Eugénie Hérail

Eugénie Hérail*, cinquième d'une famille de treize enfants originaire de Saint-Jean-Delnous, est née en 1883 à Cabryesses hameau de Réquista (Aveyron).
En 1901, elle entra en religion sous le nom de sœur Augustin*.

En 1902, à l'âge de 19 ans, elle rejoint l'hôpital de Sofia en Bulgarie pour y exercer le métier d'infirmière. Elle se rend ensuite en Palestine auprès des malades, à Jaffa et à Jérusalem.

Pendant la guerre 1914-1918, elle revient en France pour soigner les blessés dans plusieurs hôpitaux militaires, notamment à Marseille.
La guerre terminée, elle retourna à Jérusalem, où elle fit construire l'hôpital Saint-Louis.

De 1936 à 1945, Eugénie Hérail*, petite femme dotée de beaucoup de personnalité dirige le couvent de la Miséricorde à Millau qui accueille des orphelins. Elle n'hésite pas à cacher de jeunes enfants juives dont plusieurs jeunes filles originaires de Belgique. Certaines fillettes, amenées par des résistants juifs de l'OSE, ne restent que quelques jours avant de passer en Suisse ou en Espagne, d'autres resteront jusqu'à la Libération.

Esther, née le 06/02/1931 à Paris 12e, Marguerite, née le 27/02/1932 à Paris 12e, et Sarah Bakalja, née le 18/09/1933 à Paris 12e, sont cachées au Château de Chaumont (OSE) à Mainsat au moment de l'arrestation de leurs parents, de leur frère et de leurs deux soeurs.
Le 11 novembre 1942, une assistante sociale qui se chargeait de disperser les enfants, Andrée Salomon, vient les chercher pour les emmener par le train au Couvent de la Miséricorde à Millau, munies de fausses identités : Esther, devient Estelle, Marguerite garde son prénom et Sarah devient Huguette. Elles choisissent le nom de "Bachelier".
Lorsqu'elles arrivent, Mère Augustin* les fait venir dans son bureau et leur dit : "A partir de maintenant, oubliez tout. Maintenant vous êtes chrétiennes, vous faite partie du couvent, que personne ne sache. Ne parlez pas de religion !"
En 1948, deux des trois filles Bakalja émigreront en Israël.

Peu avant la Libération, les Allemands soupçonnent les activité du couvent de la Miséricorde et tentent d'arrêter Mère Augustin* et les sœurs du couvent.

Après la guerre, nommée supérieure au couvent de la Miséricorde de Saint-Affrique, Mère Augustin y fêtera ses noces d'or de vie religieuse en 1962. Elle décédera le 7 mai 1970, à l'âge de 87 ans.

Le 24 juillet 2011 à la Halle Polyvalente de Saint-Jean Delnous (12170 Aveyron), sa commune de naissance, Eugénie Hérail* a été honorée à titre posthume de la médaille des Justes.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem