Profession: Enseignante Qualité: Résistante Nom de naissance: Yvonne, Eugénie, Pauline Even Nom d'épouse: Hagnauer Date de naissance: 09/09/1898 (Paris (75))
Date de décès: 01/11/1985 (Meudon (92))
Yvonne Eugénie Pauline Even, est née à Paris, d’une famille d'origine bretonne installée à Pavillons-sous-Bois près de Paris. Son père est voyageur de commerce.
Normalienne, elle devient institutrice en 1918. Puis elle obtient le Certificat d'Enseignement Général "Histoire, Lettres et Anglais".
Le 28 décembre 1925, elle épouse Roger Hagnauer, instituteur et militant, à la mairie de Pavillons-sous-Bois. Roger Samuel Hagnauer, juif, est né le 19 juillet 1901, à Paris. Son père Edmond, employé, est né en 1864 à Paris; ses grands-parents sont originaires de Bergheim en Alsace. Normalien, puis instituteur à partir de 1919.
Titulaire du Brevet d'enseignement supérieur, du Baccalauréat "sciences", du Certificat d'aptitude pédagogique, d'un Certificat d'Histoire moderne, et d'un Certificat de Sociologie.
A 20 ans, il adhère au jeunesses communistes.
En novembre 1922 il est incorporé pour deux ans comme infirmier et effectue son service militaire dans la Rhür. Militant syndicaliste, il collabore à La révolution prolétarienne et à la Critique sociale ainsi qu'au Monde libertaire.
En 1923, au cours de son service militaire, il participe à l'occupation de la Ruhr. Emprisonné à Mayence, il y reste de novembre 1923 à mai 1924.
Militante féminine et syndicaliste, Yvonne Hagnauer* co-fonde "La ligue des femmes pour la paix" en 1938. Elle est révoquée de l'enseignement public en 1939. Roger Hagnauer est révoqué de l'enseignement public en 1939, il est mobilisé dans le service de santé. Il est proposé pour la Croix de guerre. Fait prisonnier, il est libéré en novembre 1940.
Yvonne* et Roger Hagnauer (appelés Goéland* et Pingouin) créent à partir d'octobre 1941 la Maison de Sèvres qui, au-delà de la guerre, demeurera un modèle d’éducation et de résistance, lieu paisible aux méthodes pédagogiques novatrices. Inspirés de Freinet et de Montessori, les enseignants du Centre d’entraînement aux méthodes de pédagogie active pratiquaient une pédagogie clandestine basée sur les envies et l’imagination des enfants.
Leur parcours est en droite ligne avec leur engagement dans la Maison de Sèvres et dans la résistance.
Les élèves appelaient leurs professeurs par un surnom animal : Goéland* pour la directrice, Pingouin pour son mari, Musaraigne (Simone Chaput-Léopold) pour la chef de la chorale, etc.
Sous l’Occupation, bravant les lois de Vichy, ils abritèrent, dans La Maison, de nombreux enfants juifs et des orphelins ou victimes de guerre de toutes nationalités, ainsi que des adultes en situation irrégulière (étrangers, francs-maçons, juifs, résistants, réfractaires au S.T.O.).
Yvonne Hagnauer* fit usage de ses fonctions pour sauver des dizaines d’enfants juifs menacés par les Allemands.
Faisant preuve d’un grand courage et d’une résolution sans faille, elle affronta difficultés et dangers et assura à tous les enfants qu’elle avait pris en charge nourriture, vêtements et faux papiers.
Malgré les temps difficiles, la directrice continua à maintenir un haut niveau scolaire.
Les grandes rafles visant les Juifs parisiens en juillet 1942 avaient fait de nombreux sans abri parmi les enfants juifs dont les parents avaient été arrêtés. Yvonne Hagnauer*, partie à leur recherche, trouva des dizaines de petits malheureux blottis dans des portes cochères, sans savoir où aller. Elle les recueillit dans son établissement.
Le nombre de juifs dans l’internat atteignit alors soixante-dix pour cent des 150 pensionnaires.
Les enfants juifs, de trois à dix-huit ans, recevaient des faux papiers de la directrice, qui leur expliquait qu’ils devaient dissimuler leur véritable identité.
Fortunée Cohen, née en 1932, est issue d’une famille de douze enfants et a vécu dans 14 maisons d’enfants différentes autour de Lyon. Arrêtée en 1940, sa mère parvient à s’échapper. Son père est interné au camp de Rivesaltes puis libéré. Entre 1940 et 1945, la petite fille connaît successivement treize maisons d’enfants dont la Maison de Sèvres sous le nom de Fortunée Colin. Elle y est cachée avec quatre de ses sœurs. En juin 1943, elle arrive au Château de Chabannes, dans la Creuse, qui l’accueille jusqu’en mai 1945. Scolarisée pour la première fois, elle bénéficie du dévouement du directeur de la maison d’enfants, Félix Chevrier*, comme de celui de l’instituteur qui l’aide à rattraper son retard.
Avant d’être déportés, les parents de Tamo Cohen l’ont placée dans ce lieu paisible aux méthodes pédagogiques novatrices.
C’est Pingouin qui va l'initier à la photographie, ouvrant ainsi la jeune fille à une véritable passion.
Elle est muni de faux papiers au nom de "France Colin" mais qui très vite ne suffira pas à assurer sa sécurité, Goéland* et Pingouin décident de la faire passer en zone libre par les filières de la résistance qu’ils connaissent. Placée dans un couvent bien approvisionné en nourriture près de Riom à une famille paysanne taciturne du Limousin puis un orphelinat cossu des Basses-Pyrénées à une maison sise au fond de bois occupée par un couple de résistants. Quand Paris est enfin libéré, Tamo Cohen traverse la France pour savoir si ses parents ont pu rejoindre l’appartement familial du Marais et si l’internat de la Maison de Sèvres est toujours debout.
Yvonne Hagnauer* notait soigneusement toutes les informations les concernant, puis cachait les papiers des enfants dans un coffre-fort spécial.
A la Libération, elle les leur rendit et leur rappela leurs noms véritables et tous les éléments de leur identité.
Elle aida également les petits fugitifs à conserver leurs traditions; pour la Pâque de 1945, elle envoya tous ceux qui étaient encore dans son établissement passer le Seder, la nuit pascale rituelle, dans des familles juives. Yvonne Hagnauer* donna aussi asile à des adultes juifs et leur trouva des emplois de professeurs, de conseillers ou de simples ouvriers sous des noms d’emprunt.
Parmi les jeunes gens qu’elle accueillit ainsi se trouvait un comédien qui avait précédemment occupé la fonction de moniteur à l’OSE et qui avait accompagné des groupes d’enfants pour les mettre en sécurité. Il s’appelait Mangel et, devenu mime, connut la célébrité internationale sous le nom de Marcel Marceau.
Au printemps de 1944, Mangel, ayant échoué dans sa tentative de faire franchir la frontière suisse à un groupe qu’il escortait, le conduisit chez Yvonne Hagnauer* qui les accueillit chaleureusement et leur fournit de faux papiers.
Le comédien lui amena un jour une fillette malade qui devait être hospitalisée d’urgence. Aucun hôpital n’était prêt à l’accepter car elle n’avait pas de papiers. Malgré le risque énorme, Yvonne Hagnauer* se rendit à la police et obtint les autorisations nécessaires.
L’internat accueillit également les trois sœurs Tuchsznajder : Éva, Rivka et Malka. Esther et Zacharie Tuchsznajder avaient été déportés et les enfants avaient été ballottés d’institution en institution. Yvonne Hagnauer* les accepta bien que son établissement soit déjà surpeuplé.
L’une des sœurs, qui avait sept ans, souffrait de malnutrition; la directrice lui prodigua soins et affection.
Les trois filles restèrent au lycée jusqu’en 1945, où elles partirent vivre en Palestine; par la suite elles continuèrent à correspondre avec Yvonne Hagnauer*.
Le personnel de la Maison de Sèvres était composé presque entièrement de proscrits du régime de Vichy. Vingt-deux adultes y furent hébergés clandestinement sous l'occupation. Ils étaient juifs, francs-maçons révoqués de l'enseignement en vertu des lois sur les sociétés secrètes, étrangers en situation irrégulière, réfractaires au STO ou résistants.
Cependant, à part la dénonciation de Roger Hagnauer comme juif par une infirmière révoquée depuis peu, tous les adultes réfugiés à la Maison de Sèvres échappèrent à l'arrestation, à la déportation et à la mort, ce qui est véritablement "miraculeux". Quant à Roger Hagnauer, interrogé par la police aux questions juives, il parvint à s'enfuir grâce à de nombreuses complicités (notamment au sein du "Secours national") et trouva refuge dans un sanatorium près de Clermond-Ferrand où il demeura jusqu'à la Libération.
Parmi les enfants juifs qui avaient été admis dans son internat, beaucoup étaient devenus orphelins et n’avaient pas où aller. Un seul enfant vit revenir sa mère. Les autres durent vivre avec leurs souvenirs… et la Maison de Sèvres qui avait été pour eux un refuge provisoire devint leur famille. Ils y demeurèrent souvent jusqu'à leur mariage.
En août 1944, Goéland* réuni tout le monde dans la grande salle et, grimpée sur une chaise déclare : "Maintenant, c'est terminé ! Nous somme libres ! Chacun a droit à son nom !". Alors, les Cohue sont redevenus Cohen, les Albert, Alperovitz, les Noble, Knopf et les Drapier, Tuchsznajder...
Après la guerre, le gouvernement français décora la courageuse directrice pour son œuvre de sauvetage d’orphelins chrétiens et juifs.
Ils continuèrent d'accueillir des garçons et des filles venant de familles en grande difficulté. Goéland* et Pingouin poursuivirent leur œuvre au château de Bussières à Meudon.
À la Libération, Goéland* et Pingouin firent l'objet de deux procès d'épuration. Le premier leur est intenté en octobre 1944, comme à tous ceux qui ont travaillé au sein du "Secours national". Des témoignages nombreux les disculpent rapidement.
En 1974, Yvonne Hagnauer* est désignée Juste parmi les nations par Yad Vashem.
Goéland* meurt le 1 novembre 1985 à Meudon, à l'âge de 87 ans. Pingouin décède deux mois après son épouse, le 11 janvier 1986 à Meudon, à 85 ans.
On ne réalise pas aujourd'hui ce que fut la vie de la Maison de Sèvres pendant les « années noires ». Même ceux qui en furent les « hôtes » ou des familiers. Car bien peu furent initiés aux pratiques secrètes, aux problèmes dont la solution d'un jour s'avérait inapplicable le lendemain. Par une tragique contradiction l'inquiétude constante, la violente angoisse des « responsables » conditionnaient l'aisance, la sécurité, la joyeuse atmosphère d'une collectivité qui apparaissait publiquement comme une survivance insolente ou une anticipation paradoxale.
Si l'on voulait écrire objectivement cette histoire — on y pensera lorsqu'il faudra meubler les loisirs mélancoliques de la retraite — on serait obligé d'exposer « l'envers » du succès... les moyens illégaux, les fraudes, les falsifications, par lesquels on assurait l'accomplissement d'un devoir impérieux. Jamais, je n'ai senti autant qu'en ces temps exceptionnels, la nécessité pour une Résistance efficace de se soumettre à la devise des conjurés d'Hernani « ad augusta per angusta », c'est- à- dire aller vers un noble but par des voies étroites et boueuses. Ici, il faut des caractères exceptionnels afin que le mépris des règles normales soit conditionné par l'inflexible rigueur des plus hautes vertus.
Je suis gêné évidemment pour juger l'animatrice de l'œuvre. Je suis cependant le mieux placé pour apprécier son intransigeance morale. Nul ne sait mieux que moi les exigences d'une conscience où le moindre scrupule provoque troubles, tempêtes et insomnies. J'ai connu des administrateurs qui, au soir d'un jour difficile, enfermaient soigneusement leurs soucis avec leurs dossiers dans leurs tiroirs, et se trouvaient détendus, au milieu de leur famille. Chez Goëland, les tiroirs ne sont jamais fermés. Je suis seul à savoir que la nuit, des propos que seul je puis entendre, portent de pénibles interrogations et lorsqu'elle se tait, je sais que ses yeux restent ouverts jusqu'au matin.
Séparé d'elle, pendant de longs mois, alors qu'il me fallait fuir la Gestapo, informé seulement lors de rares rencontres ou par un courrier irrégulier… et même sans aucune relation pendant plus de trois mois, en 1944 — mon imagination poussant à l'extrême les dangers possibles, m'avait mené aux limites de l'affolement. Pourtant deux certitudes se fixaient en mes pensées chaotiques. Je savais qu'Yvonne — pour la communauté dont elle avait la charge — n'avait rien subi passivement, je savais qu'elle avait agi — et je savais aussi que si audacieuse qu'elle fût, son action n'avait pas offensé les valeurs morales que nous avions servies, que nous servons encore. En 1941, elle avait sorti de ses archives personnelles et collé au bas de l'escalier, à l'entrée de la grande salle, l'exacte reproduction dessinée par une de ses élèves d'une haute affiche révolutionnaire : la liberté ou la mort. Présentant son œuvre à des officiels et des amis, elle disait simplement : « Ici nous restons fidèles à la liberté ! Nous travaillons sous le signe de la liberté. Ici, il n'y a pas de « chefs ». Comment expliquer alors la complaisance des… officiels ? Le remords, l'alibi pour les lendemains prévisibles… aussi, pour les moins corrompus, le moyen de respirer quelques instants hors des étouffoirs de la servitude.
Il m'est plus facile de parler de son collaborateur direct, l'économe des années de guerre et d'après-guerre : Victor Gambau. On a souvent insisté sur les côtés pittoresques de cette personnalité hors série. Ses réparties, ses boutades, son incurable accent nous font encore sourire aujourd'hui.
Seulement, en évoquant le passé, le sourire souligne un regard mouillé. On admire simplement l'effort d'un homme que rien n'avait préparé à sa tâche, qui dut tout improviser en son domaine et qui, alors que le rationnement condamnait à la mort lente les Parisiens ne disposant pas des privilèges du marché noir, assura à nos enfants, pendant plus de quatre ans, la viande, le pain, le beurre indispensables. A Sèvres, grâce à lui, on ignorait le rutabaga et les ersatz. Seulement, pour se retrouver au milieu de trafics irréguliers et insolites, pour prendre contact avec des paysans madrés et des commerçants âpres au gain, il fallait un homme dont l'intégrité morale fût consolidée par des habitudes de sobriété, de modération dans les désirs, de mépris pour les biens de ce monde. Gambau appartient à cette génération d'ouvriers syndicalistes qui justifiaient leurs ambitions collectives par leur abnégation individuelle. Sèvres ne pouvait trouver d'économe plus digne de la Maison. Gambau ne pouvait trouver de fonction plus digne de lui que celle d' administrateur de Sèvres.
Par un triste crépuscule d'octobre 1941, elles n'étaient que deux cependant à gravir l'escalier séculaire de la Croix — Bosset. Goëland et Libellule (Éliane Guyon). L'inspection des lieux pouvait décourager les plus résolus. L'héritage de la « colonie » était moins que nul… négatif ! L'économat ne contenait que des kilos de saccharine. On ne découvrit que plus tard dans le personnel de service, d'humbles femmes qui sont encore là et dont nous avons célébré le dévouement en les qualifiant de « bonnes fées » de la Maison. Les autres… ceux que l'on voyait au premier plan, semblaient dignes de figurer dans un roman de Dickens ou d'Alphonse Daudet. Il fallut nettoyer pour repartir à zéro.
Goëland à toujours prétendu que son seul mérite fut d'avoir pu rassembler une équipe efficace. C'est déjà quelque chose, quoique cela semble insuffisant pour son éloge. Mais ce fut aussi une chance inestimable que la présence d'Éliane. Ce qui m'a toujours surpris, c'est que deux personnalités aussi accusées que celles des deux premières « occupantes » de la Maison aient pu, non sans heurts certes, s'accorder toujours, en fin de compte, sur l'essentiel.
On n'a guère parlé d'Éliane Guyon. Beaucoup de nos amis ne l'ont guère connue. Les plus anciens l'ont oubliée. Elle est de ces natures qui ne s'adaptent guère à un emploi stable et qui ne se réalisent pleinement que dans l'imprévu de la création spontanée. Si elle nous entend, là où elle a planté sa tente, quelque part dans le monde, qu'elle sache que Goëland et moi, nous ne nous sentons pas assez forts pour être ingrats.
Sa présence autrefois, comme celle de Gambau, celle de Renée Henry (l'Hermine de l'infirmerie), comme aujourd'hui celles des « bonnes fées » comme celle de Musaraigne, celle de Noël, de Marie… ce fut hier et c'est aujourd'hui, la seule sécurité dont on peut jouir, lorsqu'on vit dangereusement, celle que procure une amitié donnant toujours plus qu'elle ne reçoit.
Un souvenir non de 1941, mais de 1944, illustre et confirme mon propos. On savait bien à la direction du Secours national que la Maison de Sèvres abritait plusieurs dizaines d'enfants proscrits qui n'avaient pas suivi la procédure ordinaire d'admission. Lorsque le nazisme, pressentant son écroulement, exaspérait ses persécutions, un vent de panique souffla en haut lieu. La peur des responsabilités, une sollicitude sans doute sincère provoquèrent une intervention impérative auprès d'Yvonne. Par téléphone, on lui ordonna d'évacuer les enfants… « malades » que l'on tenterait de placer en des lieux plus sûrs. La réponse atteignit le paroxysme de la violence : « Je refuse de me déshonorer, de vous déshonorer. Si l'on veut me contraindre à ce lâche abandon, je conduirai tous ces enfants au siège et sous vos fenêtres, j'attendrai avec eux votre verdict. » Goëland réunit immédiatement son personnel et leur fit part de l'injonction et de sa décision. Il y eut quelques objections et réticences que justifiait une légitime prudence. Mais avant tout débat, Victor Gambau et Éliane Guyon avaient dit simplement qu'ils suivraient leur directrice, quoi qu'elle fit et quel que fût son sort.
Un an et demi auparavant, Éliane Guyon avait apporté à Goëland une aide efficace pour l'organisation de mon… départ précipité.
Un an auparavant, comme Goëland avait parlé à Gambau d'accompagner, par nécessité urgente, deux enfants juifs en zone libre, notre bourru bienfaisant grogna : « Alors, vous cherchez quelqu'un, quand je suis là… »
Peut-on oublier cela ?
Il y eut de tels « miracles » dans l'œuvre éducative de Sèvres, que l'on peut plus facilement oublier l'œuvre propre d'Éliane Guyon, Sa vocation la portait vers le théâtre et surtout vers « le mime corporel ». Nous lui devons des présentations remarquables et exceptionnelles : la féerie de l'Oiseau bleu, des contes égyptiens, le Roman de Renart, le Songe d'une nuit d'été… On peut dire qu'elle trouva à Sèvres — comme plus tard Marcel Marceau — un terrain propice pour expériences fructueuses.
Mais ce n'est pas encore ces dons — si rares pourtant — d'animatrice de présentations artistiques qui marquent le plus son efficacité dans mon esprit. C'est autre chose, ou plutôt c'est la même chose, c'est l'explication de ses succès, de sa collaboration avec Goëland. Comme sa « directrice », elle possède cette intuition sensible et intelligente qui, associée à une science constamment enrichie, permet de qualifier toute éducatrice de grande classe du beau titre d'éveilleuse d'âmes. Dans le groupe d'enfants retardés et débiles dont elle prit la charge, les plus défavorisés par la nature sortaient toujours de l'engourdissement, s'exprimaient par le rythme des danses et des chants et retrouvaient une lucidité normale. J'en revois une — dont le constant sourire avait l'aspect d'un rictus animal, qu'il fallut surveiller après la cure, car la conscience tardivement acquise de son retard intellectuel avait mué sa satisfaction béate en mélancolie presque désespérée. En ce domaine, le succès n'est jamais qu'une étape provisoire, et l'inquiétude s'éveille avec la pensée.
Sèvres fut pendant quatre ans un refuge pour hors-la-loi. La directrice était suspendue de ses fonctions enseignantes depuis le début de la guerre. L'économe avait été révoqué de l'Imprimerie nationale par les usurpateurs de 1940.
Parmi les institutrices et les professeurs : six victimes des lois de Vichy excluant de l'Éducation nationale les israélites, les francs-maçons, les enfants d'étrangers. Parmi le personnel éducatif, notre cher Marcel Marceau, réfractaire, proscrit comme juif et résistant, avec pas mal d'autres victimes de Vichy. Parmi le personnel de service : une israélite traquée, trois réfractaires au Service du Travail Obligatoire. Ceux-là exerçaient clandestinement une fonction dans la Maison.
Mais il y eut les autres… ceux qui passèrent pour échapper aux poursuites et dont on assura la fuite vers un abri plus sûr… ceux qui restèrent jusqu'aux derniers jours de l'occupation et dont la présence plus ou moins discrète se justifla par des prétextes improvisés au grès des rencontres ou des alarmes. On pourrait citer des noms — évoquer des figure assez connues… et que l'on aurait bien voulu reconnaître parmi les amis réunis le 3 mars 1962, Marcel Marceau lui n'a rien oublié.Ses tournées toujours brillantes l'éloignent de Bellevue comme de Sèvres. Il était là pourtant, lorsqu'en septembre 1959, Étienne Lalou et Barrère consacrèrent à la Maison une émission télévisée de cette série si remarquable et si courageuse à plus d'un titre. Pour un soir, l'adorable mime redevint notre « Kangourou » dont on décelait déjà en 1944 sous la gesticulation irrésistible, la profonde humanité. Faut-il préciser que sa présence constante parmi nous est attestée par des dons généreux offerts avec assez de discrétion pour qu'on n'ose l'en remercier ?
Un échec dans ce sauvetage permanent. notre cher Guy Worms qui, à Charny et à Sèvres, étonna tout le monde par son intelligence exceptionnelle et sa délicatesse, alors qu'il n'était pas encore sorti de l'adolescence.
Moniteur… clandestin, sa sécurité chez nous n'était pas menacée. Mais il ne voulut pas abandonner les siens, qui tentèrent vainement de passer en zone libre. Nous nous reposions quelques jours, en l'été 1942, dans notre maison de Gagny, lorsqu'il vint de Sèvres nous embrasser avant un départ dont il pressentait l'issue fatale. De cette fenêtre d'où nous avions vu passer les convois qui menaient vers la débâcle et la captivité toute la jeunesse de France, nous avons regardé longtemps la porte de la gare par laquelle Guy était parti, ployant sous un lourd havresac. Et c'est peut-être parce que cette vision pèse en nous comme un remords que nous n'avons plus jamais séjourné à Gagny.
Je cherche encore dans mes souvenirs une histoire qui recrée l'atmosphère de cette époque. Au bureau où je me tenais avec une indiscrétion qui faillit me coûter cher, un camarade du syndicat des instituteurs de Haute-Vienne vint me trouver en 1943. Condamné à mort par un tribunal allemand, poursuivi par la Gestapo, il avait peur d'être « repéré» chez l'ami qui le logeait. Il fallait une nouvelle cachette. Les grands résistants à qui je m'adressai ne pouvaient s'inquiéter pour un seul individu. Alors ? Sèvres ? J'hésitai. Nous avions déjà subi de terribles alarmes. Il me fallait consulter Yvonne*. Je donnai rendez-vous le lendemain au sympathique proscrit.
Je n'étais guère fier, en abordant timidement ma conjugale directrice. Mais je le fus encore moins lorsqu'elle éclata : « Comment ! Tu ne l'as pas amené immédiatement ? S'il est pris, je ne te le pardonnerai pas. »
Le lendemain, heureusement, l'ami était là. Il était encore caché à Sèvres, lorsque je dus prendre le large. Il paraît qu'on trembla un peu, lorsqu'un inspecteur de l'Entr'aide — d'ailleurs militant de la Résistance — visita les lieux. Goëland avait supplié N… de se cacher soigneusement. Ce qu'il fit… Si bien qu'elle le retrouva engagé avec l'inspecteur dans le « corps à corps » d'une passionnante belote. Ce Limousin commanda ensuite une formation de F.F.I. et participa aux batailles de la Libération.
La petite brochure publiée par notre société en 1951, pour le dixième anniversaire de la Maison (grâce à l'initiative désintéressée de notre ami, l'éditeur Renebon) contient une histoire du recrutement de Sèvres, à laquelle il n'y a rien à ajouter.
Ouverte d'abord aux enfants « déficients », aux victimes de la guerre, la Maison élargit sa formule. On sait dans quelles conditions ! et pour quelle clientèle. Ce ne fut pas, comme on l'a prétendu, en 1944, mais dès l'inauguration en 1941 que l'on viola les lois de ségrégation déjà appliquées. Au début, on eut la naïveté de laisser les noms sur la liste officielle. La malchance voulut que les jeunes israélites s'appellent Abraham et Aaron et soient placés en tête de la liste alphabétique. On s'évertua à démontrer aux officiels que les protestants affectionnaient les noms bibliques… Explication quelque peu hasardeuse, dont il ne fallait pas abuser.
Après vingt ans, le mystère demeure entier pour moi. La Maison ne devait inclure que 60 enfants. On en comptait plus de 100 en 1944. Comment a-t-on fait admettre ce surpeuplement dont Goëland et Gambau gardaient seuls le contrôle ? Ce qui est certain, c'est qu'il y eut à Sèvres plus de la moitié des effectifs clandestinement incorporés — inscrits sous des faux noms, auxquels on' attribuait des cartes d'alimentation falsifiées ou fabriquées.
Cela commença en 1941, spontanément, pourrait-on dire. Cela devint systématique en 1943, lorsqu'il fallut évacuer d'urgence toutes les colonies et maisons d'enfants juives. Un délégué de l'organisation de secours juive entra un soir dans le petit bureau sur la terrasse et confia à Goëland: « Je cache quatorze enfants évacués de Limoges. Prenez-m'en un ou deux… » — « Amenez-les-moi tous !… » Ainsi la ronde commença.
Je regarde sur un vieux cahier les dates d'entrée des enfants rescapés de la plus atroce persécution novembre 1941 — juin et juillet 1942 — octobre 1942 — octobre 1943 — janvier, février, mars, avril 1944... Par recoupement, on retrouverait ainsi des moments culminants dans la chronologie de l'extermination...
Quand nous nous retrouvons aujourd'hui entre « anciens », nous n'osons pas toujours pénétrer profondément dans la tragédie vécue. Peut-on réaliser aujourd'hui que nos enfants réfugiés à Sèvres représentaient bien plus qu'une centaine de pères, mères, sœurs, frères, ascendants déportés ?
Pendant l'année scolaire 1944-1945, les récréations restaient souvent silencieuses. C'est que les plus grands suivaient des yeux les gros avions américains portant des déportés survivants, qui passaient au-dessus de la terrasse, avant d'atterrir à Villacoublay.
Il y avait déjà des dimanches de visites. On s'efforçait de sortir, dès la fin du déjeuner, avant l'arrivée des premiers parents, ceux qui — hélas ! — auraient attendu vainement. Une n'était jamais au rassemblement. Une qui, depuis s'est mariée aux États-Unis et y a fondé une famille heureuse. Nous la cherchions dans sa chambre, et nous la trouvions, immobile, silencieuse, assise sur son lit où s'étalaient les photos de tous ses disparus.
Attente vaine ? Des camps de la mort, il ne revint qu'une mère… et en quel état ! Attente qui se prolongea bien longtemps après la libération. Il fallut enfin se résigner à l'évidence. Ces enfants ne gardaient du passé que l'image de quelques visages aimés s'estompant dans les bouleversements du cauchemar. Par sa première « promotion », Sèvres représenta vraiment une renaissance.
Pour ne pas trop évoquer la tragédie, on laisse émerger des réminiscences comiques. En fabriquant ces faux noms, Goëland voulait égarer tout soupçon et faciliter les substitutions manuscrites. Cohue, Noble, Riche, Drapier, Semoule, Faure, Marquet, Gerlier, Jobard, Simard… cela sentait le terroir et c'était facile à retenir. Seulement, deux sœurs ne portaient pas le même nom. Les plus jeunes oubliaient facilement le nom imposé.
Les adultes se dissimulaient derrière leurs totems. Cette mode « scout » fut une utile précaution. Aujourd'hui, c'est une habitude si solidement installée qu'on a quelque peine à retrouver les véritables identités. Mais on pouvait craindre les imprudences enfantines. Ce qui est remarquable, c'est qu'il n'y eut jamais d'indiscrétion dangereuse. Ce qui est franchement extraordinaire et miraculeux, c'est que le secret ne fut garanti que grâce à des connivences insoupçonnées. Bien plus tard, nos bonnes dames de la cuisine et de la lingerie nous avouèrent qu'elles avaient deviné l'essentiel — ainsi que la fidèle secrétaire, Mlle Quintin. Alors que pendant l'occupation, et — hélas ! — après la Libération, les haines et les jalousies s'exprimèrent par des épidémies de délations… les plus graves secrets de Sèvres ne furent jamais percés que par ceux qui s'en sentaient responsables, au même titre que Goëland.
Et ce fut, là aussi, un des miracles de Sèvres.
Si j'insiste sur ce passé, ce n'est pas par nostalgique réminiscence. Dans une œuvre comme la nôtre, on est trop bousculé par les nécessités présentes, trop entraîné par le futur proche ou lointain pour s'attarder sur les ruines de la Maison d'hier.
Mais ce passé éclaire toute l'originalité de Sèvres.
Il convient de rappeler que toutes ces activités se sont engagées sur table rase. Au début, on imprimait sur matériel Freinet dans l'angle d'une classe; il fallut emprunter le premier métier à tisser monté au troisième; on décorait des vases achetés tout faits, les enfants partaient en groupes se doucher en ville… Les douches aménagées dans une ancienne chapelle, les baraquements, l'équipement des ateliers d'imprimerie, de tissage, de céramique… ce furent là de véritables conquêtes acquises… morceau par morceau. On n'a pas réalisé grâce aux aides accordées. On bénéficié d'aides multiples, parce que l'on avait réalisé.
Quant à l'expérience pédagogique, elle ne fut pas la simple application d'un système conçu préalablement. Certes, Goëland et toutes ses adjointes avaient adhéré, avant leur action sévrienne, aux thèses de l'École active. Mais c'était plus une prédisposition qu'un parti-pris doctrinal. On n'a pas utilisé comme « cobayes » les enfants de la Maison. On n'a pas expérimenté un traitement sur un sujet sain. Ce sont les maux et les troubles qui ont imposé le traitement.
Il faudrait des pages de notre bulletin pour signaler les cas individuels — c'est-à-dire presque tous les cas.
Les plus jeunes cherchaient la maman disparue. Les plus grandes montaient les marches de la Croix-Bosset avec comme seuls bagages le désespoir, la violence et la haine. Il fallut des mois… des années mêmes pour gagner la confiance et le cœur des plus éprouvés. Il fallut plus de temps encore pour leur redonner confiance en eux-mêmes et en la vie.
Le caractère délibérément hétérogène du recrutement évita la dangereuse unité du malheur uniforme. Même parmi les enfants de déportés, les motifs de la révolte s'annulaient en se différenciant.
Surtout, l'École active imposa sa morale dynamique. A l'attention passive où les distractions ramènent le cortège invisible des souvenirs atroces, elle substitue la création individuelle et collective où l'esprit se tend vers l'accomplissement de l'œuvre.
Il faudrait plusieurs bulletins pour relater et commenter les expériences réalisées à Sèvres (et pourquoi ne pas envisager une telle documentation). Déjà notre exposition de 1959 (dix années de la société) édifia un public fidèle et aussi... peut- être le personnel recruté depuis l'abandon de la Croix-Bosset. On pourrait remonter bien au-delà de 1949.
Nous savons que l'exemple fut fructueux. Ce que l'on disait exceptionnel est devenu presque banal. Les techniques éducatives (tissage, céramique, imprimerie) dont on examinait avec incrédulité les produits — attribués à des ouvriers adultes ou à des apprentis sélectionnés, sont associés aujourd'hui à la rééducation des retardés et des infirmes. Nos anciennes Simone, Renée, Gisèle, Colette, les enseignent en des classes de perfectionnement — même à l'Institut des Aveugles.
Et ce ne sont là que des exemples choisis au hasard. Je puis, cette fois, parler sans gêne de ces initiatives créatrices, de ces essais « précurseurs »… car le mérite n'en revient pas à une seule personne — même directrice — mais à toute une équipe, qui se renouvelle sans se corrompre.
Pourquoi ne pas dire cependant que si fructueuse qu'elle fût, l'œuvre pédagogique ne nous apporterait que des satisfactions intellectuelles, si elle n'avait été portée par un grand courant de réadaptation sociale et de rénovation morale.
Le reclassement de ces enfants de déportés, de victimes de la guerre s'accomplit presque parfaitement. Certaines sont allées peut-être au-delà de ce que leurs parents trop humbles auraient pu leur assurer. Ce n'est pas là motif d'orgueil. Il en est un, au contraire, que nous formulons sans gêne, Goëland et moi.
En 1949, On nous proposa d'envoyer en août un certain nombre de jeunes filles dans un camp de vacances allemand. Toutes les bénéficiaires étaient filles de déportés ou orphelines de guerre. Nous avions voulu ce choix. Nous en attendions les effets avec quelque angoisse. Non seulement, nos grandes furent enchantées de leur voyage, non seulement elles vécurent dans une amicale confiance près de jeunes Allemands, mais encore les relations nouées là-bas se prolongèrent après le retour — et quelques-unes durent encore après douze ans.
Rapprochement symbolique des jeunes victimes d'un système atroce et d'une guerre fratricide.
Ce sera pour le moment toute ma contribution à la commémoration du vingtième anniversaire. Faut-il rappeler que les épreuves n'ont pas cessé pour nous, avec la Libération ? De 1944 à 1948, nous avons vécu des temps sinon plus durs, du moins plus difficiles. Ce n'est pas le moment de vider de vieilles querelles, ni de réparer des injustices dont nous avons souffert. La victoire de 1945 a été précédée et suivie par un bouleversement d'une vertigineuse ampleur. Les grandeurs « d' établissement » se sont effondrées et il a suffi d'un saut pour tomber du Louvre à Vincennes, du pouvoir au poteau.., du gouvernement en prison. Ce qui provoqua des malentendus épuisants, car la Maison resta après telle qu'elle était avant. Que pouvait-on changer à l'esprit des activités, des réalisations, de la communauté ? Il fallut remplacer le surtitre de la banderole. C'était sans importance, car en 1945 comme en 1943, les habitués ne connaissaient que le titre. Certains qui n'avaient jamais dépassé la banderole ne l'ont pas compris...
Cependant les conditions du sauvetage de la Maison auraient pu les édifier. Car outre ces misères méprisables, il fallut engager la lutte pour maintenir la Maison. Nous ne dirons jamais assez qu'au sein de l'Entr'aide française, nous avons rencontré des amis vigilants et tenaces. D'abord le président Dautry, puis le président Justin Godart, président d'honneur de notre société jusqu'à sa mort, et notre vice-président fondateur, notre vieil et fidèle ami Jean Maire. Mais c'était bien l'œuvre de Sèvres qu'ils voulaient tous prolonger. Et c'est parce qu'il s'intégra, dès 1945, dans notre grande famille, que Raymond Pédrot fut le plus efficace de nos défenseurs. C'est à lui que nous devons les interventions de nos deux providentiels amis : Henri Vergnolle et M. Maurice David.
Il fallait tenir en attendant le sauvetage. Les enfants ne souffrirent pas du rétrécissement des ressources. Ce furent les adultes du personnel — et les plus humbles — qui, ne comptant déjà ni leur temps, ni leur peine, subirent des retards prolongés dans leur rétribution… travaillèrent même sans espoir de payement… partirent en vacances avec le quart de leur mensualité… grâce aux avances que Gambau, Goëland et moi tirâmes de nos pauvres économies…
Cette histoire-là est mal connue. Et notre président censurant notre bulletin, je dois retenir ma plume et ce n'est pas encore aujourd'hui que je dirai tout ce que son amitié représente pour Goëland, pour nous, pour la Maison, pour nos enfants… pour les enfants de nos enfants.
Nous sommes installés au château de Bussières, on y élève en ce moment le septième et le huitième bâtiments. On va de la classe aux appartements par une vaste cour que bordent des parterres fleuris. Nos ateliers disposent de locaux et d'un important équipement. technique. Nous bénéficions des soins intelligents d'une administration, avec laquelle on n'a plus à ruser, dont les représentants les plus qualifiés ne demandent à l'équipe de Sèvres que de continuer avec des moyens accrus, l'œuvre inaugurée il y a vingt ans. Amitié désintéressée que n'altère aucun intérêt matériel, aucun souci de propagande.
Du passé, il reste les « survivants », les « piliers »... et ceux-là n'ont pas changé. Mmes Blin et Lerallu, nos deux « Catherine », Mme Lily, Suzanne Lécaroux, Marie, Salomon, Gambau, notre infirmière Mme Person, Laurence Quintin, Renée Ciboule, maman Cornet, notre peintre André Noël, Jabiru, Sauterelle, Caribou, Castor, Zorilla, Moineau, Akéla, Régine Maréchal, pour ne citer que les plus anciens, en m'excusant pour de possibles omissions, sont demeurés à leur poste ou en marge, tels que nous les avons toujours connus.
Il reste nos anciennes et nos anciens dispersés à travers la France… et le monde, qui, à chaque fête traditionnelle, reviennent avec leur mari, leur femme, leurs enfants... ou écrivent et, avec elles, c'est l'âme de Sèvres qui revit à Bussières.Alors on peut encore évoquer le passé, sans regrets, ni craintes. Et l'âme de Sèvres vivra, tant que nous pourrons nous retrouver tous.
Ensemble, nous avons appris.
Bien mieux que dans un livre.
Ensemble, nous avons compris
Qu'il faut aimer pour vivre.
Ensemble ! Oui, décidément, notre devise est dans ce mot ...
Les Amis de la Maison d'Enfants de Sèvres - Bulletin n°20 Juin 1962
07/10/2022 Auteur : Roger Hagnauer Source : Les Amis de la Maison d'Enfants de Sèvres
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Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]
Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse7 pages,
réalisation 2013 Auteur :
Thierry Noël-Guitelman
- terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.
Liens externes
[Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet] 1 La Maison d'Enfants de Sèvres (Site des Anciens et Amis de la "Maison d'Enfants de Sèvres" créée en 1941 par Yvonne HAGNAUER ) 2 Une grande pédagogue (La vie et l'oeuvre d'Yvonne HAGNAUER, une grande pédagogue du XXème siècle. ) 3 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. ) 4 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André ) 5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques. Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) ) 8 les enfants de goeland (page communautaire des enfants de la Maison de Sèvres.
Textes, photos, films et chants provenant des archives sur la Maison de Sèvres )
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