Isidore Ribas

"Isidore* et Alice Ribas* étaient des gens simples et généreux, pour qui la barbarie nazie était insupportable. Ils m'ont donné énormément d'amour et de réconfort". Les mots de Régine Pidhorz sont empreints d'émotion.
Elle avait 2 ans lorsqu'en 1942, sa mère la confia au couple Ribas*, des protestants sans enfant qui la cacheront avec deux autres fillettes juives dans leur maison du 11, rue des Saules à Carmaux.

Les Pidhorz habitaient à Piennes (54), un petit village minier à forte population étrangère où ils tenaient un petit commerce de confection, tissus.
Ils ont deux enfants, Louis, né en 1937 et Régine, née en 1940 à Piennes.

Lorsque la guerre est déclarée, M. Pidhorz s'engage et est incorporé à Septfonds (Tarn-et-Garonne).
Démobilisé à l'armistice, il vient rejoindre sa famille à Carmaux.
Craignant pour la sécurité de leurs enfants, les Pidhorz décident de les placer. Mais après deux essais, Mme Pidhorz confie sa fille, Régine, à une famille recommandée par le pasteur Albert Delord*. Les parents gardent avec eux leur fils plus âgé, ils pourraient s'enfuir avec lui en cas de danger. Louis est envoyé en vacances dans les camps des scouts protestants.

Isidore Ribas* était maçon et Alice Ribas* n’avait pas de profession. La petite fille sera choyée et restera dans la maison chemin des Saules à Carmaux.
Les parents Pidhorz occupent un appartement à Carmaux et Mme Pidhorz parvient à venir voir sa fille de temps en temps.
Le petit Louis accompagne parfois sa mère, mais il se souvient qu’en aucun cas,il n’avait le droit de dire qu’il était son frère. Il se souvient aussi que lorsque sa mère repartait, sa petite sœur pleurait beaucoup.

Pour les voisins, la petite fille est là en nourrice, pour être mieux nourrie, les denrées alimentaires étant rares en zone nord.

Lorsque les Allemands envahissent la zone sud, le 11 novembre 1942, en représailles à l’opération TORCH (débarquement des Alliés en Afrique du Nord), la situation devient encore plus difficile pour les Juifs.
Un gendarme français conseille alors à M. Pidhorz de se cacher car sa famille figure sur une liste d’arrestation.
M. Pidhorz se cache dans une vigne, dans un cabanon tandis que son épouse et son fils sont cachés au dernier étage de l’immeuble où ils logeaient, chez la mère de la concierge. Cette dame était mourante ou même décédée.
Ils ont entendu les policiers qui frappaient à leur porte, et la concierge dire "il n’y a personne, les Pidhorz sont partis".

Carmaux a été libéré en août 1944.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem