 1943 Édith et Rose sont autorisées à retourner à Bollène chez Fernand* et Emilie Deves*, où elles sont protégées.
À Bollène, Édith trouve du travail en tant que professeure d’anglais et tutrice d’un jeune garçon.

Le 24 février 1944, des troupes de la WAFFEN S.S. N° 56136 A arrivent à Bollène, tandis qu’Édith et Rose partent à pied et parcourent plusieurs kilomètres pour se cacher.
Le 24 août 1944, les premiers chars américains arrivent à Bollène en provenance de La Croisière et de Saint-Blaise.
C’est la joie pour tous et Édith, qui parle parfaitement anglais, est employée en tant que traductrice.
En octobre 1944, Édith et Rose accompagnent les Américains qui doivent aller chercher de la nourriture à Marseille.
Elles seront toutes deux engagées par le consulat américain, où elles travaillent 7 jours sur 7 et tentent d’avoir des nouvelles de leurs parents.

Rosa se fiance avec un GI de Chicago, puis se marie au Consulat le 22 août 1945.
Édith part la première pour les États-Unis sur un bateau militaire où elle arrive le 12 mars 1946. Elle prend le train pour Chicago où elle est hospitalisée. Rosa arrive quelques jours plus tard, le 22 mars 1946, et rejoint sa sœur et son mari.

Édith rencontre son fiancé en novembre 1951 et ils se marient en février 1952.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem



 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Émilie Devès
Rose Margolis
Édith Margolis
Lucien Sapir
Esther Sapir

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Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Les enfants et amis Abadi (Voir le site Les enfants et amis Abadi, remarquable !
Odette Rosenstock et Moussa Abadi avec le concours de Monseigneur Paul Rémond, Archevêque-Évêque de Nice, ont créé le réseau Marcel pour lutter contre le nazisme et les lois antijuives de Vichy. Ils ont caché et sauvé, dans le diocèse de Nice, 527 enfants juifs de 1942 à 1944.
« Les Enfants et Amis Abadi » est une association loi 1901 créée le 4 mai 2000 par Jeannette Wolgust. Elle a pour but de réunir les amis et les enfants cachés par Odette et Moussa Abadi, afin de préserver et perpétuer leur mémoire, et plus généralement de préserver et perpétuer la mémoire de la Shoah. )
2 Les Allemands n’étaient pas seuls (Pour en savoir plus sur la persécution des Juifs dans le Vaucluse, ce site a été créé afin d’essayer de déterminer le visage Vauclusien de la solution finale, dénombrer les victimes et identifier les auteurs du crime. Une place spéciale est réservée à ceux qui ont pris des risques considérables pour protéger les persécutés. )
3 Camp de Saliers. 1942-1944. Une mémoire en héritage. (Histoires et mémoires du camp d'internement pour Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) ayant accueilli près de 700 voyageurs, sinti, manouches, gitans, yeniches, mais aussi forains, dont 26 ne sont pas revenus… Na bister! (N'oublions pas!) )

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