Honorine Pagnon Abribat

	Bertrand, Marie et Honorine Pagnon source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Honorine Abribat et ses parents, Bertrand et Marie Pagnon, cachèrent chez eux, successivement à Toulouse puis à Lagardelle-sur-Lèze, Mme Estelle Sarfatti, son fils Vital, et son neveu Josué Salvator Sarfatti tous deux âgés de 12 ans, leur permettant ainsi d’échapper à une rafle en avril 1944 dont furent victimes Virginie et le petit Henri, 3 ans, la maman et le jeune frère de Salvator. Albert Berkman un autre neveu d’Estelle fera également un bref séjour à Lagardelle.

Estelle Sarfatti née Lévy, émigra de Turquie en 1923. Albert Sarfatti suivit le même itinéraire en 1924. Ils se marient en 1929.
Leur fils, Victor Vital naît le 28 juillet 1932 à Toulouse.

Estelle Lévy vend des bérets sur les marchés, comme ses frères.
Albert Sarfatti est ouvrier-miroitier.
Il fait son service militaire en 1937 et obtient la nationalité française. Mobilisé en septembre 1939, il est fait prisonnier à Dunkerque puis interné à Dortmund (Allemagne).

Estelle Sarfatti s’est fait une amie à la Croix-Rouge, Honorine Abribat* dont le mari est également prisonnier...

Le 24 Avril 1944, Estelle Sarfatti échappe de peu à une arrestation. Hélas, sa belle–sœur Virginie n'a pas cette chance de même que son petit garçon de 3 ans, Henri, de même que la mère et le petit frère de Josué Salvator.
Avec son fils Vital, 12 ans, et son neveu Josué Salvator, 14 ans, Estelle se précipite chez son amie Honorine Abribat* au 46 bis rue Riquet à Toulouse.
Les trois fugitifs passent la nuit tout habillés au grenier. Dès le lendemain, Honorine les emmène auprès de ses parents, Bertrand* et Marie Pagnon* qui habitent dans un petit village proche de Toulouse, à Lagardelle-sur-Lèze.

Josué y restera quelques jours avant d’être caché ailleurs par son père.

Un neveu d’Estelle, Albert Berkman, 5 ans, bénéficiera également d'un bref répit à Lagardelle avant de trouver un autre refuge.

Quant à Honorine, elle-même quitte rapidement Toulouse pour Lagardelle avec ses deux filles Huguette, 17 ans et Claude, 8 ans.

Les parents Pagnon étaient des agriculteurs retraités. Ils habitent une maison avec une dépendance sommairement aménagée où Vital et sa mère vivront jusqu’à la Libération... Ils partagent totalement la vie de la famille d'accueil.

Début avril 1944, une unité de la division Das Reich occupe Lagardelle-sur-Lèze et un capitaine loge chez les Pagnon. Estelle est présentée comme une amie, femme d’un prisonnier corse.

Après guerre, les deux familles ont gardé longtemps des liens très forts.

C’était le vœu de Vital Sarfatti d'obtenir une reconnaissance de Justes pour ses sauveurs. L’honneur de cette médaille englobera toute la famille : Honorine Abribat et ses parents Bertrand et Marie Pagnon."

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem