Période de Résistance
De 1940 à la Libération (Alsace, La Bourboule, Clermont-Ferrand, camps de la zone Sud)

Réseaux
OSE (Oeuvre de secours aux enfants)
Garel

Responsables
Elle-même responsable, grand rabbin René Hirschler, Joseph Weill, Georges Garel

Andrée Salomon a fondé avec Robert Gamzon (Castor) et Frédéric Hammel (Chameau) les Éclaireurs israélites d'Alsace. Membre du Conseil de bienfaisance d'Alsace, elle accueille des réfugiés d'Allemagne puis à partir de la Nuit de Cristal en novembre 1938, elle reçoit les enfants évacués d'Allemagne.

En 1939-1940, elle dirige la colonie de Burbach (Bas-Rhin) qui est évacuée à la Bourboule, puis dans les maisons de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) du Limousin et de Dordogne.

Repliée à Clermont-Ferrand, elle collabore ave la Commission centrale des organisations juives d'assistance dirigée par le grand rabbin René Hirschler.

En 1941, elle prépare les dossiers d'émigration des enfants juifs en partance pour les États-Unis et organise l'aide aux familles internées dans les camps de Vichy en zone Sud. Elle recrute des « internés volontaires » qui acceptent de vivre dans les camps pour organiser la vie matérielle, sociale et morale des internés démunis de tout. Principale collaboratrice de Dr Joseph Weill, qui dirige le service de santé de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants), elle obtient la création de « congés non libérables » qui permettent la sortie provisoire des adultes et des « certificats d'hébergement » pour les enfants placés dans des maisons de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants), dans des institutions spécialisées ou dans des familles. Elle représente l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) au « comité » de Nîmes qui regroupe les organisations charitables françaises et étrangères autorisées à travailler dans les camps d'internement. Elle contribue ainsi avec Joseph Weill et Léon Gurvic et de nombreuses collaboratrices (Élisabeth Hirsch, Ruth Lambert, Vivette Samuel, Ninon Haït, Jacqueline Lévy, Blanche Dreyfus, Renée Lang...) à sauver près de 1 200 enfants, en obtenant la confiance des familles qui les confient à l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants).

Après les rafles d'août et novembre 1942, elle continue d'assurer la façade légale de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) au sein de la 3e direction de l'UGIF, mais participe à l'activité clandestine destinée à cacher les enfants, sous le couvert officiel de l'Aide aux mères, organisme charitable catholique de Saint-Étienne, et d'un faux passeport salvadorien. Elle collabore avec l'abbé Glasberg* (reconnu en 2004 Juste parmi les nations) à la tête des Amitiés chrétiennes. Avec Georges Garel et les responsables d'autres organisations de la Résistance juive, elle obtient les faux papiers nécessaires. Elle assure le passage de nombreux enfants impossibles à cacher en France. Religieux ou de langue étrangère, ces enfants sont confiés à Georges Loinger, désigné par le Dr Joseph Weill et Georges Garel, pour organiser les filières de passage vers la Suisse, aidé par Jean Deffaugt*, le maire d'Annemasse (reconnu en 1966 Juste parmi les nations). Elle forme des assistantes sociales qui visitent les enfants cachés dans les familles d'accueil et dans les institutions laïques ou religieuses. Jusqu'à la Libération, sa vie se passe dans les trains et les hôtels.