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Tarn

Région :
Occitanie
Département :
Tarn

Préfets :
Léopold Chénaux de Leyritz
(25/06/1940 - 24/01/1944) Léopold Marie Frédéric Chéneaux de Leyritz, Préfet de Haute-Garonne et préfet régional de la région de Toulouse à partir de 1941 (Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne et les parties non occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes (1896-1970)
André Sadon
(24/01/1944 - 06/02/1944) André Paul Sadon, Préfet régional de la région de Toulouse (Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne et les parties non occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes (1891-1965)
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(1944 - 1944) Commissaire régional de la République de la région de Toulouse (Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne et les parties non occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes (1897-1981)
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(1944 - 1946) Pierre Félix Berteaux, Commissaire régional de la République de la région de Toulouse (Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne et les parties non occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes (1907-1986)

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Paul Haering


Dossier Yad Vashem : 4732
Remise de la médaille de Juste : 21/08/1990
Sauvetage : Carmaux 81400 - Tarn
Profession: Pasteur ERF, aumônier des Éclaireurs unionistes de France
Qualité: Membre réseau d’Albert Delord*
Religion : Protestant
Date de naissance: 15/03/1914 (Vandoeuvre (54))
Date de décès: 29/08/2005 (Algrange (57))
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Paul-Haering
Paul et Suzanne Haering
source photo : Arch. fam. Haering
crédit photo : D.R.
Paul-Haering
Cette photo date d'octobre 1942 et à été prise à l'occasion du mariage de Paul Haering (dit "Père-Loup") et Suzanne Alric. Les enfants sont les éclaireurs louveteaux "Petites ailes" (certains sont des enfants juifs cachés). Le chef avec le chapeau sur la droite est Jean Chabard (qui devint protestant après avoir connu Père-Loup en 1936 à Arromanche).
source photo : Arch. fam. Haering
crédit photo : D.R.
Notice

En 1941, Paul Haering*, dit "Père-Loup", est évangéliste de la communauté protestante de Carmaux (Tarn) pour seconder le pasteur Albert Delord*. Il est plus particulièrement en charge de la jeunesse protestante et des scouts unionistes ouvert aux enfants à partir de sept ans.
Ils vont souvent jouer près de la cité ouvrière de Bellevue.
Ils sont en relation avec la "résistance" et avec l'un de ses chefs (Monsieur Cavalier) ingénieur aux mines de Carmaux et membre de l’Église réformée.

Paul Haering* rencontre Suzanne Alric* et sa soeur Madeleine au temple. Bien qu'étant de famille catholique elles préféraient venir au temple. Leur mère tenait une petite épicerie et leur père était contremaître dans une usine d'électricité à Albi (17 km de Carmaux). Tous deux ont caché une fillette du nom de Marylou Rosencwayg.

Suzanne* et sa sœur entrent aux éclaireuses.

Un beau matin de mai 1941, Albert Delord* et Paul Haering* accueillent une famille juive chargée de valises qui demande asile. Ils apprennent de leur bouche que le gouvernement français veut les livrer aux nazis pour être enfermés dans les camps. Le ciel leur tombe sur la tête ! Ils vont accueillir cette famille juive, et celles qui suivront.
Albert Delord* et Paul Haering* créent alors un réseau pour les cacher principalement à la campagne, et dans des foyers sûrs, accueillants et discrets et organisent des vacances pour les enfants.

Paul Haering* et Suzanne* se marient le 29 octobre 1942 à Carmaux. Suzanne* seconde alors Albert Delord* et Paul Haering* dans toutes les activités clandestines avec une très grande discrétion et beaucoup d'efficacité.

En 1942 une garnison allemande vient s'installer à Carmaux. Il faut mettre à l'abri ceux qui risquent d'être arrêtés par les occupants.
Ils accueillent des juifs, des sarrois et des enfants de résistants de la région. La plupart avait de fausses identités (surtout les enfants juifs). Plusieurs de ces camps ont duré deux mois et il emmenait jusqu'à deux cent campeurs.
Le premier grand centre de vacances fut celui de Sauveterre-d'Aveyron. Les plus jeunes étaient logés dans un hôtel désaffecté réquisitionné grâce au fils Mangin (fils du général Mangin), qui était alors secrétaire général de la préfecture de Rodez.
Plus tard, ils s'installeront pour les vacances dans les dépendances du château de Lautrec, près de Castre dans le Tarn. Ce lieu était en réalité un centre clandestin de retour à la terre pour les juifs sionistes qui tentaient de rejoindre la Palestine en passant par l'Espagne, grâce à une filière bien organisée.
Un autre centre de vacances était situé à Vabre (Tarn).

Entre 1941 et 1943, Paul Haering* est appelé à plusieurs reprises à Annonay (Ardèche) pour seconder le Pasteur Antonin âgé et malentendant, président des Églises évangéliques libres.
Un jour, il arrive avec une fille juive de 11 ans, Judith Konowaloff. Ses parents, cachés dans les environs de Carmaux, l'avaient confiés à Paul Haering* pour quelques mois. Il la conduit à l'école sous le nom de "Aude". La directrice qui les accueille comprend qu'il s'agit d'une enfant juive, et le pasteur reçoit dans sa boîte aux lettres cahiers, livres et crayons pour la petite "Aude".

Avec quelques enfants de la paroisse et de nombreux autres enfants venus d'ailleurs, le pasteur Haering* créé un groupe unioniste et ouvre plusieurs colonies de vacances dans la région : en juillet 1942 aux Brayes (près du Chambon-sur-Lignon où plus de 4000 juifs ont été cachés) et encore une aux Barraques en juin 1943. Là, le ravitaillement en denrées alimentaires était le souci constant. Il arrivait de temps à autre de trouver devant la porte le matin, un cageot de légumes apporté là par un paysan sympathique, et ils sont même autorisé à aller cueillir des cerises !

En 1943, le pasteur Haering* commence à fabriquer des faux papiers d’identité pour les donner aux Juifs.

En 1944, le couple enlève un jeune juif hospitalisé à Albi et le confie à une famille qui le cachera.

Fin 1944, Albert Delord* fut appelé à diriger le sanatorium de lépreux de Chartreuse de Valbonne (créé par son père Philadelphe). Il avait épousé Edwige... Paul Haering* devient alors pasteur de Carmaux.

Après la guerre, Albert Koenisberg témoigna qu'en juillet et août 1944, alors qu'il avait seize ans, le pasteur Haering* le fit admettre dans un camp de scout à Lautrec (Tarn) qui ne fut dispersé qu'après La libération. Environ deux cents jeunes avaient pris part à ce camp, dont un certain nombre de Juifs sous de fausses identités. "Père Loup" traita Albert et ses amis Juifs comme s'il s'agissait de ses propres enfants. Il leur facilita l'observance du shabbat, leur disant : "Pour moi, vous êtes le peuple du Livre".

Louis Pidhorz, caché avec ses parents à Carmaux, témoignera également de ses vacances dans les camps des scouts protestants.

Quelques décennies plus tard, Paul Haering* expliquait : "Ni Suzanne* ni moi ne nous sommes pris pour des héros, mais nous avons tout simplement fait notre devoir avec crainte et tremblement parfois, mais après bien des années, nous sommes heureux d’avoir su choisir la bonne attitude. Si cette attitude est reconnue publiquement aujourd’hui c’est tant mieux, car elle peut alors servir d’exemple".

Le 21 août 1990, le pasteur Paul Haering* reçoit le titre de juste des nations. Le 22 décembre 1997, Suzanne Haering*, décédée en 1994, reçut le même titre.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Un beau matin de mai 1941


"Un beau matin de mai 1941, Albert et moi avons vu venir du fond du jardin une famille chargée de valises"

Je m'appelle Paul Haering et je suis né le 15 mars 1914. J'ai passé la plus grande partie de ma vie au service des autres, avec l'intime conviction que Dieu m'appelait à Le servir ainsi.

Les paroles de la Bible qui m'ont le plus touché et fait réfléchir se trouvent dans le livre d'Esaïe au chapitre 58 versets 6 à 7 :

"Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l'on rompe toute espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable."

En 1988, un de mes anciens louveteaux de Nancy, Claude Duvernoy (pasteur écrivain de Jérusalem) vint me voir et me dit que je devais faire connaître mon attitude envers les juifs pendant l'occupation allemande au "Département des justes " à Jérusalem, qui recherche celles et ceux ayant contribué au sauvetage des Juifs pourchassés par les Nazis entre 1940 et 1945 (ceci dans le but de manifester la reconnaissance du peuple Juif).

J'aimerai vous faire partager une partie de mon histoire, voici donc mon témoignage sur ce que j'ai vécu à l'époque de la seconde guerre mondiale :
En 1941 je résidais à Carmaux comme évangéliste pour seconder le pasteur Albert Delord. Je m'occupais particulièrement de la jeunesse protestante. Nous avons créé à cette époque le scoutisme unioniste pour enfants à partir de sept ans et allions souvent jouer près de la cité ouvrière de Bellevue (où nous avons vite regroupé une cinquantaine de jeunes !). Nous étions également en relation avec la "résistance" et avec l'un de ses chefs (Monsieur Cavalier) ingénieur aux mines de Carmaux et membre de notre Église.

Un beau matin de mai 1941, Albert et moi avons vu venir du fond du jardin une famille chargée de valises. S'approchant de nous, ils nous demandèrent asile. Nous apprîmes que le gouvernement français voulait les livrer aux nazis pour être enfermés dans les camps. Le ciel nous tombait sur la tête. C'était tout à coup pour notre pays l'horreur et la honte ! Il s'agissait d'une famille juive, il s'est même trouvé que des familles sarroises étaient dans le même cas, parce qu'elles avaient demandé asile à la France, à la montée de l'Hitlérisme en 1938. Nous avons accueilli cette famille juive, mais d'autres familles suivirent rapidement. Aussi avons-nous créé un réseau pour les cacher principalement à la campagne, et dans des foyers sûrs, accueillants et discrets. Nous avons vite pensé qu'il fallait organiser des vacances pour les enfants dont nous nous occupions. Ils avaient besoin de changer d'air et de milieu, d'autant plus qu'en 1942 une garnison allemande était venue s'installer à Carmaux !
Il fallait aussi mettre à l'abri ceux qui risquaient d'être arrêtés par les occupants. Nous avons reçu des juifs, des sarrois, ainsi que des enfants de résistants de la région. La plupart avait de fausses identités (surtout les enfants juifs). Plusieurs de ces camps ont duré deux mois si mes souvenirs sont exacts, et nous avions jusqu'à deux cent campeurs environ.
Le premier grand centre de vacances fut celui de Sauveterre d'Aveyron. Les plus jeunes étaient logés dans un hôtel désaffecté réquisitionné grâce à mon ami Mangin (fils du général du même nom), qui était alors secrétaire général de la préfecture de Rodez (je l'avais connu à l’école nationale d'Uriage qui fut dissoute par Pétain parce que ses cadres, dont le chef était Dunoyer de Segonzac, ne voulaient pas collaborer avec l'armée allemande).

Plus tard, nous avons trouvé à nous installer pour les vacances dans les dépendances du château de Lautrec, près de Castre dans le Tarn. Ce lieu était en réalité un centre clandestin de retour à la terre pour les juifs sionistes. A la suite de quoi ils partaient pour la terre d'Israël en passant par l'Espagne, grâce à une filière bien organisée. Nous avons aussi organisé un autre centre de vacances situé à Vabre (toujours dans le Tarn).
Appelé à plusieurs reprises dans la ville d'Annonay (Ardèche) entre 1941 et 1943 pour seconder le Pasteur Antonin âgé et malentendant (Président des Eglises évangéliques libres) je suis arrivé un jour avec une fille juive de 11 ans, Judith Konowaloff. Ses parents, cachés dans les environs de Carmaux me l'avaient confiée pour quelques mois. Je l'ai alors conduite à l'école sous le nom de "Aude". La directrice qui nous accueillit, avait fort bien compris qu'il s'agissait d'une enfant juive, aussi ai-je reçu dans ma boîte aux lettres cahiers, livres et crayons. Je ne sais pas ce qu'il est advenu de Judith par la suite.
Avec quelques enfants de la paroisse et de nombreux autres enfants venus d'ailleurs, nous avons créé un groupe unioniste. Nous avons ouvert dans la région plusieurs colonies de vacances : en juillet 42 aux Brayes (près du Chambon sur Lignon où plus de 4000 juifs ont été cachés) et encore une aux Barraques en juin 43.
Là, le ravitaillement en denrées alimentaires était notre souci constant. La prière que Jésus enseigna à ses apôtres et dans laquelle il est dit "donne nous notre pain quotidien" (1) prit une valeur exceptionnelle : Il nous arrivait de temps à autre de trouver devant notre porte le matin, un cageot de légumes apporté là par un paysan sympatique, nous avions même le droit d'aller cueillir des cerises !

Dieu nous était fidèle, Il répondait aux prières que nous Lui adressions et ce verset biblique me revint souvent à l'esprit : "Considérez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier ; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux!" (2)

Mon coeur s'est à nouveau ému devant la puissance de notre Seigneur lorsque avec Albert nous sommes allés à une retraite d'adolescents organisée par le pasteur Idebert Exbrayat (qui mettait lui aussi à l'abri de nombreuses familles juives avec son épouse). C'était à Rodez (Aveyron). Le soir de notre arrivée Albert apportait un message à ces jeunes gens et ensuite je fis un appel à la repentance : quelle ne fut pas notre surprise d'entendre prier et pleurer plusieurs de ces jeunes qui s'ouvraient à Jésus Christ... ce fut pour nous comme une petite Pentecôte. Le Seigneur avait touché le coeur de ces jeunes et ce fut un moment plein d'émotions.
Un an plus tard,Idebert nous disait "vous savez,ils tiennent toujours !"

Fin 1944, Albert fut appelé à diriger le sanatorium de lépreux de Chartreuse de Valbonne (créé par son père Philadelphe). Entre -temps il s'était marié à Edwige...j'ai donc remplacé mon ami Albert de mon mieux avec la présence du Seigneur pour chaque instant de ma vie. Voici d'ailleurs comment Il se manifesta à nouveau : J'étais parti visiter les prisonniers allemands (comme j'avais l'habitude de le faire) qui travaillaient dans les fours à chaux de l'oncle de mon épouse Suzanne Alric. Là,j'en profitais toujours pour visiter à proximité une amie de mes beaux parents qui tirait les cartes et lisait l'avenir dans les marcs de café ! Alors je me moquais gentiment d'elle, et lui faisais une lecture biblique à chaque visite. Je savais que Dieu n'appréciait guère l'attitude de cette femme, comme le confirme cette parole biblique : "Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien...Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Eternel ;" (3)

Quelques temps plus tard, après avoir du quitter Carmaux, j'apprenais que cette dame (Mme Lille) se convertissait à Jésus Christ ! Mais ce n'est pas tout, elle devint même conseillère de l'église évangélique de Carmaux ! Gloire à Dieu !

Je vais arrêter ici mon récit, au moment où, après avoir fait un dernier centre de vacances difficile tant au niveau du ravitaillement qu'au niveau des finances, je retournais en Lorraine rejoindre mon épouse qui m'avait précédée de quelques mois. A mon départ de Carmaux je laissais la commune reprendre à sa charge la "Cantine scolaire des écoles publiques de Carmaux" que nous avions créée.

Aujourd'hui, guéri d'un cancer du larynx (qui m'a fait perdre la voix) je remercie le Seigneur de sa présence quotidienne dans chaque étape de ma vie. S'il est vrai que je n'ai jamais connu mon père (tué sur les champs de bataille au tout début de la première guerre mondiale),je peux dire aujourd'hui que Dieu est un père bienveillant, et qu'il n'existe pas sur terre de Père plus parfait que Lui. Il m'a pardonné mes fautes, car dire que ma vie s'est déroulée sans "dérapages" de ma part serait un mensonge. Je lui en suis profondément reconnaissant, car Il ne m'a jamais abandonné, mais c'est moi seul qui me suis éloigné de Lui, laissant parfois à l'adversaire la voie libre.
Dieu est le Dieu d'Amour, cherchez-Le et vous Le trouverez. Et croyez-le, avec lui on fait de grandes choses !

Paul Haering (2004)


24/11/2012
Auteur : Paul Haering Lien : Sauvetage des Juifs

[Compléter l'article]

Suzanne

J'ai connu Suzanne et sa sœur Madeleine au temple. En effet, bien qu'étant de famille catholique elles préféraient les protestants.
Suzanne est entrée aux éclaireuses ainsi que sa sœur. La maman, madame Alric, tenait une petite épicerie et le papa était contremaitre dans une usine d'électricité à Albi (17 km de Carmaux). Tous deux ont caché une fillette du nom de Marylou Rosencwayg (avec laquelle nous sommes resté en relation).

Suzanne et moi nous sommes mariés le 29 octobre 1942 à Carmaux, après cela, Suzanne nous a secondé dans toutes nos activités clandestines avec une très grande discrétion et beaucoup d'efficacité !

Malheureusement, les premiers témoignages reçus ne la mentionnaient pas, mis à part celui de notre ami Albert Delord. J'aurais dû, à cette époque 'revoir la copie'... mais j'étais passablement troublé par un cancer du larynx qui venait de se déclarer et je suivais un traitement éprouvant.

Sans l'avoir dit explicitement, Suzanne aurait aimé être associée à la reconnaissance du peuple Juif.
Depuis le 'départ' de mon épouse en décembre 1994, j'ai sans cesse vécu ce regret, aussi, ai-je fait le nécessaire pour que, malheureusement à titre posthume, la reconnaissance du peuple Juif lui soit comme à moi, accordée.

Ni Suzanne, ni moi ne nous sommes pris pour des héros, mais nous avons tout simplement fait notre devoir avec "crainte et tremblement" parfois, mais après bien des années, nous sommes heureux d'avoir su choisir la bonne attitude. Si cette attitude est reconnue publiquement aujourd'hui c'est tant mieux, car elle peut alors servir d'exemple (dans une certaine mesure).
Tous ceux qui ont participé au sauvetage de Juifs et autres personnes recherchées par les Nazis ne peuvent oublier cette époque... c'est comme si tous ces évènements dataient d'hier.
De plus, nous sommes tous restés sensibles à l'injustice et la pauvreté, cherchant constamment à aider ceux qui pouvaient avoir besoin de nous (même s'il est arrivé que l'une ou l'autre fois nous nous soyons fait berner par certains !).

24/11/2012
Auteur : Paul Haering Lien : Sauvetage des Juifs

[Compléter l'article]

Témoignage de Vincent Noël

Vincent Noël a participé au voyage "Mémoires de Justes", un voyage organisé par la Fondation France-Israël de petits-enfants de Justes Français en Israël, en avril 2010 en hommage à sa famille.

"Mes grands parents parlaient très rarement de la période de guerre. Je n´ai appris que plus tard leurs actions, ils ne s´en vantaient pas, pour eux, c'était tout à fait naturel, mais ils disaient aussi qu'ils ne se rendaient pas compte du danger sur le moment C´est plutôt par l´intermédiaire des membres de la famille je crois, que j'ai la première fois appris ce que mes grands parents avaient fait. Étant assez proche de mon grand père par la suite, nous avons discuté de ce sujet. Je pense que le focus de mes grands parents était d'aider les autres, et c est ce qu’ils ont fait toute leur vie d'ailleurs, avec toutes sortes de gens, et de toute confession. C'est là leur force. Mes grands parents m ont inculqué la tolérance, l´écoute de l´autre.
Je suis très fier de leurs actions. Mon frère est de temps en temps en contact avec Judith Konowalof. Cette jeune fille juive avait marqué mes grands-parents qui la recueillirent quelques mois chez eux en 1942. Après avoir du s'en séparer, les années ont passé sans qu'ils n'aient pu se retrouver. Judith s’est manifestée des années plus tard, quelques jours après la disparition de mon Grand-père à qui elle a eu la gentillesse de rendre un dernier hommage en venant à la célébration de son enterrement. Je ne suis jamais allé en Israël. J'ai l'image d'un pays meurtri, mais toujours debout malgré les guerres et les menaces dont il est quotidiennement l'objet de la part de ses voisins depuis des décennies. Mon frère dit que la main de Dieu agit favorablement envers son peuple, et que cette terre leur appartient. Ce n'est pas une question que j'ai approfondie, ce voyage me parlera peut-être sur ce thème là aussi.
Ce sera surtout un moyen de rendre honneur à mes grands parents, de les représenter, mais aussi de célébrer et de partager leur mémoire avec le peuple d´Israël.
"

21/11/2010
Lien : Mémoires de Justes

[Compléter l'article]
Réseau de sauvetage
Albert Delord (Pasteur Delord)
Suzanne Haering

 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Paul Haering
Albert Kenigsberg
Jacques Klajnerman
Judith Konowalof
Louis Pidhorz

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Vous êtes venus me chercher L'histoire de Rosa Goldmark, Récit 157 pages, réalisation 2014
Auteur : SYLVIE GOLL SOLINAS - terminal



Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Le sauvetage des juifs 1941-1944 (Paul et Suzanne Haering) (A travers des photos d'époque et de bouleversants témoignages, ce site vous emmène en France dans la région du Tarn, et plus particulièrement autour de Carmaux entre 1941 et 1944, pendant l'occupation allemande.
Durant cette période, le pasteur Paul Haering et sa femme Suzanne vont soustraire plusieurs dizaines d'enfants juifs aux rafles de Vichy et les protéger d'éventuelles dénonciations, avec l'aide du Pasteur Albert Delord, organisant plusieurs colonies de vacances dans la région au risque d'être pris et fait prisonniers... )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )

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